Ne devrait-on pas mesurer la distance d’une science particulière par rapport à une science générale, et ainsi le rang des sciences les unes par rapport aux autres, à partir du nombre de leurs principes ? Moins une science aurait de principes, plus elle serait élevée.
L’homme existe dans la vérité. S’il sacrifie la vérité, il se sacrifie lui-même. Qui trahit la vérité se trahit lui-même. Il n’est pas question ici du mensonge, mais d’agir contre ses convictions.
Le préjugé le plus arbitraire est celui selon lequel l’homme serait privé de la faculté d’être hors de soi, d’être avec sa conscience au-delà des sens. L’homme a la capacité d’être à chaque instant un être suprasensible. Sans cela, il ne serait pas un citoyen du monde, mais un animal. À vrai dire, la réflexion et la quête de soi sont très difficiles dans cet état, l’homme étant continuellement et nécessairement lié au changement de nos autres états. Mais plus nous pouvons être conscients de cet état, et plus vivante, plus puissante et plus satisfaisante est la conviction qui en
naît ; la foi en d’authentiques révélations de l’esprit.
Le siège de l’âme se trouve là où le monde intérieur et le monde extérieur sont en contact. Là où ils se pénètrent, il est dans chaque point de l’interpénétration.
dans la préface de Laurent Margantin : L’écriture fragmentaire, on le voit, n’était pas conçue comme une nouveauté propre au romantisme naissant, mais toute œuvre littéraire – et celle de Lessing en premier lieu, qui agissait aux yeux de Schlegel comme un révélateur – devait être comprise comme naturellement fragmentaire, car elle était toujours l’expression de l’infini dans le fini. Toute œuvre, face à l’idéal de beauté formelle instauré par le classicisme, était condamnée à être inachevée, et devait donc être considérée comme un fragment.