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4.11/5 (sur 42 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New York , 1942
Biographie :

Adam Hochschild (New York, 1942) est un écrivain américain. Il est un des co-fondateurs du journal Mother Jones.

Fils unique, il grandit dans un milieu qu’il a décrit dans son premier livre Half the Way Home : a Memoir of Father and Son, publié en 1986.

En travaillant comme étudiant en Afrique du Sud, il devint sensible aux injustices du racisme et s’engagea en politique. Il se joignit au Mouvement des droits civiques aux États-Unis, il manifesta contre la guerre du Viêt Nam et trouva un travail de journaliste au journal Ramparts. Plus tard, il fonde Mother Jones avec deux partenaires. Il vécut 6 mois en Inde en 1990.

Il écrivit The Mirror at Midnight : a South African Journey (1990) et The Unquiet Ghost: Russians Remember Stalin (1994), Finding the Trapdoor: Essays, Portraits, Travels (1997) et Les Fantômes du roi Léopold (1998) sur le colonialisme du Congo par Léopold II de Belgique. Son livre Bury the Chains: Prophets and Rebels in the Fight to Free an Empire's Slaves a été publié en 2005.

Hochschild a aussi écrit pour The New Yorker, Harper's Magazine, The New York Review of Books, The New York Times Magazine, and The Nation. Il fut aussi commentateur pour All Things Considered de National Public Radio.

Hochschild vit aujourd'hui à San Francisco et enseigne l’écriture au Graduate School of Journalism à l'Université de Californie (Berkeley).
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Source : Wikipedia
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Adam Hochschild, Professor at the UC Berkeley Graduate School of Journalism, speaks on covering human rights issues in the Congo. This session, held on November 2, 2010, was the third in the Human Rights Methodology Workshop series at UC Berkeley.


Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je ne connaissais pratiquement rien de l'histoire du Congo il y a encore quelques années, jusqu'au jour où je suis tombé sur une note, au cours d'une de mes lectures.Souvent, lorsqu'on lit quelque chose de particulièrement frappant, on se souvient du moment et de l'endroit où cela se passait. En l'occurence, il était fort tard et j'étais installé, las et courbaturé, à l'arrière d'un avion survolant les Etats-Unis d'est en ouest.
La note en question se référait à une citation de Mark Twain, écrite, était-il précisé, à l'époque où il était engagé dans le mouvement mondial contre l'esclavage au Congo, système qui avait fauché cinq à huit millions de vies.
Mouvement mondial ? Cinq à huit millions de vies ? Je fus abasourdi.
Les statistiques relatives aux crimes de masse sont souvent difficiles à corroborer. Pourtant je me fis la réflexion que même si ces chiffres étaient surestimés de moitié, le Congo avait été le théâtre d'un des plus importants massacres de notre époque. Pour quelle raison n'était-il pas fait état de ces morts dans la litanie habituelle des horreurs de notre siècle ? Et pourquoi n'en avais-je encore jamais entendu parler ? Pourtant, j'écrivais sur les droits de l'homme depuis des années, et au fil d'une demi-douzaine de voyages en Afrique j'étais même allé au Congo.
Ce voyage datait de 1961. Dans un appartement de Léopoldville, j'avais entendu un membre de la CIA légèrement ivre relater avec complaisance où et commentPatrice Lumumba, le Premier ministre du pays qui venait d'obtenir son indépendance, avait été assassiné quelques mois plus tôt.
Il tenait pour acquis que tout américain, y compris un étudiant en visite tel que moi, devait à l'instar se sentir soulagé par le meurtre d'un homme considéré comme un dangereux fauteur de troubles gauchiste par le gouvernement américain. Un ou deux jours plus tard, j'avais traversé le fleuve Congo à l'aube pour quitter le pays. Le soleil se levait sur les vagues, l'eau noire, lisse et huileuse clapotait contre la coque du ferry, mais dans ma tête cette conversation résonnait encore.
Plusieurs dizaines d'années s'écoulèrent avant que je tombe sur cette note et que je constate, par la même occasion mon ignorance des débuts de l'histoire du Congo. Puis me vint à l'esprit que comme beaucoup de monde, j'avais en réalité déjà lu quelque chose à propos de cette période et de ce lieu : Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad. Cependant, mes notes de lecture d'étudiant n'étaient que griboullis évoquant connotations freudiennes, échos mythiques et vision intérieure. J'avais donc classé mentalement ce livre dans la catégorie des ouvrages de fiction et non dans celle des documents. J'entrepris de lire davantage sur le sujet. Plus j'avançai dans mes lectures, plus j'acquis la conviction que le nombre de morts ayant décimé le Congo au siècle dernier était comparable à celui de l'Holocauste. Dans le même temps, de manière inattendue, je fus fasciné par les personnages extraordinaires qui avaient peuplé cette page d'histoire. Bien qu'Edmund Dene Morel eût déclenché un mouvement, il n'était pas le premier à avoir vu le Congo du roi Léopold sous son vrai jour et à avoir essayé d'attirer l'attention du monde entier dessus. Ce rôle revint à George Washington Williams, un journaliste et historien américain noir, qui fut le premier à interroger les Africains sur leur expérience de la domination blanche. C'est à un autre américain, William Sheppard, que nous devons le récit d'une scène dont il fut témoin dans la forêt tropicale congolaise et qui allait s'imprimer dans la conscience universelle comme un symbole de la brutalité coloniale. Il y eut également d'autres héros, dont un des plus courageux finit son existence sur une potence londonienne. Et bien évidemment, au coeur même de cette histoire figurait Joseph Conrad, ce jeune capitaine de marine escomptant trouver l'Afrique exotique de ses rêves d'enfant et qui à la place découvrit ce qu'il allait qualifier de "plus infâme ruée sur un butin ayant jamais défiguré l'histoire de la conscience humaine". Au dessus de tous ces personnages planait enfin le roi Léopold II, homme cupide et rusé, mélange de duplicité et de charme, comme nombre des traitres les plus complexes de Shakespeare.
Au fur et à mesure que je suivais les existences entrecroisées de ces hommes, la terreur au Congo et la controverse qui l'entoura me firent réaliser autre chose : les atrocités commises dans ce pays avaient soulevé le premier scandale de dimension internationale de l'ère du télégraphe et de la photographie. Scandale au parfum étonnamment plus proche de notre époque qu'il n'y paraît, car s'y mêlent bains de sang à échelle industrielle, royauté, sexe, pouvoir de la célébrité, rivalités entre groupes de pression et campagne de presse déchainées dans une demi douzaine de pays des deux côtés de l'Atlantique. De plus contrairement à de nombreux autres grands prédateurs de l'histoire, de Gengis Khan aux conquistadores espagnols, le roi Léopold II ne vit jamais une goutte de sang versée sous l'empire de la fureur. Il ne mit même jamais les pieds au Congo. Ce détail présente également un aspects très moderne, comparable à la situation du pilote de bombardier dans la stratosphère. Par delà les nuages, il n'entend jamais les cris, pas davantage qu'il ne voit les maisons en ruine ou les chairs lacérées.Bien que l'Europe d'aujourd'hui ait depuis longtemps oublié les victimes du Congo de Léopold, j'ai pu travailler à la reconstruction de leur destin à partir d'une grande quantité de sources : Mémoires d'explorateurs, de capitaines de bateaux à vapeur, de militaires en poste au Congo; comptes rendus de missions ; comptes rendu d'enquêtes gouvernementales; et ces phénomènes spécifiquement victoriens, les journaux de gentlemen "voyageurs" (et parfois de voyageuses). L'époque victorienne fut un âge d'or pour les lettres et les journaux à tel point qu'on en arrive souvent à se demander si tous ceux qui ont visité le Congo ou qui y ont travaillé n'ont pas tenu des journaux lumineux et passé toutes leurs soirées, assis au bord du fleuve, à écrire des lettres chez eux.
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