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Critiques de Adrien Borne (118)
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La vie qui commence

Après Mémoire de soie, premier roman multi récompensé, Adrien Borne revient avec La vie qui commence.

Le romancier, journaliste et présentateur de télévision, avait osé brisé le silence, il y a plusieurs années, en révélant avoir été victime lui-même d'un pédophile, à l'âge de 13 ans, lors d'une colonie de vacances.

Il vient donc de choisir le roman pour évoquer avec beaucoup de pudeur et de poésie cette agression pédocriminelle qu'il a subie à l'adolescence, explorant ainsi l'intime, la mémoire, le silence, la culpabilité, la honte, la douleur.

Trois parties composent cette autofiction.

Dans la première, la chambre verte, Gabriel, double d'Adrien, raconte son séjour d'été en colonie de vacances et comment sa vie a basculé quand un moniteur va abuser de lui. Sans aucun voyeurisme, mais avec beaucoup de pudeur, l'auteur parle de cette chambre verte dans laquelle entre Yannick chaque matin « Et puis il est revenu le lendemain matin . Et puis, ... », cette répétition quotidienne, cette incompréhension face à cet indicible, cette impossibilité à dénoncer les faits. Traumatisé, Gabriel a décidé de ne rien dire, ni à la directrice, ni à ses parents. Quand, trois jours après être rentré de colo, Gabi, seul à la maison, en train de suivre à la télé, l'arrivée de l'étape du Tour de France, pestant en entendant la sonnette, va ouvrir, il reste coi ! : « Bonjour Gabi. Il est planté là ». Gabi lui refusera l'entrée prétextant des ouvriers travaillant au salon.

Mais il lui manque une question : Qui était-ce ? Une question qui serait venue casser le silence sur lequel il s'assoie. Ce jour-là, il s'enterre…

Vingt ans ont passé, il a tout oublié. Mais voilà que se trouvant un été à Tonnerre pour aider son grand-père à ranger et vider sa maison avant son départ en maison de retraite, en sondant le passé de celui-ci dont le bureau installé sur une petite estrade domine la fameuse fosse de Tonnerre, titre de la seconde partie, un secret gardé tout une vie lui sera révélé. Ce secret dévoilé va permettre à sa propre mémoire de remonter à la surface, donnant son titre à la dernière partie.

Un chemin de renaissance va alors se dessiner pour ce trentenaire abusé dans son enfance et la vie commence alors pour lui en ayant retrouvé cette mémoire enfouie.

La vie qui commence est un livre choc, bouleversant, émouvant qui ne peut laisser personne indifférent. C'est un livre puissant, tout en pudeur et délicatesse qui montre bien comment l'humiliation et les non-dits peuvent conduire à l'enfermement sur soi, et combien il peut être difficile, une fois la mémoire revenue, de parler et de ne pas se sentir coupable et honteux en n'ayant pas dénoncé les faits pour éviter d'autres victimes.

Si j'ai été bouleversée par le souvenir de ce terrible été qui a chamboulé la vie de cet enfant, j'ai un peu moins accroché ensuite lorsque le narrateur affronte sa mémoire traumatique et j'ai eu parfois du mal à suivre cette écriture un peu particulière.


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Mémoire de soie

Ce qui m'a incité à acheter ce roman , c'est surtout parceque j'ai été attiré et intrigué par sa couverture qui montre une famille apparemment heureuse , en témoignent des visages souriants ou , pour le moins détendus et , un autre , carrément supprimé, brûlé comme cela se passait autrefois lorsqu'on voulait chasser de sa mémoire un personnage rejeté. J'ai , du reste , trouvé ce " type de photo" dans de vieilles collections familiales mais " chut " , défense d'en parler ....

Après la couverture , le contenu . Une bombe . Un ou des drames . Des destins dont personne ne voudrait , nimbés du plus lourd des silences .Un vrai roman noir .

Le cadre , c'est une magnanerie dont le rôle d' arrière plan n'occultera pas les relations qui vont animer des personnages liés, au fil des pages par d'incroyables événements, tous victimes , chacun son tour par le destin qui semble " prendre " un malin plaisir à poursuivre sans " état d'âme " , une incroyable et terrible oeuvre de destruction .

Dans ce roman , impossible d'esquisser le moindre sourire , tout semble désespéré, les personnages comme le cadre de vie . Ils ne sont pas nombreux , ces personnages , tout juste esquissés , comme si l'auteur n'avait pas voulu nous donner le temps de les connaitre , de les aimer ou ..les détester . Emile , Suzanne , Baptistin ,Auguste .....et un livret de famille dont un détail....

Ajoutez le contexte , noir , très noir ....et bienvenue à vous dans ce roman fort , touchant , émouvant, très bien écrit et dont le style particulièrement fort pénètre en vous comme une rafale de coups de poing .

Économie de mots , de détails pour un maximum de violence . Comme pour le vin , " peu , mais du bon , voire de l'excellent "

Livre du terroir ? Dire non serait mentir , dire oui serait mentir aussi . Non , plutôt la photo d'une société d'où certains se voyaient exclus par la " faute " de la plus grande des violences , le SILENCE imposé par les secrets de famille.

Pour moi , ce roman fut une" belle" découverte, il y a forcément un grand talent chez cet auteur capable de faire " passer " tant d'émotion.

Imaginons , une cuisine, un feu de cheminée, une vieille femme assise devant et le SILENCE ......Juste le " tic - tac " de la pendule ....le décor est planté. Finissez donc d'entrer .

Pas gai , tout ça, hein ? Non , mais " vachement " marquant . Enfin , ce n'est que mon avis . Vous ne dites rien ? Alors bienvenue chez les " taiseux " ...





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Mémoire de soie

Dans « Mémoire de soie », il est question bien sûr de la magnanerie où on élevait les vers à soie, mais aussi de ces secrets de famille enfouis jusqu’à l’oubli dans le silence.

L’histoire débute en 1936, à la veille d’un second conflit mondial. Émile quitte La Cordot pour Montélimar. Il doit faire son service militaire et, dans le livret de famille glissé dans son sac par sa mère Suzanne, il découvre une autre réalité de sa filiation.

L’auteur nous ramène en arrière, avant la première guerre mondiale, lorsque Baptistin s’occupait des vers à soie dans la magnanerie familiale. Son destin et celui de sa famille se mêlent à l’histoire tragique de ce siècle guerrier. Lorsque Baptistin rencontre Suzanne, l’orpheline qui a appris à dévider les cocons de soie, c’est l’amour comme une évidence, qui tombe sur la tête de ces deux-là, unis par la même passion de la soie. Dans l’attente du retour de Baptistin, Suzanne va entretenir la magnanerie sous le regard mauvais de sa belle-mère qui désapprouve le mariage de son fils le plus jeune.

Ce pourrait être une belle histoire d’amour dans un village de la Drôme au début du XXe siècle, mais la grande Histoire va se mettre en travers de cette idylle et, avec la complicité de la famille de Baptistin, va tout saboter.

L’écriture, âpre, sans fioritures, colle à merveille à cette histoire tragique et à ses personnages durs à la besogne et taiseux. Le roman est bien documenté et l’atmosphère de l’époque prend vie sous la plume alerte d’Adrien Borne.

Ce premier roman, qui s’inspire en partie de l’histoire familiale de l’auteur, ne m’a pas lâchée jusqu’au dénouement. Une belle découverte.

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La vie qui commence

Adrien Borne et sa plume ne m’étaient pas inconnus puisque j’avais découvert en 2020 son tout premier roman, « Mémoire de soie ». A l’époque déjà, des sujets comme les mystères enfouis, les secrets de famille avaient été traités avec beaucoup de sobriété et de sincérité.



Pour son nouveau livre, « La vie qui commence », Adrien Borne revient sur ces thèmes forts, avec une nouvelle fois, retenue et pudeur. Malgré que ce livre soit classé dans la catégorie « roman », l’auteur prend comme point de départ un fait personnel douloureux.



On découvre Gabriel, garçon de 12 ans, qui passe les congés estivaux devant le Tour de France à la télévision et reçoit la visite de Yannick, l’un des moniteurs de sa dernière colonie de vacances. Celle-ci écourtée, Gabriel ferme la porte sur Yannick ainsi que sur ses souvenirs. Pourtant, 20 ans plus tard, malgré cet enfouissement mental, son corps lui rappelle quelque chose de pénible et au fil des jours, il doit se rendre à l’évidence : il ne pourra plus occulter les faits terribles qui se sont déroulés 20 ans plus tôt.



Sans jamais tomber dans le pathos, Adrien Borne a choisi d’utiliser cette agression pédophile subie par lui-même à l’âge de 13 ans pour conter la complexité de l’enfouissement des souvenirs, la honte, les douleurs, la culpabilité qui envahissent les victimes. Sans voyeurisme d’aucune sorte, c’est en quelque sorte un témoignage poignant que nous livre l’auteur par le biais d’une fiction.



La douleur est perceptible à chaque page et on ne peut s’empêcher de vouloir protéger Gabriel de ses « démons ». Avec l’aide de son grand-père, avant le départ de ce dernier en maison de repos, les souvenirs referont surface – près de 20 ans après – permettant à sa mémoire de se « libérer » et de se réapproprier son corps.



Le seul grief que je soulèverais serait, peut-être, la façon abrupte du passage entre les deux premières parties du livre. Avant de bien en comprendre la raison, j’ai éprouvé des difficultés à comprendre cette transition et de ne pas avoir certaines réponses à mes questions. Cela n’enlèvera en rien en la qualité du roman.



J’ai beaucoup apprécié la manière intime dont l’auteur évoque cette souffrance enfouie et ce, avec tant de poésie. Au même titre que d’autres livres sur ce sujet douloureux, Adrien Borne signe un roman à la fois fort et bouleversant. Il est l’un des grands noms à suivre de la littérature française contemporaine.
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Mémoire de soie

Comme un fil qui se casse



Pour son premier roman Adrien Borne s’est inspiré de son arrière-grand-père Baptistin, éleveur de vers à soie. Son fils va découvrir un secret de famille et réécrire son histoire familiale.



Émile a 20 ans, l’âge de remplir ses obligations militaires. Alors qu’il s’apprête à rejoindre son régiment du côté de Montélimar, sa mère lui confie leur livret de famille. S’il n’y prend guère attention, c’est qu’il veut garder les images de son village, de sa mère travaillant au lavoir, de son père parti tôt au magasin. Sans grandes effusions, presque sans paroles.

Ce n’est que plus tard qu’il prendra la peine d’ouvrir ce livret et d’y découvrir un nom, Baptistin, qui y est mentionné comme étant celui de son père. Erreur administrative? Prénom oublié par son père qui lui a préféré Auguste? À moins qu’il ne s’agisse effectivement de son père dont on lui aurait caché l’existence jusque-là? Pour en avoir le cœur net, il va lui falloir remonter quelques décennies plus tôt, au moment où Suzanne, sa mère, fait la connaissance de son père. Et tenter de comprendre pourquoi on lui a soigneusement caché cette histoire. Ce qui ne s’est pas dit va peut-être pouvoir s’écrire…

À l’orée du XXe siècle la Drôme provençale reste une région de sériciculture qui fournit les soieries lyonnaises. Baptistin entend développer sa magnanerie et augmenter sa production de soie. Lorsqu’il rencontre Suzanne, il n’a pas seulement trouvé la femme de sa vie, mais aussi une personne qui partage cette envie et qui aime l’entendre parler de son projet. Comment il choisit les œufs et les feuilles de mûrier, comment il prépare les cocons des vers à soie, combien est délicate l’opération du déconnage et l’assemblage des fils qui demande dextérité et patience. Avec lui, elle oublie aussi les mauvais traitements subis en pensionnat. Mais son installation dans la magnanerie familiale est loin d’être paisible.

Sa belle-mère entend la mettre au pas: «Dans cette famille, les baveuses et les duchesses, très peu pour nous. Et tu m'as tout l’air d'être les deux à la fois. Bien bavarde et bien précieuse». Elle n’hésite pas à frapper sa belle-fille et lui dérobe le maigre pactole qu’elle avait patiemment amassé. Une cohabitation difficile qui va perdurer après 1914 et le départ de Baptistin pour la Guerre. Quatre longues années d’attente et de souffrance qu’elle affrontera avec l’espoir que tout changera quand son homme reviendra, quand la famille sera réunie. Car le petit Émile, conçu pendant une permission, naît en 1916. Mais le sort va s’acharner sur elle, car Baptistin ne parviendra jusqu’à son village, victime de la grippe espagnole. Il ne pourra même pas être enterré auprès des siens. Une perte qui va faire sombrer la jeune fille que l’on fait interner.

C’est alors qu’Auguste, le frère de Baptistin, entre en scène…

Il aura fallu la curiosité du jeune conscrit pour que le lourd secret de famille soit révélé. Que ses nombreuses questions trouvent petit à petit des réponses.

Adrien Borne renoue les fils de ce drame familial avec habileté, sans oublier de donner aux silences, à ses paroles tues trop longtemps, un poids terrible. Après le fracas de la Guerre, la déchirure et le deuil, les mots vont permettre à Suzanne de continuer à avancer, symbole d’une humanité retrouvée et figure de proue d’un superbe roman.




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La vie qui commence

Gabriel, alors qu’il est en colonie de vacances avec son frère aîné, voit une nuit le moniteur, Yannick se faufiler dans son lit, dans la chambre verte, après une journée de sport. Il ne comprend pas ce qui se passe et alors que le scenario se répète nuit après nuit, il décide de se taire, même lorsque la directrice lui pose des questions. Il choisit de ne rien dire non plus à ses parents, comme s’il était peut-être coupable de quelque chose.



" Je ne sais pas si Yannick m’a choisi parce qu’il avait senti que j’avais ça en moi. Pas au point de raconter tout d’un coup, patatras. Je sais toujours pas pourquoi il m’a choisi mais là, ça ne compte pas, tout de suite, là. Si ?"



Vingt ans plus tard alors qu’il aide son grand-père à débarrasser sa maison, à Tonnerre (coup de tonnerre dans un ciel serein!) pour aller vivre en EHPAD les souvenirs enfouis remontent…



Adrien Borne a choisi de découper son texte qui est un roman, non un témoignage, en trois parties, donc, pour mettre en évidence l’enfouissement des souvenirs liés au traumatisme, pour arriver à la période actuelle, et les souffrances de Gabi qui évoluent avec le temps. Ce laps de temps est nécessaire mais dérange en même temps par son côté trop abrupt. La troisième partie est surprenante…



Il m’a donc fallu un certain temps pour rédiger ma chronique, une fois le roman refermé. J’ai été touchée par cet adolescent de douze ans, victime d’un moniteur pédophile, compris sa décision de garder le silence. L’enfouissement et la brutale remontée des souvenirs, des années plus tard également.



Par contre, j’ai moins compris son désir de ne pas vouloir de « réparation », car on ne peut pas lui rendre ces années volées, certes, mais la condamnation de l’agresseur est importante à mes yeux. Le style de narration, un peu trop heurté, comme pour tenir le lecteur à distance m’a également laissée désemparée, même si je comprenais la pudeur de Gabriel.



Un livre touchant, qui fait réfléchir en abordant une thématique dure, une vie d’enfant brisée par un criminel, qui tente de s’en sortir malgré tout.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattès qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont le précédent livre « Mémoire de soie » dort hélas encore dans ma liseuse, faute de temps comme toujours… il serait temps de l’en sortir !



#Laviequicommence #NetGalleyFrance !
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La vie qui commence

Quelle belle écriture, encore ! Pour l'exercice, je commence par ce bémol qui en réalité n'en est pas un : l'aspect décousu de l'histoire au départ m'a un peu perdu, mais, mais, mais... ça nécessite une reconstruction une vérité qui éclate, un souvenir douloureux qui sort d'un abyme pour éclabousser de sa violence : il faut oser recoudre les morceaux épars. C'est en déménageant son grand-père, et parce que celui-ci lui fait une confidence, que Gabriel va voir ressurgir ce qu'il avait enfoui pendant 20 ans. Pour la deuxième fois, j'aime cette écriture d'une exactitude déconcertante, cette beauté dans laquelle on s'abandonne : je l'ai écrit déjà ? J'aime. Il y a tant à dire sur ce roman. Sur cette montre arrêtée à 6h47, et le pourquoi de cet arrêt : qu'est-ce qui s'en passe des choses à 6h47 quand les aiguilles n'avancent plus mais que le monde continue sa ronde. Quand il sera toujours 6h47 face à la vacuité du monde. Les personnages de ce roman sont magnifiques, Pauline, hors norme, et Lucien le grand-père. Et puis cette directrice qui l'accueille encore mais autrement :

" - Vous le fermez jamais, ce portail.

- Le soir uniquement. Ça permet à qui veut de rentrer. J'ai envie de croire qu'il y a plus de bonnes surprises à saisir que l'inverse."



On découvre la fosse de Tonnerre dans l'Yonne. Un mystère que je vous laisse découvrir, et ce dernier record en 2019 :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/tonnerre-plongeur-reprend-exploration-mysterieuse-fosse-dionne-1549156.html

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Mémoire de soie

Nous sommes en 1936, déjà l’ombre de la seconde guerre mondiale se profile à l’horizon. Émile quitte la maison familiale de La Cordot, ancienne magnanerie, pour aller faire son service militaire à Montélimar. Il rêve d’avions. Le départ a été étrange : sa mère, peu démonstrative, comme à son habitude, lui a mis dans les mains, après avoir quelque peu hésité, le livret de famille.



Cadeau empoisonné car Émile apprend ainsi qu’Auguste, celui qu’il a toujours considéré comme son père, qui l’a élevé comme tel, n’est pas son père biologique. Il découvre l’existence de Baptistin, le frère d’Auguste.



L’auteur nous retrace ensuite l’histoire de la famille : les deux frères ont grandi dans la magnanerie, où père élevait des vers à soie. Auguste est handicapé de naissance, son bras droit amputé, et de ce fait, il est considéré avec un certain mépris par son père, un homme très dur, avec des « valeurs éducatives » conformes à l’époque, du début du siècle. C’est Baptistin qui sera choisi pour lui succéder dans l’entreprise familiale, au terme d’une nuit terrible où le patriarche les a enfermés tous les deux dans le noir, au milieu des cocons.



Cela ne perturbe pas trop Auguste qui est peu attiré par les vers à soie. Mais la première guerre mondiale arrive, Auguste est réformé à cause de son handicap mais Baptistin est appelé. Il va rencontrer Suzanne, confiée très jeune à un orphelinat (confiée est un grand mot d’ailleurs car il s’agit plutôt d’un enfermement avec comme prétexte une maigre rétribution pour en faire une esclave et une future épouse modèle !)



Ce roman évoque les secrets de famille, avec une famille pour le moins toxique, la souffrance et la solitude quand on apprend trop tard d’où l’on vient. Une famille d’apparence lisse, comme semble nous le promettre la couverture du livre, où les manipulations tissent leur toile tels des cocons.



Adrien Borne décrit bien également le chagrin d’une femme qui a perdu l’homme de sa vie, qu’elle a dû épousé par procuration, sous l’œil noir d’une future belle-mère qui a tout d’une sorcière. Comment être mère quand la vie n’a plus de sens, quand l’enfant qui vient rappelle l’époux disparu, et non à la guerre en héros, mais victime de la grippe espagnole juste avant d’être démobilisé, que l’on a privé de statut de héros.



Ce roman m’attendait dans ma PAL, dont on connaît la profondeur abyssale, (ou la hauteur digne de la Tour de Babel si vous préférez !) depuis longtemps. Il avait gravi plusieurs marches d’un coup car j’ai beaucoup aimé le dernier roman d’Adrien Borne La vie qui commence il y a quelques mois.



Une image qui va rester dans mon souvenir : la rencontre de Suzanne et Baptistin sous une toile peinte, à la demande d’un prêtre, par Janiek Pulowski, un jeune homme qui a dû fuir sa Pologne natale et sur lequel courent moultes légendes…



Ce roman, inspiré de l’histoire familiale de l’auteur, est un uppercut par la profondeur de l’histoire, le côté sombre des personnages dont on sait peu de choses, en fait, on connaît les évènements qui ont jalonné leurs vies, mais très peu de choses en ce qui concerne leur personnalité, leurs émotions, même le livret de famille, personnage à part entière, nous en dit plus…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C.Lattès qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.



#Mémoiredesoie #NetGalleyFrance !
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Mémoire de soie

C’est dans l’ancienne magnanerie de la famille qu’Émile se réveille ce matin du 9 juin 1936, jour de son départ pour le service militaire. Un jour qui ressemble finalement à tous les autres pour sa mère Suzanne et son père Auguste puisque l’un est parti dans son magasin alors que l’autre, dos penché, s’active au bord du lavoir.

Pas de paroles sans doute inutiles. Pas d’effusions. Des sentiments inexistants ou peut-être juste occultés, qui peut savoir ? Des phrases courtes, comme hachées, donnent toute sa place à cette scène lourde de silences.

In extremis, avant l’arrivée du car, Suzanne glisse le livret de famille au fond du sac d’Émile. Dans ce livret git Baptistin, un prénom jamais entendu. Et pour le faire sortir de l’oubli, ne pas laisser mourir le souvenir, il va falloir remonter le temps de cette famille, dérouler le récit d’une vie anéantie dont les ricochets ont étendu leurs ondes muettes dans la grisaille du quotidien d’Émile.





Plus on avance, plus l’écriture et les propos d’Adrien Borne percutent. Avec une grande précision, il pose les mots qui opèrent autant de percées poignantes pour combler les silences de vingt longues années. Sa plume exigeante, que je qualifierais de saccadée, colle parfaitement à la dureté des évènements qui ont mené à l’effacement, pur et simple, d’une vie. La vie d’un fils, d’un frère, d’un mari, d’un père.

Son roman fera d’abord ressortir, pour deux frères, une place à conquérir dans l’héritage de la magnanerie puis le poids écrasant de la Grande Guerre. Rancœur, colère, folie mèneront à effacer toutes traces d’un défunt.

Ce n’est pas seulement la guerre qui introduira la cruauté dans ces destins mais aussi la terrible acrimonie de la Mère, poussée à son paroxysme, dont Suzanne sera la cible « les gamines de ton cru, elles foutent le camp ou elles s’inclinent. » Les conséquences en seront tragiques. La déréliction qui entourera Suzanne est bouleversante.



L’auteur nous convie aussi dans l’univers de la sériciculture avec le Bombyx du mûrier, les chenilles dévoreuses de belles feuilles, les cocons à dévider. C’est une très belle reconnaissance d’un travail valorisant, la beauté d’un savoir-faire autour de ces fils de soie qui s’étirent pour tisser ensuite des merveilles. Ce fil soyeux va lier Baptistin au destin de Suzanne.

Silence, abandon, résignation prendront triomphalement la place d’un amour naissant.



Dans une famille où les êtres n’ont pas appris à aimer, ce premier roman très réussi ôte le plomb qui recouvrait ce simple prénom, Baptistin.

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Mémoire de soie

En 1936, Emile part à la guerre à seulement 20 ans. Alors qu’il risque de ne jamais revenir, ses parents poursuivent leur corvée quotidienne et il attend seul son bus qui doit le mener à Montélimar. C’est alors que sa mère lui apporte son livret de famille juste avant son départ. Une fois ouvert, il y découvre le prénom de sa mère et celui de « Baptistin » apposé à côté de la mention du père. Pourtant, son père se prénomme « Auguste ». Mais qui est donc ce « Baptistin »?



Ce livre porte comme thèmes les non-dits, les lourds secrets de famille et ce, traités de manière sensible et sobre. On peut aisément se rendre compte qu’à l’époque, il fallait souvent donner le change, quitte à « enterrer » les faits et sauver les apparences. Élevé dans ce petit village du sud de la France, Le Cordot, Emile a toujours vécu au sein d’un cocon, comme ces vers à soie élevés au premier étage du domicile familial.



Remontant l’histoire tout doucement, comme sur un dévidoir de fil à soie, on y découvre cet amour fauché par la guerre, où les aléas de la vie écorchaient même les plus forts. Le silence était roi à l’époque et l’absence devait être comblée, même si pour nous cela semble à des années-lumières. C’est un récit parfois rude – comment ne pas s’attacher à la mère d’Emile, Suzanne, que la vie est loin d’avoir épargnée – mais pourtant tellement vrai.



Paru lors de la rentrée littéraire 2020 et sa masse infinie de bouquins, ce livre intimiste mérite pourtant d’être lu pour sa sensiblerie, sa sincérité des sentiments et son authenticité. Premier roman doté de nombreuses qualités. Je m’y suis vite laissée portée et ai été agréablement impressionnée par cette plume, parfois un peu inaccessible mais démontrant un talent certain à nous narrer des récits de vie si proches de nous.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire 2020.
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Mémoire de soie

A l'arrivée d'Émile, appelé pour effectuer son service militaire en juin 1936, le livret de famille qu'il tend indique le nom de sa mère et un autre qu'il ignore, Baptistin, alors qu'il a toujours connu Auguste comme père. Commence pour lui, un long cheminement pour comprendre les événements qui ont pu survenir et enfin connaître son histoire.



Un roman court sur une quête d'identité mais surtout sur des êtres taiseux, cohabitant ensemble sans affect dans une grande bâtisse, la magnanerie dont la pièce principale a été condamnée après un incendie.

Un récit sur plusieurs périodes pour comprendre l'emprise de la mère d'Auguste et Baptistin, du temps de la première guerre, qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de Suzanne, qui ne connaît rien à la culture de la soie et à la magnanerie que son fiancé Baptistin, s'apprête à reprendre. La guerre va changer le destin de la jeune femme, devenue veuve et qui va se tourner vers Auguste pour survivre et élever son fils.

Un roman court, un style très froid et sans sentiment, qui n'a pas grand chose à voir avec l'histoire de la soie, sauf les titres des chapitres qui reprennent le processus de fabrication, illustrant la recherche du jeune Émile. Les personnages restent distants et froids, peu empathiques, mais ce récit évoque un procédé peu connu, celui du mariage par procuration, mis en place par une loi d'urgence de 1915 pendant la première guerre mondiale.

Un roman trop distancié pour permettre un attachement pour les protagonistes.
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Mémoire de soie

Un 1er roman qui remue, une ambiance feutrée dès le début, des personnages présentés comme ambigus, une époque entre deux guerres dans le soulagement de la fin de la 1ère et proche à nouveau de la terreur d'une nouvelle qui arrive.

La vie n'est pas simple à la magnanerie et l'auteur nous révèle bien des mystères dans son intrigue. Le deuil, les non dits, l'isolement, l'asile psychiatrique, toutes ces choses de la vie qui font que le mutisme et la résignation règnent en maîtres des lieux.

Une écriture que j'ai trouvée très fluide et qui fait qu'on accroche directement à l'histoire et pour déglutir seulement dès la dernière page tournée.

Ce roman est poignant et ne laisse pas indemne.

Un auteur qui sait faire surgir les émotions avec sa fine plume.
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Mémoire de soie

Après une première scène qui campe les personnages, imprègne le lecteur d'une ambiance lourde dénuée de tendresse, et dévoile l'existence d'un secret de famille qui terrasse le fils, Adrien Borne fait le choix d'un récit dont la trame ne sera pas une chronologie linéaire des évènements. Il va,en effet, revenir sur chacun des membres de la famille,Émile le fils qui part en 1936 pour son service militaire, Augustin et Suzanne,ses parents,Baptitin l'oncle et la grand mère paternelle. Tout ceci dans l'univers du travail de la soie depuis l'élevage des vers jusqu'au traitement des fils. L'univers est aussi celui de la guerre. C'est par ce procédé qui dévoile l'intime et le ressenti de chacun que se construit l'histoire et que le sens du secret prend toute sa force. J'ai beaucoup apprécié la très belle écriture de l'auteur qui pose sans artifice mais beaucoup d'art le poid d'une vie sans bonheur. Elle touche par la puissance d'un destin cruel et injuste qui arrache les être du bonheur simple auquel ils aspiraient. Leur parcours est fait de privation d'amour et de souffrance. L'histoire d'amour entre les parents d'Emile,empreinte de délicatesse m'a ébranlée. C'est elle finalement qui constitue l'ossature du roman.
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Mémoire de soie

Mémoire de soie d'Adrien Borne chez J.C Lattès.

20 ans, Emile a 20 ans en ce 9 juin 1936. Son sac est prêt il va rejoindre Montelimar, l'armée l'attend il est fier et heureux. le père est déjà parti travailler, la mère n'a pas dérogé à sa tâche quotidienne, à peine un léger sourire en guise d'au-revoir et puis juste avant le départ du car elle est de retour: "Elle se penche, entrouvre le sac d'Émile et y glisse un livre. Tout fin petit livre. C'est pour l'armée, un livret de famille, il n'aura qu'à le donner le moment venu, ils comprendront. Voilà. Elle finit par ce voilà.".... Et Emile va découvrir l'existence d'un certain Baptistin . Qui est cet homme? Jamais il n'en a entendu parlé , jamais ce prénom n' a été prononcé devant lui par quiconque. Parce que voyez vous chez ces gens là on ne parle pas ..

Emile va devoir tirer le fil et vider le cocon .

Un roman âpre et dur, une écriture ciselée et percutante , un monde de taiseux où le silence emprisonne les mots, les sentiments et les hommes. Les secrets sont bien gardés, les tragédies enfouies dans les mémoires.

Un premier roman de toute beauté que je vous invite vraiment à découvrir.

Un grand merci aux éditions J.C. Lattès

#Mémoiredesoie #NetGalleyFrance
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La vie qui commence

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La vie qui commence, c'est celle de Gabriel. Mais quand s'est-elle arrêtée ? Il ne s'en souvient pas, ou plus vraiment. Les souvenirs lui reviennent par bribes, de manière floue, sans qu'il n'ait de réelles certitudes. Il faut dire que les faits remontent à plusieurs années, il avait 12 ans. Gabriel se rappelle alors d'une chambre verte, de cette colonie de vacances et de ce mono au jogging rouge. Cet homme qui lui a volé sa vie, son innocence. Doucement, Gabriel t'emplît les silences, les oublis, les secrets. Mais comment rattraper toutes ces années effacées ? Comment croire en son histoire ? Pourquoi n'avoir rien dit ?



Le second roman d'Adrien Borne est d'une pudeur étincelante. Avec une douceur infinie, avec des mots poétiques, il raconte l'indicible.



C'est le regard de cet enfant sali, violenté, écrasé, que l'histoire commence. C'est avec cette enfance volée, arrachée, qu'Adrien Borne nous foudroie. Tout comme Gabriel, il ne prononcera jamais les mots terribles. Il tait la violence, la solitude, l'incompréhension. Il choisit l'oubli pour avancer…



Mais quelques années plus tard, ce grand-père qu'il faut aider à déménager, les souvenirs de toute une vie qu'il faut ranger, font remonter à la surface des secrets enfouis. Les silences ne sont pas les mêmes. Pour l'un et l'autre, l'obligation de se taire n'a pas eu les mêmes effets. Mais chacun souffre, et chacun vit dans sa chair un traumatisme profond.



Quand enfin Gabriel retrouve la mémoire, il ne s'agit pas d'être victime. Il ne s'agit pas de mettre des mots sur ses blessures, de pointer du doigt le coupable, de l'empêcher de nuire. Il s'agit simplement de survivre à cet effacement, cet anéantissement, cette dissolution. Il s'agit de revenir dans la lumière, quitter ce gouffre obscure, reconquérir l'oxygène nécessaire à la vie et accepter enfin ce corps qu'un autre s'est approprié…



Merci à NetGalley et aux Éditions JC Lattès pour leur confiance.
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Mémoire de soie

Très belle lecture et découverte, j'ai particulièrement apprécié la plume sensible de cet auteur. L'histoire est également intéressante et touchante. La construction à petit pas, est parfaite dans ce genre d'histoire '"secret de famille". C'est une lecture à fleur de peau, où l'auteur nous dévoile une histoire émouvante, on se fait tout petit et on découvre au fil des pages le pourquoi du comment de cette étrange bizarrerie sur le livret de famille. Intrigue et histoire s'entremêlent pour nous livrer un roman qu'on n'a pas envie de refermer.

Un bon moment de lecture après deux déceptions enfin une récompense.
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Mémoire de soie

*****



C’est à La Cordot qu’une terrible histoire de famille se joue. Douloureuse et banale à la fois. Emile, 20 ans, part pour deux ans de service militaire. Auguste, son père, lui a dit au revoir la veille, sans plus de cérémonie. Suzanne, sa mère, n’a pas eu un seul geste de tendresse quand il est venu la saluer. Augustin, ce prénom que personne ne prononce, cet homme que chacun cherche à oublier, vient faire irruption dans la vie d’Emile et briser le silence...



Mémoire de Soie est le premier roman d’Adrien Borne. Et c’est pour ma part un réel coup de cœur...



Roman d’ambiance, on est totalement plongé dans le quotidien d’une famille ardéchoise. La première guerre mondiale est terminée depuis 18 ans et la seconde approche à grands pas. Chaque foyer garde encore en mémoire les fantômes tombés dans les tranchées. Mais si certains souvenirs sont chéris, d’autres sont à jamais enfouis.

Suzanne est une femme dont la douleur n’a d’égale que la résignation. Elle a aimé un homme qu’elle pensait avoir le temps de découvrir mais que la grippe lui a volé. Elle a donné la vie à un fils que la mort a terni. Murée dans le silence, elle a choisi de ne rien dire des origines, des racines, des coups du sort... Pendant 20 ans, son histoire a été oubliée, balayée, rayée des cartes. Pourtant, elle savait qu’un jour la vérité éclaterait. Et comme pour les ombres tapies au coin du feu, c’est elle qui a choisi d’éclaircir le passé...



Mémoire de soie est un roman émouvant, poignant, qui sert le cœur et le corps. C’est l’histoire d’une femme, d’une mère, d’une épouse à qui rien, jamais, n’a été demandé. Elle a subi, endossé, plié. Sa seule arme : le silence. Émile, son fils, qu’on prend immédiatement d’affection, sera le premier à en payer le prix.



Une narration, une écriture, un choix des mots justes et pesés, tout est dans ce roman un coup de maître. Une histoire d’ombres aux lumières éblouissantes...
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Mémoire de soie

En un mot : sublime. Attention ! talent. J'ai eu tout du long l'impression de lire un grand auteur classique : Balzac ? Zola ? j'oserai Hugo presque. Suzanne l'orpheline malgré des parents bien vivants, Émile le fils de deux pères, la "mère" sans cœur et sans prénom, et les deux frères inégaux, Auguste et Baptistin, le plus malchanceux n'étant pas forcément celui qu'on aurait cru. Le décor : la Drôme. Il y aurait du Pagnol, du Giono, si on était descendu plus au Sud Tous subissent leur sort, s'en accommode bon gré mal gré, entre deux guerres et une grippe. Une histoire de famille qu'on est pas prêt d'oublier.
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Mémoire de soie

Premier roman, premier coup de maître signé Adrien Borne !



Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans une histoire familiale où règnent les silences, les secrets et les non-dits. Plus nous tournons les pages, plus la chape de plomb s’abat sur nos épaules et nous emmène progressivement vers l’asphyxie. Ici, on ne nous offre pas la possibilité d’entrevoir une happy end…



Dans cette magnanerie, il fait froid, tout nous parait fade et glauque. Pas de place pour la sensiblerie, ici, il faut dompter le ver à soie. L’auteur nous immerge dans un monde où la vie se déroule en noir et blanc et où la gaieté n’a pas sa place. Et pourtant… Pourtant tout commençait divinement bien, avec une belle histoire d’amour dont on rêve tous.



Cette histoire ne se raconte pas, elle se vit, elle se sent et croyez-moi elle vous laisse un goût âpre sur la langue. C’est un roman qui nous entraine dans la Drôme à une période où nos arrières grands-parents subissaient la grande guerre. Cette histoire c’est celle d’une victime qui se retrouve pieds et poings liés mais qui sait au plus profond de ses tripes qu’un jour elle parlera, qu’un jour elle osera tout avouer…



L’auteur nous offre ici une histoire intime où la vérité se mêle à la fiction, une histoire sincère et authentique comme je les aime. La plume de l’auteur est délicate et toujours juste mais c’est lorsque l’on s’y attend le moins qu’elle se révèle être également tranchante et qu’elle vient nous lacérer, c’est aussi noir que beau !



Quelle délicieuse découverte ! Si vous l’osez, poussez la porte de cette magnanerie et venez tenter de dompter le ver à soie…
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Mémoire de soie

Émile vit dans un petit village de la Drôme avec ses parents. Au moment de partir à Montélimar pour son service militaire, sa mère lui remet un livret qu’il doit remettre aux autorités. C’est à ce moment qu’Emile prend conscience que ses parents lui ont caché tant de chose. Nous allons donc faire connaissance avec sa grand mère et ses parents, découvrir les secrets et surtout les non-dits. La famille n’a pas pour habitude de s’épancher, de raconter. Ils s’accommodent des événements sans se soucier des conséquences.

Adrien Borne tire les fils de soie avec la minutie de Suzanne lorsqu’elle devait s’occuper des cocons. Chaque information arrive petit à petit pour nous aider à comprendre pourquoi cette mère manque de chaleur.

L’écriture est précise, certains passages sont très visuels. Une belle découverte.



#Mémoiredesoie #NetGalleyFrance
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