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Critiques de Aimée de Jongh (376)
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Jours de sable

A peine terminée, j'avais déjà envie de relire cette sublime BD. J'admire le travail de recherches de l'autrice mais surtout, qu'elle ait ordonné et digéré ce qu'elle a appris. Et puis, j'adore les histoires où une personne est envoyée en territoire inconnu pour un job, ça excite l'aventurière en moi. Dès que le narrateur arrive dans cet Etat américain désert, aride et désolé, c'est presque comme s'il arrivait sur la lune. On est avec lui, surpris et sidéré à son niveau. Evidemment, comme dans tout bon récit de voyage, les rencontres sont les plus beaux passages. On en ressort pas tout à fait indemne.
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Jours de sable



New-York, 1937. John Clark, jeune photoreporter de 22 ans, fatigué de prendre des photos sans intérêt pour un journal local, est à la recherche de travail. Il signe un contrat avec la FSA (Farm Security Administration) qui vient en aide aux fermiers victimes de la grande Dépression.

John va avoir une mission : prendre en photo la terrible situation des fermiers vivants dans le Dust Bowl, cette région frappée par une sécheresse comme on en connaît peu et par des tempêtes de sable violentes.



Cette bande-dessinée est une belle découverte. Elle aborde une époque compliquée des États-Unis, la grande Dépression dans les années 30-40.

Situé entre les Etats d'Oklahoma, du Texas et du Kansas, le Dust Bowl ("bassin de poussière") a plongé les habitants dans une misère totale, les obligeant à fuir pour la plupart vers la Californie. Quelques uns sont restés, faisant face à climat rude, vivant dans une poussière de sable continue.

C'est une bande-dessinée émouvante sur un évènement climatique peu connu, qui a pris fin en 1939. Elle est enrichie de photos d'archives et de pages documentaires, ce qui nous plonge encore un peu plus dans cette époque.
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Jours de sable

Cette superbe BD nous emmène dans les Etats-Unis des années 30-40, plus précisément dans la région du « Dust Bowl » ou « bassin de poussière ».

L’autrice nous prévient que les personnages sont fictifs mais que « le cadre et les événements liés au Dust Bowl et à la Grande Dépression sont basés sur des faits réels ».

Un jeune New-yorkais, John Clark, y est envoyé pour son premier reportage photographique. Il vient d’être embauché par la Farm Security Administration, un organisme gouvernemental chargé d’aider les fermiers victimes de la Grande Dépression. John a une liste précise de photographies à prendre et à envoyer pour témoigner de la vie des habitants du Panhandle de l’Oklahoma qui subissent les tempêtes de sable au quotidien ainsi que leurs conséquences.

John vit dans l’ombre de son défunt père dont il porte le même nom et exerce le même métier. Il n’a cependant pas sa notoriété. Il se pose beaucoup de questions sur ce qu’est une bonne photo et sur la vérité d’une photo.

A son arrivée, il essaye de tirer le portrait de familles et leur demande à pendre uniquement les enfants en photos, sans les parents, pour remplir son objectif : avoir une photos d’enfants orphelins. Les habitants lui claquent la porte au nez. Il comprend qu’il s’y prend mal et doit changer de méthode.

Les paysages sont superbes, les rencontres sont tendres et drôles malgré le contexte dramatique. Certains sont trop pauvres pour quitter la région et meurent de la pneumonie de la poussière, les enfants en premiers. Ce livre interroge aussi sur notre rapport à la nature, car ces tempêtes de sable se sont installées suite aux modifications de l’homme sur l’environnement. Le thème du changement climatique et de ses réfugiés est d’actualité.

Aimée de Jongh a bénéficié d’une bourse de la Fondation néerlandaise des Lettres pour réaliser cette BD. Elle a séjourné aux Etats-Unis et s’est documentée en consultant de nombreuses archives sur place. Le récit de ce voyage est disponible sur son site Internet www.aimeedejongh.com

Une BD instructive, magnifiquement illustrée, au scénario remarquable avec des personnages attachants. Bref c’est un coup de cœur !
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Jours de sable

Ce roman graphique est un véritable coup de cœur. j’ai beaucoup apprécié le graphisme qui vous transporte dans un autre univers tout en y incorporant des touches de réalisme. La colorisation est vraiment bien adaptée au scénario. L’histoire est très touchante et procure beaucoup de sensations. La lecture est rythmé et parfaitement adapté au lecteur. A découvrir sans hésiter .
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Jours de sable

Etats-Unis 1937 - Une plongée étouffante dans une région située à cheval sur l'Oklahoma, le Kansas et le Texas, dans le sillon de John Clack un jeune photographe engagé par la FSA (un organisme créé par le ministère de l'agriculture) pour rendre compte, en images, de la situation dramatique des fermiers dans le Dust Bowl. Une région frappée de plein fouet par la sécheresse et les tempêtes de sable qui s'infiltre partout jusque dans les poumons des rares habitants qui doivent se protéger en couvrant leur bouche d'un foulard et les murs de leur maison de papier journal. Une région de misère, d'accablement et de mort John Clark va s'interroger sur son travail.

Les illustrations, les photos, le texte et la partie documentaire très intéressante à la fin de l'ouvrage, font de ce roman graphique une pépite !
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Jours de sable

Une BD coup de cœur ça existe donc ! J'ai l'impression d'avoir mis la main sur le Graal, faut dire que ça ne m'était plus arrivée depuis le sublime Delacroix de Catherine Meurisse.



Jours de sable d'Aimee De Jongh. Une immersion dans un phénomène qui m'était complètement inconnu : le Dust Bowl. Ces nuages de poussière qui recouvrent tout, s'immiscent partout. Et qui ruinent la vie de ceux qui se trouvent sur leur passage. Tout vient à manquer. L'eau, la nourriture, l'air... un air respirable qui ne serait pas chargé de sable. Tout s'assèche, y compris les larmes.



John est photographe. Et il va devoir documenter la situation. Prendre des photos pour témoigner, capturer l'instant, le regard des familles qui préfèrent partir vers l'ouest. De celles qui restent faute de moyens. Venu de New York, il se prend en pleine face la violence de ces vies de poussière. Bouleversé, comme on l'est devant cette BD.



Oui, parce que bouleversée, je l'ai été en lisant ce livre. Les images sont belles, entre photos et peintures. Le sujet est fort, porté par une vraie intention de la part de l'autrice. Alors, je l'ai lu, puis feuilleté, puis relu. Et je me suis laissée porté par les sentiments de John, j'ai été émue par cet amour impossible, par cet empêchement constant, un confinement au milieu de la terre sèche.



Une leçon d'histoire. Une vague d'émotion. Et comme une victoire. Aimee de Jongh, bravo, je suis touchée en plein cœur.



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Jours de sable

Je ne connaissais pas du tout ce Dust Bowl, et j'aurais voulu voir encore plus de photso dans l'ouvrage, mais déjà en voir quelques unes m'a beaucoup réjouie, c'était inattendu dans une bande dessinée. J'ai aimé la doueur des images, et du photographe. J'ai crisé de certains choix qu'il faisait, j'ai aimé le jeu des couleurs. Une très jolie bande dessinée.
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Jours de sable

Mon coup de cœur BD de 2021 est sans conteste « Jours de Sable » d’Aimée de Jongh.

Dans ce long album, Aimée de Jongh nous raconte une fiction historique : celle de Dust Bowl. Elle crée le personnage empathique et sensible de John Clark, 22 ans, qui décroche un reportage photo là-bas, en 1937 pendant la grande dépression aux USA.

Ce magnifique roman graphique est une véritable pépite qui mêle dessins expressifs, bourrés de précision, parfois en pleine page, avec des couleurs chaudes jamais ternes, sable, jaune, orangée, assez lisses, rendant l’endroit apocalyptique, et des photographies en noir et blanc d’époque.

La puissance et la réalité mises dans les dessins prévalent sur le texte minimaliste, donnant au lecteur un véritable choc visuel.

Une totale réussite, un album somptueux, des graphiques soignés, bouleversants vecteur d’émotion, des paysages saisissants de réalisme reproduits avec talent, des personnages construits avec intensité, qui évoluent avec le temps au fil des pages et des phénomènes climatiques, une atmosphère lourde extrêmement bien rendue.

De plus, cet album fait résonner en nous les problématiques environnementales actuelles. On a l’impression que demain, ce sera chez nous que tout cela peut arriver. Bel exploit pour Aimée de Jongh, ce superbe album nous instruit et nous fait réfléchir. Très documenté, ce récit nous plonge dans un climat de tempêtes, de tornades, de tourbillons, et nous montre comment la main de l’homme peut aussi être destructrice. Bravo à l’autrice pour ce petit bijou.

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Jours de sable

Un véritable coup de cœur pour cette magnifique BD.



Visuellement, les planches sont superbes. Le soin apporté au choix des couleurs est palpable, par exemple. Des tons ocres qui restituent à merveille l’ambiance oppressante, suffocante, du Dust Bowl, aux teintes mauves qui évoquent le crépuscule et s’accordent avec la mélancolie ressentie par le personnage, c'est une vraie réussite. La mise en page n’est pas en reste, avec des cases qui viennent parfois manger une page ou une double page complète, et accentuent l’impression d’impuissance humaine face à la démesure des tempêtes de poussière qui dévastent la région.



L’autrice (qui a TOUT réalisé : scénario, dessin ET couleurs, je trouve ça assez fou !) s’est longuement documentée et plongée dans les archives d’époque, et ça se ressent dans les décors et dans les personnages nés sous son crayon.



Le scénario n’a rien à envier à l’image. Au fil des pages, on découvre l’évolution de John Clark, ses interrogations sur le rôle de la photographie, ce qu’elle peut montrer et ce qui est voué à rester « hors cadre », par choix… ou non. Avec lui, on se prend d’affection pour les personnes qu’il rencontre, pour leurs destins, façonnés par le lieu dans lequel ils vivent et sa rudesse. L’histoire est écrite avec pudeur et sensibilité, les personnages sont émouvants et justes… Impossible de retenir mes larmes sur la fin, tant ils m’ont touchée.



Bref, lisez Jours de sable. Vous n’en sortirez sûrement pas indemnes, mais à mon avis, vous ne le regretterez pas.



Chronique complète sur mon blog :
Lien : https://catherinephanvan.fr/..
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Jours de sable

Un roman graphique d'Aimee de Jongh qui marque avec un scénario basé sur une période difficile en Oklahoma dans les années 1930. Après des cultures trop intensives et des phénomènes météorologiques inhabituels cette région s'est transformé en un véritable désert. John Clark un jeune photo repoter doit fournir à l'état des clichés retraçant ce problème. L'histoire de cette bd est basée sur des faits réels mais reste une fiction très bien menée.

Graphiquement c'est un vrai plaisir, le thème de cet ouvrage, la poussière est omniprésent même quand l'action se situe à New-York. L'auteur prend le temps de décrire et d'installer une ambiance avec des pages sans phylacteres. On comprend aisément que ce roman graphique a reçu autant de récompenses. A noter que cet ouvrage est compléter de photos d'époque nous plongeant encore plus dans l'histoire.
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Jours de sable

Jours de sable est un roman graphique de pure beauté, tant par son graphisme précis, par sa palette chromatique, par son scénario blindé efficace et hyper construit, par le registre historique qu'Aimée de Jongh réinterprète à partir de faits et de photographies réelles, par ses planches qui rappellent les bandes dessinées de ma jeunesse avec un côté usité assumé et d'époque. L'histoire résume la période du Dust Bowl dans l'état américain de l'Oklahoma (période de dix années de sécheresse, sans pluie, dans un territoire connaissant des tempêtes régulières de sable, période concomitante à celle de la Grande dépression, période de grave crise économique entre 1930 et 1940). 





John Clark, jeune photographe en recherche d'emploi à New-York, obtient une mission de reportage par la FSA (Farm Security Administration - l'administration pour la sécurité agricole) : rendre compte en 1937 de la misère et des conditions des paysans vivant dans l'état de l'Oklahoma. John Clark relève le défi et va apprendre à vivre dans des conditions ultimes et à côtoyer une population peu habituée à rencontrer des étrangers dans son sol hostile.





Jours de sable offre une lecture fantastique : écrit riche, cette histoire questionne sur l'art de photographier sur commande, sur ce que les images apportent et à quel prix, sur les mises en scène qui trahissent plus qu'elles ne rapportent, sur les conditions âpres de vie : une poussière permanente qui envahit tout (la vaisselle, l'intérieur des maisons, les corps), qui ensevelit aussi (à la fois criminelle et tombeau). Aimée de Jongh propose aussi le parcours d'une vie : celui de John Clark qui vit à l'ombre et à l'identité de son père, un jeune homme qui a besoin de tous ces kilomètres pour retrouver sa propre essence.





Quelques images dans ce roman graphique qui truste déjà la première place de mon palmarès 2023 : des journaux en guise de tapisserie imperméabilisante, une pelle comme outil essentiel, la dignité des personnes photographiées et leur refus de laisser éclore une réalité travestie, les toux inquiétantes, la recherche d'eau et de nourriture, les tempêtes meurtrières qui obscurcissent tout.



En fin de recueil, Aimée de Jongh explique sa démarche (redit s'être inspirée de faits réels tout en recréant un scénario avec des personnages fictifs), indique les contextes historiques. Le travail bibliographique est immense, celui de repérer des images fortes et de construire une intrigue, sans trahir, sans surjouer, à l'aide de ses dessins entrecoupés de photos d'époque. Aimée de Jongh y arrive parfaitement : elle construit une œuvre romanesque graphique qui tient la route, qui informe et interroge sur l'effet mémoire (le témoignage est représenté à la fois par les images, les écrits, le travail des historiens, l'apport des photo-reporteurs et aussi les romanciers dont font partie l'autrice ou Steinbeck (dont il est fait mention notamment pour son œuvre Les raisins de la colère qui s'appuie sur cette période), parce qu'en construisant une œuvre fictive à partir d'éléments réels, ils accèdent aussi à une forme de vérité qui par nature est multiple). Sensationnel !

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Jours de sable

Il va falloir que je relise les raisins de la colère.

L'histoire de cette BD n'est pas la même, quoi que... il s'agit aussi d'un témoignage d'une situation de sècheresse terrible vécu dans les années 1920-30 aux Etats Unis.

Les dessins sont très beaux, clairement très inspirés par les photos du programmes FSA.

Les personnages sont tous très touchants, très dignes.

Et c'est aussi une découverte d'un événement climatique particulier, que je ne connaissais pas. Les reportages photos sont des mines d'informations, en plus d'être de véritable oeuvre d'art

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Jours de sable

Quel beau roman graphique ! Aimée de Jongh nous propose de découvrir une partie peu connu des États-Unis : les terribles tempêtes de poussière dans le Dust Bowl. Nous suivons un photographe missionner par l'État pour rendre compte de la situation. Mais les photographies peuvent-elles refléter la réalité ? Ne sont-elles pas en partie mise en scène pour transmettre un message ? Voilà les questions posées par cet ouvrage ! Quelques photographies se mélangent aux dessins pour donner un effet des plus saisissant.
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Jours de sable

Ce roman graphique raconte admirablement cette période des années 1930 où le Dust Bowl (bassin de poussière) a rendu impossible la vie des fermiers qui vivaient dans certaines régions de l'Oklahoma, du Kansas ou encore du Texas. A travers les yeux de John, venu de New York pour photographier cette catastrophe et montrer au pays entier la vérité sur ces vies brisées, nous découvrons la détresse de ces familles de l'Oklahoma. Mais, là bas, John finira par prendre conscience de sa propre vérité. Très bel album, les dessins sont magnifiques !
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Jours de sable

"On parle toujours du pouvoir de la photo. "Une image vaut mieux que mille mots." "



John, jeune photographe est mandaté par un organisme gouvernemental pour réaliser un reportage sur la vie dans le Dust Bowl. "C'est ainsi qu'on appelle une zone ovale qui englobe une partie de Kansas, du Texas, du Nouveau Mexique, du Colorado et de l'Oklahoma. Elle tire son nom d'un phénomène local, les tempêtes de poussières." Il est chargé de montrer à quoi ressemble la vie là-bas. Muni d'une liste et d'une grande motivation, il s'embarque pour un voyage qui changera sa vie.



Il sera confronté à la misère, la sécheresse, le sable qui recouvre tout. Il assistera aux tempêtes de poussière, le ciel qui devient noir, "minuit sans les étoiles". Mais c'est la rencontre avec les habitants qui peu à peu lui fera prendre conscience de la vérité cachée. John est un personnage très attachant. J'ai aimé voir son implication et son évolution.



Les dessins sont sublimes, très expressifs. La colorisation est parfaite, des tons pastels qui virent à l'ocre et deviennent sombres lors des tempêtes. Un superbe travail, un magnifique rendu. J'ai adoré!



Cette bd m'aura permis d'en savoir plus sur le Dust Bowl que je connaissais très peu et surtout elle m'a donné l'envie de lire Les raisons de la colère qui, dans ma pal, désespère d'être lu depuis des années.



J'ai passé un excellent moment, instructif, captivant, souvent émouvant. Une lecture très immersive, j'avais parfois l'impression de suffoquer, de sentir la poussière. J'en ressort effrayée aussi, ce phénomène pourrait se reproduire avec le changement climatique. C'est une réalité !



Quelle merveille ce roman graphique ! J'ai tout aimé, l'histoire basée sur des faits historiques; les dessins et la colorisation, sublimes; le questionnement éthique, "Le poids des mots, le choc des photos"; les photos insérées. Une lecture marquante et bouleversante, un gros coup de coeur. Je vous la recommande vivement.



Merci à Sandra de @silencejelis pour la découverte de ce petit bijou.



"Il m'aura fallu ce voyage pour que je me rende compte à quel point la photographie et l'art de la tromperie."


Lien : https://www.facebook.com/lec..
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Jours de sable

En 1937, John, jeune reporter est recruté par un organisme gouvernemental chargé d'aider les fermiers victimes de la Grande Dépression. Il est envoyé dans une région que l'on appelle le Dust Bowl, à cheval entre l'Oklahoma, le Kansas et le Texas, pour témoigner de la pauvreté qui s'abat sur les fermiers. Depuis plusieurs années des tempêtes de poussière dues à la sécheresse et à l'érosion, s'abattent sur ces régions, empêchant toute agriculture et rendant la santé des habitants fragile (la poussière s'attaquant à leurs poumons).



Arrivé là-bas, il applique ce qu'on lui a conseillé de faire avant de partir : photographier certes, mais en arrangeant un peu les choses parfois pour que la photographie soit plus parlante.

Sur place, il est accueilli assez froidement. Les habitants ne voient pas en quoi son arrivée et ses photographies pourront les aider et certains se sentent manipulés.



Petit à petit John arrive à dialoguer avec ces hommes et ces femmes complètement isolés.

Il se rend compte de la misère et de la solitude qui les entourent et réalise que ce ne sont pas ses photographies qui vont changer les choses sur place et leur venir en aide. Une relation en particulier va changer son regard sur son travail et sur l'aide dont ils ont réellement besoin.



Ce roman graphique est vraiment une réussite! Les dessins d'Aimée de Jongh sont d'une beauté sans nom, tous dans les tons ocre, rendant encore plus présents ce sable, cette poussière et cette sécheresse.

Les chapitres sont entrecoupés de photos d'époque, très touchantes.



Je ne connaissais pas du tout le malheur qui a touché cette zone géographique américaine pendant les années 30 et j'ai été sidérée de voir la pauvreté et l'isolement dans lesquels ont vécu ces Américains.

L'histoire de John est romancée mais la fin du roman nous apprend qu'un programme photographique a réellement été mis en place afin d'alerter sur la situation des gens vivant dans cette région et mettre en place des aides.

Les photos d'époque sont magnifiques et très parlantes.



C'est une très belle lecture, qui m'a beaucoup appris en plus de traiter des thèmes importants tels que la manipulation photographique et le respect de l'environnement.



C'est un roman graphique à mettre entre toutes les mains et à avoir dans sa bibliothèque tant les graphismes sont magnifiques.
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Jours de sable

Ouvrir cet album de presque 300 pages, c'est se trouver d'ores et déjà impressionné(e) par un objet-livre qui mêle le dessin, la photographie à l'aspect documentaire d'une carte des États-Unis.🇱🇷 Bienvenue en Oklahoma en 1937 ! C'est peu de dire que la scénariste et illustratrice néerlandaise Aimée de Jongh a creusé son sujet jusqu'à compléter sa bande dessinée par un dossier documentaire à la fin. On s'instruit et on apprend beaucoup sur le Dust Bowl, la Grande Dépression ou la Farm Security Administration. Mais attention : ce n'est pas seulement un ouvrage historique richement documenté. La fiction est bouleversante, l'histoire est crédible et très bien construite en huit chapitres qui nous mènent de New York à l'Oklahoma, et qui forment un parcours initiatique. On assiste à toute une réflexion sur les pouvoirs et les limites de l'image, sur le mensonge et sur la vérité des souvenirs, sur l'importance de déterrer les histoires qui sinon ne référaient pas surface. Le neuvième art comme art total. Cette bande dessinée théorise sans lourdeur en même temps qu'elle s'en fait l'illustration plusieurs idées, parfois sous forme métaphorique. Puisque j'évoque les illustrations... le héros, John Clark, paraît avoir les traits fins d'un Tintin. Nous nous trouvons dans une bande dessinée franco-belge dans ce qu'elle a de plus traditionnel, de meilleur aussi avec un très bon sens du cadrage, une manière de surprendre le lecteur au détour d'une page, de faire jouer les réminiscences et de nous donner à voir un certain visage de l'Amérique. Un album magnifique, mais je ne peux pas aller plus loin dans l'éloge car il y a une limite de mots sur Instagram... 😇 En résumé : une des meilleures BD de 2021, où l'on suit le destin de plusieurs personnages, une lecture émouvante, enrichissante et très bien illustrée qui présente l'originalité de mêler des photographies à des illustrations plus traditionnelles.


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L'obsolescence programmée de nos sentiments

Une bande dessinée qui aurait pu s'intituler l'obsolescence de la vie, car c'est bien ce dont il s'agit ici... plus la vie a été longue et plus elle sera courte



Pour autant, il est encore plus important de réussir à en profiter... Une rencontre ? Mais si la tête est restée jeune, le corps, lui affiche clairement ses années



Un album poétique et délicat autour de la possibilité d'une seconde jeunesse
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L'obsolescence programmée de nos sentiments

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, dont la première édition date de 2018. Il a été réalisé par Zidrou (Benoît Drousie) pour le scénario et par Aimée de Jongh pour les dessins et les couleurs. Le tome contient un poème de Herman van Veen en exergue.



Chapitre 1 : l'ennemie dans la glace. En province, dans un hôpital, Méditerranée Solenza contemple sa mère dans son lit : elle vient de rendre son dernier soupir, après neuf mois de maladie. Méditerranée en déduit que la mort n'aime pas le vieux, elle préfère cueillir des jeunes. Tino Solenza, le jeune frère de Méditerranée est également présent. Il indique qu'il va se charger du reste : les pompes funèbres, l'église, avertir la famille, tout ça. Méditerranée range ses affaires dans son sac, jette un coup d'œil à la pomme qui est restée sur la tablette, et s'apprête à partir. Son frère se rend compte que c'est elle maintenant, l'aînée des Solenza. De son côté, Ulysse Varenne plie les couvertures une dernière fois dans son camion de déménagement, sur le plateau à roulette, avec la sangle. Il ferme la porte et va rendre la clé du camion à son employeur des Déménagements Clément. Il dit au revoir à ses collègues Musta, Le Bert et Philou avec qui il formait une équipe : ils s'étaient surnommé la pieuvre à 8 bras. Il part en faisant l'effort conscient de ne pas se retourner. Méditerranée Solenza quitte l'hôpital en pensant à la remarque de son frère Tino : l'aînée des Solenza. Elle prend le bus et remarque aussi bien le petit jeune plus rapide qu'elle pour prendre la dernière place assise, que la maman qui dit à sa jeune fille qu'elle doit laisser sa place aux personnes âgées en montrant Solenza.



Ulysse Varenne sent déjà la déprime le gagner : il n'avait aucune envie d'être mis à la retraite et il ne sait rien faire. Il a déjà arrosé les plantes en pot sur son balcon, passé l'aspirateur, et il n'aime pas la lecture. Il n'a même aucune intention de remplacer le pommeau de douche qui fuit, car c'est le seul qui pleurniche sur son sort. Il n'a pas de petits enfants : son fils n'en veut pas, et sa fille il n'en est plus question. Elle est morte encore adolescente. Sa femme est également décédée il y quelques années ; elle s'appelait Pénéloppe Gardin. Le soir il va se coucher en faisant des sudokus. Retraité à 59 ans. Veuf à 45 ans. Père pour la première fois à 20 ans (pour la seconde à 22). Marié à 18 ans. Il a tout fait plus tôt que les autres, certainement parce qu'il était prématuré à la naissance. Méditerranée Solenza est rentrée chez elle : elle se rend compte que machinalement elle a pris la pomme avec elle. Elle se demande bien pourquoi car elle a toujours eu horreur des pommes, depuis qu'enfant elle a vu Blanche Neige au cinéma avec son père. Elle avait eu tellement peur qu'elle avait mouillé sa culotte, et son père ne s'était pas fâché. Il s'était montré très compréhensif. Elle va se regarder dans la glace de la salle de bain.



La couverture annonce clairement l'histoire : un couple de vieux, la soixantaine dont un préretraité à 59 ans. Le lecteur peut regarder cette histoire sous cet angle et relever tout ce qui d'habitude ne se dit pas : la préretraite, l'ennui faute de savoir faire autre chose que son boulot, le champ des possibles qui s'est réduit à quelques rituels sans plus de nouveauté, les peurs enfantines pas dépassées, le besoin d'amour physique assouvi avec une professionnelle, la déchéance du corps (la peau perdant son élasticité, le ramollissement du corps, sans aller jusqu'à la maladie), être un modèle de charme (poser nu pour être clair), la différence de culture et de vie entre deux êtres. D'un côté, le lecteur a l'impression de pouvoir cocher des éléments dans une liste préparée à l'avance sur des choses qui existent mais qui ne doivent pas être évoquées en bonne société, qui ne doivent pas être abordées dans une conversation. D'un autre côté, le récit n'est jamais misérabiliste, même s'il sait être poignant. Uysse Varenne se retrouve désemparé d'être ainsi à la retraite, de devenir ce qu'il conçoit comme un inactif, d'être dans une routine sans joie, sans plus construire quelque chose ou participer à la société. Méditerranée prend pleinement conscience qu'elle est passée dans la catégorie des vieilles, qu'elle ne retrouvera jamais la beauté de ses jeunes années. Mais l'un comme l'autre ne sont pas dépressifs ou accablés. Ulysse continue d'être charmant, affable, gentiment blagueur ou taquin. Méditerranée continue de travailler dans sa fromagerie, contente de son métier. Ils ont le sourire et le contact facile, leur entourage est sympathique et aimant.



Aimée de Jong avait déjà réalisé une dizaine de bandes dessinées avant celle-ci. Ses dessins s'inscrivant dans un registre réaliste et descriptif, avec des traits de contour un peu souples qui confèrent une forme de texture, de relief, avec un soupçon de spontanéité. Elle prend soin de représenter les décors dans les arrière-plans : la chambre d'hôpital avec les rideaux de séparation entre les différents lits dans la même pièce, le bureau du responsable de planning de l'entreprise de déménagement très fonctionnel avec du mobilier bon marché, le bus avec ses barres de maintien et ses passagers bien sages, l'appartement pas trop petit de veuf d'Ulysse Varenne et le deuxième oreiller sur le lit, les allées du parc de loisirs de la Glissoire; les gradins du stade de Lens, la fromagerie, la salle d'attente du médecin. Le lecteur peut se projeter dans chaque endroit car il apparaît aussi plausible qu'authentique. L'artiste ne se contente pas de poser ses personnages devant un arrière-plan, ils interagissent avec les éléments du décor, se déplaçant en fonction de leur disposition, manipulant des accessoires. Elle met également en œuvre des compétences de costumière : les différentes tenues de Méditerranée Solenza, adaptées à son activité et à la météo, les tenues plus fonctionnelles et moins variées d'Ulysse Varenne.



Le lecteur ressent rapidement une forme de proximité avec ces personnages dont il partage le quotidien grâce aux dessins, et qui sont sympathiques car ils savent sourire et ne portent pas de jugement sur les autres. Cette forme d'intimité est rehaussée par le fait qu'il voit Ulysse nu, et plus tard Méditerranée. Il ne s'agit pas de scènes érotiques, mais l'artiste porte un regard dans lequel le lecteur ressent de l'affection, sans jugement, mais aussi sans fard. Ulysse était un déménageur en bonne forme, avec un embonpoint marqué, et Méditerranée se désole en se regardant dans la glace en songeant qu'elle avait posé pour le magazine de charme Lui dans sa jeunesse. Cette proximité apporte une chaleur humaine remarquable aux séquences les plus délicates : Méditerranée consternée par son dégout irrationnel en regardant une pomme, Ulysse conscient de sa vie étriquée, Méditerranée se regardant nue dans la glace, Méditerranée et Ulysse ressentant que le courant passe entre eux, leur première relation au lit, Ulysse racontant une histoire qu'il a inventée à Méditerranée. La narration visuelle réussit à combiner une partie de la réalité d'une personne de soixante ans (ils sont tous les deux en vraiment bonne santé) avec une ambiance chaleureuse, d'acceptation, mais pas de renoncement.



Sous le charme de la narration visuelle, le lecteur découvre l'intrigue : le rapprochement de Méditerranée et d'Ulysse qui formeront peut-être un couple. Zidrou se montre aussi positif dans sa narration qu'Aimée de Jongh, sans non plus porter de jugement, par exemple sur l'absence de goût pour la culture d'Ulysse, ou sa visite occasionnelle à une prostituée plus jeune que lui. Il sait intégrer des moments humoristiques tout en restant respectueux de ses personnages : par exemple la remarque sur le pommeau de douche seul à pleurnicher sur le sort d'Ulysse, la réaction de Méditerranée quand Ulysse lui ramène le numéro de Lui dans lequel se trouvent ses photographies de nu, la comparaison de leurs goûts en matière de chanson (Maurice Chevalier, Francis Lopez, Charles Trenet pour l'une, Pierre Perret, Henri Salvador, Carlos pour l'autre). Le lecteur relève des éléments narratifs sophistiqués comme la remarque sur une durée de 9 mois en fin de récit qui renvoie à celle de 9 mois en ouverture de récit, ou des petites remarques nées de l'expérience comme le prix à payer par une femme pour rester indépendante. Le savoir-faire et la bienveillance du scénariste font que le lecteur prend un grand plaisir à lire cette bande dessinée, même s'il remarque ces petits éléments narratifs soigneusement soupesés. Par exemple, l'aversion de Méditerranée pour les pommes renvoie à sa peur enfantine de la sorcière dans Blanche Neige, et le lecteur finit par établir la connexion avec le symbole de la pomme comme fruit défendu du plaisir (plutôt que de la connaissance). Le récit se compose de 7 chapitres, le dernier comportant 7 pages. Le lecteur peut estimer qu'il forme un épilogue détonnant du fait d'un élément peu plausible. Mais cet élément n'est pas biologiquement impossible. En revanche le choix de Méditerranée et d'Ulysse semble irresponsable, et peu plausible au vu de leur caractère réciproque. Cependant, s'il le prend plus comme une métaphore que comme un événement littéral, le lecteur y voit alors l'image de cette histoire commune que les deux amoureux souhaitent construire, aussi improbable à leur âge que l'événement attendu.



Le lecteur ne peut s'empêcher d'éprouver une franche sympathie pour Méditerranée et pour Ulysse, deux personnages gentils, et finalement plutôt en bonne santé. Il est tout aussi séduit par les dessins expressifs et sensibles d'Aimée de Jongh. Peut-être qu'il va trouver cette histoire un peu trop gentille pour être crédible, un peu trop optimiste, sans problème de famille par exemple, ou un peu trop bienpensante (encore qu'Ulysse ne soit pas un modèle d'individu progressiste). Pour autant, cette gentillesse narrative n'empêche pas un sous-texte moins consensuel, moins radieux. En particulier, même si ce n'est pas exprimé, le lecteur ressent bien que les deux personnages ont accepté le fait qu'il leur reste nettement moins de temps à vivre, qu'il n'en ont déjà vécu. Sur ce point, la tonalité du récit n'est pas morbide, mais elle n'est pas naïve. Une belle histoire.
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L'obsolescence programmée de nos sentiments

Nostalgie, regrets, réalité cruelle, lucidité morose puis espoir et triomphe de la vie.

De très beaux dessins pour ce roman graphique qui aborde la question difficile du vieillissement accompagné souvent de mise à la retraite, perte des parents, et regards condescendants des jeunes.

Avec humour et finesse, scénariste et dessinateur, nous montre comment le corps est en avance sur l'esprit et les sentiments.

J'ai beaucoup aimé ce livre, et peut-être encore plus parce que je suis concernée par cette tranche d'âge

Et puis, merci aux auteurs pour cette fin qui est un début!
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