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Critiques de Alain Damasio (1577)
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Au bal des actifs : Demain le travail

Douze incursions dantesques dans le possible, rêvé ou cauchemardé, du travail à venir.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/02/22/note-de-lecture-au-bal-des-actifs-demain-le-travail-collectif/


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Au bal des actifs : Demain le travail

Chaque nouvelle est un bijou qui m'a mis une claque.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Et voilà un excellent recueil de nouvelles dystopiques que j'avais trouvé par hasard dans une librairie d'occasion. On y retrouve des grands noms de la sience-fiction : Catherine Dufour, Alain Damasio... Chacune des nouvelles est croustillante et aborde son lot de thèmes modernes : robotisation, destruction des droits des travailleurs, uberisation, bullshit-jobs, etc. Ca se lit très bien, pour des lecteurs jeunes et moins jeunes, c'est passionnant, et ça fait surtout très peur quant au monde du travail de demain !
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Au bal des actifs : Demain le travail

Cette anthologie de 12 nouvelles est une tuerie. En même temps, avec les noms au sommaire, on ne pouvait pas s’attendre à moins. D’autant plus, chez l’éditeur La Volte qui nous a habitués à beaucoup de belles et percutantes lectures.



On se situe évidemment dans de la science-fiction, de la SF qui fait cogiter, de la SF qui fait vibrer notre système limbique, de la SF sociale et humaniste… de la bonne science-fiction tout simplement.

Dès les premières pages, ça envoie du lourd et ça ne s’arrête pas avant la 600ième et quelque.

S’il y a de l’humour par ci par là, il y aussi beaucoup de noirceur dans ce laborieux avenir. La plupart des récits décrivent un paysage professionnel bien sombre, avec un final souvent sordide pour les héros travailleurs. Certaines histoires laissent cependant passer davantage de lumière, d’espoir, tandis que l’une d’entre elles montre un monde du travail conçu pour le bien-être des humains dans une organisation sociale toutefois sous-tendu par le mensonge.

Le secret et la manipulation sont d’ailleurs des thèmes récurrents. La problématique du sens du travail qui revêt un rôle de paix sociale en est un autre. Et cette question du travail est envisagée autant sous l’angle de la question de société que sous celui de l’identité individuelle.

On pourrait parler des heures des thématiques abordées dans cette anthologie et creuser bien des aspects à la lumière des sciences économiques et sociales, ainsi que des sciences humaines.

Mais je vais m’arrêter là et juste préciser qu’il s’agit d’une lecture plutôt complexe, même pour quelqu’un qui travaille dans le domaine de l’orientation scolaire et professionnelle et détenant une certaine maîtrise du jargon des ressources humaines, de l’évolution du travail, de ses formes émergentes, etc. Autant dire que les auteurs sont vraiment bien documentés et savent de quoi ils parlent. Je me demande même si un glossaire n’aurait pas été utile…



N’ayez toutefois pas peur d’aborder cet ouvrage car, à n’en pas douter, chacun pourra tirer parti de cette réflexion, parfois ardue, mais nécessaire voire salutaire, qui sous-tend ces fictions sur le futur du travail.



La créativité est largement au rendez-vous, aussi bien sur le fond que sur la forme. Les nouvelles présentent des structures variées. On y trouve par exemple des codes, des tableaux, des pages de blog, des échanges de courriers, et même différentes versions d’une nouvelle avec les corrections proposées par des auteurs, éditeurs ou encore membres de la famille. Attendez-vous donc à être surpris de pages en pages !



Enfin, que dire de la prose, sinon que chaque plume est singulière, admirable, puissante.



La chronique complète en vidéo avec des lectures en cliquant sur le lien ci-dessous :


Lien : https://youtu.be/Gag7AHV0B_Q
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Au bal des actifs : Demain le travail

Demain le travail est un recueil comprenant 12 nouvelles d’anticipation dont la thématique principale est le travail. Une façon pour nous de découvrir ce que les auteur.rices imaginent pour notre futur. Entre l’accumulation de petits boulots, sans savoir si demain on gagnera suffisamment, ou au contraire le travail étant réservé à une élite, autant vous le dire tout de suite : ce n’est ni glorieux, ni optimiste ! Mais voilà, chacun de ces récits nous fait réfléchir, nous touche différemment. Si je me souviens de mon appréciation de chacune des nouvelles, il y en a qui m’ont toutefois moins marquée et je ne me souviens de l’histoire que grâce à mes notes. En parcourant le net, j’ai vu que pour d’autres personnes, ce ne sont pas les mêmes nouvelles qui nous ont impactés. Pour ma part, ce sont les premières et les dernières que j’ai le plus apprécié et dont je me souviens également le plus. J’ai d’ailleurs eu une très bonne surprise avec Le Parapluie de Goncourt qui traite du « labeur de l’écriture » (p.466) : on y découvre un premier texte, des échanges avec des correcteurs, l’éditeur, etc. C’est vraiment très intéressant ! Pâles mâles et Canal 235 m’ont également beaucoup touchée ; la précarité des héros ne peut laisser indifférent.e.

Je ne vais pas vous parler de toutes les nouvelles individuellement (quoique si vous voulez un retour sur une nouvelle en particulier, je peux le faire en commentaire) ; j’ai trouvé qu’elles étaient bien écrites, chaque auteur.rice ayant son propre style, une narration et un angle d’attaque du sujet différents. Le recueil est dense et certaines histoires sont assez dures à digérer ; il faut alors un temps pour laisser la réflexion faire son bonhomme de chemin.

J’imagine qu’il y a eu des échanges entre les écrivain.es car certains textes font écho les uns aux autres. Alors oui, Vertigeo ne ressemble en rien à Parfum d’une mouffette, mais les textes sont présentés de façon logique ; rien ne semble avoir été laissé au hasard. De plus, oui, ce sont des nouvelles, c’est donc moins développé que pour un roman, et pourtant chaque histoire se déroule de façon cohérente, est suffisamment étoffée pour qu’on puisse d’y plonger pleinement. Quant aux fins, qu’elles soient ouvertes ou non, elles sont bien amenées et les histoires ne s’arrêtent ni trop tôt ni trop tard.



Au bal des actifs. Demain le travail est un ouvrage réflexif riche, proposant des visions différentes quant au monde du travail de demain. Ce n’est pas le genre de livre qui se dévore en quelques jours, non, c’est le genre de livre que l’on prend le temps de découvrir, qui nous fait réfléchir.

Une bonne découverte que je recommande vivement, mais pas à n’importe qui. Demain le travail ne vous fera pas rire, ne vous fera pas passer un moment plaisant. Ce qui ressort le plus, d’après moi, est vraiment la réflexion autour du travail.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Ah, le futur imaginé par nos chers auteurs de SF : des lendemains qui chantent, des voitures volantes, les villes sur la Lune ou Mars, le travail libéré... Un avenir espéré et attendu par nombre de lecteurs.



Mais nous ne sommes plus dans les années 50, fini la vie en rose, l'espoir a été douché, ratiboisé et passé au sanibroyeur. Reste des lendemains qui déchantent, des voitures uberisées, des villes gentrifiées et du travail oppressant et oppresseur.



Si vous avez encore espoir à des lendemains meilleurs, La Volte a demandé à douze auteurs francophones d'écrire sur le futur du travail de doucher toutes vos hypothétiques espérances.



Du bon, du moins bon, du très bon dont le Damasio qui vient de rafler le GPI pour sa nouvelle. Certains textes se répondent, le travail de coordination se fait sentir.

Certaines nouvelles sont agréables, même si elles restent assez classiques dans leur forme : on découvre peu à peu le monde, le hiatus advient par un des personnages qui s'interroge sur le monde et la dystopie survient... D'autres arrivent à dépasser leurs illustres précurseurs., comme Ketty Steward, Norbert Merjagnan ou Li Cam

Suit Serf-Made-Man ? ou la créativité discutable de Nolan Peskine d'Alain Damasio qui a reçu récemment le Grand Prix de l'Imaginaire pour cette nouvelle. Trois creative consultant insolent et cynique doivent unir leur force pour avoir la seile place disponible dans une entreprise. La sranxe pour les hôtels est du pur génie créatif, on s'y croirait et on a envie d'avoir un aussi bel accueil.

Relation homme robot, art et artisanat, idée et copie. Damasio souffle le chaud et le froid, nous fait aimer ses persos cyniques pour nous les montrer dans tout leur monstruosité la page d'après.

Des fulgurances, des petites notes d'humour noir et ce texte m'a même fait penser par moment aux plus beaux textes de Léo Ferré. Au vue de l'univers, j'ai l'impression qu'il se déroule dans le même que son futur roman Les furtifs. Seul ombre au tableau, un final décevant.



On finit par les nouvelles de Léo Henry et de Sabrina Calvo qui préfèrent s'attarder sur le travail de l'écrivain. Léo Henry nous fait partager son travail sur la correction de son texte, de la première ébauche au final. Une nouvelle qui intéressera les écrivains en herbe, ce qui n'est pas mon cas.

Sabrina Calvo prend le relais pour fournir ce texte à l'éditeur, une situation kafkaïenne au possible. Très drôle, mais pas assez pour me faire oublier le lien ténu avec la thématique du recueil.

Le tout se termine par une préface de Sophie Hiet.

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Au bal des actifs : Demain le travail

Les auteurs des nouvelles de science-fiction présentes dans ce recueil n'ont pas une vision joyeuse du monde du travail dans le futur, c'est le moins qu'on puisse dire : travailler jusqu'à la mort, multiplier les jobs pour réussir à s'en sortir avec l'ubérisation poussée à son paroxysme, vente de son corps, nouvelles technologies au service de l'exploitation des hommes et des femmes où l'intimité même disparaît, la quête de l'argent remplace l'art, tout le monde est lui-même évalué. Certaines nouvelles m'ont fait penser à des thèmes d'épisodes de la série d'anticipation Black Mirror.

Comme dans toute anthologie, la qualité des oeuvres est variable, ou en tout cas certains thèmes m'ont moins plu. Le principe même de la nouvelle empêche de s'attacher à certains personnages avec la rapidité et l'effet de chute.

Et puis... il y a la nouvelle d'Alain Damasio, à la fois cruelle et poétique, virtuose et touchante, avec une belle femme créatrice et vivante. L'important, ce n'est pas le travail au sens du trepalium romain, l'instrument de torture, mais l'art et l'amour.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Recueillant 12 nouvelles de grands noms de la SF française, Au bal des actifs est un ouvrage d’une très grande qualité.



Ces grands auteurs nous livrent des récits d’anticipation sur le futur du travail, et dans lesquelles des thèmes récurrents émergent: aliénation, tromperie, oppression…



On est vraiment dans de la SF qui questionne, qui remet en cause, qui interroge notre rapport au boulot, qui bouscule…

Tantôt humoristiques, souvent glaçants, les récit semblent se répondre et on y décèle un grand travail d’anthologie.



Avec des noms aussi prestigieux de Beauverger, Berrouka, Dufour ou Damasio, je ne pouvais qu’adorer, mais c’est une lecture plus qu’exigeante que celle de cet ouvrage, et nombre de réflexions en découlent.



En effet, l’appel à texte des éditions La Volte a été lancé en plein mouvent « nuit debout », et on se rend compte, 2 ans après, à quel point les choses sont inquiétantes….



Je salue en outre la postface signée Sophie Hiet, qui apporte un éclairage particulièrement inspirant sur l’ensemble des textes.



Je recommande donc fortement ce livre. Des anthologies de cette qualité, il en existe peu…



Un excellent ouvrage si vous dormez trop bien et qu’un peu d’angoisse existentielle vous manque!
Lien : http://atraverslamarelle.org..
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Au bal des actifs : Demain le travail

Cette anthologie, c'est du très lourd. Damasio, Dufour, Beauverger, Calvo, Kloetzer, Henry: y a du pedigree de la SF et fantasy au sommaire, là. Un conglomérat, on pourrait dire. Les gros salaires de la start-up La Volte. Et ça a bien bossé pour nous construire une vision affreusement dystopique du monde du travail. Du sacrément bon no bullshit job. C'est très clair: il fait pas bon être salarié, ou plutôt uberisé, dans la tête de ces écrivains-là. On y va de la vie mise en évaluation continuelle au concierge en cercueil, du taux de citoyenneté aux pubards arty de multinationales sans oublier les écrivains en work-in-progress perpétuel. Ma grosse préférence va "Vertigeo" de Emmanuel Delporte, cauchemardesque hyperbole de la lutte des classes, Transperceneige à la verticale à donner le vertige, oui. Jusqu'à la nausée.
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Au bal des actifs : Demain le travail

En soi, un livre peut comporter plusieurs forces, tout comme celui-ci qui possède en premier lieu la capacité à nous envoyer dans de multiples univers au gré des différentes nouvelles proposées. Il nous transporte dans des futurs proches ou lointains auxquels on aime s'attacher, se retrouvant souvent à la fin avec l'idée que "c'est déjà fini!" (ma faiblesse pour les nouvelles développées, la fin qui arrive trop vite par rapport à un roman ou une saga).



En second lieu, chacune de ces lectures, après nous avoir fait nous évader vers ces mondes potentiels, nous ramène de façon très terre à terre sur notre bonne vieille planète, nous amenant à réfléchir à nos pratiques et le futur conditionné par celles-ci.



Travailler est-il un droit, un devoir, une obligation, difficile à dire mais vous trouverez ici les pistes qui vous y feront réfléchir profondément.



Le genre de livre que je voudrais faire lire en classe sur une année scolaire à coup de quarts d'heure, le tout suivi de réflexions / argumentations de groupe.
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Ses personnages, loin d’être des héros, se trouvent souvent isolés dans des sociétés hostiles, dystopiques, ou confrontés à un choix décisif.
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on y retrouve et reconnaît immédiatement la patte Damasio, ses thèmes de prédilection et son style caractéristique.[...] C’est une lecture exigeante qui pousse plus à la réflexion qu’à la rêverie.
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Cet Alain Damasio a réellement une plume fantastique... il arrive, par le biais de ces nouvelles, à nous faire entrer, en quelques pages, dans son monde, dans ses mondes. Nous sommes plongés entièrement dans ses intrigues, ses personnages, ses lois toutes plus ou moins originales et décalées.



Néanmoins, il faut garder l'esprit ouvert, certains concepts sont difficiles à cerner. On peut adorer certaines histoires et ne pas du tout apprécier d'autres.



Bref, pour celui qui veut changer d'air, se dé-paysager complétement à chaque nouvelle, ce livre est fait pour vous.



J'ai aimé.
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Un recueil à lire après "La Horde du contrevent" car plusieurs nouvelles renouent avec l'univers qui y est décrit notamment "Une stupéfiante salve d'escarbilles de houille écarlate" où il utilise la même technique du récit à plusieurs voix introduites par des symboles qui pourrait désarçonner.

Avec la lecture de ces nouvelles, on se remplit de belles images et de réflexions sur notre société pleine d'excès.

Alain Damasio joue avec les mots et la conjugaison pour nous faire décoller et gagner le sens.


Lien : http://baobabcity.over-blog...
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Des nouvelles sur le langage, sur cette société technologique qui avale et fait disparaître la part d'humanité de chacun pour le désintégrer, une écriture riche et inventive, un monde angoissant car plausible. Solitude, emprisonnement, vie en cage, techniques tortionnaires, un recueil de nouvelles fortes, écrites avec précision et finesse, une grande intelligence. La SF n'est pas ma lecture de prédilection mais je reconnais que ce recueil nous pousse à réfléchir sur le monde, le langage, ce qui fait de nous des hommes, ce que représente la vie.
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Un recueil de nouvelles finalement plutôt décevant en comparaison aux deux précédents romans (La Horde et la Zone du dehors) qui sont à classer dans les meilleurs romans de SF
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J'adore rien que le titre. Mais parfois trop abscons. Belle approche sociologique du monde. Cet auteur a une belle ligne de vie et d'écriture...
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Alain Damasio se fait critique des dérives de notre société. Ces nouvelles sont de qualités inégales et peuvent rapidement lasser.
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J’ai lu ce livre pour mon cours d’écriture politique axé sur “l’homme et le numérique”, mais je connaissais déjà cet auteur et j’avais beaucoup aimé sa "Horde du Contrevent". Je comptais donc déjà lire ses autres œuvres et était super contente de voir que ce recueil était dans les lectures au choix de cette matière. Il ne fallait lire que trois ou quatre nouvelles mais je n’ai pas pu m’arrêter!

L’édition que j’ai lu est celle de la bibliothèque de ma ville dans l’édition de La Volte.



Toutes les nouvelles n’ont pas la même longueur et ne sont pas sur le même thème, j’ai même l’impression qu’on pourrait séparer ce recueil en deux parties. On part d’une science-fiction assez cyberpunk et on en arrive presque à du réalisme magique. Du moins c’est l’impression que j’ai eu. J’ai remarqué que des prénoms se retrouvent d’histoires en histoires, ainsi que des sujets abordés dans ses autres romans.

J’ai ressenti ce recueil comme une plongée dans les thèmes qui tiennent à cœur à Alain Damasio. En lisant ce recueil, j’ai un peu mieux compris son univers et ce qu’il cherche à créer et partager.



Les hauts parleurs.

Cette première nouvelle est parfaite pour se remettre dans le bain du langage si particulier de Damasio. J’ai lu son roman "La Horde du Contrevent" cet été donc c’est encore assez frais dans ma mémoire, mais pour ceux qui ne sont pas familiers avec son style il faut peut-être un petit temps d’adaptation. (Après tout La Horde est resté 5 ans sur mes étagères avant que je n’arrive à m’y plonger sérieusement.)

On retrouve ici l’amour des mots et la façon qu’on les humains de se les approprier, l’évolution qu’un langage peut subir.

Cette nouvelle se passe dans la ville de Phoenix, en Arizona et le personnage principal, Spassky, m’a fait penser à Caracole de "La Horde du Contrevent". En effet il aime jouer avec les mots, les manipuler, au point d’en créer un nouveau langage. Ce qui devient nécessaire car dans ce monde, les mots se vendent et il ne reste qu’un petit millier de mots libres de droits. La critique de la politique et du capitalisme saute aux yeux, avec les dérives qui peuvent en découler.

J’ai tellement aimé Les Hauts Parleurs, et surtout sa fin, que j’ai même lu à voix haute certains passages pour encore mieux apprécier le travail d’écriture fourni.



Annah à travers la Harpe.

Cette nouvelle avait un thème assez dur, le personnage principal part rencontrer un homme qui pourrait parler aux morts, car sa petite fille est décédée. C’était très émouvant, j’ai vraiment ressenti la douleur du protagoniste lorsqu’il se remémore Annah et j’imagine que ce serait une lecture très dure pour quelqu’un ayant vécu ceci.

Cette nouvelle traite aussi de la technologie car malgré tout ce qui l’entourait pour la protéger et tout les gadgets qu’elle portait, Annah est quand même décédée des suites d’un accident qui n’aurait jamais dû arriver.

J’ai aussi noté une petite référence à "La Horde du Contrevent" car le deuxième prénom d’Annah est Callirhoé!



Le bruit des bagues.

Entre attaques terroriste et changement d’identité, multinationales qui proposent des réductions à vie à quiconque utilise des noms de marque comme prénoms, et histoire d’amour, cette nouvelle comporte pas mal de thèmes et était pourtant assez courte.

Il manquait un petit quelque chose pour que j’ai un coup de cœur mais l’idée des prénoms était originale, les personnages principaux s’appellent d’ailleurs Sony et Loréal.



C@PTCH@.

Cette nouvelle était longue et prend le temps de s’attarder sur plusieurs points de vues différents. On commence avec un petit garçon de 4 ans et demi dont le grand frère a été dématérialisé.

Dans ce monde, adultes et enfants sont incapables de se rejoindre, séparés par une ville remplie de pièges visant à les dématérialiser et les incorporer dans l’internet. Les enfants mangent des produits informatique (clavier, souris, câbles…) et la traversée de la ville en vient à être commentée à la manière d’un sport.

Chaque question que j’ai pu me poser sur la façon dont marchait ce monde a eu sa réponse à un moment ou un autre et même si je me suis perdue à une ou deux reprises entre les points de vues, c’était une nouvelle très prenante.



So phare away.

On retrouve ici la nouvelle qui a inspiré la couverture de l’édition folioSF!

Cette histoire se concentre sur Sofia et Farrago, chacun ayant son phare et s’occupant de ces transmissions et traductions, amoureux et ne se retrouvant qu’une semaine tout les six mois. Quant des constructions émergent et les empêchent de communiquer, les autres habitants des phares vont les aider, ou non. C’est à travers leur histoire que l’on en apprend plus sur leur univers. La Terre est devenue un monde submergé où seul le phares et des constructions de plusieurs centaines de mètres servent d’habitations. On apprend qu’a l’origine de cette ville il n’y avais que douze phares mais il en arrive de plus en plus, et de plus en plus hauts. Ce qui amène un système de castes, en haut les plus riche et en bas les moins riches, forcément.

Cette histoire pourrait s’apparenter à une dystopie, j’ai assez aimé son cadre original. Même si, pour quelqu’un qui a peur des profondeurs marines et des hauteurs c’était assez anxiogène, haha.



Les Hybres.

Ici il est question d’art et de technologie, d’évolution et d’hybridation. Un homme part dans une usine en chasse de sa prochaine oeuvre d’art, armé d’une torche et d’un chalumeau de décharge à photons, mais tout ne se passe pas comme prévu.

J’aime beaucoup les images que cette nouvelle m’a évoqué, un mélange subtil entre steampunk et horreur.



El Levir et le livre.

On suit ici un scribe, ou plutôt Le scribe qui va devoir écrire Le Livre. Un livre qui contient tout et dont les conditions d’écritures sont si difficiles qu’il n’a encore jamais été écrit ni lu. Pas ma préférée (pourtant c’est carrément sur l’écriture d’un livre!) mais une bonne histoire pour laquelle j’avais vraiment envie de savoir la fin.



Sam va mieux.

Un monde post apocalyptique où un homme, accompagné de ce qui semble au premier abord être son fils adoptif dyslexique, survit depuis 6 ans dans ce monde vide et ravagé. Il est obsédé par l’idée que le vent cherche à lui parler, sombrant dans une douce folie mais ne perdant pas espoir et cherchant à se sauver de lui-même. J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, même si le cadre n’a rien de révolutionnaire, on en apprend d’ailleurs peu sur les circonstances dans lesquelles tout le monde est mort. C’est cet homme, son voyage et ses espoirs, qui la rend intéressante.



Une stupéfiante salve d’escarbilles de houille écarlate.

Une autre nouvelle plutôt longue d’une 40aine de pages qui m’a un peu perdue pendant une grande partie mais petit à petit j’ai réussi à comprendre ce qui se passait et à me laisser prendre par l’histoire. Les personnages principaux, Ile et Aile, se séparent à cause d’une espèce de maladie étrange dont est affligé Ile, un aéromaître. Toutes les choses qu’il touche deviennent inutilisable, tombe en miettes où se retrouvent avec leur forme originelle. Le plus gros de l’histoire est occupé par une course opposant Ile à d’autres entités et créatures volantes. Je me suis prise à espérer voir un jour une animation de ces scènes qui étaient vraiment très visuelles et donneraient de très belles images.



Aucun souvenir assez solide.

C’était une histoire toute courte de deux pages mais on sent que l’auteur a vraiment été touché par cette expérience.



Si j’avais vraiment une critique négative à faire, ce serait que tout ça manque un peu de diversité du point de vue des personnages. J’ai lu il n’y a pas si longtemps un recueil de nouvelles cyberpunk qui était un modèle de diversité et, bien que je reconnaisse qu’"Aucun souvenir assez solide" date de quelques années, cela m’a quand même un peu embêté ici. Bien sûr que ces histoires sont intéressantes et superbement bien écrites, mais l’histoire d’un homme amoureux, un homme et son enfant, un homme qui sombre dans la folie, un homme etc etc, (même si parfois entrecoupé du point de vue d’une femme, qui a toujours un rôle par rapport à lui) m’a fatigué au bout d’un moment.



Toutefois j’ai passé un bon moment avec ce recueil. Pas de déjà-vu ou d’idées pré-mâchées dans "Aucun souvenir assez solide", tout semble sorti tout droit d’une imagination débordante qui n’emprunte à aucun moment le chemin de la facilité.



Je le recommanderais à quiconque aimerait se familiariser avec le style d’Alain Damasio avant de se plonger dans ces romans. Cela m’a d’ailleurs motivé à lire son autre roman, "La Zone du Dehors", dès que possible.
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Aucun souvenir assez solide

Super pour comprendre l'univers de Damasio !

Des passages très forts malgré le format nouvelles.
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