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Critiques de Alain Damasio (1577)
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Vallée du silicium

Dans cet essai nécessaire et tout sauf moralisateur, Alain Damasio, poète technocritique dont les mots sont des grenades, tire les sonnettes d’alarme - et elles sont légions.

Si toutes ces nouvelles technologies - qu’on nous conditionne à accueillir les bras ouverts/le portefeuille ouvert (et plus encore à désirer) - sont une promesse de gain de liberté, comment se fait-il que l’on soit devenu.e totalement asservi.e et aliéné.e, véritables adeptes du moindre effort?

Alors la seule question est : avons nous suffisamment de volonté pour nous en arracher? Car comme l’admet l’auteur lui-même, terrifié par ce constat bien triste : « tout ça continue et continuera, avec ma complicité sidérée ».

Mais pointer du doigt nos soumissions et éclairer nos comportements est une première étape salutaire.
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Cross the Ages, tome 1 : La Rune & le Code

Mon avis : Mais pourquoi j’ai dit oui ? Honnêtement, l’illustration de couverture y est pour quelque chose. Et cette annonce d’un mélange entre fantasy et cyberpunk, aussi. Mais j’aurais du me méfier.



Pourquoi ? Parce que j’ai lu je ne sais où que ce roman était écrit dans l’univers d’un jeu de cartes numériques à collectionner. Jusque-là, me direz-vous.... mais sur le site officiel du jeu : quasiment rien. Il faut bien admettre que l’affaire démarre. La page d’accueil s’ouvre sur une incitation à acheter le roman via internet. Je ne vous dis pas sur quel site ? Vous devinez ?



Ah ! comme je le disais, l’affaire ne fait que démarrer. Vous avez donc des reproductions des premières cartes du jeu. Je vais affirmer quelque chose qui n’engage que moi : elles sont moches. Pourquoi n’ont-ils pas choisi les mêmes illustrateurs que pour la jaquette (recto-verso) et les pages de garde du livre ? Elles, elles sont sympa. C’est bien le seul truc qui m’a accroché.



Maintenant, le « roman ». Pourquoi le mot « roman » entre guillemets ? parce que ce n’en est pas vraiment un sans être pour autant un recueil de nouvelles. Puisque vous enchaînez deux histoires indépendantes en changeant simplement de chapitre, cela vaudrait sans doute mieux que ce soient des nouvelles. En effet. J’ai eu le sentiment d’avoir affaire à un patchwork constitué de morceaux de tapisseries d’Aubusson liées entre elles par des bouts de ficelles et des vieux chiffons graisseux. Oui, il y a quelques beaux passages noyés dans un ramassis de ***. Non, je ne préfère pas réfléchir au mot que je pourrais insérer ici.



Pourquoi tant de haine ? parce que tout cela est globalement mal écrit. Avec des phrases ampoulées qui se veulent lyriques. Des combats invraisemblables et mal décrits. Et c’est peut-être parce qu’ils sont mal décrits qu’ils sont invraisemblables. J’oubliait ! Deux scènes de c** qui n’apportent rien à l’histoire.



Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de critiquer une description pseudo scientifique dépourvue de toute crédibilité. Et là, j’ai été servi. Je n’en citerai que deux : Celle qui m’a énervé le plus est ce canon à impulsion constituée d’un rayon d’ions à têtes chercheuses. Une autre assez extraordinaire : le tranchant d’une épée renforcé d’un filament d’antimatière. On ne sait pas si l’antimatière serait plus résistante que la matière mais on sais une chose : mettre en contact matière et antimatière est une très mauvaise idée. Boum !... Très gros BOUM.



Dernier point : je déteste trouver dans un roman un glossaire et une notice technique. Le glossaire signifie que l’auteur a alourdi son œuvre avec des termes peu usuels ou créés de toute pièce qui perturbent la lecture. Idem pour la notice technique. Quel besoin a-t-il eu — hormis pour faire joli — de surcharger certains des échanges des protagonistes par un jeu de symboles qui font penser à un codage de type programmation ?



En bref : Premier et dernier tome de cette saga auquel je me frotte.
Lien : https://livres.gloubik.info/..
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Vallée du silicium

je remercie les éditions Seuil/Albertine et Nicolas pour l'envoi de cet essaid'Alain Damasio : Vallée Du Sélicium. L'auteur Alain Damasio est connu pour ses romans de science-fiction. il aime à se présenter comme un poète de la science-fiction. Possèdant plusieurs cordes à son arc : des performances musicales, créateur d'univers de jeu vidéo, jeu de NFT, il est aussi un humaniste développant un esprit critique face au monde, au climat, au cosmos et à nous mêmes. Il a transformé une ancienne bergerie en ZESTE (Zone d'Expérimentation Sociale,Terrestre et Enchanté) où il accueille des groupes, des stages et des ateliers. Toutes ces activités, lui ont permis de bénéficier d'un accueil en résidence au réseau de la villa Albertine dans la mythique Silicon Vallée, le coeurdu monde connecté. Alain Damasio veut nous faire participer à son voyage, la découverte des innovations, ses rencontres avec des cadres d'entreprises et ses impressions sur les innovations et l'idéologie existantes et futures.

La première visite est fascinante, le monde d'Apple, sa démesure aseptisée et son siège sociale"Le Ring", un gigantesque anneau faisant penserà un vaisseau spacial et une cathédrale. Dont l'accès est réservé strictement aux initiés. Chez Apple toute la production est sous contrôle, vous ne pouvez rien modifier. La dépendance au fabricant Apple est totale, leur permettant de s'octroyer des marges indécentes de plusieurs dizaines de milliards de bénéfices.

Il nous parle des voitures autonomes qui tournent dans la ville de San Francisco. Certaines sont conduites par des chauffeurs UBER qui récoltent des données et se faire se faire remplacer par des voitures sans chauffeur en 2023! Dont leurs utilisations hyperindividualisées et les retours au parking après chaque course engendrent une accumulation de trajets età contre-courant des enjeux écologiques.

En tant qu'auteur de science-fiction, il nous parle et nous sensibilise à l'incidence des GAFAM sur la vie de milliards de personnes dans le monde. Une partie importante de ses échanges avec des chercheurs ils lancent un cri d'alerte : l'emprise du métaverse, des réseaux sociaux. Internet où nous surfons à outrances jusqu'à ne plus savoir d'où nous sommes partis parfois!, des jeux vidéo , jeux en ligne, le smartphone est le cas le plus flagrant, d'une véritable addiction, comment il a modifié le comportement et les relations humaines, le rapport aux autres et à soi-même.

Sur les hauteurs de San Francisco, il rencontre Gregory Renard un artiste programmeur. Un débat intéressant, À baton rompu sur ses projets, dont l'ambitieux ,enseigner les valeurs humaines à une machine!

L'intelligence artificielle se développe dans tous les domaines, intervenant dans la politique mondiale, avec la multiplication des Fake News et la manipulation :de l'information, de la politique d'armement. L'IA qui devient machine de langage, qui est la façon de communiquer propre à l'humain, sera une façon de tout atteindre et de tout faire!

La réponse d'Alain Damasio est de résister et de restituer le pouvoir à l'homme et pas au profit des GAFAM. la solution qu'il envisage passera par l'éducation à la technologie, des jeunes, qui deviendrait une matière fondamentale prise en compte par l'éducation nationnale : apprendre à se servir des réseaux sociaux, des moteurs de recherche et de l'IA. Et en faire des collègiens qui se construisent et créent. Devenant des jeunes émancipés, ne laissant pas le pouvoir au GAFAM.

Cet essai se clôture par une petit récompense (méthode employée par ies GAFAM) une nouvelle de science-fiction qui nous montre ce qui peut se passer si l'on ne prend pas garde.

J' ai trouvé cet essai très intéressant, intructif. Alain Damasio m'a fait réfléchir sur la façon dont nous avons appréhendé l'évolution du numérique depuis que les écrans sont entrés dans nos foyers. Au début des années 80, en tant que parents, nous avons refusé à nos enfants de moins de 10 ans une console de jeux. Préférant un rdinateur(TO7/70)pour qu'il se familiarisent et apprennent la programmation. Nous considérions le numérique comme un outi qui devrait compter dans les décénnies suivantes. J'adhère à son analyse de la société et son évolution, ainsi que ses mises en garde.

Je vous conseille donc sa lecture même si vous n'êtes pas des passionnés du numérique.











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Cross the Ages, tome 1 : La Rune & le Code

Je viens de fermer le livre et me voilà hésitant. Je me pose la question : ai-je maintenant envie de lire le tome suivant et les nombreux autres à venir ? Et à la vérité, la réponse n’est pas si évidente pour moi. Il y a du pour bien sûr, mais aussi du contre.



Commençons par la partie qui fâche, le contre.

Le personnage d’Aurèle ne m’a pas convaincu. Si sa prestation lors de l’Appologium fut remarquable, sa familiarité et son insolence en présence de la reine d’Arkhante ont sonné faux en moi. En outre, bien que l’intrigue soit copieuse, pleine de chicanes, je n’ai pas trouvé de profondeur à cette dystopie, pas de véritables surprises jusque-là. Les intentions, ou les convictions, de l’auteur me sont restées obscures. Je suis peut-être trop impatient… Certes, c’est une belle œuvre, mais je la trouve un brin superficielle, elle ne m’inspire pas de réflexion existentielle. Pour le dire autrement, elle ne m’a pas touché. Pas encore en tout cas…

Et puis, je ne le cache pas, je préfère les romans aux sagas qui s’éternisent… et la SF, voire l’anticipation, à la Fantasy. L’univers est ici très teinté Fantasy, même du côté de Mantris. Une épée forgée d’antimatière, est-ce de la SF ? Ou bien de la Fantasy déguisée ? Mais cet aspect n’est pas rédhibitoire. Je suis fan de Star Wars, alors tout est possible…



Venons-en maintenant au pour :

Un. L’auteur s’est entouré d’une équipe de choc pour élaborer son œuvre, dont le prestigieux Alain Damasio qui sait m’enchanter avec ses trop rares romans. Son influence dans le choix du vocabulaire est indéniable. Et sa présence dans le Rift évidente…

Deux. Le livre, l’objet, est magnifique ! Un plaisir à tenir entre les mains.

Trois. L’ambiance est habilement sombre, le décor très inventif. Le Rift, notamment, est mystérieux et loufoque à souhait. Le contexte est aussi séduisant. La confrontation originale de deux civilisations que tout sépare, la magie d’un côté, la technologie de l’autre est détonante, extravagante. Le manque de trisel d’un côté, le déclin du pranah de l’autre, ne sont pas sans rappeler la course aux énergies fossile et le déclin de la biodiversité. Il y a du rythme dans l’histoire, du suspense et des réponses que je guette avec curiosité, prometteuse, comme la confrontation entre Soline et Isalys.

Quatre. Certains personnages sont très attachants, comme Soline, la trop jeune reine, l’Ordonateur et sa sœur coincée entre la vie et la mort, ou encore la famille Lag’Chuo. J’aime aussi l’idée que les personnages ne sont ni tout blanc ni tout noir. Chacun a ses qualités et ses failles.



Pour conclure, alors, vais-je lire le tome 2 ? Si on me l’offre, je le lirai avec plaisir, mais je crois que je ne ressentirai pas de manque si je ne le lis pas. Je me souviens qu’après avoir lu le premier tome d’Harry Potter, je n’ai pas pu attendre pour dévorer les suivants. Ici, je ne ressens pas cette irrépressible envie…

Je suis peut-être passé à côté.
Lien : https://www.pascific.fr/2024..
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La Horde du Contrevent

Pas très fan de l'auteur, de ses positions, de son approche de la spiritualité. Mais le bouquin est incroyable, y'a tout, de l'audace littéraire, des personnages bien écrits, une histoire qui accroche, et un sens. Lisez le, c'est un monument de Science fiction.
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Vallée du silicium

Des fulgurances parsemant des récits confus ou profus abîmés par des biais idéologiques réducteurs



Huit nouvelles ou récits autour d’un même sujet : pourrons-nous inventer un art de vivre avec la technologie en restant des humains capables de liens avec l’autre ? Quels comportements individuels et collectifs ce langage unifié, cet esperanto cognitif, cette prothèse psychique nous induit-il et nous conduit à adopter ?



Si les fulgurances d’Alain Damasio, parfois géniales, rendent nécessaire la lecture de ce livre, l’on ne manquera pas de souligner deux faiblesses malheureuses : Semblant vite écrit et peu retravaillé, souvent profus pour ne pas dire confus, certains lecteurs pourront se lasser des répétitions et des digressions d’un texte par trop délayé ; le biais idéologique de la gauche morale pèse sur les analyses de l’auteur provoquant des errements malheureux et des oublis parfois dangereux sur le mésusage de la tech.




Lien : https://www.quidhodieegisti...
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Cross the Ages, tome 1 : La Rune & le Code

Avant de vous parler de ma lecture, je souhaite d'abord évoquer l'objet livre. Il est sublime. Que ce soit le livre ; la jacket ou encore le jaspage, magnifique !



Nous sommes ici dans une histoire abordant des bases fortes de science-fiction et quelques fois, de fantasy.



Et c'est là que ça se complique. Je ne peux pas dire que ma lecture était mauvaise car je suis tout de même plus ou moins habituée aux genres. En revanche, nous sommes ici dans un tome 1 introductif d'une saga de 7 tomes... Donc même si nous avons quelques scènes d'action, la lecture est très longue ; lente et il faut parfois reprendre plusieurs fois un paragraphe pour le comprendre.



La lecture est d'autant plus complexe car les auteurs ont inventé une langue ; un nouveau lexique qui complique donc davantage et nous fait buter sur les mots.

Et en plus de ça, avec les genres évoqués plus tôt, il est très courant d'avoir un nombre incalculable de personnage. Et vous vous en doutez, ce livre ne déroge pas à la règle !



L'intrigue m'a donc parut très lente et j'ai été obligée d'entrecouper ma lecture avec d'autres livres, pour ne pas DNF.



Hormis cela, on sent que l'on va être sur du grandiose. Une plume et un univers richement travaillé et détaillé qui seront bénéfique pour avoir plus de scènes d'action tant attendues dans les prochains tomes.



J'ai aimé retrouver ici des notions forte en science fiction et les termes appropriés notamment pour tout ce qui tourne autour de l'intelligence artificielle. La liaison faite entre cette dernière et les trois royaumes dans l'intrigue est vraiment bien.



Il me tarde de découvrir ce qu'il va advenir de certains des personnage mis en avant tandis que je dois l'avouer, pour certains, ça m'est égal !



Je recommande ce livre pour les habitués du genre qui n'ont pas peur de se jeter dans le grand bain mais clairement si vous n'avez pas l'habitude des descriptions à rallonge ... Ne commencez pas par celui-ci car vous allez abandonner.



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Vallée du silicium



En 2022 Alain Damasio s'est immergé un mois durant au cœur de la Silicon Valley. Son périple commence par une approche du siège social de l'une des GAFAM qui n'est pas la plus vilipendée, à savoir Apple. Et pourtant !

L'entreprise créée par Steve Jobs est en effet « celle qui a fabriqué le plus de fidèles » en créant un univers quasi mystique fondée sur un style de vie commun se distinguant du vulgaire.

Face au « Ring », nom donné au mastodonte qui héberge les 12 000 petites fourmis œuvrant pour la marque à la pomme, l'essayiste souligne la contradiction entre la coolitude affichée par la multinationale et la dépendance à laquelle il soumet ses utilisateurs (on pourrait même parler d'adorateurs).

Dans un deuxième chapitre dans lequel il développe son appétence pour la science-fiction, Alain Damasio se penche sur la voiture autonome qui, c'est l'objectif affiché,« va conforter et optimiser nos paresses » et, surtout, fournir des datas aux assureurs pour mieux fliquer les consommateurs.

L'auteur poursuit en décrivant par le menu l'enfer des contrôles effectués dans un aéroport américain. La « sacro-sainte sécurité », qui n'empêche pas les attentats et auquel nous nous soumettons sans piper mot, est selon lui conçue « pour nous dissuader gentiment de bouger ».

Quand nous regardons un film sur Netflix plutôt que de nous rendre au cinéma ou quand nous commandons un dîner sur Uber Eats plutôt que d'aller dans un restaurant, nous favorisons cette propension à l'immobilité qualifiée de « technococon ». Ce constat est flagrant dans la deuxième mégapole la plus peuplée des States où les « lieux publics sont déjà moribonds » et où la misère la plus criante côtoie la richesse la plus obscène.

C'est le cas du quartier de Tenderloin situé à quelques encablures du siège de Twitter. Le triomphe de l'individualisme et le refus de l'altérité sont ici patents. Ils sont le résultat des inventions conçues par des handicapés sociaux, « essentiellement des autistes » souligne un libertarien lucide, dans un pays qui n'est qu'une juxtaposition d'individus se regroupant en communautés pour « ne pas finir atomisés ». On n'est bien loin de l'idée de nation...

Et les réseaux sociaux sont le stade ultime de la consécration de l'ego, preuve des mutations anthropologiques qui dématérialisent les relations humaines.

Les contrechroniques de San Francisco (clin d'oeil à Armistead Maupin ?) relatent une rencontre étonnante et décisive entre Alain Damasio et Arnaud Auger, l'un des dirigeants d'un laboratoire d'innovation détenu par une banque française.

À l'orée des années 2020, Arnaud Auger « fonctionne » comme les personnages des « Furtifs », dernier roman de l'auteur de « La Horde du Contrevent » qui évoluent en 2042. Ironie du sort !

Arnaud Auger porte une bague et des Ray-Ban connectées, une Apple Watch, un patch qui suit son taux de glucose. Last but not least, il a ingéré un capteur pendant un mois pour surveiller la bonne santé de sa flore intestinale.

Pourquoi ? demande Alain Damasio. Pour être performant répond l'homme augmenté, mais néanmoins chaleureux.

Pourtant, la collecte des données autorisera les compagnies d'assurance et autres mutuelles à refuser de protéger certaines personnes trop fragiles ou aux comportements déviants.

Les produits de technosanté sont développés et commercialisés tellement vite et en toute impunité que les politiques, qui sont censés prévoir l'avenir, sont impuissants. Alain Damasio parle même de « démission collective ».

Quant à notre doudou qu'est devenu le smartphone, il corrompt notre nature de Sapiens. « On ne travaille, ne joue, ne crée ou n'habite on ne se déplace, ni n'échange, ne pense, ne danse ou ne baise comme on le faisait il y a encore trente ans » constate l'auteur.

Loin d'être technophobe, Alain Damasio prône « un art de vivre les technologies » en suggérant de casser la dépendance qui nous enferme « pour mieux dégager ce qui fait notre authentique plus-value d'humain ».

C'est l'éducation nationale qui devra s'y atteler « pour émanciper nos collégiens et nos lycéens par la connaissance et la pratique lucide des réseaux ».

Avec « ce voyage intérieur en terre digitale », Alain Damasio nous offre une réflexion stimulante et indispensable dans laquelle ceux qui nous gouvernent devraient se plonger.



EXTRAITS



La matérialité du monde est une mélancolie désormais.

Il est temps de passer de la civilisation du plus à la civilisation du mieux en matière de data. Bref du quantitatif, écologiquement obscène, au qualitatif fin.

Nous n'avons pas besoin de devenir plus-qu'humain : nous avons juste besoin de devenir plus humain.


Lien : http://papivore.net/document..
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Cross the Ages, tome 1 : La Rune & le Code

Alors, pour mon premier livre de littérature fantasy, on peut dire que j’ai été servi

Suite à la guerre entre Matris et Arkhante, le combat ultime, nommé bataille des héros qui a mis fin à l’affrontement, a aussi donné naissance au Rift, un troisième territoire, une sorte de no man lands, une terre dévastée mais au sous sol riche en Trisel, source d’énergie indispensable à la pérennité technologique.

Depuis, ils commémorent chaque année cette date, par des combats de gladiateurs. Ainsi Matris, citée de la technologie et des êtres augmentés s’oppose, dans l’arène, à Arkhante, royaume de la magie.

Voilà pour l’environnement et le synopsis.

Concernant les personnages, multiples, peut être un peu trop, ils ont tous, comme on peut s’y attendre, une particularité physique ou psychique qui les caractérise, Ils ont de plus chacun leur rôle dans la hiérarchie et l’organisation de ce monde

L’ensemble donne des descriptions florissantes qui favorisent l’imaginaire.

Ça c’est pour le positif, parce que pour le reste, j’ai trouvé l’histoire compliquée, sans vraiment d’entrain ni d’aboutissements, avec en plus un nombre conséquent de mots totalement inventés par l’auteur qui ne facilitent en rien la lecture et la compréhension, même si on peut se référé au glossaire en fin d’ouvrage.

Les chapitres s’enchaînent parfois sans réel lien, alors que le déroulement de l’histoire de base ainsi que son objectif sont somme toutes clairs et explicites, on se perd dans un dédale d’informations, de passages sans intérêt et de descriptions alourdîtes.

Ce bouquin est tiré d’un jeu de cartes que je ne connaissais pas, du style « Magic » et il est a priori le premier tome d’une saga que je lirai assurément pas, ayant déjà eu du mal à terminer cet ouvrage fastidieux

Merci tout de même à Masse critique pour cette découverte.

On ne peut pas gagner à chaque coup, il en faut pour tous les goûts
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Vallée du silicium

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour ce nouveau livre d'Alain Damasio, un auteur que j'ai beaucoup apprécié comme tant d'autres pour son livre La Horde du Contrevent , un roman qui fait partie de ce petit jardin de lectures marquantes à préserver...



Avec Vallée du Silicium, le romancier est partie à San Francisco, et plus spécialement dans la Silicon Valley, l'emblématique terre d'Apple , de Facebook et autres multinationales à la pointe du progrès virtuel.

Quoi de mieux qu'un technopole pour la pensée technocritique d'Alain Damasio qui a toujours nourrit dans son oeuvre une réflexion sur la dépendance technologique ?



Mise à part une nouvelle en guise de point final, Vallée du Silicium est avant tout un recueil de chroniques autour de la Silicon Valley , repaire des bonnes grosses compagnies de l'informatique et des nouvelles technologies. Après une visite dans le bastion d'Apple, Alain Damasio présentera rapidement l'envers de ce décor californien avec un portrait des misérables à l'ombre des big datas. Il nourrira une réflexion tragi-comique sur les voitures autonomes , s'interrogera sur l'idée de "corps " dans le monde numérique ... Ces chroniques seront accompagnés d'invités, d'artisans de la haute technologique qui nuanceront les propos technocritiques de l'auteur.



Un essai, oui, mais pour ce dernier titre, Alain Damasio n'oublie pas le poète et l'écriture versatile et versifié qui fait sa force, notamment pour La Horde du Contrevent. Un style , loin d'être un style de vitrine, que l'écrivain utilise et abuse tout de même un peu , avec néologisme, surabondances de slash , notamment dans la partie consacrée au corps...

De ce fait, cet essai se lit avec le rythme imposée par Alain Damasio ce qui peut freiner peut-être ceux qui s'attendaient à un essai plus formel mais qu'importe, malgré des longeurs un peu bavardes où le versatile noie un peu le propos, nous arpentons avec plaisir cette Vallée du Silicium au bout de laquelle pointe une nouvelle glaciale résumant à elle seule les chroniques de ce maître de la sf.

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Cross the Ages, tome 1 : La Rune & le Code

Dans le monde d’Artellium, est venu le temps de l’Aballition, un sport d’équipe, notamment celui de la compétition la plus célèbre donnée dans l’Appologium. Deux mondes vont s’affronter : d’un côté Arkhante, le territoire des 7 magies, représenté par la jeune Malkah Solis ; de l’autre Mantris, la cité-lumière où règne la technologie : IA et humains augmentés s’y font la part belle. L’arène mythique de l’Appologium va connaître un gagnant inattendu, issu du troisième univers, le Rift, cicatrice béante entre les deux autres, peuplé de créatures vibradiées et où la magie et la technologie s’affaiblissent. C’est Aurèle qui va vaincre et rappeler aux deux autres mondes leurs manques : déclin du pranah pour Arkhante, dépendance au trisel pour Mantris. Il ne reste maintenant plus à Aurèle qu’à approcher Solis et infiltrer Arkhante.



J’ai pu découvrir « La rune & le code » grâce à une opération spéciale de Masse Critique.

C’est d’abord le packaging soigné qui m’a attirée : un papier cadeau emballant le livre, une carte cartonnée de remerciement siglée « Cross the Ages » et autocollant. Une fois tout cela déballé, apparaît l’ouvrage, de belle facture : couverture colorée, présentant 3 protagonistes. Elle peut se détacher et révèle en son envers une planète, fissurée en son centre, le Rift, certainement. La couverture solidaire du livre est sobre : Cross the Ages y est inscrit en couleur dorée sur fond noir. De nouveaux dessins apparaissent suite à cette couverture et avant la quatrième de couverture, un univers de jour (le monde magique d’Arkhante ?), un autre de nuit criblé d’éclairs (le monde technologique de Mantris ?) Chaque tranche est colorée de jaune, avec quelques lettres accolées en noir mais dont le sens ne saute pas aux yeux. Quand on sort le livre de son emballage, on dirait un objet, un coffre qu’on pourrait ouvrir : mais non, il s’agit bien d’un livre.



Et une fois ouvert et lu, qu’en est-il donc du contenu ? L’intrigue, bien construite, mêle des éléments de fantasy à d’autres tenant à la science-fiction, la magie côtoyant la technologie, les pouvoirs de l’un se heurtant à ceux de l’autre, le Rift — la balafre entre les deux mondes — mettant à mal ces pouvoirs. Les protagonistes sont bien campés dans leur personnalité, leurs pouvoirs, ambitions, doutes et failles. Au départ assez manichéenne, la psychologie des personnages évolue vers plus de complexité et de profondeur. Des complots s’ourdissent sur fond de stratégies politiques, géopolitiques, de connexions malveillantes où Internet est devenu Noria. On peut parfois se perdre dans la galerie des personnages de cette œuvre chorale mais un glossaire en toute fin nous aide à nous retrouver.



Les descriptions rendent réalistes les mondes imaginaires dépeints (je garde en tête Plénition, la ville où l’eau règne), les environnements sont rendus dans leur poésie brute, sauvage, belle ou interlope. Le rythme est bien pensé, alternant scènes d’actions (une mention spéciale pour les combats qui nous font frissonner, plein d’un suspens redoutable) et temps introspectifs dans lesquels les protagonistes s’interrogent, doutent, espèrent. L’utilisation du temps présent ancre d’autant plus l’intrigue dans une réalité en train de s’opérer et permet d’attiser notre intérêt.



L’ensemble est porté par un style soigné, pourléché, voire poétique. D’emblée il se veut très ambitieux, parfois trop : il est difficile en effet de tenir un tel degré d’exigence constamment et parfois l’intérêt s’émousse ; juste un peu. Car ce premier tome (l’auteur en promet d’autres dans ses remerciements) est une très belle réussite : dans « La rune & et le code », l’auteur a posé les bases d’un univers riche et foisonnant, rehaussé d’une écriture ciselée, qui ne demande qu’à être développé…



Je tiens à remercier Babelio et les éditions Bragelonne pour ce très beau voyage dans l’univers de Cross the Ages.
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Vallée du silicium

Un début de lecture un peu difficile, je ne suis pas une lectrice assidue de Damasio et j’ai eu parfois la sensation qu’il se faisait plaisir à parler (écrire) en oubliant un peu ses lecteurs sur le côté de la route ! Puis petit à petit, j’ai eu la sensation qu’il voulait partager son engouement pour cette résidence à San Francisco et ces visites au coeur de la Silicon Valley et j’ai eu l’impression de le voir exulter d’être où il se trouvait !



7 chroniques pour 7 thèmes, même si finalement ils n’en forment qu’un seul mais cela a permis à l’auteur de traiter les sujets en profondeur et à donner libre cours à ses idées et ses extrapolations !



Dans un langage soutenu et adapté à ce qu’il découvre, voire créé pour coller aux avancées technologiques, il analyse et extrapole vers une dystopie qui me semble déjà bien plus proche d’année en année ! Il y a beaucoup d’humour et de dérision dans ses propos et j’ai ri quelques fois !



Sa relation du passage en douane et des voitures autonomes sont, pour moi, des grands moments de littérature sarcastique ! Grâce à lui, j’ai appris ou compris ou mieux cerné des choses qui sont allées très vite dans le temps et si pour certains c’est intellectuellement fascinant, pour d’autres c’est manifestement une recherche de pouvoir et d’argent.



Encore plus qu’ailleurs où tout ce qui va devenir “demain”, la Silicon Valley est un milieu très fermé, replié sur lui-même et cela m’a fait songer plus d’une fois à une secte qui ne s’intéresse qu’à ceux qui lui apporteront le plus mais jamais à ceux dans le besoin le plus élémentaire !



La nouvelle de science-fiction qui clôture ce livre est tout à fait adaptée à ce qui commence à émerger dans la population qui se veut “à la pointe de...” !



Je reconnais qu’avec quelques années de moins j’aurais vraiment aimé travailler à développer toutes ces techniques et technologies pour aider à vivre mieux, tout en sachant que les inventions gardent rarement leur usage premier ! Et puis il y a beaucoup trop de choses que j’aime du monde vivant, celui où l’on marche, où l’on hume les odeurs, où l’on parle avec un autre être humain pour me laisser aller à être imprégnée de cette culture et dépasser le stade de la geekette !



Merci à Alain Damasio de remettre les choses à leur juste place et avec leur juste valeur ; je pense que ce livre peut aider à se faire une opinion et peut-être décider de la manière dont la technologie va nous aider à mieux vivre.



#massecritiquebabelio #valleedusilicium



Challenge Gourmand 2023/2024

Masse Critique mars 2024
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La Horde du Contrevent

Enfin ! Depuis le temps que je voulais découvrir cette œuvre majeure et inclassable qui me faisait peur par son apparente complexité (23 narrateurs désignés par des sigles, pages allant à rebours…) si le voyage fût parfois laborieux et nébuleux, il fût surtout passionnant.



L’auteur tisse une toile complexe où les éléments naturels eux-mêmes deviennent des protagonistes.

Au cœur de ce récit, une horde composée de 23 personnages, chacun avec sa propre personnalité, ses peurs, ses désirs et ses faiblesses, se lance dans une quête épique. Leur mission : remonter le vent, affronter les tempêtes et percer le mystère de l’Origine du Vent.



Texte dense, riche, complexe, introspectif qui nous bouscule, nous perd, nous malmène mais qui nous immerge totalement dans un univers unique et fascinant.



Outre le « simple » aspect aventure, le texte explore des thèmes profonds et philosophiques. L’auteur joue avec l’art de la langue et créé un style atypique et même si on ne comprend pas certains termes, le talent de Damasio est de nous permettre, malgré cela, de saisir l’essence de son texte.



𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :



Plus qu’un simple récit, c’est une expérience littéraire, un voyage émotionnel et intellectuel marquant, exigeant, immersif, parfois nébuleux et superbement construit et écrit qui m’a permis d’être le 24e membre de la Horde du Contrevent.

A relire, analyser, annoter pour en tirer toute la quintessence.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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La Horde du Contrevent

Je me suis essayée à la SF. J'ai donc pris ce classique pour commencer. Je dois dire tout d'abord que le style n'est pas très soigné. On trouve des expressions de tous les jours, dès le début du roman: "mouiller le maillot". Cette présentation des personnages, les uns après les autres dans les première pages, me parait également très scolaire, mais pourquoi pas. Ensuite le style s'améliore, les dialogues sont percutants, dynamiques, avec un "putain" ou un "chie" un peu trop souvent cependant pour qu'on y accorde une valeur dramatique tangible. C'est une cacophonie d'une bande de joyeux lurons qui veulent sauver leur peuplade d'un vent féroce dont ils ne comprennent pas l'origine. La psychologie des personnages et leur complexité sont réduites à leur fonction. Ils ont tous un rôle très précis, ils sont aguerris et connaissant, très bien trop bien peut-être leur métier. Pas de noms, des symboles, chacun comme un bon petit soldat fait son devoir au sein de la horde. Le ton est souvent théâtral, rendant le récit un peu lourd, comme ces mauvais romans du XIX ième s. d'un Dumas peu inspiré. Chaque personnage parle tour à tour, un symbole indique qui est en train de s'exprimer. Bien sûr tous sont obsédés par leur quête absurde. La fin est assez décevante et prévisible et n'apporte aucune explication supplémentaire sur ce monde étrange où souffle le vent...

Globalement, l'impression que j'ai eue est que cet univers est artificiel, crée pour permettre d'imaginer un mythe de sisyphe collectif. Peu d'émotions, à part celles relatives à la quête: vont-ils y arriver, est-ce encore loin, que se cache-t-il derrière le langage du vent (rien en réalité...désolé de vous décevoir...)

Je crois tout simplement que ce genre de littérature n'est définitivement pas faite pour moi....
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Vallée du silicium

Voir la vie à travers les yeux de Damasio, quel privilège.



Est-il encore besoin de présenter cet auteur français de SF de haute volée ? Philosophe pertinent, penseur engagé, écrivain de l’imaginaire incontournable. Infatigable lanceur d’alerte à la plume racée au mot juste et aux jeux de lettres aussi fluides que ses univers.



Vallée du Silicium, que se cache-t-il derrière ce titre énigmatique et cet objet feuillu à la robe camouflage mêlant un gris urbain à un orange électrique ?



Un régal absolu pour celui qui suit ce maître à penser dissident depuis l’aube.



Ses écrits de fiction sont des petits chefs d’œuvres, distillés au compte-goutte tant le soin qui est apporté sur le fond autant que sur la forme. Et parce qu’ils nécessitent une réflexion aussi poussée que celle qu’elle suscitera chez le lecteur ébahi devant l’ouvrage, je me console avec ses occasionnelles interventions. Toujours électrisées, fulgurantes de pertinences, l’auteur interpelle par la finesse de son discernement et sa sagacité éclairée.



Ici il relate un voyage dans la Silicone Valley, vallée du silicium, berceau de la tech, dans toute sa démesure ricaine, notamment "The ring", cherchez-donc une photo de l’édifice, siège d’Apple, « la Mecque du mac » comme il le dit si bien. Le silicium étant un métal largement utilisé dans la confection des appareils électroniques qui régissent notre quotidien. Il profite d’un voyage en famille pour aller au cœur de la tech, la ou les pétaoctets de données grouillent et parmi les cerveaux (malheureusement trop blancs) les plus agiles qui conçoivent notre quotidien de demain. Car la technologie nous transforme, les algorithmes influent de plus en plus sur nos habitudes, créant des routines décidées par les géants de la tech. Elles nous rassurent, nous informent, nous endorment, nous déconnectent, nous rendent addicts, omniprésentes dans un quotidien de plus en plus numérique, c’est ce qu’il appelle le techno cocon dans lequel on vit.



Damasio analyse via ces techno-chroniques les travers de cette technologie qui nous entoure. Préférant largement GAÏA aux GAFA. J’allais dire Damasio, jamais sage. Et pourtant il y a tant de sagesse sous-jacente dans ces propos résolument engagés.



Empreinte du numérique, voitures autonomes, ravages du capitalisme latent derrière ces évolutions, dérives du tout connecté rejoignent des questionnements sur l’intelligence artificielle tout est traité avec parti pris sans tomber dans l’écueil facile du manichéisme. C’est finement argumenté, référencé, et enrichi de citations d’illustres penseurs modernes tels que Jean Baudrillard ou Gilles Deleuze, on à la chance d’avoir ici la clairvoyance de Damasio pour nous éclairer de sa vision vulgarisant juste ce qu’il faut de citations parfois complexes. Ces brillantes chroniques sont complétées par une nouvelle agile et croustillante qui termine ce recueil ancré dans le réel, avec une fiction qui tord une dystopie qu’on pourrait presque toucher du doigt tant elle est baignée dans le possible.



Je ne vais pas plus rentrer que ça dans le contenu abordé ou ce que j’en retire. L’expérience et le cheminement qui seront les votre lors de la lecture étant nécessaires.

Je clôture ce billet sur l’excellente surprise que nous glisse l’auteur, toujours inclusif, levant un doigt au patriarcat : une féminisation des pluriels, si ça déroute les trois ou quatre premières fois, cela devient super addictif par la suite et c’est le genre de petites révolutions littéraires qui fait germer de bons déclics.





















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Vallée du silicium

Les GAFAM, les voitures autonomes, les métavers, … Ces sujets provoquent aujourd’hui de nombreuses questions, de nombreux rêves et tout autant d’inquiétudes. Quoi de mieux qu’un auteur de littérature de l’imaginaire pour nous aider à envisager notre futur et réfléchir sur les possibles conséquences sur nos vies ? Ce livre assez atypique mélange reportages sur le terrain, interviews, réflexions personnelles et nouvelles de fiction.



Je travaille moi-même dans le monde de l’informatique, avec un cursus en intelligence artificielle (avant qu’elle ne devienne à la mode). Ces sujets m’intéressent tout particulièrement. J’ai donc éprouvé un brin de déception à la lecture des premiers chapitres : je m’attendais à être beaucoup plus bousculé et à voir les choses sous un prisme très différent. Sur Apple, le métavers, … j’ai cependant eu l’impression de relire des propos que j’avais déjà lus, vus ou commentés ailleurs, avec plus de style et une écriture plus fine, mais pas beaucoup de renouveau dans l’approche ou les arguments.



Sur des sujets qui me sont moins familiers (les sans-abris en Amérique, la médecine connectée aux big data, etc.), j’ai trouvé que les propos de l’auteur suscitaient nettement plus de réflexions personnelles chez moi. Je n’exclus donc pas que mes centres d’intérêt m’aient amené à balayer ces sujets en long, en large et en travers et qu’il ne me reste plus grand-chose à en apprendre pour le moment.



Cependant, même si certains chapitres m’ont plus intéressé que d’autres, et si les passages de fiction sont bons, ça n’enlève pas le sentiment général d’une relecture de sujets que je connaissais déjà.
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Vallée du silicium

Alain Damasio nous offre un voyage fort instructif dans une sillicone vallée consommatrice de silicium pour le bien , mais aussi un pire qui ne fait qu ‘empirer ! Richement documenté, ce récit nous plonge dans les tréfonds d’entreprises qui n’ont pour objectif, que la puissance, l’hégémonie et le fric. Sous couvert d’amélioration des conditions de vie individuelles, des technologies sans réelles utilités collectives sont déployées en suscitant l’envie de plus, de mieux pour le plus grand profit de ces firmes (les Gafam). De la voiture autonome, au transhumanisme, au Métavers et à ce qu’on nomme l’Intelligence artificielle (IA) et qu’on pourrait nommer aussi « l’Inintelligence algorithmique » l’auteur se défoule, à juste raison et avec une argumentation convaincante contre les dangers de cette évolution qui n’a fondamentalement pour raison d’être que le profit de quelques uns.
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Scarlett et Novak

Une nouvelle dystopique à l’attention des jeunes.



C’est très court. Environ 60 pages mais l’auteur réussit à nous faire froid dans le dos.



Imaginez un monde où sans technologie l’humain n’est plus capable de se repérer dans la ville où il a grandit.

Un monde où la seule présence apaisante et rassurante pour l’Homme est une intelligence artificielle interactive qui le guide dans chacun de ses pas et enregistre tout sur lui.



Ce monde est très bien décrit par Alain Damasio et croyez moi il donne vraiment envie de poser le téléphone.



Un message puissant destiné aux jeunes mais aussi aux moins jeunes car nous sommes de plus en plus dépendant de toutes ces technologies.

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Vallée du silicium

La Vallée du Silicium, un essai érudit bourré de punchlines et de néologismes, parfois un peu trop bavard, mais souvent juste et passionnant.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Vallée du silicium

Alain Damasio est parti à la découverte de la Silicon Valley et du temple Apple où se joue déjà l’avenir de l’humanité. Nos existences ont en effet été intégralement modifiées par l’usage de nos smartphones qui dirigent nos vies en se rendant indispensables à chaque moment de notre quotidien. Une nouvelle manière de vivre est à l’œuvre, une transformation progressive de l’humain en esclave de la machine, enfermé dans un individualisme de plus en plus accentué, développant des relations virtuelles, obsédé par un besoin de tout maitriser, orienté vers un besoin de consommer exacerbé, bref, prisonnier de ce qui devrait le libérer.



Tout cela est dirigé de ce petit territoire californien, devenu le berceau du transhumanisme et d’une révolution mondiale de nos modes de vie dirigée par un capitalisme ultra-libéral. Car de fait nous ne maitrisons plus rien mais nous sommes au contraire de moins en moins vivants, coupés de nos milieux naturels, prisonniers d’un progrès qui peut se retourner contre nous comme ces voitures sans conducteurs devenues folles car leur programme a été modifié. Et qui foncent sur nous.

Nous sommes arrivés à un tel niveau de technologie que l’on peut désormais vivre, travailler, manger, voyager, se distraire, faire du sport, en restant enfermé dans sa chambre ou n’en sortant que pour un footing, le casque sur les oreilles…coupé des autres et de la vie réelle.



Alain Damasio nous propose une réflexion passionnante sur les enjeux du développement de l’intelligence artificielle, sur les contrastes qu’il a observé aux Etats Unis entre des quartiers ultra riches à la pointe de la technologie jouxtant la misère matérielle et psychologique dans une indifférence absolue, les relations que nous sommes amenés à tisser avec cette IA pour qu’elle améliore notre vie plutôt que ne la dégrade. Car le monde de demain, qui est déjà le nôtre, devra composer avec.

Son livre se termine par une nouvelle qui illustre bien l’hérésie de confier entièrement notre sécurité à des machines, la fragilité de nos vies citadines devant les dérèglements climatiques et la frustration de créer des enfants machines…un récit de SF presque d’actualité.

Bref il est urgent de maitriser l’IA avant qu’elle nous possède et de la mettre au service de causes positives. Et de rester vivants.

Merci aux éditions du Seuil, à la collection Albertine et à Babelio pour cette lecture stimulante !

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