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Citations de Alan Hollinghurst (58)


- On dit toujours que les serveurs..., murmura James, avec dans la voix une excitation contenue. Et Arthur, il est bien... enfin elle est comment, au fait ?
- Absolument divine. Pas trop ton genre, sans doute - courte et épaisse, méchamment circoncise, pleine de tempérament et d'une résistance incroyable.
(p. 46)
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J'ai atteint l'âge où l'on découvre, avec un douloureux désarroi, qu'on est invité à plus d'enterrements que de soirées.
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"Oh! , que tu es farouche! " fit Cecil, avec un brin d'humeur.
George se retourna, oubliant son inquiétude quant à la boue, face au défi plus grand et plus étrange de sa "Nudité" dans les bois tachetés de lumière , où n'importe quel promeneur pourrait le voir offert au regard attentif d'un Cecil tout habillé....."
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Il est plus de deux heures du matin. J'entre sur la pointe des pieds, avec mille précautions, je le regarde dormir paisiblement. Tout ce que je suis tenté de faire, le moindre geste, le réveillerait -& ce serait impardonnable. Tout mon amour pour lui se traduit par un geste de renoncement à son chevet, une sorte de bénédiction, un large mouvement des bras qui me vient de je ne sais où & se dissout dans l'air.
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Un jour, au college, moins d'une minute après l'acte, Cecil, reprenant place à sa table de travail, était retourné directement à une dissertation qu'il devait terminer ; il avait même paru en colère lorsque, se retournant, il avait découvert George encore étendu là, comme maintenant dans les bois, fourbu mais tendre, n'espérant rien tant que le toucher patient et le simple sourire du savoir partagé.
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"Cela faisait des mois que je n'étais pas entré là, et une fois de plus l,atmosphère du lieu me frappa: en poussant la porte, je la sentis peser sur ma vue, mon odorat et mon ouïe. L'odeur était de fumée et de sueur, une fragrance rance, mâle, recouverte par celle, astringente, d'un méchant déodorisant au citron, comme dans un taxi, et traversé de temps à autre par des effluves de trouble for men. le son était de la pop décontractée, vaguement aphrodisiaque qui, le film étant muet, passait en boucle, répétitive, pour rehausser l'ambiance et couvrir les bruits discrets qu'émettaient les spectateurs." p.108
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Il y avait des moments dans la vie qu'on ne reconnaissait qu'au moment de les vivre, les moments décisifs, quand on s'apercevait que les décisions avaient déjà été prises pour nous,
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Il est difficile de faire honneur à d'anciens plaisirs qu'on ne peut ranimer : nous avons l'impression de nous déposséder de notre moi juvénile, qui les aimait et les chérissait.
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Ce fut alors que toutes les lumières s'éteignirent. Un soupir de surprise s'éleva, qui contenait aussi de l'irritation et un amusement lassé, et Denis, élevant la voix pour lancer à la cantonade "Tout va bien, tout va bien!", laissa comme par inadvertance sa main glisser sur les fesses de Johnny avant de s'éloigner de lui. Quelqu'un alluma un briquer et le leva en l'air au-dessus du groupe subtilement transformé. "Ma chère, c'est tout à fait comme pendant la guerre", dit une femme, et quelqu'un d'autre objecta : "Mais loin d'être aussi drôle. - C'est que nous sommes tous beaucoup plus vieux", observa la dame grise d'un ton ferme, et sa remarque déclencha l'hilarité. Au bout d'un instant, Iffy demanda : "Est-ce que c'était si drôle, la guerre ? Quelque chose a dû m'échapper..." et un homme à la voix haut perché s'écria : "Gordon, si tu appelais le Premier ministre pour lui dire qu'on en finisse avec toutes ces bêtises?" à quoi tout le monde s'esclaffa ; puis, venant du hall, une voix plus profonde répondit : "Trop tard, j'en ai peur", et ensuite : "Mais pas de panique ! ", tandis que le rayon d'une torche entrait soudain par la porte. "Nous sommes passés maîtres dans l'art de réagir à ces incidents."
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Le parfum des livres était comme une drogue, une promesse de plaisir traversée par une sorte de regret anticipé.
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L'enfant de l'étranger.

Alan Hollinghurst est « un des plus grands romancier anglais contemporain ».
Bon, d’accord.

De quoi nous parle-t-il ? D’un long coming-out étalé sur un siècle de 1911 à nos jours où les garçons du début du vingtième (et avant la loi libératrice des années 60) discrets et romantiques se tripotent dans les hamacs en récitant des poèmes.

Georges Sawle a une sœur Daphne et un frère Hubert (amoureux du soi-disant prétendant de sa veuve de mère). Georges aime le « membrum virile » de Cecil. Cecil Valance est un aristocrate, poète évanescent et arrogant et qui plus est hypocrite qui fait croire à Daphné qu’il pourrait l’épouser tout en dosant son frère. En voilà pour les 160 premières pages de la première partie.

Vient la guerre de 14. Cecil meurt en France non sans avoir écrit quelques niaiseries héroïques, Hubert aussi sans testament littéraire.

Reste Daphné et Hudley le frère homosexuel de Cecil qu’elle a épousé et dont elle élève les soi-disant enfants. Dans cette seconde partie une journée dure 160 pages. C’est vaguement proustien à l’anglaise et on s’ennuie ferme malgré le style clair et brillant de l’auteur consacré.

On retrouvera Daphné plus tard au début du vingtième siècle jusqu’à la page 765, harcelée par Paul, un écrivain gay qui veut révéler au monde la vérité sur Cecil Valance, comme quoi par exemple il était homo et que c’était lui le père de la p’tite, et l’autre là, le peintre pédéraste amant de Daphné (qui décidément n’a pas de bol) père du garçon ou le contraire.

Autant dire qu’on tient là une perle dans son genre. Quelque chose qui sent la jelly et qui en a la consistance. A ceci près qu’on nage dans l’opulence pour finir dans un certain dénuement sans jamais s’être posé la question de gagner sa vie.

Un épisode dans les années thatchériennes aurait terni le tableau. Heureusement Hollinghurst nous évite la misère et le délabrement moral du « no futur ».

Dans le libéralisme triomphant d’aujourd’hui l’œuvre apparait dans toute sa cruauté malsaine, teintée de nostalgie et d’ambiguïté.


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Il aimait le bruit des affaires et de la politique, c'était comme un réconfort qu'apportaient les adultes, le bavardage des parents, en voyage, la nuit, ce dialogue sans signification particulière, fragmenté et consolant pour l'enfant assoupi sur la banquette arrière de la voiture.
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Nick était persuadé qu'aucun d'entre eux ne savait qu'il couchait avec le patron, et après dix ans ou plus d'entrainement, il était capable de détourner n'importe quelle conversation au terme de laquelle il aurait autrefois rougi cruellement.
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"Quand j'étais au collège, les élèves responsables étaient appelés "bibliothévaires". Ce titre semblait impliquer que la responsabilité des livres était la base du commandement (...)

On les choisissait sur la base de leur aptitude pour telle ou telle tâche, et ils portaient officiellement le nom correspondant à celle-ci. Ainsi, il y avait le bibliothécaire de la résidence, le bibliothécaire du jardin, et même, de façon charmante, les bibliothécaires de la course à pied et du cricket." p.285
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James dejeuna avec moi, je m'étais donné du mal et avais préparé des aubergines farcies et une petite salade originale, bien amère. Je ressentais vaguement cet élan de générosité presque maternelle qui émergeait parfois en moi dans les moments de stress. On pouvait tripoter de manière pathétique de la chicorée frisée et du cresson et éprouver presque le sentiment d'une création.
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Colley Court était un lieu inhospitalier, même dans le sanctuaire de sa chambre, les panneaux noirs et la cheminée néogothique vous donnaient l'impression d'être pris au piège, vous faisaient craindre qu'on aille exiger de vous quelque-chose d'impossible.
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Elle se pencha sur George, sentit la secousse qu'elle imprima au hamac tout entier, et prit appui sur le bras de son frère afin de saisir entre pouce et index l'objet tabou, déjà un tantinet répugnant. Elle distingua alors les deux garçons collés l'un contre l'autre d'une manière plutôt absurde, ivres, sans nul doute; mais l'image bien réelle, officielle, pour ainsi dire, lui rappela un ancien souvenir de ses parents assis dans leur lit.
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"Sans doute devrions-nous rentrer, proposa Cecil, avant qu'il ne se passe quelque chose de vraiment scandaleux. "
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Elle éprouva un sentiment identique mais pire, d'une certaine façon, à propos des centaines et des centaines d'ouvrages qu'elle avait lus, romans, biographies, quelques livres sur la musique ou la peinture: elle avait tout oublié, de sorte qu'il devenait vain de même dire qu'elle les avait lus; les gens accordaient beaucoup de poids à ce genre de prétention mais elle se doutait bien qu'ils ne se appelaient pas davantage qu'elle-même. Il arrivait qu'un livre subsiste à la périphérie de sa vision, comme une ombre colorée aussi floue et irrécupérable que ce que l'on voit depuis la vitre d'une voiture sous la pluie: si on regardait directement, ça disparaissait entièrement. Parfois une atmosphère, voire les rudiments d'une scène, se dégageait: un homme dans un bureau donnant sur Regent's Park, la pluie dans les rues; gravure brouillée d'une situation dont elle ne retrouverait jamais, ne pourrait jamais retrouver la provenance, dans quelque roman lu, Dieu sait quand, au cours des trente dernières années.
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Toutes les élections sont des élections-télévision. Et c'est même une sacrée bonne chose. Cela signifie qu'on n'est pas obligé d'aller parler soi-même aux électeurs. En fait, si on essaie de leur parler, ça les ennuie à mourir parce qu'ils ont déjà tout entendu à la télévision.
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