AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean Guiloineau (Traducteur)
EAN : 9782253118060
640 pages
Le Livre de Poche (01/03/2008)
3.51/5   61 notes
Résumé :
Nick Guest, fils d'un petit antiquaire de province et brillant boursier d'Oxford, s'installe à Londres pour mener à bien sa thèse de littérature. Il loue une chambre dans l'hôtel particulier des parents de son ami Toby Fedden, et entre dans l'intimité de la famille : Gerald, le père, un ambitieux député tory, Rachel, la mère, sœur d'un baron fortuné, et Catherine, leur fille maniaco-dépressive. Nick se pose comme le spectateur fasciné d'une société où dominent le fa... >Voir plus
Que lire après La ligne de beautéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 61 notes
5
1 avis
4
2 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Cette brique retorse pesant son poids, typiquement british et absolument universelle, a failli me tomber des mains dans un premier temps, si ce n'etait l'intuition d'un grand roman qui m'a fait resister pendant une centaine de pages. J'aurais été en effet mal avisé de baisser les bras car, passé ce cap, la rétribution du lecteur patient est conséquente.

1983, seconde victoire de Margaret Thatcher aux élections. Nick Guest, d'origine modeste mais fraîchement diplômé d'Oxford, élit temporairement domicile dans une chambre de l'immense demeure des richissimes Fedden, dont le père de famille vient d'être élu député du parti Tory. Il occupe rapidement une place indéfinie mais croissante au milieu de cette famille, meilleur ami du fils Toby, confident et gardien du bien-être de sa soeur maniaco-depressive Catherine, accessoire piquant mais servile des dîners organisés par leurs parents Gerald et Rachel. Observateur de cette élite entre conservatisme de façade et turpitudes cachées, le parcours initiatique du jouisseur et égoïste Nick se révélera profitable mais amer.

Comme je le disais, il faut un temps avant de rentrer dans l intrigue. La construction lente donne du fil à retordre sans être ardue et demande disponibilité, l'action démarrant pleinement au bout de 100 pages. J'avoue aussi avoir été désarçonné par la mise en sourdine de cette ironie dans l'écriture qui faisait le sel de "La Piscine-bibliothèque", le précédent roman de Hollinghurst. Finalement, ce changement de style sonne comme un "mûrissement" et sied parfaitement à l'ampleur de ce nouveau livre, alors que l'écriture de Hollighurst reste toujours aussi méticuleuse, précise, élégante.
Un changement d'echelle en quelque sorte, une ambition décuplée par rapport au précédent, malgré une thématique en commun dans la volonté de dresser le portrait d'un microcosme et par là d'une époque, les années Thatcher.
Autre thème commun, le désir et la sexualité, toujours marqués par les rapports de classes.

On parle souvent de Proust à propos d'Hollinghurst, mais au jeu des comparaisons outrées et finalement contre-productives, La Ligne de beauté se révèle beaucoup plus balzacien. Les illusions perdues de Nick Guest ( guest: l'invité, le redevable, interieur/extérieur à ce monde), dont on ne sait jusqu'à la fin s'il est plutôt Rastignac ou Rubempré, prennent toute leur ampleur dans le dernier tiers du roman. On atteint alors la cruauté de James ou de Warthon, dans la description de cette élite, "Chez les heureux du monde" eighties, dans leur hypocrisie terminale et leur infatigable force de régénérescence.

Avec son art des ellipses rares mais percutantes, sa manière de mêler l'arrivée du sida et l'idolâtrie mortifère de la classe dominante pour la Dame (de fer), un hédonisme inconscient et le retour de bâton d'un "very english scandal", La Ligne de beauté est un grand roman édifiant, l'éducation cruelle d'un jeune homme ayant choisi "the line of beauty" contre "the line of duty".
Commenter  J’apprécie          140
le roman a reçu un prix britannique très prestigieux et est décrit comme une superbe fresque de l'Angleterre de Tatcher en quatrième de couverture. J'avoue avoir été tentée plusieurs fois d'abandonner, tant j'ai trouvé l'atmosphère pesante, et le récit plein de longueur... le récit est centré sur la volonté d'ascension sociale d'un jeune homme homosexuel qui doué au début d'un certain sens littéraire a décroché une bourse universitaire qui lui permet de côtoyer la haute société londonienne. Jouant les coucous, il s'installe chez un de ses amis et devint l'observateur privilégié de cette famille, son statut oscillant entre celui de gentil copain qu'on accueille un peu par charité et avec condescendance et confident des faiblesses des uns et des autres; on y ajoute la question de l'homosexualité cachée, du sexe cru, de la drogue, une dépressive méchante, un immigré libanais fils de riche qui ne s'assume pas, la Première Dame qui fait une apparition, un scandale financier et une histoire de tromperie conjugale ... le tout sur plus de 600 pages (Poche)... Un mélange de Rastignac, du film Match Point et autres Julien Sorel, Frédéric Moreau ... mais en plus fade, beaucoup plus fade... je n'ai pas trouvé les personnages attachants, ils semblent tous des caricatures d'eux-mêmes, coincés dans des apparences et des principes, semblant ériger l'ennui et le persiflage sans en avoir l'air en un art noble, le propre d'une haute caste... et pourtant si j'ose dire, le génie de l'auteur est de réussir à vous faire aller au bout de l'histoire sans que vous sachiez peut-être trop pourquoi ... d'où mes deux étoiles et demie... mais je n'ai peut-être pas compris toute la beauté de l'oeuvre... venant du monde britannique j'attendais au moins cet humour si particulier, un peu plus de finesse dans les personnages, l'intrigue et l'écriture.
Commenter  J’apprécie          50
Nick est le fils de parents de milieu modeste. En raison de ses études, et de sa thèse, il se doit de vivre à Londres. Il a l'opportunité de trouver à se loger chez les parents d'un ancien camarade d'étude. La maison est située dans les beaux quartiers. Prestige, ambitions politiques, noblesse, un nouveau monde s'offre à lui. Véritablement, il y est reçu comme un fils, sans prévention et à bras ouverts. C'est que les Fedden ignorent tout des moeurs de Nick. Homosexuel, il est contraint au silence, à la discrétion, surtout ne pas se trahir. Inexpérimenté, il a sa première relation amoureuse avec un jeune Jamaïcain. Les années passent, il fait la connaissance de Wani, le fils d'un riche homme d'affaires libanais. Cocaïne, rencontre de hasard, plaisir de la transgression et du risque, Il y a de quoi perdre la tête. Mais nous sommes dans les années quatre vingt, le sida fait son apparition, la réprobation sociale s'ajoute à la maladie, c'est toute une communauté qui est décimée.

Le récit se passe durant les années Tatcher, néanmoins n'attendez pas une satyre comme dans testament à l'anglaise de Jonathan Coe. C'est un arrière fond, mais le conservatisme est au pouvoir, l'heure n'est donc pas à la liberté des meurs. L'auteur est gay, une des thématiques incontournable de ses romans est l'homosexualité, ses personnages principaux le sont, mais peut on parler de littérature homosexuelle? Je ne pense pas, considéré qu'on ne parle pas de littérature hétérosexuelle. En tout cas elle est censée s'adresser à tous. Proust était homosexuel, abordait le sujet avec liberté, mais son lectorat est universel. Cela considéré c'est un très bon roman, drôle et tragique à la fois.
Commenter  J’apprécie          30
D'Alan Hollinghurst j'avais déjà lu L'enfant de l'Etranger, j'avais beaucoup aimé, mais à y repenser, j'étais tout de même un peu passée à côté. Je l'avais choisi parce que primé (cela guide pas mal mes choix.) (mais en y repensant là, même à en aimer la lecture, rien de mirifique, pourquoi tant de louanges ?)
J'ai voulu en lire un autre, d'où La ligne de Beauté (lui aussi récompensé).
Première impression : quoi !? Encore une histoire d'homosexualité et de vie dans la grandeur et petitesse de la Haute Société ? Alan Hollinghurst serait-il auteur à thème ?

Si le style est toujours agréable et fluide, j'ai trouvé ce roman là plus insignifiant. Une tranche de vie dont il ne reste à la lecture pas grand-chose, un livre déjà oubliable.

Et pourtant, on devine là derrière tout un travail de références, qui me sont sans doute pour la plupart restées vaines.
Par exemple : le titre de la deuxième partie du livre :
« A qui somptueusement appartenez-vous ? 2
“To whom do you beautifully belong?.”
(Tiré d'Henri James auteur “présent” dans le roman.) Allant consulter le grand dieu antique de GaÏa : notre vénéré Hun Terre Net, j'ai lu une analyse qui m'a bien plu. Cette phrase se réfèrerait pour James et Hollinghurst à ceux qui servent des personnages de haut rang, et à qui ils appartiennent ainsi somptueusement. On ne peut plus juste d'après l'impression que j'ai eue en refermant ce roman.

Peut être est-ce là la raison pour laquelle ses romans sont primés. Pour tout ce qu'il s'y cache. Parce que l'auteur écrit des romans précieux (par le monde de ses personnages et par ses références).
Commenter  J’apprécie          20
Un roman en tout point remarquable, d'un styliste et d'un analyste hors pair.
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il aimait le bruit des affaires et de la politique, c'était comme un réconfort qu'apportaient les adultes, le bavardage des parents, en voyage, la nuit, ce dialogue sans signification particulière, fragmenté et consolant pour l'enfant assoupi sur la banquette arrière de la voiture.
Commenter  J’apprécie          40
Nick était persuadé qu'aucun d'entre eux ne savait qu'il couchait avec le patron, et après dix ans ou plus d'entrainement, il était capable de détourner n'importe quelle conversation au terme de laquelle il aurait autrefois rougi cruellement.
Commenter  J’apprécie          40
Il avait besoin de raconter et d'apparaitre à tous comme un individu doté d'une vie sexuelle normale, mais tout en parlant il eut clairement le sentiment de s'entendre décrire une vie singulière et secrète, et il ajouta quelques détails pour la rendre plus conforme, plus normale.
Commenter  J’apprécie          30
Toutes les élections sont des élections-télévision. Et c'est même une sacrée bonne chose. Cela signifie qu'on n'est pas obligé d'aller parler soi-même aux électeurs. En fait, si on essaie de leur parler, ça les ennuie à mourir parce qu'ils ont déjà tout entendu à la télévision.
Commenter  J’apprécie          30
A qui somptueusement appartenez-vous ?
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Alan Hollinghurst (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alan Hollinghurst
RENTRÉE LITTÉRAIRE 2023 « La Vie Nouvelle », le premier roman de Tom Crewe
Le jeune médecin et critique littéraire Henry Ellis vient d'épouser Edith. Ils se sont rencontrés dans un groupe de libres-penseurs appelé la Vie Nouvelle, et se sont promis de construire un couple moderne, loin des rigidités de l'Angleterre victorienne. Au même moment, John Addington, grand bourgeois respecté par la bonne société londonienne, marié et père de trois jeunes femmes, entre en contact avec Henry. Ensemble, ils décident de concevoir un ouvrage à quatre mains : une étude historique de l'homosexualité depuis la Grèce antique.
Tout en travaillant à ce livre, chacun des deux coauteurs est pris dans les contradictions de sa vie intime. Henry aimerait consommer son mariage avec Edith, mais n'y parvient pas, et John est aux prises avec sa passion pour Frank, un jeune homme rencontré à Hyde Park, ce qui met en péril son mariage. Puis le procès scandaleux d'Oscar Wilde fait la une de tous les journaux du Royaume-Uni et change la donne… Deux mariages, deux affaires : un premier roman époustouflant sur le conflit entre l'ordre moral et notre besoin de liberté – entre E.M. Forster et Alan Hollinghurst – d'une étonnante actualité.
https://bourgoisediteur.fr/catalogue/la-vie-nouvelle/ Le 24 août en librairie
Suivez toute l'actualité de Christian Bourgois éditeur sur les réseaux sociaux https://www.facebook.com/EditionsChristianBourgois/ https://www.instagram.com/editions_bourgois/ https://twitter.com/BourgoisEditeur
+ Lire la suite
autres livres classés : margaret thatcherVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (168) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1051 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..