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4.31/5 (sur 105 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Constantinople, Turquie , le 10/07/1919
Mort(e) à : Paris , le 07/09/1971
Biographie :

Auteur franco-uruguayen, Albert Caraco, né dans une famille séfarade installée en Turquie depuis quatre siècles, est un philosophe et écrivain francophone.

Ayant passé son enfance en Allemagne et en Europe Centrale, Albert Caraco et sa famille fuient la menace nazie en 1939, émigrent en Amérique du Sud et prennent la nationalité uruguayenne.

A cette époque, Caraco, élevé dans la religion catholique, s’exprime déjà parfaitement en français, en allemand, en espagnol et en anglais. Il publie alors à Montevideo ses premiers écrits, principalement des poèmes et des contes symbolistes.

Il s’installe à Paris au lendemain de la guerre et commence alors à rédiger son œuvre théorique, se pliant à une discipline monastique, écrivant six heures chaque jour à horaires fixes.

Reniant son éducation catholique, il projette alors son suicide, et décide d’attendre la mort du dernier de ses géniteurs pour l’accomplir.

Il se suicide en septembre 1971, quelques heures après le décès de son père, laissant derrière lui un œuvre gigantesque, composé d'essais et de journaux intimes, que la maison d’édition L’Age d’Homme entreprend de publier depuis des années.
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Source : albertcaraco.free.fr
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*INTRODUCTION* : _« […] le mal ? le bien ? fracas de mots, simplicité barbare et faux mystère : on passera de l'un à l'autre selon la mesure et la convenance, selon les temps, les lieux, les idées, les moyens, le but et les lauriers que l'on moissonne, le dernier point décide quelquefois du reste […] »_ (« Prologue dans les limbes », _in_ Albert Caraco, _Huit essais sur le mal,_ Neuchâtel (Suisse), la Baconnière, 1963, p. 13.) *RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « I : de l'Homme », _in_ Albert Caraco, _Huit essais sur le mal,_ Neuchâtel (Suisse), la Baconnière, 1963, pp. 22-23. #Pessimisme #Pensée #Philosophie

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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Les promenades de Paris les voilà devenues pour moi lieux de pèlerinage. Madame Mère il n'est endroit où je ne la retrouve et mon ravissement s'allie à la tristesse, la Ville me parait une forêt de signes, ce que j'avais perdu tout me le remémore et me le rend par une espèce de miracle incessamment renouvelé, telle façade que je n'avais jamais vue s'impose à mon regard et sollicite mon ressouvenir, je croyais oublier Madame Mère et sa présence est plus réelle que jamais, la morte est plus vivante que du temps qu'elle vivait. Quelle surprise! quel enrichissement! et quelle révélation pour un sceptique!
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Je savais bien que, morte, Madame Mère, revivrait en moi, moi qui jugeais son agonie interminable à partir de ce mois de Mai, moi qui formais des vœux pour qu'elle expirât au plus vite, avant l'horrible déchéance précédant la fin, quand elle ne se levait plus et souffrait de languir couchée. Alors je n'osais pas la regarder, de peur que cette image ne se substituât à mille autres, je maudissais notre morale qui nous oblige à révérer ce qu'il vaudrait mieux abréger. L'aimable femme méritait de mourir doucement et non de se défaire au milieu de ses médecins impuissants et glacés...
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Heureux les morts ! et malheureux trois fois ceux qui, pris de folie, engendrent ! heureux les chastes ! heureux les stériles ! heureux même ceux qui préfèrent la luxure à la fécondité ! car à présent les Onanistes et Sodomites sont moins coupables que les pères et les mères de famille, parce que les premiers se détruiront eux-mêmes et que les seconds détruiront le monde , à force de multiplier les bouches inutiles.

Le monde est laid, il le sera de plus en plus, les forêts tombent sous la hache, les villes poussent, engloutissant toute chose, et partout les déserts s'étendent, les déserts sont aussi l'oeuvre de l'homme, la mort du sol est l'ombre que les villes jettent à distance, il s'y joint à présent la mort de l'eau, puis ce sera la mort de l'air, mais le quatrième élément, le feu, subsistera pour que les autres soient vengés, c'est par le feu que nous mourrons à notre tour.

Nous sommes déjà trop nombreux pour vivre, pour vivre non pas en insectes, mais en hommes ; nous multiplions les déserts à force d'épuiser le sol, nos fleuves ne sont plus que des sentines et l'océan entre à son tour en agonie, mais la foi, la morale, l'ordre et l'intérêt matériel s'unissent pour nous condamner à la peuplade : il faut aux religions des fidèles, aux nations des défenseurs, aux industriels des consommateurs, c'est à dire qu'il faut des enfants à tout le monde, n'importe ce qu'ils deviendront adultes. Nous sommes poussés dans les reins au-devant de la catastrophe et nous ne pouvons maintenir nos fondements qu'en allant à la mort, jamais il ne s'est vu de paradoxe plus tragique, jamais il ne s'est vu d'absurdité plus manifeste, jamais la preuve que cet univers est une création du hasard, la vie, un épiphénomène et l'homme, un accident, n'a reçu de plus générale confirmation. Nous n'avons jamais eu de Père au Ciel, nous sommes orphelins, à nous de le comprendre, à nous de devenir majeurs, à nous de refuser l'obéissance à ceux qui nous égarent et d'immoler ceux qui nous dévouent à l'abîme, car nul ne nous rédimera si nous ne nous sauvons nous-mêmes.
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En vérité, la source des idées religieuses et
morales est en l'homme, la chercher hors de l'homme
est un non-sens, l'homme est un animal métaphysique
et qui voudrait que l'univers n'existât que pour
lui, mais l'univers l'ignore et l'homme se console de
cette ignorance en peuplant l'étendue de dieux, dieux
faits à son image. Ainsi nous parvenons à vivre en
nous payant de raisons creuses, mais ces raisons si
belles et si consolantes tombent à rien, quand nos
yeux s'ouvrent sur la mort et le chaos, dont nous
vivons enveloppés et toujours menacés. La foi n'est
qu'une vanité parmi les vanités et l'art de tromper
l'homme sur la nature de ce monde.
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nous sommes ici bas les dupes de nos écorcheurs
et quand nous croyons obéir à Dieu, nous obéissons
à des hommes, des hommes qui nous mènent au
chaos et qui ne nous préservent de la mort, des
hommes ignorants, des hommes impuissants, mais
qui nous en imposent, au nom de ces traditions qu'ils
nous imposent. Car nos autorités ne savent rien, ne
peuvent rien, ne valent rien, ne nous évitent rien et ne
s'entendent plus qu'à nous bercer de menteries, à
seule fin de maintenir l'acquis des privilèges et de
perpétuer leur établissement.
Albert Caraco
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L'homme se passe de la femme, la femme non, la femme pend à l'homme et l'homme s'imagine à tort qu'il la poursuit, alors qu'elle l'appelle. Les couvents d'hommes valent mieux infiniment que les couvents de femmes, les hommes n'ont besoin d'amour, la chair ne les tourmente pas avec la même force, l'homme ne souffre pas d'être homme, mais de manquer d'argent ou de puissance, la femme souffre d'être femme et puis de n'être pas aimée. Les beaux dehors, les ris, les jeux, les bagatelles et les grâces, l'écume de la mer profonde et sous l'écume un monde noir où nous ne sommes plus à nous, mais à l'espèce.
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Le monde, que nous habitons, est dur, froid, sombre,
injuste et méthodique, ses gouvernants sont ou des
imbéciles pathétiques ou de profonds scélérats, aucun
n'est plus à la mesure de cet âge, nous sommes dépassés,
que nous soyons petits ou grands, la légitimité paraît
inconcevable et le pouvoir n'est qu'un pouvoir de fait.
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Je n'en veux pas aux médecins, ce sont de pauvres hommes à l'égal de leurs malades et qui se rendent insensibles par devoir, mais j'aurais souhaité parfois que leur profession ne fût ouverte qu'à des saints en espérance et que la vue de nos souffrances ne les endurcît au point d'en arriver à les accroître. Le plus étrange est qu'ils prêtaient à rire, au moment où l'on eût pleuré de bonne grâce : ils représentaient au chevet de la mourante non pas la vie, mais le néant du monde en proie à sa grimace, ils ne savaient pas même consoler celle qu'ils ne pouvaient guérir.
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Les êtres nobles aiment rarement la vie, ils lui préfèrent les raisons de vivre, et ceux qui se contentent de la vie sont toujours des ignobles. La vie qu'a-t-elle de si désirable, lorsqu'elle n'est sublime ? Les joies du corps, ce n'est pas sans étonnement qu'on voit les plus laids et les plus malsains les goûter avec un surcroît de rage et s'y ruer avec une fureur que les abus n'épuisent, les nations vaincues abondent en vilains de l'espèce insatiable, ces bêtes se rattraperont la nuit des servitudes que la journée leur impose. Seigneur ! épargnez-nous de ressembler aux larves !
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Ma Mère fut l'unique événement de ce que je n'ose appeler mon existence, sa victoire est totale et je n'ai de chair qu'autant qu'il en faut pour me sentir esprit. Ma Mère est devenue l'autel, où malgré moi, j'allais offrir à ce principe, dont elle ne savait pas qu'elle était ici-bas l'annonce. Car chaque femme porte en soi l'image de ce moi profond, auquel nous n'accédons qu'en renonçant au nôtre.
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