AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alex Schulman (148)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les survivants



“Persécuteur et persécuté sont identiques. L'un s’abuse en ne croyant pas avoir sa part de souffrance ; l'autre s'abuse en ne croyant pas participer à la culpabilité.” Arthur Schopenhauer



Benjamin, Pierre et Nils, trois frères adultes décident de retourner dans la maison familiale des vacances de leur enfance afin de rependre les cendres de leur mère près du lac bordant la demeure.



Ce dernier acte d'amour envers leur mère et aussi l'occasion de se retrouver et se replonger dans leur passé, les joies, la complicité d'antan aujourd'hui disparue et les non dits.



Benjamin est celui qui souffre le plus des fantômes de son enfance. Angoissé, incapable d'être heureux, il essaye de se remémorer un souvenir trop douloureux et une relation ratée avec sa mère.



Ce retour aux sources est l'occasion de regarder la vérité en face et de rétablir la réalité des choses. Benjamin est-il responsable du malheur de sa mère ? La vérité est-elle trop dure à accepter ? Que se cache t-il dans les méandres de sa mémoire ?



Roman pudique et très bien écrit sur les relations fraternelles, le temps qui passe et la culpabilité.



Belle découverte de cet auteur suédois !!!
Commenter  J’apprécie          210
Les survivants

Trois frères, Benjamin, le narrateur, Nils et Pierre sont retournés dans la fermette au bord du lac dans laquelle ils passaient leurs vacances enfants. Ils n’y sont plus revenus depuis des décennies, mais aujourd’hui ils doivent disperser les cendres de leur mère au bord du lac selon ses dernières volontés. Rapidement les tensions apparaissent, Nils et Pierre se battent et pas seulement pour rigoler, Dépassé Benjamin, appelle la police, tant il craint que cela ne finisse mal, il se sent incapable d’agir. D’ailleurs c’est son état habituel, il n’arrive pas à avoir prise sur la réalité.



Ce roman fascinant est construit sur une double temporalité. Au début, le lecture est déroutante, mais une fois que l’on a saisi la construction inhabituelle du texte, on comprend que l’histoire progresse vers le drame qui a marqué l’enfance des frères. Le présent couvrant une seule journée est raconté à l’envers, de minuit à minuit. Le passé s’écoule normalement des dernières vacances passées à la fermette à la mort de la mère. Les deux temporalités se rejoignent pour éclairer d’un autre jour le récit précédent. J’ai trouvé cette construction très originale et brillante pour donner un plus grand impact à la révélation finale.



Les trois enfants étaient laissés à eux-mêmes par des parents démissionnaires et alcooliques, ils jouent au bord du lac, pêchent, explorent la forêt alentour. Benjamin a neuf ans et s’occupe beaucoup de Pierre, cinq. Ils ont les mêmes jeux tandis que Nils, treize ans les considèrent comme des bébés et n’interagis pas beaucoup avec eux, il préfère lire et écouter de la musique dans le hamac quand il n’est pas à l’épicerie du village pour son job d’été. Les relations sont difficiles avec les parents qui alternent négligence et tendresse, la mère ne fait aucun effort contrairement au père qui essaie parfois de proposer des activités, mais la vodka prend vite le dessus et pousse ce père déjà irresponsable à des accès de violence incontrôlables comme lors d’un trajet en voiture épique et dangereux. Lors d’une exploration des environs, un drame survient qui marquera toute la famille mais particulièrement Benjamin. Les années suivantes seront difficiles pour tous, mais ils n’en parlent jamais.Toutes les tensions et les non dits vont ressortir lors de cette journée de retrouvailles.



L’auteur s’est en partie inspiré de ses propres souvenirs pour décrire dans le détail cette famille dysfonctionnelle où les enfants sont abandonnés dans une maison sale, mis en danger de diverse manière. Le manque de communication fait des ravages en particulier entre Nils et les deux autres. Ils se moquent de son strabisme ce qui va le pousser à une véritable haine, il n’interviendra pas lors de quelques scènes où les deux plus petits sont en danger, il n’en dira rien avant la bagarre avec Pierre au bord du lac. Le roman nous parle aussi de résilience, car les garçons ont bien dû se construire comme ils pouvaient après le drame, privés d’amour parental.



Il y aurait tant à dire de ce magnifique roman qui m’a beaucoup touchée, mais je vous laisse découvrir cette pépite. Un très grand merci à Netgalley et Audiolib pour ce grand coup de coeur.



#LesSurvivants #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          200
Les survivants

« - Ça te fait quoi d’être ici? demande Nils.

- Je ne sais pas. C’est comme si une part de moi-même me disait que j’étais rentré à la maison. Et une autre part me crie de m’en aller. »

Retour à la maison de campagne de l’enfance dans un contexte de deuil. Les trois frères (Nils, Benjamin et Pierre) reviennent ainsi sur les lieux du passé répandre les cendres de leur défunte mère. Et la réponse de Benjamin prélude de ce qui suivra dans ce roman introspectif construit à rebours du temps. Une famille qui enfouit ses plus lourds secrets dans les non-dits et dont les protagonistes s’inventent des souvenirs et s’accommodent tant bien que mal du poids des événements malheureux.

Je suis entrée sur la pointe des pieds dans ce récit porté par l’affect du cadet Benjamin. Peu à peu, l’émotion a surgi et j’ai poursuivi ma lecture, hantée par le dévoilement des peurs longtemps contenues par les personnages.

Structure originale, écriture évocatrice, traduction impeccable, tout y est pour un fort bon moment de lecture, en dépit d’un thème maintes fois rencontré dans la littérature romanesque.



Commenter  J’apprécie          190
Les survivants

En Suède, trois frères, Niels, Benjamin et Pierre, se retrouvent pour disperser les cendres de leur mère. L'occasion pour Benjamin, le cadet de la fratrie de repenser à leur enfance. Ensemble, ils ont connu de bons moments mais aussi des plus difficiles.

J'aime beaucoup les histoires de famille... Découvrir les sensibilités de chacun, des souvenirs marquants, j'ai l'impression pendant quelques moments d'en faire partir moi aussi. On alterne le présent avec la mort récente de la mère, les trois frères qui se retrouvent et un passé tumultueux. Les frères semblent délaissés dans leur enfance, on voit parfois leur père qui les encourage ou leur mère qui parait un peu sèche. Au début, l'ainé a 13 ans et le dernier, 7. Ils partagent beaucoup de choses ensemble et on sent que Benjamin très sensible à ses souvenirs. C'est une intrigue qui se déroule très tranquillement, en prenant le temps de connaitre chacun des frères et des parents. J'ai juste eu du mal à situer chaque moment quand on s'éloigne des premiers instants et ça m'a parfois un peu déroutée.

On sent un drame sous-jacent mais il m'a bien surpris quand il arrive... un roman assez fort par sa construction et son dénouement. Bouleversant.

J'ai beaucoup aimé la voix de Mathieu Buscatto, très posée qui rendait bien les pensées de Benjamin, de l'extérieur.

#Lessurvivants

#NetgalleyFrance

Commenter  J’apprécie          190
Les survivants

"Les survivants", c'est l'histoire toute simple de trois frères: Nils, Pierre et Benjamin. Toute simple a priori car leur histoire est teintée de secrets. Pour honorer les dernières volontés de leur mère, les frères se retrouvent dans une maison isolée où ils passaient tranquillement tous leurs étés au bord d'un lac paisible.



Mais, c'est aussi dans cette maison isolée que s'est déroulé le drame de leur vie, il y a 20 ans de cela. Un drame qui a tout bouleversé à jamais !



Alex Schulman débarque en France avec ce premier roman complètement original dû à la construction de cette histoire. Oui, car le roman commence par la fin mais sans pour autant en dévoiler les mystères et la part du secret de cette famille, on remonte les heures de cette journée des dernières volontés de leur mère.



L'auteur alterne les chapitres où les frères sont enfants et où ils sont adultes, avec une part de suspense incroyable. C'est une histoire sombre, intense qui découle sur une fin magistrale a laquelle je ne m'attendais pas du tout, ce qui prouve que ce roman est une réussite !



Alex Schulman peint avec précision et profondeur chacun des frères à merveille. Chaque personnage à sa propre personnalité totalement ancrée dans l'histoire, dans leur vie. L'auteur nous transporte au bord de ce lac pour nous parler de l'enfance, de l'insouciance, des traumatismes et du pardon.



Un premier roman suédois totalement captivant qui a réussi à me tenir en haleine jusqu'au dénouement final grâce à cette construction habile et à une plume sombre mais lumineuse à la fois (traduction d'Anna Karila) !
Commenter  J’apprécie          190
Les survivants

Nous avons ici le premier roman de l'auteur, et le moins que je puisse dire c'est que c'est une réussite !

La chronologie n'est pas linéaire, mais le lecteur n'est pas pour autant perdu dans les époques, même si elles ne sont pas explicitement indiquées. Alex Schulman nous entraîne avec talent aux côtés de ses personnages, de Benjamin notamment. Ils sont attachants ces garçons. Ils ont parfois des comportements étranges, pas toujours compréhensibles pour moi, mais leur enfance, leurs parents expliquent tout. Car c'est bien le portrait d'une enfance que nous avons ici. Une enfance ambigüe, avec de l'amour et de la cruauté, de la tendresse et de la violence, de l'attention et de la négligence. Un portrait de parents maltraitants mais pas forcément méchants, d'enfants survivants devenus adultes.

Un livre intense, dur, touchant qui ne laisse pas indifférent.
Commenter  J’apprécie          180
Les survivants

Lorsque j'ai reçu le mail de Babelio me proposant de lire et chroniquer ce roman, je n'ai pas hésité une seule seconde.

C'est le premier roman de cet auteur suédois. C'est une belle réussite.



Chaque chapitre a un titre qu'il est important de lire. Car le roman commence par la fin. Une voiture de police arrive dans une maison isolée tout au bout de la Suède. Benjamin, le narrateur, les a appelés après qu'une bagarre entre ses deux frères (Nils et Pierre) a dégénéré. Ils se retrouvent sur le perron de cette maison , en larmes, les visages tuméfiés et maculés de sang.



Ils s'étaient réunis là pour réaliser les dernières volontés de leur mère récemment décédée : jeter ses cendres dans le lac. le récit se présente selon une chronologie inversée qui alterne avec le passé.



Benjamin est le cadet de la fratrie. C'est aussi le plus émotif. Nils est plutôt distant par rapport à sa famille et Pierre, le plus agressif.



Chaque été, la famille rejoint cette maison isolée, non loin d'une forêt et d'un lac. On découvre petit à petit que cette famille est dysfonctionnelle. Les parents sont alcooliques, nerveux, aimants à l'excès ou au contraire extrêmement négligents envers les enfants.

Ceux-ci ne savent pas toujours comment se comporter, ils sont méfiants chacun à sa manière. Et pourtant au milieu de tout cela, il y a des petits moments de bonheur : la pêche dans le lac, les jeux d'enfants ou avec le chien Molly.

Petit à petit, on ressent une tension, qu'un drame est survenu à un moment donné. Ce n'est qu'à la toute fin du livre que ce drame sera dévoilé au lecteur.



Un beau roman qui tient en haleine jusqu'au bout, qui décortique des relations familiales toxiques et leurs conséquences sur les frères devenus adultes.



Je pense que cette chronologie inversée dont j'ai parlé plus avant, est le style narratif qui donne un petit plus à ce roman car cela permet de garder le suspense et de découvrir l'origine de la situation initiale. Il me semble qu'avec une chronologie "normale", ce récit aurait perdu beaucoup de dynamisme. Une belle plume à suivre.



NB Je salue aussi le traducteur car son écriture et sa manière de se glisser dans la peau et la tête de l'auteur sont des paramètres importants pour faire passer une histoire dans une autre langue. On néglige trop souvent la valeur et le travail du traducteur !



Merci Babelio et les Editions Albin Michel pour cette lecture que je ne manquerai pas de conseiller dans mon entourage.

Commenter  J’apprécie          170
Les survivants

Dans le premier chapitre, le ton est donné car une voiture de police arrive après une bagarre entre trois frères, puis nous plongeons dans le passé avec un sentiment de malaise.



C'est un roman très sombre et troublant sur une famille dysfonctionnelle. La relation instable du couple, exacerbée par une forte consommation d'alcool et leur parentalité négligente, est bien représentée, créant une atmosphère oppressante.



C’est une histoire déroutante à suivre à cause du format non linéaire de la narration. Nous faisons sans cesse des aller-retours entre passé et présent en fonction des souvenirs de Benjamin.



Son traumatisme d’enfance est grand et a la suite d’une psychothérapie, il va prendre conscience des souvenirs enfuis. La révélation finale est terrible et m’a fait froid dans le dos.



C’était le premier roman d’Alex Schulman que je lisais mais j’ai maintenant envie de découvrir ses autres romans.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          161
Les survivants

Les survivants, ce sont trois frères désormais orphelins, Pierre, Benjamin et Nils.

Pierre est le plus jeune et le plus frondeur. Nils, l’aîné, est plus solitaire ; c’est « l’intello » de la famille.

Benjamin, c’est celui du milieu, deux ans de plus que Pierre, quatre de moins que Nils. Benjamin est le plus pondéré. Le plus sensible ?



Les survivants se retrouvent pour accomplir les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres dans le lac qui borde leur maison d’enfance. Là où, vingt ans auparavant, un accident s’est produit.



L’alternance de chapitres suit donc plusieurs linéarités temporelles : aujourd’hui, il y a vingt ans, et quelques épisodes entre ces deux périodes. L’art d’Alex Schulman est (notamment) de créer des ponts invisibles entre hier et aujourd’hui.

Le récit est à la troisième personne ; mais la focalisation interne nous livre surtout les souvenirs, sensations, réflexions et observations de Benjamin, le trait d’union entre les membres de la famille.

Pourquoi Benjamin ?



J’ai eu envie de découvrir ce premier roman suite à ma lecture de Prochain arrêt, le nouveau roman de l’auteur… et je n’ai pas été déçue. C’est mélancolique, sombre et profond comme l’eau du lac, comme les souvenirs, les regrets et la douleur.



Magnifique. Poignant. Et quel final… Je n’ai rien vu venir.
Commenter  J’apprécie          161
Les survivants



Ils sont trois frères. Leur enfance autour de parents dysfonctionnels est empesée d’un drame.

Le récit de cette enfance est ancré dans un séjour de vacances dans la fermette familiale et se déploie du point de vue des enfants. Les parents s’appellent du reste papa et maman. Benjamin est le centre du récit, garçon sensible qui pressent chaque changement d’atmosphère au sein de la famille.

Si la construction peut sembler classique avec des chapitres alternant passé et présent, elle reste originale car le présent est décrit de façon décroissante autour du décès de la mère. Plus les pages tournent, plus le lecteur s’attache à ce garçon, plus le récit prend dans l’ampleur, créant une attente aiguë de découvrir le drame sous-jacent.

C’est très touchant car l’auteur a le chic pour décrire les sentiments et les émotions avec un vocabulaire simple mais d’une grande justesse.

Les dernières pages m’ont laissé stupéfaites et bouleversée.

Commenter  J’apprécie          150
Les survivants

Ils sont trois frères, Nils, Benjamin et Pierre, les fils meurtris de parents fort étranges. Aujourd'hui ils se retrouvent pour accomplir les dernières volontés de leur mère, répandre ses cendres au bord du lac de leur maison de vacances. Là où tout a commencé, là où tout s'est terminé.



Deux temporalités se succédent alors. le jour où les trois garçons devenus des hommes se retrouvent et se battent au bord du lac, avec en main l'urne qui contient les cendres de leur mère. À partir là, un retour en arrière chronologique remonte le fil de la journée heure par heure. Et en alternance, les chapitres de l'enfance au bord du lac, les jeux des garçons, l'affection de Molly pour Benjamin, l'indifférence et la froideur des parents. Un voyage depuis ce jour au bord du lac, jusqu'au temps présent, celui de la dernière et violente bagarre.



Dans leur jeunesse ils étaient unis, une préférence des parents pour l'aîné, celui qui réussissait ce qu'il entreprenait, a créé tensions et jalousies. Mais dans les efforts, les punitions, les découvertes ou les bêtises, la solidarité de la fratrie était bel et bien présente.

Quel est cet événement qui vingt ans plus tôt les a bouleversés à ce point, pourquoi une telle indifférence de leur mère, que faisait le père pour s'imposer, et comment ont ils vécu les années d'enfance, et l'obligation de rentrer un jour dans l'âge adulte sans le soutien de parents aimants.



L'auteur nous fait entrer dans les tourments, pensées, émotions de l'enfance, de l'adolescence par ses mots, ces scènes de la vie ordinaire sur lesquelles pèse une ambiance à la fois délétère et lourde. Peu d'amour, pas d'intérêt des parents pour ces garçons qui poussent comme ils peuvent au milieu de l'indifférence de parents alcooliques qui se suffisent à eux mêmes.



La révélation tardive éclaire d'un tout autre jour ces souvenirs de l'enfance meurtrie. La lecture m'avait laissé septique, puis m'a happée et donné envie d'écouter sans m'arrêter. La voix s'adapte parfaitement au ton donné par l'auteur, aux souvenirs qui s'égrènent, à l'incompréhension, la nostalgie de ce qui n'a pas été.



https://domiclire.wordpress.com/2022/09/07/les-survivants-alex-schulman/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          140
Les survivants

En plein coeur de la Suède, trois frères se réunissent afin d'aller répendre les cendres de leur mère selon ses dernières volontés. L'occasion pour Benjamin, Pierre et Nils de se remémorer leur enfance faite de petits et de grand drames.



Les retrouvailles de ces frères sont à l'image de leur relation tumultueuse. Benjamin nous raconte la construction de leurs relations fraternelles faites d'amour et de désamour au sein d'une famille dont la communication n'est pas le point fort. On découvre des parents froids au comportement étrange établissant leurs rapports sur des tabous, des secrets et des nondits. Rapidement, on comprend qu'un drame a eu lieu. Pourtant, il faudra attendre plusieurs années pour que les questions soient soulevées, que les choses soients dites et que des mots soient enfin posés sur ce drame. Au cours de ma lecture, je me suis souvent demandée où j'allais, avancant en tatonant, revenant parfois sur mes pas. Le suspens tient en haleine le lecteur même si je l'ai trouvé un peu inégal sur la longueur. La structure du livre est intéressante, les chapitres alternent entre l'enfance des trois garçons et leur présent narré à rebours. Complètement désorientée, j'ai un peu suffoquée au fil des pages, étouffée par une atmosphère de plus en plus oppressante. De la colère face à l'inconscience de ces parents à la tristesse face à ces enfants livrés à eux-mêmes, beaucoup d'émotions m'ont accompagnée au cours de cette lecture jusqu'à cette fin que je n'attendais pas et qui m'a profondément touchée. C'est une jolie découverte, une plume fluide au service d'un roman à l'ambiance glacante et à l'issue bouleversante.
Commenter  J’apprécie          140
Prochain arrêt



Un train en destination de Malma (Malmö), en Suède.

À bord de ce train, un photographe prénommé Bo et sa fille, un couple en crise et une jeune femme.

Puis on se rend compte qu’il y a en réalité trois voyages, espacés l’un de l’autre d’une vingtaine d’années.

La fillette, c’était Harriet. Le jeune couple, encore Harriet accompagnée de son mari Oskar. Et la jeune femme est Yana, la fille d’Harriet et Oskar.

Yana, qui a retrouvé chez son père de vieilles photos, veut comprendre le comportement fantasque de sa mère.



Original, déroutant, un brin dérangeant, Prochain arrêt est le second roman de l’auteur suédois Alex Schulman.

Cette lecture m’a donné envie de découvrir son précédent titre, Les survivants.



Commenter  J’apprécie          130
Les survivants

Premier roman traduit en français d’un écrivain à succès suédois, Les Survivants aborde les thèmes de l’enfance, du deuil et de la culpabilité. Benjamin, Pierre et Nils, trois frères devenus adultes, se retrouvent pour répandre, selon ses dernières volontés, les cendres de leur mère dans le lac qui borde leur maison d’enfance. Un endroit qui ravive de sombres souvenirs, car vingt ans plus tôt a eu lieu un drame qui a changé le cours de leur existence. Le deuil de leur mère, le retour sur les lieux de leur enfance seront pour le cadet Benjamin, l’occasion de lever le secret sur un drame enfoui depuis ses neuf ans.



Ecouté dans sa version audio, ce roman lu par Mathieu Buscatto fut pour moi une belle découverte en dépit de quelques longueurs. L’auteur alterne une double temporalité : la période où les trois frères sont enfants et vivent auprès de leurs parents, et celle où une fois adultes ils se retrouvent après le décès de leur mère. En dépit de quelques longueurs et de chapitres qui ne mènent pas à grand chose, le récit est très fluide et je suis restée sensible à l’ambiance pesante de ce roman où l’on s’attend inévitablement au drame. J’étais impatiente de découvrir cet évènement survenu dans leur jeunesse et qui a bouleversé leur vie. Benjamin ne s’en n’est pas remis, et sans être le narrateur principal, on sent que le récit tourne autour de lui et de ses émotions encore à fleur de peau. On ressent un tel mal être chez lui, une douleur latente y compris dans les souvenirs heureux et les moments de partage vécus auprès de ses frères, que l’on devine rapidement qu’un drame a eu lieu pendant leur enfance. Chaque récit de moments de vie me faisait douter d’un dénouement positif. Tout au long de mon écoute, je me suis demandé quand allait survenir ce drame. Le suspense est bien présent, et je ne m’attendais pas au dénouement qui m’a totalement surprise et a rendu ce roman plus touchant encore.



Sans être poétique, l’écriture est suffisamment éloquente pour rendre crédibles et puissants les moments de vie partagés par cette famille meurtrie. Chaque personnage est parfaitement élaboré, je n’ai eu aucun mal à les imaginer et à m’en imprégner. Je regrette juste certains passages un peu longs et un dénouement à l’inverse trop rapide. Mais j’ai apprécié dans l’ensemble cette lecture émouvante, pour laquelle je remercie Audiolib et NetGalley.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
Commenter  J’apprécie          130
Les survivants

Roman attrapé au vol dans une librairie. Happée que j'ai été par la 4ème de couv aguichante. Eh oui, des frères qui se retrouvent des années après leur enfance avec un drame tu, personnellement, je fonce.

Pour accompagner les personnages dans les souvenirs qui remontent à la surface.

Pour enfin savoir quel était ce drame qui a bouleversé leur enfance et scellé leur mémoire.

Pour revivre le bonheur d'avant le drame, malgré les parents qui font plutôt de la figuration.

Pour apprécier la simplicité et le côté bucolique de ces rives de lac suédois.

Pour comprendre les fils qui relient ces trois frères et comme dans une pièce de théâtre quels sont leurs rôles respectifs dans cette famille où les parents dérivent un peu dans une langueur alcoolisée.

J'ai pourtant moyennement aimé ce roman. Un peu agacée par l'impression de faire du surplace dans les souvenirs des trois frères. Tout tourne autour du fameux drame, mais trop c'est un peu trop.

En revanche, bravo pour le coup de théâtre de la révélation finale à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Et ne comptez pas sur moi pour vendre la mèche.



Alors, faut-il le lire ? Si vous voulez. Moi je ne suis pas tombée sous le charme, même si j'ai apprécié le coup de théâtre. Mais quand même...Quand le spectacle est vraiment trop long, le clou du spectacle, aussi réussi soit-il, ne ressuscite pas un enthousiasme moribond.



Commenter  J’apprécie          131
Les survivants

Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour m'avoir donné l'occasion de lire Les survivants.

Ce livre ne laisse pas indifférent ; il est oppressant à bien des égards et la tension qu'il génère est présente tout au long du récit. Celui-ci entremêle deux temporalités différentes, celle du présent relaté à rebours, de 23h59 à 0h00, où trois frères se retrouvent pour disperser les cendres de leur mère près de leur maison de vacances, et celle du passé qui respecte la chronologie des faits.

Cette construction qui entrecroise les souvenirs d'enfance vus au travers du regard de Benjamin le fils cadet, et les réactions des trois frères réunis après le décès de leur mère, donne, de manière assez subtile, du relief aux évènements dramatiques, et maintient une forme de suspens.

Le regard de Benjamin est central dans le livre ; c'est un regard fait d'attention aux autres, de sensibilité exacerbée aux manifestations naturelles, et c'est en même temps un regard qui se détache de la réalité qu'il n'hésite pas à transformer.

Alex Schulman nous offre ici le très beau portrait d'un enfant qui navigue entre hyperlucidité et absence au monde, entre dépression et responsabilité envers une famille dont tous les liens se délitent en permanence. Face à des parents alcooliques, démissionnaires, violents entre eux et non dénués de cruauté à l'égard de leurs enfants, ceux-ci ne parviennent pas à faire front et à se rassembler.

L'auteur nous parle d'individus, qui à différentes périodes de leur vie, n'arrivent pas à construire des liens familiaux et à se rapprocher et se parler. Cette faillite familiale faite d'incommunicabilité et d'agressivité est si bien décrite, qu'elle nous parait reposer sur des éléments autobiographiques.

Les survivants est un livre sombre, poignant, assez désespéré, dont la clé à la fin, nous laisse pantois.







Commenter  J’apprécie          130
Les survivants

Benjamin, le cadet de la fratrie, est le narrateur sensible et perturbé d'une histoire de famille tourmentée dont on ignore la part de drame. Avec Nils, le frère aîné et Pierre le benjamin, ils doivent vider l'appartement de leur mère et disperser les cendres dans le lac près de leur maison d'enfance. Cette maison est à la fois le lieu d'une enfance heureuse, isolée dans un cadre bucolique mais aussi d'une enfance en souffrance, en raison des relations compliquées entre les membres de la famille.



La construction narrative est originale sans qu' on s'y perde. Le récit est élaboré selon deux temporalités : le temps du présent qui se déroule à rebours sur une journée de 23h59 à 0 h (dernier chapitre), c'est le temps de la dispersion des cendres ; le temps du passé est le temps de l'enfance dans la maison du lac. L'alternance des chapitres permet d'accroître la tension psychologique et de découvrir pas à pas les personnalités de chacun.

Les parents vivent une passion tumultueuse, centrés sur eux-mêmes, parfois violents, souvent alcoolisés et terriblement imprévisibles, ce qui génère une angoisse sourde chez les enfants, surtout chez Benjamin, constamment sur ses gardes. Les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes, source de liberté mais aussi d'insécurité. Nils se tient à distance pour se protéger, Pierre semble constamment en colère et Benjamin est empli d'inquiétude et de tristesse. Mais ce qui tient le lecteur en haleine, c'est l'évocation furtive d'un drame qui se serait déroulé à la maison du lac et qui concernerait Benjamin.

Ce drame ne sera révélé qu'à la toute fin, grâce à la thérapeute qui suit Benjamin et qui révélera toute la force de résilience de Benjamin qui a transformé la réalité pour en atténuer l'impact.



( Pour ceux qui ont lu le livre, je m'étonne juste d'une incohérence qui sert le récit mais paraît invraisemblable après la révélation du drame, c'est le cadeau d'anniversaire offert à la mère).



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour la découverte de cet écrivain à l'écriture sobre et efficace.
Commenter  J’apprécie          130
Les survivants

Trois frères, Nils, Benjamin et Pierre, devenus des hommes à part entière, retournent dans le chalet familial au bord du lac où il y a plus de 20 ans, un événement tragique a complètement changé le cours de leur vie. Et cela les a éloignés non seulement de leurs parents, mais aussi les uns des autres.



Aujourd'hui, ils sont retournés sur le même lieu hanté de leur enfance pour disperser les cendres de leur mère - selon la dernière volonté de la défunte. Trois hommes, encore jeunes garçons dans l'âme, éloignés par le temps et les remords, sont réunis à nouveau, par l'histoire et les souvenirs qui les définissent. Enfants, lors des vacances familiales au chalet près du lac, tous trois passaient leurs journées à rivaliser les uns avec les autres pour les faveurs du père et l'amour avare de la mère. En plus de ces relations et de ces humeurs inadaptées aux enfants, même le foyer tout entier, la maison et ses environs, la forêt et le lac, ressemblaient davantage à un "champ de mines" qu'à un foyer approprié pour une famille harmonieuse.



Une route de campagne escarpée, mais non-menaçante, un paysage suédois idyllique - un lac tranquille où trois frères se baignent sous les yeux toujours distraits de leurs parents. Ils courent, ils jouent, ils s'ennuient parfois, l'enfance est à leurs pieds, et la vie semble attendre qu'ils s'y enfoncent et s'en régalent. Tous les trois, toujours tous les trois.

Déroutant par la façon dont il dévoile progressivement l'enfance et la vie adulte de la fratrie, d'une mélancolie à la fois délicate et cruelle, extrêmement habilement construit, alternant entre un fil narratif qui appartient au passé et grimpe vers la fin, et un autre qui descend de la séquence de la mort de la mère vers le même tournant, Les survivants est un roman intense, captivant et d'une sensibilité aiguë sur l'enfance, avec les secrets et surtout les traumatismes qui laissent des cicatrices profondes.
Commenter  J’apprécie          120
Les survivants

Ce roman est d'une construction savante et maîtrisée. le récit est fait par Benjamin, l'un des trois frères qui se retrouvent, à l'âge adulte, sur les berges du lac bordant la maison de leur enfance. Ils viennent y répandre les cendres de leur mère. Une dispute violente éclate entre Pierre et Nils, au point qu'un véhicule de police arrive dans ce lieu isolé de Suède.

A partir de là, deux temporalités alternent . le présent, se déroulant à rebours sur 24 heures, et le passé, rapporté linéairement. Les chapitres concernant le passé portent le titre d'un événement. Ceux qui ont trait au présent comportent seulement l'heure.

Une fois refermé, ce roman impose une relecture, l'assemblage de pièces çà et là dispersées, une reconstruction, à l'image de celle que le Benjamin de 29 ans doit faire de son enfance. Dès le départ, on sent le malheur dans les coulisses, et, tel un acteur, il fait pas à pas son entrée, au travers d'indices que nous sentons sans savoir les lire. Pourquoi et de quoi Benjamin a-t-il peur? Que s'est-il passé "le jour où tout est arrivé"? Quel est cet événement qui n'est jamais désigné que par l'angoissant démonstratif "ça"? Quel est cet "endroit où tout a fini"? Pourquoi des parents, pourtant aimants, boivent-ils et sont-ils capables de violence avec leurs trois fils? Le titre lui-même prend une connotation ambiguë: Nils, Pierre et Benjamin sont-ils des survivants victorieux? Ou des morts-vivants, des êtres en sursis, et de quelle guerre? Vers quels gouffres les entraîne le plongeon de la photo figurant sur la jaquette?

Ce récit foisonne en thèmes: les liens familiaux, les huis clos, les secrets enfouis, la culpabilité, la honte, l'amour impuissant à se dire et sa proximité avec la haine, la solitude, la violence des blessures d'enfance, les grands blancs de la mémoire, et l'oubli pourtant impossible.

Ce roman nous rappelle, si besoin était, des vérités fondamenteles: que quand, dans une famille, un membre est détruit, les autres ne peuvent éviter le naufrage. Qu'on ne peut échapper à un événement traumatisant en le taisant, et que ce qui a été occulté resurgit un jour, sans avoit été guéri. Que chacun de nous souffre avec ce qu'il est et en choisissant le moyen qui lui permet d'avoir le moins mal: soit le déni, soit le silence, soit la violence, soit la tentation du suicide, soit la transformation du réel.

Un livre riche, donc, savamment mené, mais dont la fin, que je ne dévoilerai bien entendu pas, m'a déçue et ne m'a pas convaincue. J'attends mieux encore d'Alex Schulman, qui m'apparaît comme un auteur plein de promesses, et remercie Babelio et les éditions Albin Michel de me l'avoir fait découvrir, dans l'attente de ses prochaines oeuvres.

..

Commenter  J’apprécie          122
Les survivants

Je savais pas trop à quoi m'attendre avec ce bouquin, un premier roman d'un auteur suédois qui s'est vendu partout à l'international, une histoire de famille dysfonctionnelle, de drame du passé qui ressurgit : j'étais un peu dans le flou mais j'avais très envie de le lire.



Pierre, Nils et Benjamin sont trois frangins qui se retrouvent suite au décès de leur mère, à devoir disperser ses cendres au bord d'un lac où ils ont passé une partie de leur enfance en famille.



Je parlais plus haut de famille dysfonctionnelle, c'est pas grandiloquent, y'a pas de gamin attaché à des radiateurs dans la cave ou violé par tonton, non c'est juste des parents qui picolent trop et ont des réactions souvent imprévisibles quand il s'agit de leurs enfants.



En alternance avec le récit de cette journée où les trois frères se retrouvent à se bagarrer au lac avec l'urne de maman, et qu'on remonte sur 24h environ, on déroule de manière inverse un drame survenu dans le passé, au même endroit, et qui explose dans les dernières pages du roman.



Ça demande un peu de gymnastique intellectuelle au départ mais ce bouquin est très fort. Les relations dans cette famille et entre les frangins sont d'une ambivalence terrible, il y a de la violence qui couve mais de l'amour jamais très loin, le poids d'un drame enfoui qu'on ne voit pas venir : c'est brûlant, c'est superbement écrit, ça se dévore en un rien de temps !
Commenter  J’apprécie          120




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alex Schulman (479)Voir plus

Quiz Voir plus

La Boîte à Merveilles

Quel est le vrai nom de l'auteur ?

Ahmad Safrioui
Sidi Mohamed
Mouhsine Raissouni
Ahmed Sefrioui

30 questions
562 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}