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Citations de Alexandre Chardin (119)


— Dis-moi, s'il te plaît, demande Jonas d'une voix douce. Dis-le-moi.
— Sorgo est vieux.
Alors le garçon comprend.
— Il ne reviendra plus, c'est ça ?
— Oui.
Elle le regarde, ses yeux brillent.
— Il l'emmène à l'abattoir, dit-il trop fort. Il l'emmène pour le tuer.
— Sorgo est vieux, et malade, Jonas, très malade. Monsieur Claude lui donne des médicaments depuis des mois pour l'empêcher de souffrir, c'est un homme bon, il a fait le maximum pour cette vieille bête.
— Il a pourtant l'air d'avoir beaucoup de force encore ! Plus que monsieur Claude. Regarde, il n'arrive pas à la faire monter !
Mireille pourrait lui dire que l'animal lutte pour sa vie, que tout être vivant est capable de dépasser ses propres limites pour continuer de vivre. Mais elle se tait, car l'enfant sait cela aussi bien qu'elle.
Les larmes coulent sur les joues de Jonas. Mireille se lève, l'entoure de ses bras. Il se colle à elle, puis s'écarte, les bras tendus.
— Je ne veux pas !
— Ce n'est pas ton animal, Jonas.
— Il a raison de résister ! S'il entre dans le camion, c'est fini pour lui. Et s'il résiste comme ça c'est qu'il veut encore vivre ! Je veux qu'il vive !

SORGO NE REVIENDRA PLUS.
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Jonas observe par-dessus l'épaule d'Aloïse. Devant eux, au-delà du halo de la lampe, au milieu du chemin, deux points rouges les fixent sans bouger.
— C'est quoi ? demande Jonas tout bas.
— Chamois, biche. Cerf peut-être.
— Rien de méchant.
— Il n'y a que les humains qui sont méchants dans les forêts.

LES YEUX ROUGES.
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Je dédie ce livre à tous les enfants dont je croise le chemin de l’école : les joyeux, les timides, les furieux, les « c’est pas moi ! », les enthousiastes, les stupéfaits, les fragiles, les protecteurs, les rêveurs, les « ça passe trop vite ! », les endormis, les « moi-je-sais ! » et les « ben, j’sais pas », les « et moi mon chat s’appelle Marcel », les coiffés à la dynamite, les « j’vous jure ! ».
Ma confiance dans l’enfance.
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Oublie moi.
Ce n'est pas à moi que tu t'es confié. Mais, si ça peut te rassurer, tu n'es pas maudit.
Et puis, je ne veux pas influencer ton destin. Tu es encore sur le chemin, tu fais des choix, des rencontres.
Tu n'es pas arrivé à destination, ni elle.
Si tu crois en Lui, alors sois sous son regard. Moi, je suis à la même hauteur que toi. En tant qu'homme, Gabriel, je te trouve... merveilleusement fou, mais ça, c'est moi, Joël, qui le dit, pas le père Asourel. Parce que religieusement parlant, il faut l'admettre, c'est une catastrophe, Gabriel, une véritable catastrophe...
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- C'est lui, Moïse ?
- Oui.
- C'est drôle, je l'imaginais plutôt...blanc.
- Blanc ? Qui t'a dit ça ? Un chat blanc, c'est bien trop salissant !
- Et la clochette sur son collier, c'est pour ne pas le perdre ?
- Non, répond mon grand-père. C'est un cadeau de Nine, pour alerter les souris...Elle ne veut pas qu'il les mange.
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En ce moment, on étudie la poésie et elle nous a demandé d'écrire un poème sur un animal. J'ai vraiment du mal avec la poésie ! Pour commencer, quel animal choisir ? Jeanne aura bien une idée. Elle me suggérera peut-être le papillon, mais les mots me semblent trop lourds pour eux. Frôler leurs ailes des doigts suffit à les condamner, j'ai l'impression que mes mots les écraseraient.
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"Pas voler, chiper, marauder. ça n'est pas pareil. Une fraise prise dans un jardin qui n'est pas le tien n'a pas le même goût que celle qui vient d'un grand magasin, tu ne trouves pas ?
- Si ! Mais pourquoi ?
- Parce qu'à celle du magasin, il manque le goût sucré de la peur."
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Couché sur son lit, les yeux cachés sous sa tignasse de mouton noir jamais tondu,
Mon frère ne me regarde pas. Mais moi je ne le lâche pas du regard. Je me tais, c'est ma meilleure arme. Il attend que je sorte de sa chambre, mais je ne bouge pas.
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- Je te préviens, Belzébuth, toi tu restes avec moi cet après-midi ! Nous avons à faire. Je vais te donner une bonne leçon !
- Mais....je n'ai rien fait, monsieur Miluche !
- Je vais te donner une leçon de français, andouillette gazeuse !
- ... de français ?
- Je sais que je m'attaque à l'Everest avec une paire de tongues et un slip en laine, mais...que veux-tu j'aime les défis.
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La scène pourrait sembler comique. Un homme tente de faire rentrer un âne têtu dans un camion garé au bord de la route. Mais Jonas, qui les observe de la fenêtre de la cuisine, ne rit pas. Il connaît l’homme, monsieur Claude, et Sorgo, l’âne. L’homme tire de toutes ses forces sur la corde au bout de laquelle l’animal résiste de toutes ses forces, la tête levée. C’est une lutte acharnée. Monsieur Claude grimace, jure et gesticule. L’âne est immobile, les pattes avant tendues sur la planche menant au camion. Ses grands yeux blancs où roulent la terreur et la folie ne savent où se poser.
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- Non, mais... tu blagues ? LOLA ? Elle plane à huit mille, cette fille. Elle parle jamais, elle participe jamais. Je sais même pas si elle a une voix. Plus muette que ma grand-mère !
- Pourquoi, elle est muette, ta grand-mère ?
- Elle est morte.
- Ah...
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Jacques, un conseil : n'utilise pas ton intelligence pour faire tourner les gens en bourrique, utilise-la pour enchanter le monde. Des enfants comme toi en sont capables.
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Papa s'est douté de quelque chose, bien sûr, mais mon frère n'a pas osé me trahir. Il redoute mes vengeances. Il faut dire qu'il m'arrive de laisser traîner, un peu exprès, des listes de tortures devant la porte de sa chambre...
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Alexandre Chardin
Jusqu’à présent, les grandes vacances, c’était toujours pareil : un énorme plat de spaghettis. Au début, affamé, on se jette dessus et on se dit qu’on n’en aura jamais assez, et puis, très vite, on n’en peut plus.
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Mais ce n'est pas pour ça qu'on l'appelle "l'âne" au collège. C'est parce qu'il n'est pas bon élève. Il a des réponses souvent étranges, décalées, qui font rire les élèves, pas les professeurs. "Qui est l'adversaire du Petit Chaperon rouge ? - Sa mère. Elle devait bien savoir qu'un loup rôdait dans les bois. On ne fait pas prendre tant de risques à son enfant quand on l'aime."
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Laisse-le trouver SES solutions.
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Il observe, discret, il entend, ébahi,
Les prénoms fabuleux venus de tous pays.
Ses copains s'appelaient Marin, Lola, Kévin.
Désormais il côtoie Kékéli, Zinédine,
Aroon, Fatima, Song, Memet et Salomon.
Quand les profs font l'appel, c'est presque une chanson.


( p 20)
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C'est drôle comme il faut les pousser, les garçons, pour qu'ils deviennent courageux alors qu'ils disent tout le temps que les filles sont des froussardes. Par exemple, sans Ariane, pas de Thésée ! Sans Pénélope, sans Circé, sans Athéna, pas d'Ulysse ! Et oui ! Si ces hommes n'avaient pas été un peu chatouillés par des femmes, ils ne seraient jamais devenus des héros ! Forgerons, vendeurs de poisson ou de marcassins peut être mais on ne rentre pas dans un manuel d'histoire-géo en vendant des marcassins.
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La lumière de la lune éclaire sept tableaux du hall d’entrée. Mes ancêtres, qui me regardent sévèrement avec des mines à faire pâlir Dracula.
Le dernier portrait, au bas de l’escalier, est celui de mon père. Un peintre devait aussi faire le mien et celui de mon frère. Pour m’amadouer, il m’a fait des sourires de crabe en me caressant les cheveux et en me donnant du : « Mais quelle adorable petite princesse ! »
Quelques trous d’aiguille à coudre dans ses tubes de gouache plus tard, il me fixait d’un regard de crocodile, les doigts multicolores, en pensant très fort: «Odieuse petite vermine... »
Et il a décampé. J’ai préféré ça.
Papa s’est douté de quelque chose, bien sûr, mais mon frère n’a pas osé me trahir. Il redoute mes ven- geances. Il faut dire qu’il m’arrive de laisser traîner, un peu exprès, des listes de tortures devant la porte de sa chambre...
Soudain, un chuchotement forcé, tombé du haut de l’escalier, me transforme en statue.
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- Entre frère et sœur, il n'y a PAS de juste milieu.
J'ajoute avec un mouvement de balancier, pour être plus claire :
- Guerre et Paix.
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