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EAN : 9782203124769
384 pages
Casterman (15/01/2020)
4.1/5   48 notes
Résumé :
Après Mentir aux étoiles, Alexandre Chardin nous offre un roman coup de cœur pour les adolescents.
Gabriel est parti un matin, sans parents pour le retenir. Il marche seul et à son passage, on s’interroge. Que cherche cet adolescent vagabond ? Que cache-t-il dans son étrange caisse à roulettes, plus grande que lui ? De fermes en villages, de villages en forêts, du bitume des routes au courant du fleuve… un pas après l’autre, Gabriel poursuit une quête insensé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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"Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage
A l'heure du grand voyage" J.Brel.
La ville de Roanne, un hôpital, l'étage des soins palliatifs... Une femme va mourir!

"Dans le lit, sous le crâne nu, le visage est lisse, pâle, pas de cils ni de sourcils. Un fantôme ?"
Une maman...
Ce n'est pas la mère de Gabriel. La sienne repose dans le cercueil à roulettes rouge, que l'adolescent traîne sur la route, à pied...
Il emmène sa maman, (après avoir déterré le cercueil) sur la route du Sud, pour un dernier voyage et pouvoir l'enterrer ailleurs....

"Ferme moi les yeux, s'il te plait", murmure le fantôme. Je ne veux pas que ce soit une infirmière. Ni que mes yeux restent ouverts."
La pauvre dame lâche qu'elle a contemplé des merveilles, "des couchers de soleil et des levers rouges" et puis, et puis... "Ses enfants dormir dans leur petit lit et sourire aux anges ".
Elle est aveugle maintenant, à cause de son cancer...

Comment résister, à cette demande?
" J'ouvre la bouche avec l'impression d'étouffer. Cette femme pourrait être ma mère." ( dévorée par le cancer)
Cette voix minuscule est semblable à celle de sa maman. Stella, la maman aurait pu demander cette faveur à Gabriel, son fils, mais il était absent...

Quel voyage! du choc au déni après le décès de sa maman, du refus à la colère, de la douleur... jusqu'à la délivrance...

Le père Asourel à qui Gabriel avait demandé une confession, lui avait murmuré:
-"Que ce soit Stella, une étoile ou Dieu, peu importe, poursuis ton chemin, Gabriel, jusqu'au bout... Ce n'est pas une question de bien ou de mal. Fais ce qui te semble juste."

"Des papillons bleus et gris se posent sur des hampes de fleurs blanches". Stella, sa maman aimait les papillons !
Merci à Babelio et à Masse critique.
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Un professeur de français de mon collège a eu la bonne idée d'inviter Alexandre Chardin à rencontrer ses élèves de 3ème, après leur avoir donné à lire ce roman. Comme j'ai été également conviée à cette rencontre (je n'avais pas encore lu le livre), j'ai pu me faire une petite idée des motivations et de la part d'autobiographie, car il y en a presque toujours une, qui en a dicté certains aspects. Il nous a notamment beaucoup parlé de ses rapports compliqués avec son père dans sa jeunesse, et c'est l'un des moteurs de l'histoire.

L'histoire ? Gabriel, adolescent de 15 ans scolarisé en seconde est orphelin, sa mère Stella vient de succomber à un cancer qui ne lui a laissé aucune chance. Son père est décédé il y a plusieurs années déjà, mais il ne vivait plus avec eux, et ses nombreuses incartades lui avaient valu la colère et le désamour de son fils. Celui-ci, qui entretenait une relation très fusionnelle avec sa mère, ne comprend pas que dans la lettre qu'elle lui a laissée elle demande à être enterrée auprès de son ex-mari. Il ne peut s'opposer à cette inhumation, mais se jure de ne pas laisser Stella reposer auprès d'un homme qui lui a fait tant de mal, juste pour satisfaire aux conventions. Il élabore alors le projet fou d'exhumer le cercueil en cachette, et de l'emmener loin, jusqu'à l'endroit qui lui semblera "le bon" pour cette femme qui aimait les arbres, les papillons et les animaux. Il va fabriquer un engin capable de supporter le cercueil, son "bolide", à partir du chassis d'un vieux kart, et, bénéficiant de la complicité d'un employé du cimetière, franchir le pas et partir sur les routes du sud avec sa mère dans son cercueil à roulettes. Il va évidemment faire beaucoup de rencontres, la plupart bienveillantes, certaines plus malintentionnées, et nous le suivrons dans son périple jusqu'au bout de cette route dont il ne connaît pas la destination finale.

Bien sûr l'histoire est totalement irréaliste, et on se doute bien que tant d'heureux hasards et de "complices" de rencontre ne pourraient jamais se produire dans la réalité, mais il faut prendre ce roman comme une espèce de conte je pense, un symbole de la transition entre l'adolescence et le début de l'âge adulte, avec ce que ça implique d'acceptation de la vie, de renonciations aussi, y compris à ses rancoeurs. C'est là que j'ai repensé aux paroles de l'auteur concernant son père, il a transposé un peu de son propre vécu dans le roman, ses remises en question, ses doutes aussi.

J'ai été très touchée par ce voyage initiatique, ce Gabriel (prénom oh combien symbolique, comme celui de Stella, la maman) qui part adolescent un peu en rébellion et qui au fur et à mesure des rencontres grandit et évolue tout en cheminant. Certains des personnages secondaires sont marquants également, notamment Anouar, un petit garçon à la sensibilité exacerbée, et Madame Meaulne, une femme qui se meurt d'un cancer elle aussi dans un hôpital et que ses enfants ne viennent jamais voir. Mais Gabriel ira, lui, et saura adoucir ses derniers instants. Toutes ces rencontres sont brèves, le livre n'étant pas très long, et laissent parfois une sensation d'inachevé. C'est mon bémol, je trouve que certains passages auraient pu être plus développés. Mais sinon je me suis laissée porter sur ce bolide rouge, oubliant toute l'invraisemblance de la situation pour ne penser qu'à cet amour d'un fils pour sa mère.
Je remercie Mattéo, l'élève qui m'a prêté son exemplaire dédicacé, et je lui souhaite de très nombreuses belles lectures !
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On propose des romans étranges quelquefois aux ados. Celui-ci est plutôt atypique. il semble totalement improbable tant les événement racontés ne peuvent être vécus de cette manière.
le titre est fidèle à l'histoire. Il s'agit bien d'un cercueil, mis dans une espèce de boîte qu'un jeune garçon emmènera avec lui dans une sorte de road-trip incroyable. Et dans ce cercueil il y a la mère de Gabriel. Deuil trop lourd pour cet ado, peine immense et colère de l'inhumation - près de la tombe du père, ce qu'il ne peut accepter.
La seule solution pour lui, déterrer sa mère pour lui trouver un lieu d'inhumation qui correspondra à cette femme.
Vu comme ça cela peut paraitre asse macabre, finalement ce ne l'est pas car l'auteur ne se pose pas de question autour de ça. Il y aura bien 2 ou 3 détails mais l'histoire c'est plutôt le héros qui tire sa boîte, montée sur roues. le plus ce sont les rencontres, bienveillantes et riches qui le guideront.
L'ensemble se lit plutôt bien, avec un léger malaise toutefois. Mais un roman que je ne passerais pas à des ados, pas certaine que le sujet les attire.
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Gabriel Clairval a quinze ans ; il est au lycée ; il avait déjà perdu son père et il perd sa mère, Stella morte d'un cancer du pancréas. Sa tante Myriam s'occupe de lui mais il préfère aller vivre chez une amie de sa mère, Irène. Cependant, dans ses dernières volontés, sa mère a décidé d'être enterrée auprès de son mari et Gabriel le refuse, il a toujours détesté son père si inconstant et infidèle. Il décide donc de déterrer le cercueil de sa mère, de l'installer dans un coffre à roulettes et de partir ainsi vers le sud du pays. Il rencontre de nombreux personnages tous différents - il passe même une nuit chez un prêtre à qui il pourra confesser ses aventures - et il termine sur les bords de la Loire où il rencontre un réfugié africain qui vit dans un hameau abandonné, il décide alors d'y enterrer sa mère.

Nous retrouvons toutes les thématiques habituelles d'Alexandre Chardin, la folie, la mort, la nature sauvage, le retour à la nature. Si souvent les héros ont des troubles psychiatriques, ici, le héros a simplement des troubles de l'humeur ; il n'accepte pas la mort de sa mère et encore moins l'enterrement de son corps aux côtés de son père. Nous basculons donc dans une fable amorale ; le héros déterre le cercueil de sa mère et part en voyage avec elle. Ce voyage du jeune héros tirant le cercueil sur roulettes devient évidemment une quête initiatique et les différentes rencontres sont autant d'étapes avec des opposants et des adjuvants pour accepter le deuil de sa mère et pardonner à son père. Il me semble justement que le côté psychanalytique est appuyé ; je n'ai pas pu m'empêcher de voir la trame du récit et l'artifice des rencontres ; il est vrai que les personnages font du fait du voyage de brèves apparitions et leur caractérisation m'a semblé schématique. Ce roman me fait penser à un roman aussi provocant, amoral et difficile, Rien de Jane Teller qui pose avec plus d'acuité, me semble-t-il, le sens de la vie en regardant la mort. Enfin, ce texte s'adresse évidemment à de grands adolescents ou à de jeunes adultes et sa couverture s'adresse à un public plus jeune.
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Une histoire d'une douceur qui touche le coeur et l'âme du lecteur.
Il n'y a pas à dire, Alexandre Chardin sait manier les mots et les cordes sensibles de ses lecteurs.
Gabriel vient de perdre sa maman. Elle est morte. Elle a laissé une lettre qui partage son souhait d'être enterrée auprès du père de Gabriel. Mais Gabriel n'accepte pas cette décision et décide de déplacer sa maman dans un lieu qui lui conviendra mieux. Il ne sait pas encore où son périple l'amènera mais il est déterminé à mener à bien son projet.
Gabriel est un personnage " épais " qui apprend à apprivoiser sa peine mais aussi les blessures du passé. Les personnages qu'ils rencontrent deviennent des compagnons de route qui éclairent son chemin lorsqu'il devient difficile. Ils sont tous extraordinairement humains. le lecteur peut douter de certains excès de bienveillance, cette dernière peut paraître improbable mais il s'en fiche. Il se laisse bercer par les mots, les péripéties, les émotions de Gabriel.
A la lecture de la quatrième de couverture, on peut se demander quel est l'intérêt de raconter le périple d'un adolescent avec un "bolide" dans lequel se trouve sa maman ? Il n'est autre que l'intérêt de retrouver le goût de la vie, la sensation d'être vivant, la joie de rencontrer et de partager un repas, quelques mots, une soirée voire quelques jours .
Gabriel a 15 ans mais ce voyage lui a permis de grandir d'un coup... Il apprend la mort, la vie, le pardon et l'amour au court de tous ces kilomètres parcourus.
Je reste bien entendu marquée par tous les personnages rencontrés mais j'ai un doux sentiment pour Joël, Anisse et Baptiste...
A l'issue du roman, Gabriel semble bien plus fort que le lecteur lui-même. Ce dernier ne sort pas indemne de cet ouvrage à la fois doux et coup de poing.
J'espère que les adolescents qui auront ce petit chef d'oeuvre entre les mains sauront apprécier ce récit "d'initiation" original, sortant des sentiers battus.
Merci Babelio, les éditions Casterman, Merci Monsieur Chardin, j'ai pris une sacrée claque de vie et d'humanité !
Je recommande la lecture de ce roman à partir de la 4e.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Oublie moi.
Ce n'est pas à moi que tu t'es confié. Mais, si ça peut te rassurer, tu n'es pas maudit.
Et puis, je ne veux pas influencer ton destin. Tu es encore sur le chemin, tu fais des choix, des rencontres.
Tu n'es pas arrivé à destination, ni elle.
Si tu crois en Lui, alors sois sous son regard. Moi, je suis à la même hauteur que toi. En tant qu'homme, Gabriel, je te trouve... merveilleusement fou, mais ça, c'est moi, Joël, qui le dit, pas le père Asourel. Parce que religieusement parlant, il faut l'admettre, c'est une catastrophe, Gabriel, une véritable catastrophe...
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Les larmes viennent en me déshabillant. Je me glisse sous la couette, le corps secoué, le vent a trouvé une ouverture, il s’est glissé en moi. Je n’ai plus quinze ans, mais douze, mais huit, mais sept, mais quatre et je dis : « Laisse un peu ouvert, maman ! » Je crie dans la maison
vide : « Laisse la porte ouverte, maman ! » Et je me roule sous la couette avec mon pull parfumé d’elle, jusqu’à ce qu’elle vienne. « Maman ! » J’ai beau appeler, elle ne viendra pas. (p. 25)
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-Merci. Il secoue la tête en riant.
-Non. Tu ne sais pas combien tu m’as été précieux, Gabriel. Il y a autour de toi un air différent, une lumière. J’en ai profité, tout le temps où je suis resté avec toi.
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Je me réveille tous les matins et je ne crois toujours pas à ta mort. Ça ne dure que quelques secondes. Chaque fois, je dois respirer lentement pour ne pas paniquer quand ça entre en moi. (p.105)
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Que ce soit Stella, une étoile ou Dieu, peu importe, poursuis ton chemin, Gabriel, jusqu'au bout. Ne réfléchis pas, ne fléchis pas, suis ton inspiration, ça n'est pas une question de bien ou de mal. Fais ce qui te semble juste. Et si tu le peux, pardonne un jour à ton père. Quoi qu'il ait fait. Pas pour lui, mais pour toi, ce sera plus simple quand tu auras toi aussi des enfants.
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Qui est Alexandre Chardin ? Il aurait voulu être Rahan ou Davy Crocket et devenir éleveur de colibris ou surfeur de vagues géantes. Mais il est né à Strasbourg, ce qui n'est déjà pas si mal. Après des études de lettres, il déménage à Mulhouse dans un immeuble plein de yorkshires et de sorciers et devient professeur de français. Il est l'auteur de nombreux romans à succès chez Magnard Jeunesse : le goût sucré de la peur, Des vacances d'Apache, Ma fugue dans les arbres et Lola à la folie.
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