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Citations de Alexandre Marius Jacob (15)


-La bonne blague ! "Qu'un riche vienne à commettre un délit ..." Mais, monsieur, lui répondis-je, les riches n'ont pas à commettre de délits, de crimes, puisqu'ils volent, qu'ils tuent avec l'appui des lois, légalement. Ils ne cambriolent pas, eux, ils commercent, ils agiotent; ils n'ont pas à défendre leur liberté contre l'agression d'agents du pouvoir, puisqu'ils sont le pouvoir et que leurs valets les protègent au lieu de les attaquer.
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Alexandre Marius Jacob
Note laissée le jour de son suicide le 28 aout 1954 : "Linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé. J'ai la cosse. Excusez. Vous trouverez deux litres de rosé à côté de la paneterie. À votre santé."
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La société ne m’accordait que trois moyens d’existence : le travail, la mendicité, le vol. Le travail, loin de me répugner, me plaît. […] Ce qui m'a répugné, c'est de suer sang et eau pour l'aumône d'un salaire, c'est de créer des richesses dont j'aurais été frustré. En un mot, il m’a répugné de me livrer à la prostitution du travail. La mendicité, c'est l'avilissement, la négation de toute dignité. Tout homme a droit au banquet de la vie. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. Le vol, c'est la restitution, la reprise de possession. Plutôt que d'être cloîtré dans une usine, comme dans un bagne ; plutôt que mendier ce à quoi j'avais droit, j'ai préféré m'insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens. 
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Plutôt que mendier ce à quoi j'avais droit, j'ai préféré m'insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens.
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Certes, moi aussi je réprouve le fait par lequel un homme s'empare violemment et avec ruse du fruit du labeur d'autrui. Mais c'est précisément pour cela que j'ai fait la guerre aux riches, voleurs du bien des pauvres.
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Le peuple évolue tous les jours. Voyez-vous qu’instruits de ces vérités, tous les meurt-de-faim, tous les gueux, en un mot, toutes vos victimes, s’armant d’une pince-monseigneur, aillent livrer l’assaut à vos demeures pour reprendre leurs richesses, qu’ils ont créées et que vous leur avez volées. Croyez-vous qu’ils en seraient plus malheureux ? J’ai l’idée du contraire.
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Ceux qui produisent tout n'ont rien, et ceux qui ne produisent rien ont tout. Un tel état de choses ne peut que produire l'antagonisme entre les classes laborieuses et la classe possédante, c'est-à-dire fainéante.
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Plus d'un homme travail, moins il gagne ; moins il produit, plus il bénéficie. Le mérite n'est donc pas considéré. Les audacieux seuls s'emparent du pouvoir et s'empressent de légaliser leurs rapines. Du haut en bas de l'échelle sociale, tout n'est que friponnerie d’une part et idiotie de l’autre. 
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Alexandre Marius Jacob
J'ai vu le monde et il n'était pas beau.
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[Lettre à Georges Arnaud, en réponse au livre de celui-ci Prisons 1953]
(...)
Avez-vous fait quelquefois, cher camarade, la pêche au mulet? C'est très amusant; toute l'astuce du poisson ressemble à celle que l'homme emploie dans la mêlée sociale. On amorce avec un pastis fait de mie de pain et de morue. On piège, puis on attend la touche. Mais la touche ne se manifeste que rarement. Impatient, on lève la ligne et on s'aperçoit alors que l'appât a disparu. Volatilisé. Mystère? Que non. Le mulet au lieu de foncer horizontalement sur l'hameçon, y va du dessous, et suçant menue bouchée par menue bouchée, dépiaute artistiquement l'hameçon et disparaît pour digérer. Ça c'est la manière de "l'honnête homme légal". Parfois un mulet impatient, mal éduqué ou un peu fada, fonce sur l'appât horizontalement et se trouve pincé. Ça c'est la manière du délinquant. Ce qui, en termes plus clairs, revient à dire que le criminel, le délinquant, est un honnête homme qui n'a pas réussi. En inversant la proposition, on la définition de l'honnête homme. Pas vu: pas pris. Pas vu: honnête. Pris: criminel. Mais ce criminel, un millième de seconde avant son arrestation, était un honnête homme. C'est la découverte de sa maladresse qui a changé son "étiquette de moralité". C'est cependant toujours le même homme!
(...)
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S'ils m'avaient attaqué, je les aurais tués sans aucun scrupule. C'est la guerre sociale. Si je ne me défendais pas, il m'enlèveraient la vie ou la liberté, ce qui revient au même. Mais je préférais que les choses se passassent ainsi. Je ne tue pas pour le plaisir de tuer. Cela est bon pour les honnêtes gens, les militaires, par exemple. Un bandit pense et agit autrement.
in écrits, volume 1, Souvenirs d'un révolté, p. 92
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Le travail de ces gens-là n'a jamais consisté qu'à faire travailler les autres. Eux sont millionnaires et leurs ouvriers sont dans la misère. Leur fortune est un vol; c'est du travail cristallisé.
in écrits, volume 1, Souvenirs d'un révolté, p. 78
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[Lettre à Georges Arnaud, en réponse au livre de celui-ci "Prisons 1953"]
(...)
Votre critique sur la qualité du travail dans les prisons de France est très pertinente, vos suggestions sont saines, raisonnables. Mais ce sont là des visions d'avenir pouvant s'adapter à une société propre, à peu près propre. Aussi ne présentent-elles dans notre monde pourri qu'un non-sens, une gageure de déraison. Je m'explique. Donner le goût du travail aux détenus? Bon. Leur apprendre ainsi un métier afin que, de retour dans le circuit, ils puissent s'y défendre, y vivre comme y vivent les classes laborieuses. Parfait. Mais vous avez également écrit: "Il y a les imbéciles, il y a aussi les intelligents." Talleyrand avait déjà dit: "Il y a les tondeurs, il y a les tondus." En sorte que, en gros, vous entendez, dans l'état actuel des choses, que redressement et amendement consistent à transformer tondeurs en tondus. Ne vaudrait-il pas mieux, pour éviter les déceptions, inculquer aux "capturés" d'autres professions que celle que vous indiquez: au diable la truelle, le marteau, l'alêne, l'aiguille, la lime. Donnez de leçons d'agiotage sur l'art de déplacer des capitaux sans l'aide de pinces-monseigneur; des leçons de politique sur l'art de mentir aux fadas avec profit de sinécures. Bref, des leçons de choses pratiques, honnêtes, légales, leur assurant une existence heureuse et républicaine. Croyez-vous que les récidivistes résisteraient à une telle éducation? C'est à essayer.
(...)
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13 février 1916

Îles du Salut

Ma chère maman,

J'ai bien reçu tes deux colis. Il m'a été remis: trente numéros du Journal de Genèvre, douze des Hommes du jour, un éphéméride et les Souvenirs de la maison des morts. La Feuille littéraire Daphnis et Chloé m'a été confisquée. Immorale ou plutôt estimée comme telle, elle sera sans doute autodafiée. Amen! Sans m'élever contre cette mesure, qui, aussi bien ne me préjudicie en rien, mon goût étant orienté vers des œuvres plus sérieuses et le dommage matériel se montant seulement à trois sous non [illisible], je suis néanmoins surpris qu'un auteur latin comme Longus qui eut comme traducteur français l'une des gloires de l’Église et l'un des pères du Concile de Trente, l’évêque Jacques Amyot, ait pu, au XXè siècle, subir un pareil sort. Passons.
p. 49
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8 février 1916
Iles du Salut

Ma chère maman,
(...)
N'aurais-tu point reçu ma lettre dans laquelle je te demandais le catalogue de F. Alcan? Tes lettres n'en disent mot. J'en ai besoin afin de t'éviter d'inutiles dépenses. ne m'envoie jamais de livres reliés mai simplement brochés,car, dans le premier genre, il subissent ici un examen qui les transforme en quelque chose de délabré et de pitoyable. Et puis, brochés, ils sont bien moins chers. En outre du Larousse, il me faudrait aussi, édité récemment pas la même maison (13-17, rue Montparnasse) "La Science française", introduction par Lucien Poincaré. Deux volumes à 5 francs l'un. Avec la réduction indiquée, cela ferait 7,50 francs. Outre le gros intérêt de cet ouvrage, la sociologie y étant traitée par Durkheim, cela éviterait l'achat d'autres œuvres du même auteur qui, au point de vue criminologique, fait autorité. Il m'a semblé t'avoir désigné: "Délits et Peines", de Becarria (Bibliothèque nationale); l'Esprit des lois, de Montesquieu (Flammarion); Œuvres choisies de Lamarck.
p. 48
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