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Citations de Alissa Wenz (49)


Alissa Wenz
Je sais de ma grand-mère que sa vie est ordinaire et extraordinaire à la fois.
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Carmichael est ce que l'on appelle une banlieue résidentielle. Cela veut dire que les gens y résident, pense-t-il. Quelle drôle d'idée, pense-t-il encore, quelle drôle d'idée que de vouloir poser ses bagages de façon définitive dans un lieu dont le seul intérêt est d'être rempli de gens qui ont voulu poser leurs bagages de façon définitive.
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Notre intimité était devenue le miroir d’un monde en folie, les douleurs les plus collectives venaient s’ancrer dans nos corps comme ces insectes qui pondent sous la peau des hommes.
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Oui, moi aussi, je me demande ce qu'il y avait sur ce petit papier-là - peut-être de ce mots d'amour que l'on n'arrive jamais à dire, qui se terrent dans la gorge, y grossissent et y forment d' inextricables nœuds qui transforment presque malgré nous les pulsions d'amour en pulsion de colère.
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Un silence qui est comme un gouffre, un mystère, ces fils si infimes auxquels sont soumises nos existences, ces décisions en apparences anodines qui peuvent faire basculer toute une vie. Et si? Et si...
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Je suis avec quelqu'un. Il m'accompagne délicatement, nous marchons côte à côte, dans l'équilibre et la confiance, la curiosité des autres, le gout de la découverte et de la douceur. La sensualité partagée. Il me fait croire au bonheur, peut être justement parce qu'il n'en fait pas une obsession, ni même un objectif. Je suis bien avec lui.
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Il ne supporte pas. L'assignation à résidence. La privation de liberté. Il ne supporte pas. Il espérait, il croyait que. Mais non. Il ingère des pilules pour regagner son innocence, sa blancheur de gosse, pour endormir la souffrance, endormir le bracelet électronique. Oublier. Expier. Les neurones s'assagissent.
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S'amarrer dans des villes inconnues, ne pas savoir où il va dormir, voilà ce qu'il aime. L'exaltation du nouveau. C'est exactement ce qu'il ressent quand il entre dans des réseaux informatiques. Oui, c'est la même chose, se dit-il, c'est un acte de foi.
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J'appelle ma mère. Parler à ma mère. De n'importe quoi. Etendre une voix amie, aimante. On discute deux minutes. J'entends la clé dans la serrure. Je raccroche, "Tristan arrive, je vais te laisser". Je ne cherche pas à camoufler, je sais qu'il ne sera pas content si je suis au téléphone quand il arrive, et je veux m'épargner une crise. Pas la peine de m'exposer à çà. Je raccroche, "je te rappellerai plus tard, maman." Pas de crise ce soir?
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Je sais de ma grand-mère que c’est une femme du XXe siècle. Qu’elle a traversé des événements, des coutumes, des relations, des chemins profondément ancrés dans leur époque. Qu’elle a vécu une féminité qui était la féminité de celles de sa génération, celles que l’on destinait d’abord à devenir des épouses et des mères, celles qui ont construit leur mariage, leur foyer, alors qu’elles n’étaient encore que des jeunes filles rêveuses, à peine sorties de l’enfance. Celles qui ne divorçaient pas, ou si peu. Celles dont les enfants ont eu vingt ans en mai 1968, celles qui approchaient déjà de la cinquantaine au moment de la loi Veil, qui leur semblait évoquer des pratiques d’un autre monde, d’une autre vie. Celles qui ont tout donné à leur famille. Je sais de ma grand-mère que sa vie ordinaire est ordinaire et extraordinaire à la fois.
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Et elle rit d’un air mutin, pétillant, avant de se replonger dans ses rêves de jeune fille : « Oh, moi, j’aimais bien valser. Qu’est-ce que j’aimais valser ! J’allais au bal avant, avec mon cousin P’tit Louis ! Oh, je valsais ! J’adorais ça. Je s’rais bien prise pour valser maintenant. Je serais vite par terre ! »
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« Pas besoin de savoir lire pour garder les vaches. » Cette simple phrase, dans son injustice flagrante, a suffi à insuffler le goût de la culture et de l’écriture à cette modeste famille de paysans et de marins. Un esprit de résistance aussi, farouchement entretenu par le père, le terre-neuvas, volontiers anticlérical, anticonformiste, généreux, adoré de tous – il fut maire de Ploüer pendant près de vingt ans, dans les années 1960-1970.
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1932. La tempête. La nuit. Un village en Bretagne, Ploüer-sur-Rance, entre Dinan et Saint-Malo. Une petite maison, au port. Une chambre. Une femme et sa fille pleurent, serrées l’une contre l’autre. La pluie tambourine aux fenêtres, le vent s’époumone, les bourrasques sont terribles. La femme a vingt-neuf ans, sa fille six ans et demi. Elles pleurent, encore et encore, les larmes ne s’arrêtent pas plus que l’eau du ciel. C’est qu’elles pensent à l’absent, le père, le marin, le capitaine, qui part pêcher la morue à Terre-Neuve et s’éloigne six ou sept mois par an. Ce soir, il est en mer, il revient de Bordeaux à Saint-Malo. Par un temps pareil, on sait qu’il risque le pire. La tempête est affolante, un bateau n’y résisterait pas.
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Vous êtes sur le répondeur d’Adrian Lamo, je ne peux pas vous répondre pour le moment, à cause de problèmes de réseau, de ma distraction, ou de ma mort. Si je suis mort, sachez que je vous aime depuis l’au-delà. Ce moment que vous vivez est donc particulièrement unique. Merci et excellente journée.
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Il est arrivé à Boston et il marche. Il aime marcher, une des choses qu’il préfère au monde, avec la soupe butternut et les ordinateurs. Il aime ne pas savoir où il va, sentir que quelque chose peut lui arriver, quelque chose de brûlant, un événement, une rencontre, l’anodin et le grandiose, savoir que la surprise peut surgir à tout instant, à chaque coin de rue, à chaque regard croisé. Marcher, regarder, autoriser les pensées à vaguer, être disponible à tout, tout le temps.
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Incipit :
Vous vous en souvenez. Vous avez vu cette vidéo. C’était le 5 avril 2010. La vidéo s’appelait « Collateral murder », meurtre collatéral. Elle apparaissait sur le site WikiLeaks. Une vidéo en noir et blanc. Vous l’avez vue. Vous avez vu ces images prises d’un hélicoptère américain, à Bagdad, en 2007. Des images en noir et blanc, dans le viseur. Une grande croix menaçante au milieu du cadre. Des voix américaines commentaient les individus qu’elles observaient. Leurs cibles.
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J’ai poussé la porte vitrée, j’ai pris l’ascenseur, troisième étage, ce trajet parcouru des milliers de fois. La porte était entrouverte, mon pouce sur la sonnette, une voix m’a dit d’entrer, j’ai poussé la porte.
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La communication est un art ; l’image de soi aussi. Tristan y excelle. Il demande en amis des centaines de gens, tous ceux qu’il a croisés au cours de sa vie. Puis il se tourne vers ceux qu’il ne connaît pas mais avec lesquels il a plus de trente ou quarante amis en commun. Les amitiés foisonnent, explosent. À leur tour, des inconnus le sollicitent. Il atteint rapidement le nombre de deux, trois mille amis. Il se crée également un compte Instagram et se met à diffuser régulièrement les images qui tissent son quotidien.
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C’est Versailles, c’est Les Mille et Une Nuits, c’est le château de la Belle au bois dormant, les salles de bal des grandes histoires d’amour, c’est tout cela à la fois, c’est la lumière et c’est l’extase, c’est tout cela à la fois, dans les longs couloirs du Ritz, dans la chambre de pourpre et d’or, et jusque dans le grand lit où s’enfuit fébrilement notre nuit.
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Il s’est habitué à la haine générale. Tous les jours, il pensait : Le monde entier me déteste, ce n’est pas grave, cela n’empêche pas le temps de s’écouler. C’est fou, comme le temps continue à s’écouler, quoi qu’il advienne. C’est fou, comme l’opinion des gens a finalement peu d’impact sur le cours des choses. On lui accorde bien trop d’importance. On a tort de la craindre. On a tort de vouloir être aimé, de se tordre dans tous les sens pour gagner un peu d’amour. Car enfin, cette hostilité universelle ne l’empêchait pas de se lever, de se faire livrer des pizzas, de boire du Coca, de prendre ses médicaments, de s’amuser sur son ordinateur, de s’endormir dans des lits sans draps.
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