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Critiques de Angelika Schrobsdorff (3)
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Tu n'es pas une mère comme les autres

A travers ce livre, considéré comme un classique de littérature allemande, nous allons découvrir Elshen, femme juive, de sa naissance à Berlin au début du XXème siècle jusqu'à sa mort peu après la seconde guerre mondiale. Sa vie nous est racontée par sa dernière fille Angelika. Mais plus que l'histoire d'une femme, c'est l'histoire d'une ville et d'une époque.

On commence par le milieu juif petit bourgeois, et avec cette jeune femme on va s'en détacher, s'en libérer pour partir à la découverte du Berlin de l'entre deux guerres, riche d'arts, d'extravagances et d'excès en tout genre.

Et cette période folle va être rattrapée par la montée du nazisme, pour se terminer dans l'horreur et l'incompréhension.

Ce qui est très bien décrit dans ce livre, c'est les choix de cette femme. Ils seront parfois malheureux, parfois exagéré mais toujours empreints de sincérité.

On découvre aussi la vision d'Allemands incrédules devant la montée du nazisme et souvent impuissant face à ce raz de marée.

Encore une belle découverte chez Libretto. Je vous le conseille.

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Si je t'oublie, Jérusalem...

« SI JE T'OUBLIE, JÉRUSALEM... » Angelika Schrobsdorff (Phébus 330 pages très denses).

Un livre dur, désespérant, parfois drôle et grinçant, qu’on referme avec des boules à l’estomac, des nœuds dans la gorge. C’est une chronique de la vie de l’auteur à Jérusalem, de la fin des années 90 au début des années 2000 ; ou plutôt un journal de la vie DE Jérusalem.

Angelika Schrobsdorff est née en 1927 en Allemagne, d’une mère juive. En 1938 la famille fuit le nazisme (mais la grand-mère est assassinée en camp de la mort) avant de retourner en Allemagne dès 1947. Angelika s’installe ensuite en France, puis à Jérusalem… avant de retourner début 2002 à Berlin. Très peu connue en France, c’est un écrivain de grande notoriété en Allemagne.

Le beau titre « Si je t’oublie, Jérusalem… » est tiré d’un psaume qui parle de l’exil à Babylone. Je manque cruellement de références pour resituer ce titre dans ses différentes connotations religieuses, ou dans les effets qu’il suscite chez des lecteurs orientaux ou européens, juifs ou chrétiens. Mais c’est aussi le titre d’un roman de Faulkner (pas lu), de chansons…

Angelika, femme libre, parfois un peu hystérique, généreuse mais caractérielle, s’est délibérément installée à la limite des quartiers juifs et arabes. Elle nous livre des fragments de vie quotidienne entre 1997 et 2002 dans une ville qui fait semblant de ne pas être en guerre. Angelika, 70 ans, et ses amis petits bourgeois juifs, ses amis petits bourgeois palestiniens (oui, il y en a), ses amis décalés, ses ami(e)s homosexuel(le)s, Angelika et ses voisins. Et Angelika et ses chats, ses chats si importants ! L’auteur aime passionnément Jérusalem, la ville de toutes les lumières, la terre promise à tous, dont elle pense ne jamais pouvoir se passer. Au début du récit, on est pris par une écriture alerte, un humour corrosif (j’ai pensé à Woody Allen), une autodérision intelligente et lucide. Mais pas à pas, elle nous guide dans l’impasse de la politique israélienne, dans ce qu’elle impose aux populations. D’un côté les palestiniens qui subissent le joug de la colonisation, à qui l’on vole les terres, dont on empoisonne le bétail, détruit les maisons, à qui ne reste que la désespérance meurtrière, mais les palestiniens manipulés et spoliés aussi par des élites corrompues. De l’autre, les israéliens qui se livrent de plus ou moins bon gré à cette politique guerrière, assis sur leurs certitudes et leur prétendu bon-droit, gangrénés par le racisme, aveuglés par leur force militaire et la complicité des grandes puissances, et Angelika Schrobsdorff ne se prive pas de pointer l’instrumentalisation de la Shoa qui sert à justifier tous les crimes de guerre de l’état israélien. Révoltée, souvent amère, elle dénonce inlassablement la folie meurtrière dans les deux camps. Pour elle, qui s’oppose frontalement et quotidiennement à son milieu juif, la mort d’un juif n’est pas plus dramatique que celle d’un palestinien ; le pillage des terres par l’implantation de nouvelles colonies, la violence des quadrillages et des bouclages des territoires, les multiples humiliations quotidiennes dont elle livre quelques exemples ne peuvent que nourrir le terrorisme. Cette politique condamne à terme le peuple palestinien, mais elle enferme aussi le peuple israélien dans la schizophrénie, le contraignant à se barricader. Pour elle le terrorisme d’état avec des avions et des tanks n’est pas plus légitime que celui des kamikazes. Et si parfois elle renvoie les extrémistes des deux camps dos à dos, elle montre aussi qu’il n’y a pas équivalence entre le terrorisme de l’oppresseur et celui de l’opprimé qu’elle ne justifie jamais, mais qu’elle dit comprendre.

C’est certes un livre éminemment politique, et il est bon qu’une voix de ce côté-là s’élève ainsi. Mais ce n’est pas que cela, c’est aussi un livre de l’amitié, de la gourmandise, de l’irrévérence salutaire, de la soif de vivre, de la main tendue. Car il y a tout cela dans ce récit poignant, caustique, d’une « tristesse merveilleuse ».

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Tu n'es pas une mère comme les autres

Un parcours impressionnant, une belle histoire, très douloureuse. Comment une jeune femme juive pleine de vie peut devenir une zombie qui ne trouve plus sa place nulle part dans le monde. On se rend compte à quel point dans les années 30 il n'était pas possible de voir ce qui se passerait, l'ascension d'Hitler, la guerre semblaient imprévisibles. La foi absolue en l'intelligence du peuple allemand mène à une énorme déception.

Le seul point qui me gène est la narration : tantôt c'est la fille qui raconte comment elle a vécu les événements, tantôt on voit tout de l'extérieur, mais le pb c'est que c'est toujours cette même fille qui en est la narratrice. C'est un peu confus, car parfois les deux se mélangent. Du coup, certains passages sont forcément imaginés et d'autres relatent les événements tels que vécus par la fille.
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