Citations de Ann Brashares (612)
C’était un miracle, tout ce qu’on pouvait lire dans le moindre petit geste, si l’on se donnait la peine de bien regarder, de vraiment chercher l’information. Il y avait tant d’émotions, une foule étourdissante de choses que les mots, tout du moins les mots de Lena, ne pouvaient exprimer. Des milliers d’images, de souvenirs et d’idées qui se déployaient si on les laissait venir. Pour qui savait regarder, l’histoire entière de l’humanité était contenue dans le moindre trait. C’était de la poésie pure. Elle n’avait jamais trouvé la poésie poétique, pour être honnête. Mais elle imaginait ce que pouvait être la poésie pour ceux qui l’aimaient et la comprenaient.
En cet instant précieux, elles fêtaient l’aboutissement de leurs efforts, la réussite qu’elles n’auraient jamais atteinte l’une sans l’autre. C’était le point culminant de leur vie, ou tout du moins de la vie qu’elles avaient jusque-là partagée. Carmen se jeta au milieu de ses amies. Elle pousse un cri de joie, vite repris en chœur. Elle avait l’impression de se fondre dans un tout, de chair et de sang – tous unis, les bras autour des épaules ou de la taille, joues contre joues, lisses ou ridées. Et là, elle éclata en sanglots – tant pis, elle aurait les yeux gonflés sur la photo.
Tu es avec moi, [...], dans toutes mes pensées, tous mes projets, mes plaisirs, mes errements, mes réussites et mes chagrins. Ce que je vois, je le vois avec tes yeux aussi, et avec toi je suis plus déterminé et mieux que je ne pourrai jamais l'être sans toi. (p388)
Le bonheur,ce n'est peut etre qu'une sucession de petits plaisirs
Les filles qui ne prennent jamais de risque ont une drole de fascination pour les filles qui osent :" elles les adorent et les detestent en meme temps
On peut toujours rever de ceux dont on a envie , mais il faut travailler pour avoir ce dont on a besoin
Le probleme ce n'est pas le probleme, c'est votre façon de reagir face à ce probleme
Elle avait appris depuis longtemps que les garçons interpretaient les excuses comme une raison de plus d'insister
Il existe deux catégories de personnes: celles qui enferment les gens dans des catégories débiles et les autres.
- Je n’ai pas besoin d’une nouvelle robe. Carmen va m’envoyer un truc de marque qu’elle porte pour son boulot.
- En grandissant, on apprend qu'il y a une phrase, très courte, toute simple, qui apporte bien plus de réconfort que de longs discours. Et je vais te la confier... Prête ?
- Prête.
- Au moins, j'ai essayé.
Il porta son gros sac et celui de Tibby. Il la tira par la main pour la faire presser et lui éviter de rater son bateau. Il promit de fermer la maison, de vérifier que tout était en ordre d'un ton tellement solennel qu'elle se demanda s'il n'allait pas considérer qu'il était de son devoir de repeindre les murs et de cirer le parquet.
Elle aurait aimé lui dire tant de choses. Clore le sujet, tourner élégamment la page et refermer le chapitre avec grâce, passer à autre chose et poursuivre sa lecture.
Mais elle avait aussi envie de creuser la question à fond, de lui demander si son amour se conjuguait à un temps du passé. Elle aurait voulu lui dire qu'elle l'aimait toujours et que, même si cet amour était sans espoir, depuis longtemps révolu, il continuait à la consumer, année après année. C'était une pelote de sentiments, tellement enchevêtrés qu'elle ne parvenait pas à les démêler.
Elle leur était reconnaissante de ne pas avoir trop changé.
[...]
Bee était particulièrement accommodante sur ce point. C'était un musée de Bee sur pattes. Son T-shirt mauve délavé collectionnait les accrocs et les reprises depuis la troisième. Ses cheveux blonds étaient toujours aussi longs et fous, avec quelques nattes maigrichonnes ici et là, en mémoire de sa phase "tresses africaines" de CM2. Elle traînait sur le marbre poli de l'aéroport les mêmes tongs en cuir hors d'âge qu'elles avaient achetées ensemble en se baladant sur un marché l'été après la fac. Et Lena lui pardonnait de lui avoir volé sans vergogne ses vieilles chaussettes bleues tombantes lors de leur dernier voyage en Grèce.
Quant à Carmen, elle avait déjà un peu changé depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues, il y avait à peine deux mois : ses mèches étaient légèrement plus claires, son jean légèrement plus serré, ses sourcils légèrement plus fins. Mais elle avait toujours été comme ça, alors... Ses multiples essais de coiffure et de maquillage ne changeaient pas son expression enthousiaste. Carmen était toujours en perpétuel changement. Le contraire aurait été inquiétant.
Lena, qui s’enorgueillissait pourtant d'être très cérébrale, avait parfois la capacité d'abstraction d'un lézard. Ce n'est qu'en voyant Bridget et Carmen, courant vers elle cheveux au vent à travers le terminal de l'aéroport JFK de New York, qu'elle réalisa à quel point elles lui avaient manqué.
Bridget l'atteignit la première et lui sauta au cou sans même ralentir. Lena se laissa emporter par son élan.
Carmen arriva quelques secondes plus tar, trottinant sur ses sandales à semelles compensées. Elle lui serra le bras au point de lui laisser une marque. Elle lui cria si fort dans les tympans qu'elle en eut les oreilles qui sifflaient. Elle lui marcha sur les pieds avec un tel entrain que Lena en eut les larmes aux yeux et se mit à rire. C'était tellement bon d'avoir mal comme ça !
Bee tenta de les soulever toutes les deux en même temps. Lena retrouva les sensations familières : l'odeur mentholée de son shampoing, la douceur de sa joue contre la sienne, le gel capillaire au pamplemousse de Carmen, son rouge à lèvre poisseux. Les parfums, les couleurs, tout lui paraissait plus vif chez ses amies que chez les autres.
Quand vous sautez de joie, avant de retomber,
vérifiez toujours que personne
n'ait déplacé le sol.
Stanislaw J. Lec
- Alice ?
Elle lui sourit.
- Oui ?
Il voulait la regarder dans les yeux.
- J'ai un truc à te dire.
- Oui ?
Elle avait une patience d'ange.
- Je t'aime.
Comme c'était bon de le dire enfin, pour des millions de fois où il l'avait ressenti.
Elle a sourit de nouveau.
- Je sais.
- Bon, fit-il, alors bonne nuit.
Il regagna le canapé et se coucha peut-être arriverait-il à dormir maintenant.
Il aurait donné n'importe quoi pour ne plus l'aimer. Les vieilles ruses ne marchaient plus. D'ailleurs, elles n'avaient jamais marché. Comment cessait-on d'aimer quelqu'un ? C'était l'un des casse-tête les plus insolubles qui soient. Plus on s'entêtait, moins ça fonctionnait.
Le plus frustrant avec les histoires d'amour, c'est qu'on ne peut pas les écrire tout seul.
La confiance et l'amour sont indissociables.