Annabelle Mouloudji

Pour la première fois, la narratrice part en vacances, avec ses enfants, sans son mari. Ce dernier est retenu par le travail. Cette semaine, dans un village de vacances en Charente-Maritime, bouleverse l’ordre établi de sa vie. Au bord de la piscine, elle voit un homme dont le visage lui paraît familier. Les souvenirs remontent : il s’appelle Marc. « Il ne ressemble plus au jeune homme arrogant que j’avais connu. Il est plus séduisant » (p. 18) que vingt-cinq ans plus tôt. Elle se retrouve dans ses bras.



Elle est amoureuse. La femme et la mère se disputent en elle. Elle perçoit que son mari sait. Il voit le changement en elle. Il ne fait rien « pour empêcher le désastre » (p. 27). Il croit à une aventure. Elle aussi, essaie de se persuader que sa liaison ne détruira pas sa famille. Quand la passion devient trop grande, elle essaie de fuir cet amour, mais il est plus fort que tout. A quarante ans, la femme se réveille et se révèle. Elle emporte tout sur le chemin de son cœur et de son corps.



L’Amoureuse s’autorise à vivre son histoire au grand jour. Elle quitte David, un homme qu’elle n’a pas eu « le temps de désaimer » (p. 46). Avec lui, elle a bâti une existence stable. Il est responsable, délicat et doux. Son amant lui propose un avenir incertain, exalté, « un amour où les sentiments et le plaisir charnel se sont entremêlés. » (p. 46) Une histoire en alternance, calquée sur le rythme de la garde de ses enfants. Sous l’emprise sensuelle de Marc, elle ne s’attarde pas sur les failles de celui-ci. Elle accepte la présence invasive de son ex-femme, son besoin de séduire, etc. Sa dépendance l’aveugle.



L’Amoureuse est un roman sensuel et poétique sur une passion amoureuse. Alors que je ne me suis pas retrouvée dans les attentes de cette femme, elle m’a séduite. J’ai aimé sa manière d’analyser les faits, cette conscience sous-jacente de l’emprise de ses sens, accompagnée de ce refus d’en mesurer les répercussions. J’ai été emportée par son besoin de vivre cette passion, entièrement, sans raisonnement, juste avec l’envie d’écouter ses besoins. Je suis plus mère que femme, pourtant, j’ai écouté, entendu et respecté sa fougue, ses emportements et sa flamme. Sans avoir goûté le verre, j’ai ressenti l’ivresse de son désir pour Marc et surtout celle d’être femme. J’ai vécu son histoire par procuration. J’ai énormément aimé ce roman.


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Confession ? Récit ? Fiction ?

Il me semble que tout comme le second roman d’Agathe Ruga, L’homme que je ne devais pas aimer, L’amoureuse d’Annabelle Mouloudji est un roman très « personnel ».



Aux côtés de David, l’Amoureuse vit « dans le quotidien de tout le monde. Le rythme des enfants. Celui du travail, des obligations, des relations amicales à entretenir. Des soirées à deux devant la télévision. »



L’Amoureuse est mère mais elle est d’abord femme.

Une rencontre vient bousculer son quotidien, bouleverser son destin : Marc, déjà croisé vingt-cinq ans auparavant. Un homme au « magnétisme félin » qui lui « fait entrevoir la vie en grand et en couleur, la met en valeur, lui donne des ailes. »



L’Amoureuse est femme mais elle est aussi une mère, qui avant de s’abandonner à cette vague d’amour sensuel qui déferle sur son corps et son esprit, commence par s’interdire de bousculer l’équilibre familial, sacrifier son foyer, « ce noyau familial si précieux ».



Malgré elle son coeur s’embrase, et l’Amoureuse va continuer à brûler de l’intérieur, se consumer d’amour et de désir pour Marc, cet homme charismatique mais faible, qui dans ses relations amoureuses cherche avant tout à se rassurer sur son propre pouvoir de séduction.



Auprès de Marc l’Amoureuse se sera brûlé les ailes, mais à 52 ans elle se retrouve de nouveau prête à « dérouler une feuille blanche, chercher d’autres pigments, d’autres couleurs »…



Annabelle Mouloudji a une plume sensuelle et piquante, qui colle au tempérament fougueux de son Amoureuse.



Tout autant que L’homme que je ne devais pas aimer, je recommande L’Amoureuse à toutes les femmes passionnées, aux amoureuses exaltées, aux tempéraments ardents et romanesques.



À offrir et à s’offrir.

La passion amoureuse, l’irrésistible, la frénétique, celle qui embrase… Elle n’est probablement pas là sans raison, elle arrive pour lui rappeler qu’elle est vivante, pour de vrai, et c’est pour cela qu’elle la saisit.

Annabelle Mouloudji nous raconte avec brio cette révélation, cette évidence que vit sa narratrice, la rencontre avec « son homme », celui qu’elle imagine lui être destiné et avec lequel elle peut vivre insatiablement tout ce que l’âme et le corps proposent… Alors comment ne pas le choisir ? Comment ne pas se sentir égoïste du déséquilibre qu'elle orchestre chez les siens ? Et comment se relever si…

J'ai été très touchée par la sincérité de ce personnage, cette femme qui se jette sans retenue, sans calcul dans cet amour fou et qui le vit, qui le souffre et qui ne s'arrête pas là…

Annabelle Mouloudji nous emmène par une écriture fluide, élégante et précise à la rencontre d’une femme… Amoureuse !
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Alors ce roman met bien en lumière la petite crise qui frappe chaque femme à un moment de sa vie , qu’elle le veule ou non , qu’elle l’avoue ou non …

30,40,50 ou 60… ça vous tombera dessus n’ayez crainte , après vous la gérerez chacune différemment.

L’amoureuse qui est elle dans ce roman ?

Une femme mariée et mère de famille, en pleine crise de la quarantaine.

Elle va tomber sous l’emprise d’un homme qui va lui donner l’impression d’exister .

Mais jusqu’où cette passion va t elle aller ?

On peut aussi se demander si la passion amoureuse est une chimère , si la souffrance qu’elle engendre vaut vraiment la peine .

Un roman à glisser entre toutes les mains croyez moi pour rêver ou lutter .

"L'amoureuse" est un roman délicieux d'Annabelle Mouloudji que j'ai lu avec assiduité. Elle nous en entraine et nous ensorcèle en ayant l'art et la manière de mettre en scène des situations d'un quotidien ordinaire d'une mère de famille.

Et de part une rencontre chaotique, nous plonge dans un univers érotique, ou la volupté, le désir charnel, le plaisir des sens est à son apogée.

Une verve poétique, entremêlée de mots crus aiguise notre curiosité, notre imagination et nous maintien en éveil jusqu'au bout. La sensualité est à fleur de peau et l'écriture à fleur de plume. C'est tout simplement divin !

Roman très séduisant pour les épicuriens, les amoureux de la vie ou la raison reprend malgré tout ses droits.



Sophie Wagenheim

Je l’ai lu rapidement « L’amoureuse » grâce à une écriture fluide et un style exalté. Ce récit palpitant m’a entraînée dans les affres de l’amour si bien retranscrit. J’ai particulièrement apprécié la peinture de ce mâle dominant et de cette femme qui a du mal à sortir de l’emprise de celui qui en a fait son objet. Le sexe qui est très présent est l’allégorie de ce rapport de force dans lequel la femme croit se mesurer mais dans lequel elle se conforme. Je trouve que c’est une manière habile de nous mettre à la place de la narratrice. On ressent à la fois l’attraction mais aussi la peur que cette domination suscite.

De l’adrénaline addictive qui font de toutes autres relations des plats peut-être bons pour la santé mais fades. Pourtant, la véritable force est de retrouver la vraie saveur des bonnes choses sans la Harrissa qui au fond étouffe le goût. C’est ce que semble finir par faire ce personnage de femme et c’est là qu’elle existe par elle-même. Bravo pour ce beau et bon livre ! J’ai adoré.

Je viens de terminer « L’amoureuse » que j’ai énormément aimé. Quelques réminiscences d’ « une passion simple » d’Annie Ernaux, avec, de mon humble point de vue, une analyse plus fine, plus intime de la passion amoureuse, puis des remous psychologiques qu’entraîne sa fin. Ce roman réveille nécessairement une passion ancienne, si on a eu le bonheur puis le désespoir d’en vivre une, et il m’a plu de le lire avec un certain recul par rapport à la mienne, car j’ai pu savourer l’analyse des sentiments de l’héroïne.

J’ai été séduite non seulement par le fond, mais aussi par la forme: très belle écriture d’Annabelle Mouloudji, dont j’ai lu et relu quelques-unes des phrases avec admiration.

Une déception pour moi.



On m'a offert ce roman au salon du livre de Toulon. La quatrième de couverture était prometteuse. J'ai commencé ma lecture, certaine d'apprécier ma lecture.



L'histoire ? Mère de deux jeunes garçons, mariée à David, depuis des années, l'Amoureuse succombe au charme de Marc et va changer de vie pour se livrer à cette passion qui lui rend sa sensualité et sa sexualité...



Je n'ai pas du tout été charmée par cette histoire... Je ne me suis pas attachée à l'héroïne, j'ai trouvé ce Marc horripilant, et surtout, je n'ai pas du tout apprécié le style littéraire de cette romancière pour les scènes de sexe... et elles étaient nombreuses.... de grandes envolées qui m'ont laissée sur le carreau... mais j'ai lu d'autres retours et beaucoup ont aimé ce style le qualifiant de poétique et sensuel... Je n'ai pas adhéré et je le regrette, j'aime bien les histoires d'amour d'habitude, mais il en faut pour tous les goûts.