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Critiques de Anne Boquel (100)
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L'enfant de la rage

C'est l'histoire d'un gosse de dix-sept dont la mère se demande s'il n'est pas né avec la contradiction dans le sang. Yohann, par conviction autant que par provocation, s'engage dans la ZAD (Zone à défendre) de Morvaillan, près d'Augerac. Lors d'une échauffourée avec les CRS, Yohann est retrouvé, gisant au sol, vivant mais si peu.

Pour ses parents, c'est le début d'une nouvelle vie, faite d'attente et d'espoir. Mais aussi d'incompréhension et de colère. Aucun des protagonistes, famille ou zadistes, n'en sortira indemne.



Cette famille pourrait être n'importe laquelle. Un coup de téléphone au milieu de la nuit vient anéantir son quotidien avec fracas. On savait que le fils fréquentait ces gens-là. On se rendait compte de ses changements d'humeur, de ses opinions plus marquées et sans concession, de son recul par rapport aux pratiques familiales. On l'avait mis en garde, tout de même. Mais on n'avait pas imaginé un tel engagement dans la ZAD. Engagement qui se solde par une balle perdue.



Face à leur fils dans le coma, Laurence et Loïc vont prendre des chemins différents. En colère, Loïc n'a de cesse de tenter de ramener Yohann vers la lumière, à la recherche de leur vie d'avant. Laurence, quant à elle, part à la recherche de l'âme de son fils. Elle veut comprendre, aller vers lui. Elle se tourne donc vers les zadistes, le Pilote, Rox, Sylvain, Louise-Michel, tous les compagnons de lutte de Yohann, afin de se rapprocher des dernières sensations. L'autrice décrit avec délicatesse la lente transformation de cette mère au fur et à mesure de sa quête.



La puissance de ce roman réside dans la construction des personnages, si justes dans leurs émotions et réactions que chacun.e m'a touchée alors que, pourtant, tout les oppose. L'autrice réussit la prouesse de ne pas prendre partie, de raconter avec justesse les forces en présence, les combats, les retombées politiques comme individuelles.



Le texte a profondément remué la mère que je suis. Face à cet ado hurlant sa « rage », je ne peux pas rester insensible. Face à cette mère qui oscille, face à ce père qui se veut un roc pour sa famille, face à la petite sœur qui hurle intérieurement pour exister encore aux yeux de ses parents non plus. Face aux zadistes aux idées extrêmes mais justes, face à leur histoire, leur humanité, non plus.

La citoyenne que je suis a également profondément vibré.



Bilan :

Un roman bouleversant et percutant qui offre une photographie de la France d'aujourd'hui. Anne Boquel nous offre un texte d'une grande justesse, intelligent et tout en nuance. Une grande réussite et un incontournable !
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L'enfant de la rage

Anne Boquel, avec ses mots, raconte comment le quotidien si simple de cette faille a basculé du jour au lendemain . Comment ne pas se dire « et si ça avait était moi? Pour le côté historique, L’histoire de cette ZAD est redecrite sans jugement.

Chacun de son point de vu, le père plutôt borné, la mère qui essaie de comprendre son fils mais aussi les Zaddiste eux même, l’autrice arrive à donner du corps à chacun sans les juger.



Ce livre est d’une infinie justesse.
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L'enfant de la rage

L'enfant de la rage : Roman d'un coma, d'une famille en attente, et d'une France en ébullition, écrit par Anne Boquel... ... ... Anne Boquel vit et enseigne à Lyon. Romancière et essayiste, elle a notamment cosigné avec Étienne Kern Une histoire des haines d'écrivains (Flammarion, 2009).
Lien : https://lapressedusoir.fr/en..
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L'enfant de la rage

Un roman et son autrice à découvrir absolument. Une façon de dire les sentiments bouleversante. Un milieu qui, peut-être, ne parle pas de prime abord et que l'on découvre de l'intérieur avec un regard neuf. Anne Boquel sait nous captiver grâce à ses personnages entiers et leurs histoires faites de forces et de faiblesses.
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L'enfant de la rage

Une pépite parmi mes lectures de janvier

Au début du roman, Yohann, jeune militant zadiste de 17 ans, se retrouve plongé dans le coma, suite à une opération impliquant zadistes et CRS qui a mal tourné.

Chacun de ses proches - Ses parents, sa sœur, ses amis zadistes – vont réagir très différemment à cette situation : inquiétude, envie de révolte, preuves d’amour se font face et suivent l’évolution de l’état de santé de Yohann.



Evitant soigneusement de plonger le lecteur dans une vision manichéenne du sujet d’actualité des « zones à défendre », Anne Boquel concentre toute son attention sur les émotions, les sentiments des personnages. La complexité des caractères est décrite avec une telle finesse qu’on est pris d’attachement pour chacun d’entre eux, malgré le fait que tout les oppose.



Tout au long du roman, Yohann est le fil conducteur qui divise. Les personnages évoluent au rythme de l’évolution de son état. Quand le père, Loïc, contient sa rage en scrutant le moindre geste de l’adolescent qui serait un signe d’amélioration, sa mère Laurence cherche à comprendre les choix de son fils et les raisons qui l’ont poussé à se rapprocher des militants de la ZAD. A l’image du corps et de l’esprit de Yohann qui sont séparés, les parents s’éloignent, tentent des rapprochements, cherchent à renouer contact sans plus vraiment y arriver.





J’ai été très touchée par ce roman. Particulièrement, le questionnement permanent de la maman de Yohann m’a beaucoup émue. Jusqu’où laisser son enfant faire ses propres choix, jusqu’où le laisser s’éloigner des valeurs qu’on lui a inculquées, au nom de l’amour qu’on lui porte ?



Le style, très contemporain et fluide, colle parfaitement avec l’actualité du sujet. C’est pour moi une très belle découverte de cette rentrée littéraire.
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Le Berger

Anne Boquel publie Le Berger aux Éditions du Seuil. Il s’agit d’un premier roman par lequel son autrice, connue plutôt pour ses essais sur la vie des écrivains, se penche sur l’emprise exercée à travers des mécanismes insidieux de manipulation sur Lucie, son héroïne, par une secte appelée La Fraternité.



Lire la suite :
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Le Berger

Le Berger - Anne Boquel - Seuil Editions :



Lucie est conservatrice d'un petit musée de l'Oise. Rien ne va vraiment mal dans sa vie, rien ne va vraiment bien non plus. Le jour où une amie l'embarque dans un groupe de prière, son existence prend une couleur plus joyeuse. Elle se sent revivre. D'autant que le Berger et maître à penser de la communauté lui fait intégrer le cercle restreint des initiés. Sans le mesurer, elle consacre bientôt toute son énergie à la Fraternité, négligeant son entourage. L'incompréhension gagne ses proches, qui, désarmés, la voient s'éloigner d'eux. Lorsqu'ils s'en inquiètent, leurs questions se heurtent au silence. Dans son désordre enfiévré, jusqu'où Lucie poussera-t'elle le zèle ?



Premier roman captivant, poignant portrait d'une jeune femme en plein désarroi, Le Berger dépeint sans complaisance la réalité sordide des mouvements sectaires tout en s'interrogeant sur la quête de spiritualité dans nos sociétés individualistes.



J'ai été embarquée par ce roman poignant qui révèle "les dessous" de certains mouvements sectaires. Il fait réfléchir, nous interroge. Lucie n'est pas vraiment heureuse mais n'est pas vraiment malheureuse. Elle se cherche, elle cherche une raison de vivre, de se donner à fond. Après avoir essuyé plusieurs déceptions amoureuses, elle se donne à fond dans son travail mais ce dernier ne la passionne plus vraiment, elle s'interroge sur sa raison de vivre...

Un jour, son amie et collègue de travail Mariette, l'entraîne dans un groupe de prière. Là, elle est fascinée par l'élocution du Berger... et quel Berger ! Là, vous allez le découvrir au fil des pages de ce livre qu'une fois ouvert, on ne peut refermer avant de connaître le dénouement de cette histoire !

Nous sommes tous concernés, à lire par tous : adolescents, parents, grands parents ! Poignant ! Bouleversant ! Percutant ! J'ai ressenti également de la colère...! Dingue ! Je ne vous en révèle pas plus...



Je remercie Murielle Gobert, l'une des gérantes de la Librairie Passerelles de Vienne de m'avoir conseillé cet ouvrage. Ouvrage qui fait partie de la sélection du Prix Passion Passerelles 2020/2021.



Anne Boquel vit et enseigne les lettres à Lyon. Elle a coécrit avec Etienne Kern plusieurs essais remarqués sur la littérature et les écrivains.


Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Le Berger

L’intrigue est prévisible, les personnages n’ont aucun relief et ne créent aucune émotion chez nous. J’étais ultra curieux de voir comment l’aspect culte allait être étudié : ce n’est ni prenant, ni glaçant, ni intéressant. Passez votre chemin !
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Le crâne de mon ami

Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique (Merci Babelio et l'éditeur !).



Un livre qui se lit bien, et vite. Les chapitres sont assez courts, quelques pages seulement, et ne rentrent pas forcément dans les détails, mais s'attachent plutôt à présenter quelques faits marquants et représentatifs du type d'amitié qu'entretenaient les auteurs.

C'est intéressant, la bibliographie permet d'aller creuser si le coeur nous en dit, mais le livre donne déjà une idée assez large des amitiés littéraires, dans des périodes et des endroits variés.

J'ai 2 petits bémols à émettre :

- l'ouvrage aurait gagné à développer un peu plus les chapitres, je suis parfois restée sur ma faim.

- la couverture reprend des codes plutôt fantastique/gothique et peut induire en erreur (mais ça, c'est plus mon point de vue de médiatrice du livre...)



Et maintenant, pourquoi j'ai mis 4 étoiles !

Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est qu'en substance, ce livre m'a posé la question de l'amitié, tant elle peut être variée. Elle prend une dimension supplémentaire lorsqu'il s'agit d'êtres illustres, intellectuels, qui réussissent à mettre des mots sur les sentiments. Lire les passages de correspondances m'a particulièrement enthousiasmée. J'ai découvert des amitiés, parfois très proches d'amours platoniques, empreintes d'admiration. C'est beau, ça donne envie de s'arrêter un peu, de faire un pas de côté pour observer ses propres amitiés. J'ai découvert des auteurs, aussi, que j'ai maintenant envie de découvrir via leurs écrits (et ça, j'aime bien !).



Un livre qui a donc réussi l'exploit d'être à la fois léger et profond.

A quand le tome 2 ?
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L'enfant de la rage

Ce livre est celui des conflits, des confrontations, des luttes, intérieures comme idéologiques, celles qui investissent toute l'énergie qu'on leur cède.



Dans chaque combat il y a des dommages collatéraux. Chaque acteur de cette histoire en subira la déflagration sans y avoir assisté.



Johann n'est encore qu'un gosse, distant, timide et timoré, pourtant il a déjà des idées et des convictions profondes, déterminées, prêt à lutter l'avenir incertain de la planète.



Cet amour pour la nature et sa préservation l'amène à s'engager dans la ZAD proche de chez lui, un projet de construction de pont aux conséquences écologiques désastreuse.

Seulement, suite à une violence altercation avec les CRS, Yohann se retrouve grièvement blessé, plongée dans le coma, le monde s'effondre autour de lui.



C'est dans ce climat de douleur que tous devront avancer, et révéler ce qui sommeil chacun.

La violence d'un père qui ne comprenait pas son fils et qui nourrit sa haine envers les zadistes qu'il tient pour responsables, une tentative pour rattraper le passé.

Une sœur "invisible" dont la situation lui échappe, l'apeure.

Une mère désemparée puis soucieuse de comprendre son fils en se rapprochant des gens de la ZAD chez qui toutes les pensées et les journées étaient désormais dédiées avant l'accident.

Ces zadistes au grand cœur de tous horizons et opinions politiques confondus, terrassés autant qu'acharnés.



Une famille tiraillée qui, comme la grenade qui aura tout engendré, est sur le point d'exploser.



L'autrice utilise donc un thème d'actualité pour exacerber les tensions et les rages latentes qui sommeillent, les questions intergénérationnelles qui divisent. La dure réalité de voir le destin de son enfant échapper à sa compréhension, les barrières idéologiques se dresser ou s'effondrer selon l'élément déclencheur, l'éveil des idées, sans partis pris.

J'ai beaucoup aimé l'opposition des sentiments qui m'ont tiraillé lors de ma lecture, entre colère et acceptation, entre compréhension et hésitation, entre peur et résilience.
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L'enfant de la rage

Anne Boquel s’exprime dans ce roman avec un style incisif. C’est un uppercut qui nous fait descendre dans l’impuissance de cette mère abasourdie par la peine et qui tente malgré tout de s’accrocher à un quotidien presque trop banal jusqu’à ce qu’elle trouve une voie pour se relever. C’est le combat d’un père qui se dévoue coûte que coûte à la survie du corps de son jeune fils.



Qui a raison? Qui a tort?

Anne Boquel a la délicate intelligence de s’effacer au profit de ses personnages. C’est la douleur d’une famille, l’agonie d’un monde dont le modèle mène à la destruction de notre planète, la résistance d’une poignée d’entre eux dans un combat inégal.

Le lecteur pourra donc à son tour se faire son idée, pencher tantôt pour la position de la mère, comprendre le point de vue du père, défendre ou désapprouver les idées des zadistes, s’insurger contre la violence et le chaos.



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L'enfant de la rage

Laurence, secrétaire médicale, va s'intéresser au militantisme de son fils rencontrant des zadistes déterminés sur le terrain, avant de tomber dans la compassion ou l'empathie pour leur cause.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le Berger

Un livre glaçant qui décrit l'emprise sectaire avec une grande efficacité et interroge notre propre capacité à résister aux sirènes. Totalement d'actualité à un moment de notre histoire où beaucoup s'imaginent sortir du troupeau en sombrant en fait dans des dérives complotistes obscures.
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Le crâne de mon ami

Je vais donc tenter de vous donner un aperçu de ce que vous pourrez y trouver sans trop en dire au cas où vous voudriez découvrir ce livre. Déjà, c’est un ouvrage que j’ai vraiment beaucoup apprécié. La plume est très fluide et l’on est très vite immergé dans les différentes histoires entre les protagonistes. Les duos présentés sont très éclectiques et ne s’arrêtent pas à une époque ou un pays : la diversité est un autre des points forts. Et la dernière chose importante qui mérite d’être soulignée c’est que les auteurs de ce recueil n’inventent pas pour combler les trous ou les zones flous des récits. Parfois, les documents sont trop peu nombreux et on ne peut que supposer certaines choses ou garder en tête une zone de flou sur un ressenti ou un évènement.



On y côtoie des auteurs classiques et très connus (Dumas & Hugo, Schiller & Goethe, Tolstoï et Tourgeniev) et d’autres que je connaissais moins (Coleridge et Wordsworth par exemple), des duos que je ne m’attendais pas à trouver (Sand & Flaubert) mais également des auteurs contemporains (Eluard & Char, Mishima & Kawabata, Sanghor & Césaire).

Si certaines relations sont très stables sur toute la durée et que chez d’autres on constate quelques remous, il y a aussi les relations amour/haine assez violentes, à la limite parfois du toxique. J’ai ressenti beaucoup de respect dans ces relations, des gens qui se sont influencés et qui se sont mutuellement aidés pour grandir. Parfois, certains se sont éloignés pour des divergences d’idées (souvent politiques).

Je crois que parmi les plus marquantes, je retiens celle Sanghor & Césaire ainsi que celle de Flaubert & Sand qui m’ont vraiment touchées par leur réciprocité et la beauté de leur relation.



En bref, c’est un livre que je vous recommande pour découvrir les auteurs sous un nouveau genre !


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le Berger

Le Berger est le 1er roman écrit par Anne Boquel. On y suit Lucie, jeune femme solitaire de 29 ans qui va tomber sous l'emprise d'un groupe religieux et de son leader énigmatique, le Berger.



J'avais découvert les premières pages de ce livre en flânant sur Babelio et ça m'avait convaincu de l'acheter. Les chapitres sont courts, rythmés, l'histoire va droit au but sans se perdre sur des éléments parallèles.

Le phénomène d'emprise est bien décrit et on perçoit l'attrait de la communauté pour cette jeune femme intelligente mais mélancolique. On ressent beaucoup d'empathie pour certains d'ailleurs. Lucie, en revanche, plus elle s'enfonçait, plus j'avais envie de la secouer et de lui dire non mais réfléchis! Et du coup, je me détachais du personnage. Exactement comme ses proches d'ailleurs.



Conclusion: Même si l'histoire manquait de surprise, j'ai apprécié ma lecture et je vous la recommande si les dérives sectaires vous intéressent.
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Une histoire des parents d'écrivains

Alors, voyons voir de quoi que ça cause, ce livre ? Comme le titre l’indique, nous y verrons une histoire extrêmement bien fournie sur les parents de nos écrivains célèbres et classiques. Beaucoup de familles vont y passer, leurs interactions et leurs rapports décortiqués par les deux auteurs qui ont déjà collaboré sur un autre livre du même acabit ; Une histoire des haines d’écrivains, qu’il faudra que je me procure aussi d’ailleurs !



Au menu, diverses noms que nous connaissons déjà, citons Balzac, Baudelaire, Flaubert, Duras…et tant d’autres ! Chaque famille d’écrivain a une réaction qui lui est propre, et que les deux auteurs ont compilé ici, dans ce livre divisé en plusieurs chapitres. A la fin, nous avons même droit à une rubrique, « Notices biographiques » qui m’ont bien intéressé. J’avoue que, si je lis beaucoup, je me rends compte qu’au final, je lis peu d’auteurs classiques et donc, je ne les connais pas tant que ça. Cette rubrique m’a bien intéressé parce qu’elle m’en disait plus sur l’histoire de la famille, tandis que les chapitres prenaient le temps d’expliciter plus en détail.



Dans nos parents d’écrivains, on a diverses figures toutes aussi intéressantes à étudier les unes que les autres ; les parents qui acceptent la vocation de leur rejeton et qui l’y encouragent, même, et ceux qui au contraire ne veulent pas en entendre parler, ne donnent pas leur soutien et refusent que leur enfant parte sur cette voie alors qu’ils auraient pu briller ailleurs. On ne peut pas leur en vouloir, en remettant les choses dans leur contexte : l’écriture assurerait-elle le revenu suffisant pour que leur rejeton vive dignement ? Et si la littérature les éloignait les uns des autres ? Puisqu’il n’a pas le bac ou le diplôme, il ne peut pas écrire…tant de remarques qui, encore maintenant, reviennent couramment. C’est ce qui m’a motivé à lire ce livre, voir la réaction des parents face aux enfants qui se plongent dans une carrière littéraire, remplie d’incertitudes, c’est vrai.



On y voit des conflits qui se terminent bien, ou mal. Des parents qui, au départ réticents, finissent par collaborer avec leur rejeton qui a pris la plume. Les liens sont toujours là et même si certains parents ne sont pas d’accord avec la vocation, ils aident quand même.



Quelques autres aspects dépeints dans ce livre, et qui nous ramènent à ces parents tourmentés : l’aspect autobiographique de certains titres, comme Poil de Carotte de Jules Renard et Vipère au Poing de Hervé Bazin (que j’ai recommandé dans #MardiConseil sur Twitter), mais il y en a plein d’autres ! Devant les confessions d’un enfant, les parents ne savent parfois plus où se mettre. Mensonges, reproches publiés et donc lus par des lecteurs qui pourraient les reconnaitre, vérités qui blessent, tout y passe ! Que penserait ma famille si j’écrivais mon autobiographie ? Je crois que je les tourmenterai, hélas !



Je pense qu’il y a aussi un élément à ne pas oublier : les auteurs étudiés sont en majorité du XIXème et XXème siècle, donc les mentalités étaient sensiblement différentes de celles que nous avons aujourd’hui. On parle beaucoup de peur de déchéance sociale dans cet essai. L’aspect social est en effet très important pour ces parents d’écrivains qui ont peur d’être déclassés ou mal vus par ceux qui les connaissent, c’est pourquoi quelques uns acceptent à contrecœur la vocation de leur rejeton en demandant néanmoins qu’il porte un pseudonyme, pour ne pas entacher la réputation de la famille.



Enfin, cet essai dépeint les relations qu’ont entretenu les auteurs avec leurs parents ; tantôt bonnes, tantôt mauvaises. De l’admiration de leur travail au rejet total, il y a toutes sortes de réactions que l’on juge consternantes, ou pas. Tout ceci appuyé par un nombre incroyable de documents, des correspondances notamment, qui nous permettent de lire vraiment les réactions des uns et des autres ; les déceptions comme les joies, les conseils littéraires des chers parents à leur enfant-plume.



C’est un livre à lire si vous le désirez, qui vous renseigne sur les rapports entre les parents d’écrivains et leur enfant qui, pour la plupart, ont quand même choisi leur propre futur alors qu’ils étaient destinés à autre chose, selon leur famille. Pour ceux qui, comme moi, sont curieux et avides d’en savoir plus sur les écrivains classiques, je leur recommande volontiers cette lecture. On y lit la vie d’un auteur, les rapports avec la famille, et on peut s’imaginer ce qu’est la vie d’un auteur. Par la même occasion, on se rendra compte que les choses n’ont pas forcément changé aujourd’hui.



Pour preuve, il n’est pas rare de voir ces questions apparaitre régulièrement : Peut-on vivre de son écriture ? Peut-on considérer qu’écrire est une vraie profession ? Voici des questions que se sont aussi posés les parents d’écrivains.
Lien : https://saveurlitteraire.wor..
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Le crâne de mon ami

Il y a des hasards parfois qu’on n’explique pas et qui sont source de belles surprises. Contactée par Babelio pour participer à une Masse Critique à laquelle je n’avais pas prévu de m’inscrire à l’origine, j’ai reçu Le Crâne de mon ami. Les plus belles amitiés d’écrivains de Goethe à García Marquez d’Anne Boquel et Étienne Kern. J’ai eu un coup de foudre pour ce livre qui nous emmène à la rencontre des plus grands auteurs.

Ce livre insolite fait suite à un autre qui portait sur les « haines » d’écrivains, les plus grandes rivalités qui opposaient les génies de la littérature. Après avoir traité ce pan des relations humaines, il ne restait plus à Anne Boquel et Étienne Kern qu’à aborder le versant opposé : l’amitié. Un peu sur le mode d’un recueil de nouvelles, le duo d’auteurs retrace, dans treize chapitres, treize amitiés mythiques qu’ont noué les plus grands romanciers, poètes et dramaturges de notre patrimoine culturel.

Classé parmi les documents en lettres, Le Crâne de mon ami se lit pourtant comme de la littérature. Boquel et Kern nous mettent toujours en situation avant d’entrer dans le vif du sujet. Le décor est planté, les accessoires soigneusement disposés avant que les acteurs n’entrent en scène. Pour cet ouvrage, les deux auteurs ont aussi ratissé large pour nous parler de ces amitiés d’écrivains. Ainsi, on traverse les époques et les pays à la rencontre de ces hommes et femmes d’exception. Le lecteur, plus qu’un spectateur extérieur, s’y croit alors vraiment.

Une fois ce décor installé, on entre au cœur du sujet : lesdites amitiés entretenues par ces grands noms. On découvre alors ces derniers sous un tout nouvel angle. En effet, on les connaît déjà par le prisme de leurs œuvres, et parfois de la médiatisation qui a pu les entourer. Mais Anne Boquel et Étienne Kern nous plongent dans l’intimité des auteurs de notre patrimoine culturel.

Le Crâne de mon ami nous montre alors à quel point l’amitié est chose complexe. Elle commence ou finit bien souvent avec un fait qui laisserait présager tout le contraire d’une franche camaraderie. Et entre les deux, elle emprunte la plupart du temps un chemin très sinueux, pavé de jalousies ou de rivalités plus ou moins masquées. Mais indéfectiblement, chacune de ces amitiés mythiques est teintée de tendresse et de bienveillance. Chacune de ces treize histoires nous met ainsi du baume au cœur.

Le Crâne de mon ami, avec son titre aussi insolite soit-il, est une belle découverte ! Anne Boquel et Étienne Kern nous emmènent à la rencontre des plus grands auteurs par le prisme des amitiés, parfois complexes ou farfelues mais toujours authentiques, qu’ils ont nouées. À lire par tous les passionné.e.s de littérature, ou tout simplement de belles histoires.
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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Une histoire des parents d'écrivains

A travers différents thèmes, les auteurs décrivent les réactions de parents d'écrivains. Des anecdotes intéressantes et des notices biographiques, mais on regrette

l'absence de sommaire et quelques impressions de redites.
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Une histoire des parents d'écrivains

Après une "Histoire des haines d’écrivains", Anne Boquel et Etienne Kern récidivent et poursuivent l’exploration de l’histoire littéraire anecdotique.

Dans cet ouvrage, ils relatent avec la même verve croustillante les réactions de parents d’écrivains du 19ème et du 20ème face à la vocation de leurs rejetons. Franche hostilité, rejet total, reconnaissance absolue, admiration sans vergogne ou bien hantise d’une déchéance sociale, ces hommes et femmes de lettres en herbe déclinent chez leurs ascendants tout un panel de sentiments qui n’ont pas fini de faire couler de l’encre.

Enquête sociologique, récit de vie intimiste, Anne Boquel et Etienne Kern ont puisé leurs sources dans les correspondances et les journaux pour nous permettre d’entrer par la petite porte dans l’histoire de la grande littérature.

(Karine)

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Une histoire des parents d'écrivains

Affaire de goût : j'aurais préféré une biographie auteur par auteur, car, à la fin de la lecture, le lecteur se voit mélanger les anecdotes et ne plus savoir à qui elles font références. Les recherches sont tout de même bien menées et on apprend beaucoup pour un ouvrage de vulgarisation qui s'attache à aborder ce thème sous un angle léger et non trop universitaire.
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