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Critiques de Anne Boyer (II) (15)
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Celles qui ne meurent pas

Il y a encore quelques années, le mot "cancer" était banni et on lui préférait la périphrase "longue et douloureuse maladie", euphémisme qui fut bientôt attribué à une autre pathologie, le Sida, dans une sinistre gradation de l'horreur.

Le texte d'Anne Boyer est saturé du cancer sous toutes ses formes : politique, médicale, psychologique, sociale, raciale et philosophique. 

L'autrice fait de son expérience un vaste exercice de pensée brillante et parfois exigeante, prenant à bras le corps tous les aspects de sa maladie.

Son écriture, très travaillée, sans pour autant qu'elle se regarde écrire, nous fait ressentir au plus intime l'expérience de la douleur . Elle pointe aussi du doigt les ambiguïtés d'un système médical où un traitement peut être plus invalidant qu'efficace,  où un médecin peut affirmer qu'il a pratiqué des mastectomies inutiles car il fallait bien qu'il paie ses vacances ;  système dans lequel une malade après une opération sous anesthésie générale est quasiment jetée dehors, où elle est sommée de travailler quelle que soit la douleur et l'éreintement ressenti.

On sort de cette lecture éprouvante un peu hagard, physiquement mal à l'aise,  mais conscient d'avoir eu en mains un texte exceptionnel .

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Celles qui ne meurent pas

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, ma collègue de 43 ans se demande inlassablement si elle fera partie de celles qui ne meurent pas, si elle verra son fils grandir, si elle pourra reprendre une vie normale un jour. À l’heure où je vous écris ces quelques lignes, la compagne d’une connaissance vient d’être mise en bière. Elle avait 48 ans et ne fera jamais partie de celles qui ne meurent pas. Le cancer fait des ravages et, bien que l’on en parle plus librement qu’avant, il n’en reste pas moins que la maladie est toujours un sujet tabou.



Avec Anne Boyer, le mot résonne, envahi l’espace et va se loger dans tous les domaines de la vie telle qu’on la connaît. Grâce à sa prose incroyable, elle nous fait expérimenter la douleur de l’annonce et des traitements, ainsi que ces décisions médicales insoutenables et quelques fois incompréhensibles, qui ne relèvent parfois que d’une nécessité pécuniaire.



Avec elle, on tremble, on s’insurge et on se questionne face à cette réalité qui fait de tout un chacun une marionnette entre les mains du corps médical. Entre les pinces du crabe, c’est la loterie. Et en refermant ce livre, on se dit que celles qui ne meurent pas, comme celles qui meurent, sont d’incroyables héroïnes. D’incroyables battantes. Et que, finalement, nous sommes bien peu de choses face à cet amas anarchique de cellules malignes.



Un texte fort, qui prête à une réelle réflexion, traduit avec grande finesse par Céline Leroy.



Une lecture nécessaire.
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Celles qui ne meurent pas

Voici un récit intelligent, érudit et sensible, mais qui a été difficile à lire pour moi.

Difficile d'abord parce que dès les premières pages, A.Boyer nous apprend que son cancer du sein a été diagnostiqué à 41 ans, c'est-à-dire à mon âge actuel, et c'est vertigineux.



Difficile ensuite parce que dans ce récit tellement intime, l'autrice raconte sa maladie, depuis le jour où elle apprend que son corps a failli, et que sans aucune forme d'avertissement, elle est tombée malade, jusqu'aux traitements de chimiothérapie extrêmement lourds et à sa double mastectomie, de la douleur indicible qui traverse son corps, à la solitude extrême qu'elle ressent face à cette violence de la maladie et de son traitement.



Difficile aussi parce qu'elle démontre, études et recherches à l'appui, ce que le cancer et ses traitements ont de politique : que ce soient les inégalités d'accès au soin reproduisent les inégalités sociales et économiques qui divisent son pays, ou encore la course au profit de l'industrie pharmaceutique.



Mais ce qui est encore plus fort que ces difficultés, ce qui est absolument brillant dans cet essai polymorphe, c'est la capacité qu'a A. Boyer de dire la maladie, d'exprimer ses souffrances, de crier sa révolte, de se faire la porte-parole de « Celles qui ne meurent pas », de hurler combien c'est insupportable d'être réduite à des données sur un dossier, combien c'est déchirant de devoir retourner travailler alors que la chimiothérapie nous consume de l'intérieur pour ne pas perdre son salaire, de nous montrer combien le traitement pour le cancer est un poison, et qu'il faut choisir pourtant le moindre mal.



Parce qu'elle veut vivre, c'est bien ce qu'est son texte, une ode à la force de vie, à la puissance des mots qui nous poussent à aller de l'avant, aux soignants et aux amis qui entourent et prennent soin, et à la pulsion de vie.



Une voix singulière, une arme tranchante, une œuvre indispensable qui s'inscrit dans la tradition de grands récits de maladie, d'Aelius Aristide à Susan Sontag, en passant par Virginia Woolf.
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Celles qui ne meurent pas

Dans ce livre, Anne Boyer raconte avec le plus de franchise et de transparence possible son cancer du sein. Elle ne cache rien de la découverte, de son traitement, des réactions autour d'elle. Elle ne cache ni sa douleur ni ses vomissements. Elle partage ses doutes, ses interrogations. Elle explique comment au lieu d'être une personne, elle devient impatient étiqueté d'une maladie, on la déshumanise, et si cela ne suffit pas, ses traitement contribueront à la diminuer....

Je suis assez partagée sur ce livre. Si la franchise de l'auteur est touchante, émouvante, m'a projeté de suite dans l'empathie, j'ai eu beaucoup plus de difficultés avec les nombreuses références à d'autres auteurs ou aux philosophes. Ces références sont très intéressantes, mais l'auteur les apporte parfois dans une dimension un peu élitiste....

Merci à Netgalley et Grasset pour cette lecture.
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Celles qui ne meurent pas

Dans un texte magnifique, l’écrivaine américaine fait de sa maladie la métaphore d’un monde déliquescent. Un puissant contrepoison.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Celles qui ne meurent pas

Celles qui ne meurent pas de Anne Boyer



Anne Boyer a 41 ans quand on lui diagnostique un cancer du sein. Elle est célibataire, mère d’une adolescente. Elle va subir une chimiothérapie puis une mastectomie.

Avec ce texte brillant, elle fait référence à la sociologie, à la littérature, à la philosophie pour croiser son vécu.

D’ailleurs, il y a une certaine distance où plutôt un recul avec ce texte qui n’en reste pas moins intime et qui le rend aussi universel.

C’est un texte intime car elle raconte ses difficultés, le soutien des amis mais aussi ceux à qui la maladie fait peur, le fait d’avoir un cancer quand on sort des rangs, qu’on est célibataire et qu’on a personne d’atittrer pour prendre soin de soi.

C’est un regard éclairé, parfois critique notamment sur le système, le dispositif “ Family Medical Leave” dont elle bénéficie et qui lui impose une mastectomie en système ambulatoire, la déshumanisation du corps face au traitement, l’opacité de l’industrie pharmaceutique, le retour au travail quelques semaines après conformément à ses droits au congés. Elle continue à enseigner tout en souffrant.

La souffrance, les effets secondaires des traitements, elle les expose aussi mais sans appesantissement tout comme la solitude et les jugements si rapides des autres.

Avec la critique, la difficulté et toutes les épreuves, il y a aussi beaucoup d'humilité car on sent toute la souffrance, le désespoir et la lutte, le courage pour vaincre la maladie et porter admirablement ce texte.

On ne peut que reconnaître l’esprit pointu, toute l’intelligence et la force qui se dégagent de ce témoignage riche, documenté et livré avec beaucoup de finesse.

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Celles qui ne meurent pas

C'est une lecture qui marque.



Anne Boyer raconte l'enfer du cancer du sein. Par le biais d'un témoignage extrêmement bien documenté, elle nous raconte ce à quoi est confronté un malade, à partir du moment où le diagnostic est posé puis tout au long du parcours médical que subit le patient. Elle ne nous cache rien des douleurs, symptômes, effets secondaires des traitements, que ça soit sous un aspect physique mais aussi psychologique, social ou financier. Elle nous livre sa colère face à l'injustice de traitement du patient selon qu'il a les moyens ou pas d'accéder à des médicaments hors de prix, d'être accompagné ou pas, ou même d'être informé. Elle dénonce sans concessions la déshumanisation du patient, la souffrance des aidants et tous les mensonges autour de cette maladie.



C'est un texte poignant, dur mais bouleversant. Il est à la fois philosophique et historique mais aussi très intime. C'est cru. C'est vrai. Et c'est cette vérité que j'ai vraiment aimé.

Le style est très soutenu, c'est parfois une lecture difficile par son côté documenté et philosophique.



Mais, je resterai marquée par la justesse et le courage dont Anne Boyer à fait preuve en écrivant ce texte. Ce récit est nécessaire, utile. A lire sans l'ombre d'un doute.

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Celles qui ne meurent pas

. Ce roman poignant a reçu a juste titre le prix Pulitzer.

L'autrice nous décrit de façon assez crue , ce que vit une personne cancéreuse du diagnostic jusqu'au quotidien de la maladie . C'est décrit avec beaucoup de détails et en totale franchise . C'est à la fois un récit philosophique , et parfois historique et un témoignage extrêmement percutant et touchant . On n'en sort pas indemne. Ni devant la maladie , ni devant ce partage si intime .

Bonne lecture
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Celles qui ne meurent pas

Le contenu de "Celles qui ne meurent pas" est a priori extrêmement intéressant, mélangeant expérience vécue de la maladie, le cancer, et appréhension du monde et de la société, références littéraires d'oeuvres de toutes époques traitant du vécu de la maladie, etc. MAIS le problème principal vient de la traduction française, ce me semble. Le texte est, dès les premières pages, truffé d'anglicismes, de tournures de phrases d'américain parlé, plaquées en français, ce qui fait que le plus souvent les phrases sont à la limite de la compréhension. Tout semble vidé de son sens, alors que sûrement (je ne suis pas encore allé vérifier), le texte original semble posséder un ton particulier et intéressant, comme son thème. De plus, l'actrice Anne Boyer est poétesse, donc on imagine qu'elle sait manier la langue, et non ce charabia issu de la traduction française que nous propose l'édition française actuelle. En fait, je suis assez scandalisée par ce texte, qui est à la limite de l'acceptable en français. J'en attendais beaucoup et non ce ramassis d'approximations, de littéralité, de non sens. C'est illisible, une honte de traduction indigente. Etonnant de massacrer ainsi la traduction d'un "prix Pulitzer" !
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Celles qui ne meurent pas

Encouragée par le prix décerné à ce livre, je me suis lancée dans sa lecture. Je m'attendais à un récit plus prosaïque, qui m'aurait immergée dans ce pan de la vie d'Anne Boyer où elle a subi les affres du cancer, et fait vivre son histoire par procuration, même si certaines souffrances restent indicibles. Las, la dame est "poétesse" et pour moi son discours est resté souvent alambiqué, parfois même abscons (problème de traduction ? J'ai relevé aussi des fautes d'orthographe), avec des citations jetées ça et là sans grand intérêt et parfois sans grand rapport avec le texte... Désolée pour elle dont l'épreuve m'inspire naturellement de la compassion mais j'ai eu l'impression d'un étalage de culture mêlé à une prétention d'écriture littéraire. En bref, c'est un livre que j'ai trouvé "froid", suscitant peu d'émotions... peut-être à l'instar de ce que ressent la personne "éreintée" par sa chimiothérapie ? Il en ressort tout de même des idées intéressantes (déshumanisation de la personne atteinte d'un cancer, inégalité d'accès aux soins, traitement parfois pire que le mal, dureté du système américain où le malade n'a pas le choix de retourner travailler, impossibilité de décrire la douleur...), mais qui auraient pu, à mon sens, être énoncées dans un format bien plus concis. Le récit y aurait gagné en clarté et en puissance.
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Celles qui ne meurent pas

Un essai sur le cancer du sein, avec une approche très singulière semble-t-il.

Anne Boyer aborde le sujet avec beaucoup de vigueur, de rage, et de cynisme.

Elle retrace son vécu difficile, ses ressentis complexes, mais réalise une analyse et une critique très fournie et étayée de l'ensemble de la médecine et de la société au travers de cette maladie.

La lecture est parfois épineuse, et le sens du texte difficilement accessible par endroits. Mais l'essai est puissant, bouleverse et fait réfléchir le lecteur.

On a l'impression d'avoir livré un combat après la lecture, Anne Boyer nous prend aux tripes, nous gifle, et nous invite à regarder les choses autrement.



Un essai remarquable, où la sororité est présente partout, de même que la douleur et la souffrance.



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Celles qui ne meurent pas

Anne Boyer a 41 ans lorsqu’elle apprend qu’elle a un cancer du sein particulièrement virulent et agressif, dit triple négatif, qui statistiquement la condamne à brève échéance. Elle est américaine, malgré son nom aux consonances françaises, poétesse, mère célibataire d’une adolescente. Dans ce livre inclassable qui n’est ni un journal ni un essai ni une enquête au long cours, elle décrit avec précision son traitement, les symptômes, la douleur, analyse les effets délétères des molécules de la chimiothérapie sur son organisme et sur l’environnement, appuie ses réflexions et ses conclusions sur la lecture de poètes d’hier et d’aujourd’hui, de philosophes et d’écrivaines qui ont écrit sur la maladie. Elle écrit sans emphase, au plus près d’elle-même, portée par la volonté de comprendre le pourquoi et le comment : malade de son siècle, de ses pesticides, de la destruction insensée de ce qui soutient la vie sur terre, Anne Boyer, pour espérer guérir, doit s’en remettre à l’arsenal chimique de ce siècle. Terrible paradoxe, qui alimente chez elle une colère lucide et possiblement salvatrice. Aux prises avec un système de santé à bien des égards plus brutal que le nôtre, Anne Boyer a déjoué les pronostics. Elle est toujours vivante et son livre, paru en 2019 aux États-Unis, a reçu le très prestigieux prix Pulitzer.
Lien : https://www.rebelle-sante.co..
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Celles qui ne meurent pas

Ce livre, qui a reçu le prix Pulitzer 2020 de l'essai, est un texte exceptionnel qui mêle autobiographie, philosophie, poèmes, textes anciens, données statistiques et études scientifiques.

Poétesse, écrivaine américaine, l’auteure n’a pourtant pas forcement les mots adéquats pour identifier cette douleur qui tape fort. Des chapitres très courts, rythmés, référencés : il s’agit d’un récit autobiographique mais pas que. Le texte est puissant, habité par l’émotion et basé sur la réflexion. Le récit est coloré d’anecdotes sur le traitement de la maladie aux États-Unis où il existe de fortes inégalités d'accès aux soins. Elle dénonce alors cette société basée sur le capitalisme. A lire absolument !
Lien : https://www.mediathequeouest..
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Celles qui ne meurent pas

Merci aux Editions GRASSET de m'avoir offert l'opportunité de lire ce livre et à l'application NET GALLEY France



Anne Boyer a écrit un roman fort, dur, certains passages peuvent nous faire peur en tant que lectrice femme.

Travaillant dans le domaine médicale, j'ai trouvé que secrétaires, assistants et médecins ont encore beaucoup de progrès à faire concernant la transmission des informations et surtout l'écoute active des patients. Au delà de cela, l'auteure nous plonge dans ce monde ultra connecté où le suivi et les traitements ont des résonnances sociales et économiques : l'inégalité d'accès aux soins et le profit instillé par l'industrie pharmaceutique.

Ce qui est encore plus troublant, c'est la faculté de l'auteure a exprimer ses souffrances, son ressenti par rapport aux traitements qui déchirent de l'intérieur mais qu'il faut subir parce que l'envie de vivre est plus forte.

Elle effectue également un parallèle avec l histoire philosophique un peu trop riche à mon gout et qui dessert un peu l'émotion première du texte.

Ce roman très travaillé reste lourd sur le cœur mais résonne comme un hymne à la vie, aux femmes dont on ne ressort pas indemne, la tête remplie de réflexion et du poids des mots.
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Celles qui ne meurent pas

Dans « Celles qui ne meurent pas », prix Pulitzer 2020, la poétesse américaine donne corps et voix à la lutte contre le cancer du sein en refusant de magnifier son combat.




Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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