La parole du jour
Pourquoi, sapristi
Ferais-je aujourd'hui,
ce que demain,
Je ferais aussi bien ?
- Tu ne te sens pas trop seul ?
- Jamais ! répond Pikkeli Mimou. Je sais que tous les autres sont quelque part. Et puis, il y a tous les arbres près de moi.
- C'est vrai, dit Véronica, ils sont rassurants, les arbres.
La neige crisse délicatement dans le silence gelé.
- On voit l'infini, dit Killiok en regardant le ciel énorme. Et on entend chanter les étoiles.
- Quel silence, murmure Véronica.
- Oui... Il est presque trop fort, ce silence.
Ils sont partis, emportant en eux la chaleur d'un abri.
Ils marchent et chaque pas les déplace un peu. Ils ne sont pas ici, ils ne sont pas la-bas. Ils sont quelque part entre les deux, et chaque pas les rapproche un peu.
Lucie aime quand la pluie tambourine sur le toit de la terrasse et qu'ils restent assis à regarder le lac jusqu'à ce que le vent chasse les nuages, que l'eau redevienne calme et tranquille, et que la grande paix du soir envahisse les lieux.
Le hérisson souffle: "Encore un petit somme..."
"Petit somme, petit somme!" chante le rouge-gorge.
Dors, dors, bébé, maman fredonne à côté.
Dors, bébé, dors, le merle chante dehors.
Le vent joue dans le soleil, le merle veille sur ton sommeil.
J'aime bien être assis là à ne rien faire de spécial.
- On vogue vers l'inconnu, murmure Killiol, en regardant briller le sommet des vagues. Et cette mer ne se tient jamais tranquille.
Perchés sur le bord de la corbeille ou carrément dedans, ils picorent. Eux, ce sont les « piafs », mâles aisément reconnaissables à leur calotte grise, la nuque couleur de châtaigne, les joues blanches tranchant sur la gorge noire prolongée en bavette sur la poitrine. Petit trait en sourcil blanc et virgule noire entourent ou soulignent l’œil, vif et mobile. La femelle est plus discrète, dans ces plumes chamoisées et beiges, mais non moins active ; la tête brune est marquée d’un sourcil pâle. Penché sur le pain, picorant à toute vitesse, celui-là montre son croupion blanc, sans aucune vergogne.
J’avais plutôt l’impression que c’est lui qui me regardait .
La maison paraissait normale {…}, mais quelque chose avait changé.
je sentis alors un frôlement derrière-moi.
Tout avait commencé par une après-midi d’été ...
Le chemin bordé d'arbres tourne autour du lac dans l'ombre et la lumière.
La journée se termine.
C'est doux et un peu triste.
On entend le murmure du monde qui bascule dans la nuit ; le bruit lointain d'une route, la musique d'un marchand de glaces, des voix feutrées qui s'interpellent...
Les parents de Gaspard sont rentrés.
La maison s'illumine.
C'est un phare de l'autre côté de l'océan.