Un très album que je réserverais pour les plus grands (pas avant 9 ou 10 ans).
Une réflexion sur la place à réserver à la parole, au bruit, au silence nécessaire entre les mots pour leur laisser de la place. Beaucoup de poésie.
Je l'aborde en classe par le biais de jeux théâtraux, réservant la découverte de l'album en ultime séance.
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Ceci est une intuition, une supposition. Comment célébrer la présence dans l’absence et vice-versa ?
Un appartement plein, baigné de soleil, un carrelage coloré, un mobilier démodé, des cadres photos sur un mur tapissé, des sardines à vider, du linge à sécher, des jouets abandonnés. Le temps est comme suspendu, tout comme ce calendrier à jamais figé sur la table de la cuisine, dans cet intérieur que l’on devine être celui d’une grand-mère*, disparue depuis peu.
Un dialogue lacunaire, où le titre-question se répète sous la forme d’un leitmotiv, d’une ritournelle, que l’on devine être celui de Hadda et de son petit-fils (Maknine à qui la dédicace est destinée ?) et où la réponse se fait chaleureuse et sous la forme impérative (Va, sens, apprends etc). Alors que tout le blanc entre la question et la réponse symbolise l’absence, le manque, le vide, la page qui le jouxte rappelle la présence grâce à tous ces objets qui habitent encore la maison, ceux de la vieille dame comme ceux de l’enfant. Au manque répond l’image. Aucun personnage à proprement parler, hormis quelques photos en guise de décoration n'est représenté. Leur présence se fait dans l’énonciation (elle, je, tu) et dans les objets.
En effet, de ce mobilier vieillot en bois ou en formica, des épices aux aliments dans les paniers, du transistor que l'on imagine encore allumé, tout suggère, respire et recèle la présence et l’âme de Hadda. Elle n’est plus mais elle est partout. L’appartement vit tout comme le souvenir reste vivant.
Ainsi, l'album interroge la présence dans l’absence et aborde le deuil, (le manque, la disparition, le choix est ouvert), un de mes sujets de prédilection en LJ, de manière sensible, poétique et d’une subtilité rare et où fourmille mille détails éminemment symboliques. Ainsi, Hadda est toujours là, à l’intérieur, dans tous les sens du terme. Tandis que l’hirondelle, oiseau hautement symbolique lui aussi**, qui clôt l’album invite à un ailleurs… pour un futur en devenir, à l’extérieur du livre, pour cet enfant qu’on sait à jamais aimé par sa grand-mère et qu’il aime en retour, à jamais & pour toujours…
*, ** & *** une grand-mère maghrébine ? (Maknine à qui la dédicace est destinée ?) on pourra d’ailleurs préciser que Maknine, prénom arabe, signifie chardonneret, ce qui renvoie aux oiseaux à la fin de l’album (hirondelles). De même, Hadda, autre prénom arabe, signifie chaleureuse. Chaleur que l’on ressent d’ailleurs dans toute la maison ainsi que dans les réponses apportées à la question-titre en guise de leitmotiv. Pour avoir déjà admiré le travail d'Anne Herbauts, je peux supposer qu’elle livre là son œuvre la plus réaliste/illustrations et peut-être même la plus intime. Ceci n’est qu’une intuition.
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Les grands n'arrêtent pas de dire à Nour et Nils qu'il va pleuvoir. Une atmosphère particulière s'installe dans la maison douillette. Nour et Nils regardent la rivière par la fenêtre, le spectacle de l'eau qui danse éveille une idée en eux. C'est décidé, ils vont partir...
On reconnait de suite l'univers singulier d'Anne Herbauts, que ce soit dans le texte ou les illustrations. Elle n'hésite pas à utiliser des couleurs sombres et mélanger les techniques. Sa plume est toujours aussi poétique, c'est beau à lire.
"Il va pleuvoir" est dans la lignée des autres albums de l'auteure-illustratrice. Comme souvent, je me demande de quelle manière les enfants vont l'aborder. J'ai toujours l'impression que ce sont des livres qui parlent plus aux adultes qu'aux petits...
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Original ...et tellement personnel!?? J'adore, mais était-ce un livre à publier? (Tiens, tiens, aurais-je voulu être seule à pouvoir l'acquérir?) Y'm'faut une dédicace, là!! 8-))
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Grosse déception pour cet ouvrage : quasiment pas de texte, des collages ou des mises en image qui semblent bâclées (photos d'écume sans intérêt, dessin de super héros fait par un enfant, des cocottes dessinées à l'arrache) et tout du moins dépourvues de toute qualité graphique. Je suis passé complètement à côté.
Ce n'est même pas du joli papier, ni de belles photos en noir et blanc.
Tout le monde ne doit pas y être indifférent puisqu'on me l'a offert, mais moi je reste vraiment imperméable à cette poésie de répétition tatonnante.
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Un enfant dont le prénom commence par un y et son tigre rencontrent en rêve Grand-Mère Ecorce. Celle-ci propose de leur raconter une histoire "grande comme la main". Mais l'enfant décrète en ouvrant sa main que ça fait alors cinq histoires ! Grand-Mère Ecorce s'exécute et nous offre cinq petits contes...
On reconnait tout de suite l'univers d'Anne Herbauts, tant dans les illustrations (qui mélangent diverses techniques) que dans le texte. Celui-ci est particulièrement recherché et poétique. Image et texte narrent chacun leur propre histoire, mais l'image permet de voir le texte autrement. On ne peut que saluer l'originalité de cet album, je crains cependant que les plus terre-à-terre soient perdus parmi ces arbres balayés par les marées forestières !
L'auteure-illustratrice a vraiment accompli un beau travail avec "Une histoire grande comme la main", revisitant les contes et histoires du soir.
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Broutille est triste parce qu'il a perdu son chat. Tous ceux qu'ils croisent lui disent que ce n'est pas grave, qu'ils ont des problèmes bien pires. A force d'entendre toujours la même rengaine, Broutille lui-même se met à minimiser ce qu'il vit. Heureusement, sa route croisera celle du Chien, compréhensif et à l'écoute...
Les thèmes évoqués dans cet album me semblent très importants, c'est pourquoi il faudrait le mettre entre toutes les mains. J'aime la musicalité du texte mais, malheureusement, je ne suis pas fan des illustrations. Je trouve qu'elles ont même un petit côté inquiétant. Le style d'Anne Herbauts est en tout cas très original : mélange de gribouillages enfantins et de collages.
Je ne suis pas parvenue à entrer dans l'univers de cet album, mais je pense que l'histoire de Broutille parlera à de nombreux enfants.
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« De quelle couleur est le vent ? ». A cette question posée par un petit géant aux yeux fermés, Anne Herbauts répond à sa manière, par le dessin, la couleur, la poésie. Le chien, la montagne, la pomme et tous les éléments qu’il croise en chemin lui apportent chacun un élément de réponse. Le vent se définit ainsi par les mots et les illustrations mais aussi par les sensations que procure cet album conseillé par les Doigts qui rêvent. En effet, textures, reliefs, découpes et même traces de doigts en font un album tactile autant que visuel, sans oublier la musique du texte ni le souffle et le parfum des pages.
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Ce livre change des autres albums pour enfants. Le texte est simple et très poétique. Les illustrations sont rehaussées par différentes techniques pour apporter du volume. Les nombreuses textures permettent aux lecteurs de se mettrent à la place du petit géant. Les images sont très colorées, parfait pour capter l’attention d’enfants et développer leur imagination. Cet album ravive les souvenirs que le lecteur a du vent. Pour moi, il est humide et sent les embruns de la mer. C’est un rappel de la maison. Ici, on voit des définitions personnelles et variées du mot « vent ». C’est un vrai coup de cœur. Je pense que grands et petits doivent le lire ensemble, car il invite au partage.
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Une fois de plus, Anne HERBAUTS nous propose un petit moment de douceur et de poésie.
Après avoir été conquis par "De quelle couleur est le vent ?", j'ai été séduit par cette nouvelle forme d'album.
Qu'est-ce que l'amour, et surtout, comment l'expliquer, le crier, le montrer ?
Trouvez dans cette album non pas des réponses mais des essais. L'amour rend parfois les phrases absurdes, parfois magnifiques, parfois mignonnes.
Quelle sera votre préférence ?
Retrouvez également la patte de l'auteur au niveau de l'illustration, toujours très travailler avec des matériaux qu'on n' apas l'habitude de voir. Un mélange de peinture, de crayon, de collage... Toujours très coloré et pourtant pas forcément gai.
Mais quand on parle d'amour, on ne peut pas être soit tout blanc, soit tout noir, et Anne HERBAUTS a su marquer la complexité.
Avec cet album qui pourrait presque plus s'adresser à des adultes qu'à des enfants, Anne HERBAUTS signe un nouveau livre d'art que vous trouverez néanmoins toujours en rayons jeunesse dans vos librairies INDEPENDANTES préférées !
Merci à Babelio pour cette opération masse critique qui permet toujours de découvrir de belles choses !
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Un grand album. Dans tous les sens du terme. Ce grand format est un très bel album sur la nuit, le coucher et ses rituels. Très peu de texte, tout en douceur et justesse, pour des illustrations poétiques et sombres, qui fourmillent de détails. C'est joli, c'est doux et ça fait du bien.
Peut être un tout petit peu trop sombre et élitiste pour être un album jeunesse grand public...
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