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Critiques de Anne-Lise Avril (57)
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Les confluents

Un roman d'une grande beauté qui aborde des sujets graves, plus que jamais d'actualité, et mêle les tourments du monde à une très belle histoire d'amour. Lecture engagée, douloureuse, poétique et sublime.



C’est à travers l’histoire d’amour d’une reporter et d’un photographe, entre 2009 et 2040 que l’on va suivre l’évolution du monde, la splendeur de la nature, les couleurs du désert, la fragilité des glaciers, le changement climatique...



Aucunement moralisateur, ce roman est une ode à la nature qui vaut tous les chiffres des spécialistes.

Anne-Lise Avril nous offre, avec ce premier roman, un carnet de voyage poétique et dépaysant qui nous plonge dans un mélange de splendeurs et d'horreurs à travers ces régions de l'autre bout du monde.
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Les confluents

« Un confluent est un point de rencontre, de communication, de réunion entre 2 consciences qui se trouve qui se noue qui apprennent à s'aimer et qui au contact de l'altérité se renouvellent se modifie se fortifie tout comme le cours d'eau né de la confluence de 2 autres prend parfois un nom nouveau. »

Anne Lise avril va nous entraîner avec ses personnages en Indonésie, en Sibérie, à Alep. Ce livre est aussi l'histoire de la rencontre de deux êtres : Liouba qui décide de partir en reportage en freelance pour découvrir le monde et aussi se découvrir quelque part et Talal, photographe qui lui aussi se perd dans le monde. Ils vont souvent se croiser que ce soit dans les forêts, dans des zones de conflit ou finalement se poser ensemble sur une île. Nous allons avoir aussi le récit de leurs enfants : la fille a dû quitter l’île laisser son petit frère affronter les changements climatiques, qui transforme la planète.

Ce texte nous parle de notre époque, de notre rapport à l'actualité, des défis que nous lance la planète et surtout ces transformations brutales. Nous nous attachons aux personnages principaux mais aussi aux personnages secondaires qu'ils rencontrent au fil de leurs pérégrinations que ce soit pour un reportage, une enquête sur des militants qui défendent une forêt, des rencontres lors de conflits armés : un bédouin qui plante des arbres dans le désert et espère recréer une forêt, un jeune syrien qui a pris les armes pour défendre Alep alors que sa mère et sa sœur continue à faire fonctionner leur savonnerie malgré la guerre et les bombardements incessants, un groupe de défenseurs de la forêt qui sont massacrés par une milice à la solde du pouvoir russe qui prélève du pétrole et déforeste sans vergogne. Chacun dans ce texte cherche et trouvera sa thébaïde.

Un premier roman très touchant par la description de ses personnages et la description de notre planète, avec ces aspects négatifs mais aussi les espoirs et les petites choses que certains tentent pour sauver notre fragile planète.
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Les confluents

Un livre aux confluents nombreux... La forme, d’ailleurs, reflète magnifiquement le fond de l’histoire.



« C’était l’année 2040, à présent, et l’humanité subsistait au cœur de la fournaise qu’était devenu le monde. Ouragans et tornades, départ de feu, brasiers béants et éternels. Épidémies par-delà les frontières, sans endiguement et sans remède, au cœur de villes en sommeil qui ne savaient plus comment revenir à la vie. Fonte des glaces, irrémédiable, sous l’étendard vain des prétendants au pétrole. »

Protection de la nature, migrations climatiques, lutte contre la déforestation et le pillage de nos ressources vitales (univers insatiable et corrompu de braconniers et de profiteurs à tous niveaux, états compris), fuite en avant, recherche du sens de la vie, amour, deuil, renoncements et combats, ne sont que quelques-unes des thématiques essentielles de ce roman d’aventures environnementales.



« Les vagues étaient venues grignoter la terre qui bientôt ne serait plus que mer. À l’orée de la jungle, certaines maisons en bois du village avaient déjà été envahies par les flots. L’île s’enfonçait lentement dans l’univers aquatique. »

Des quêtes croisées, qui se suivent aussi (de par la filiation), des réflexions en filigrane sur l’avenir de notre terre si nous restons les bras croisés, nous offrent une intrigue foisonnante et passionnante. Une poésie saisissante, qui touche au cœur, pour évoquer ces sujets d’une actualité brûlante et bouleversante. L’histoire aussi de la rencontre d’un homme et d’une femme, et de leur passion hors normes, invincible. Leur acharnement à sauver ce qui peut encore l’être de la dévastation, chacun à sa façon, les éloigne et les rapproche tour à tour, mais l’attirance commune est irrépressible.



« La grâce de se battre pour quelque chose qui est en train de disparaître. La presse écrite. Les écosystèmes naturels. Pour lui, la lutte est une entreprise. Un engagement total. »

Un premier ouvrage magistral, superbement écrit, qui nous fait rêver d’ailleurs (au pluriel... Mais lesquels ? Alerte ! Un jour, si l’on n’y prend pas garde, peut-être plus vite qu’on ne le pense, l’exil même, le déchirant, le terrible exil ne mettra plus personne à l’abri, et, où qu’on aille, il n’y aura plus de refuge...), de forêts-sanctuaires essentielles, vestiges du passé et racines de l’avenir, d’un monde dans lequel hommes et femmes se battent pour notre lieu de vie et la reconquête de ce qui pourrait être un paradis à partager, si les volontés et les énergies convergent pour notre planète, chacun à son échelle, car même le colibri peut faire sa part.



À mettre entre toutes les mains ! Nous sommes tous concernés, toutes générations confondues, y compris celles à venir.



#Lesconfluents #NetGalleyFrance
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Les confluents

Un récit écologique, poétique, amoureux. Pour ce premier roman, l'autrice met les paysages et surtout les forêts au coeur de son récit. D'un côté une journaliste franco-russe qui écrit sur les forêts et plus particulièrement le réchauffement climatique, de l'autre un photographe Talal qui parcoure le monde et les conflits. Au milieu Aslam, qui habite sur une île qui est,peu à peu, submergée. Quel est le rapport entre ces 3 personnages principaux, c'est ce que Anne-lise Avril nous laisse à conter.



L'autrice nous livre une histoire très environnementale mais avec la poésie de la lenteur, la découverte du paysage, les descriptions de la faune et de la flore y sont primordiales et apportent une touche photographique au roman.



une histoire croisée entre les personnages qui ne laissent pas découvrir la fin. Un roman fin, au style ouvragé.
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Les confluents

Premier roman d’Anne-Lise Avril, j’ai lu ce livre grâce aux @68premieresfois qui font découvrir des premiers romans.

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Au cœur de ce roman, des thématiques fortes, notamment l’écologie, un sujet d’actualité. Un premier roman engagé, où est abordée la montée des eaux dans un futur pas si lointain que cela, 2040. C’est également une histoire d’amour, de deux personnes qui se sont rapprochées au fil de leurs missions à travers le monde, lui est photographe et elle journaliste.

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Deux histoires en parallèle, une qui se situe entre 2009 et 2014 et la deuxième en 2040, on découvre à la fin du roman ce qui lie les deux histoires. J’ai apprécié cette lecture, qui fait beaucoup réfléchir à propos de l’environnement.
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Les confluents

Les confluents, lieux de réunion de cours d'eau, de glaciers ou de courants marins (Larousse), l'exacte problématique de ce roman.

Tantôt le chaud, tantôt le froid et les vents, ramènent Liouba à Talal et Talal à Liouba.

C'est une histoire de synchronicités, de ratages et de coïncidences racontée sur fond mélancolique qui nous ramène à la vacuité des choses, mais aussi à l’essentiel de la vie.

Un premier roman, qui, s'il fait l'éloge de la lenteur, coupe le souffle à son lecteur pour l’entrainer dans ses propres zones d'ombre. Dérangeant pour le malaise laissé dans son sillage, tout en étant intéressant pour les questions qui affleurent.
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Les confluents

Livre trés joliment écrit sur une histoire d'amour hors normes et tres originale.

J'ai aimé les 2 personnages trés engagés dans leurs causes respectives et qui essaient de ne pas succomber a leurs sentiments amoureux.

Dans ce livre il y a 4 parties divisées en 2 et on comprend les liens qui unissent les 4 personnages principaux à la fin du livre.

Pour ma part j'ai aime cette histoire que je recommande et je remercie mes 68 premiéres fois de m'avoir permis de le découvrir.
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Les confluents

Que de fluctuations d’impressions et de sentiments à la lecture de ces Confluents, premier roman d’Anne-Lise Avril découvert dans la sélection des 68 Premières Fois…

D’abord, navrée pour cette remarque digne d’une lectrice débutante, totalement dépourvue d’imagination ou absolument inculte en matière d’art moderne (ou les trois…), mais passer l’austérité de cette couverture est déjà, en soi, une épreuve dont on s’acquitte avec circonspection et qui fausse, selon moi, la tonalité bien plus abordable du roman. Ensuite, pour peu que l’on ait, même de loin, suivi les sorties littéraires de ces dernières années, on se heurte à un format que l’on a quelques chances d’avoir peu ou prou croisé récemment : projection sur un avenir suffisamment proche pour être imaginé, suffisamment lointain pour être fantasmé, supposition de modes de vie survivalistes, récapitulation des événements ayant conduit à une situation devenue l’actualité en cours avant retour final à ladite situation. Pas de chance, Lorsque le dernier arbre était encore trop frais dans ma mémoire pour ne pas y créer un écho à la concurrence redoutable…Mais, foin de ces considérations peu amènes, ce qui est parfaitement réussi dans Les confluents, ce qui fait que la lecture en reste très agréable, en dehors de la très jolie plume de son auteure, ce sont ces deux êtres aux personnalités, aux convictions, aux espérances très honorables et très attachantes.

Elle, c’est Loubia, dont les racines et la mémoire demeurent tout entières plantées dans les accents russes de son prénom et sa volonté de témoigner de l’obstination de quelques visionnaires à faire refleurir le désert ou survivre les forêts, pour les hommes à venir, malgré ceux du présent. Lui, c’est Tala, dont les yeux se sont emplis de la beauté d’une île pour mieux affuter son regard sur le monde et partager avec ses semblables les images qu’il y capture çà et là. Eux deux, c’est une attirance spontanée née d’un travail et d’une volonté commune, c’est un « nous » fugace qui se doit de ne pas exister entre deux rencontres fortuites, c’est un sentiment sous-terrain qui sourd, par magie ou par accident, lorsque la vie offre une rencontre à ces deux confluents. C’est ce qui fait la force et la beauté de cet attachement particulier. C’est ce qui fait la singularité et l’élégance de ce premier roman porteur d’avenir et de promesses car la plume en est racée. C’est ce qui m’a fait regretter d’autant plus fort cette dernière partie dont la banalité semble désavouer tout ce qui l’a précédée et renier ce constat si juste de Loubia : « Leur relation était ancrée dans les circonstances. Née tout entière de la désorientation de leurs exils permanents. Une forme de constance dans leurs dérives. Étaient-ils davantage qu'une fiction, inventée à la lisière des histoires qu'ils disaient sur le monde? Une profondeur de plus, un supplément d'âme donné à leurs voyages, pour s'accrocher à quelque chose de stable, où qu'ils soient sur le globe, aux confluents de l'errance perpétuelle. »

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Les confluents

Il est des gens qui voyagent pour découvrir le vaste monde et se frotter à d'autres cultures. Pour admirer les paysages et les monuments. Pour arpenter les montagnes ou les mers. Et puis, il y a Liouba et Talal. Elle fait des reportages qui illustrent les dégâts causés par le changement climatique. Il est photographe, notamment des populations réfugiées. Ils se rencontrent en Jordanie, sympathisent, se séparent puis se retrouvent à la faveur d'un séjour de Liouba aux confins de la Guinée. Se séparent encore, mais restent en contact, soudés par leur attirance réciproque qu'ils retiennent. Jusqu'à ce qu'un jour, enfin, à Moscou où Liouba est née, ils se laissent enfin aller.



A la fois roman d'apprentissage et roman d'amour, ce récit s'attache aussi à dire les conséquences du bouleversement climatique, avec la montée inexorable des eaux, la disparition d'îles tandis qu'ailleurs, le désert engloutit la végétation et contraint les populations à fuir. Il dit les tentatives des hommes à replanter, dans la mangrove ou le désert, à tout faire pour empêcher la disparition d'un écosystème où la dernière girafe va mourir. Et en filigrane, cet amour qu'on aimerait vivre tout en l'empêchant, parce que le nomadisme ne peut que le contrarier – "il leur manquait l'espace, le temps et, peut-être, la faveur du destin. Car il y a des amours qui naissent du néant et qui n'ont d'existence que dans les limbes. Des amours mort-nées. Ces amours-là ont la saveur exquise et douloureuse de ce qui est impossible." Pourtant il arrive que les fleuves parfois se rejoignent et deviennent confluents. Première lecture des "68 premières fois" édition 2022 et jolie découverte.


Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Les confluents

Dans les années 2010, Liouba, journaliste franco-russe, fait des reportages sur la façon dont les humains vivent dans leur environnement et s’y adaptent. Au fil de ses voyages, elle rencontre un bédouin qui plante une forêt en plein désert, une activiste voulant protéger une forêt boréale en Russie, et Talal, un photojournaliste qui, comme elle, sillonne le monde pour donner voix aux migrants. En 2040, Aslam, dernier habitant d’une île en Indonésie, tente de la protéger de la submersion, pendant que sa sœur essaie d'alerter les instances sur l'urgence climatique.

Ces deux récits alternent habilement dans ce premier roman d'Anne-Lise Avril, avec un style lent et gracieux, des descriptions attentives et poétiques. L'autrice donne leurs lettres de noblesse à des endroits reculés et aux personnages qui y vivent humblement, et montre la beauté d'un monde fragilisé par les changements environnementaux : le désert, de plus en plus aride, fleurit après la pluie.
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Les confluents

Très belle découverte !



Loubia, une jeune journaliste passionnée d’écologie, de nature, de faune et de flore parcourt le monde à la recherche de reportages sur les problèmes climatiques et leurs conséquences. Elle cherche à travers la planète, les hommes et les femmes qui se battent pour sauver la nature…..

Talal est photographe de guerre, il parcourt le monde également, pour des reportages sur les populations réfugiées.

Leurs chemins se croisent en Jordanie…… et ne vont cesser de se croiser au grès de leurs voyages.

Tellement de belles émotions dans ce roman, on voyage à travers le monde à la découverte de la nature, de sa beauté, de sa richesse, de sa force mais aussi de sa fragilité….. on souffre avec ces peuples forcés à l’exil, ses hommes et ses femmes meurtris par la guerre, ses combats d’hommes et femmes pour la liberté et pour la sauvegarde de la nature…..un magnifique trésor.

Ce livre est rempli d’espoir, avec cette belle forêt qui pousse en plein désert, avec ses hommes et ses femmes qui se battent pour préserver notre belle nature…..

De magnifiques passages décrivent la nature à travers le monde…..

Et puis cette belle histoire d’amour malgré les rendez-vous manqués, malgré l’éloignement et la peur…..cette force qui les rapproche inéluctablement…..



Touchant et mélancolique…..C’est beau, j’ai adoré ! ❤️

Un grand merci aux éditions Julliard pour la belle découverte !
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Les confluents

Liouba est une jeune journaliste qui parcourt le monde à la recherche de reportages sur le changement climatique. Un jour, elle croise la route de Talal, un photographe qui suit les populations réfugiées. Entre eux, un lien indescriptible se crée. D’année en année, le destin ne cessera de les ramener l’un vers l’autre, puis de les séparer, au gré de leur voyage et engagement pour la sauvegarde de la planète.

Dans un monde qui ne laisse aucun répit à leur combat, finiront-ils par s'autoriser à vivre une histoire loin des tumultes qui les entoure ?

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Un point de rencontre. Là où tout se croise, pour n'amener qu'une seule direction. Les confluents sont ainsi faits. Sur une terre en survie qui peine à préserver ses couleurs comme ses traditions, existe encore des jonctions de beauté. De celles qui s'assemblent et se complète, année après année, au gré d'une direction aussi opposée que concordante. Traversant les mystères de la nature au fil des pages, le lecteur voyage, au plus près du regard des deux explorateurs qui dans un monde bien vaste, ne perdent jamais de vu un amour qui ne connait pas l'adversité du temps qui passe. Poétique, engagé et riche d'humanité, "Les confluents" rappellent les souffrances de notre air tout en oubliant rien de la beauté de la vie. Généreux d'une prose douce et tendre, l'ouvrage offre un voyage du cœur et de l'esprit, jusqu'aux confins du beau de l'existence.

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Pour tous ceux qui aiment les explorations qui parlent avec le cœur.
Lien : https://www.instagram.com/un..
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Les confluents

Années 2010. Liouba, jeune journaliste parisienne, parcourt le monde pour couvrir le changement climatique. Lors d'un séjour en Jordanie, après un séjour dans le désert, elle rencontre Talal, un photographe vivant à Berlin, spécialiste des déplacements des populations en zone de guerre. Entre les deux, une relation complexe va se nouer d'autant qu'ils ne se croiseront qu'au détour de leurs déplacements professionnels.



Années 2040. Jaya et Aslam, jumeaux, luttent chacun à leur façon contre la crise climatique qui entraîne la disparition de territoires et le mouvement des populations créant des tensions car personne ne veut des migrants climatiques. 



Qu'ont en commun ces deux couples à trente ans d'intervalle ?



Si j'ai été séduite par le fait d'être embarquée dans des contrées où la nature est au coeur des préoccupations des hommes, par l'empathie du photographe soucieux de montrer la réalité des populations en souffrance, j'ai été déçue par le survol des questions soulevées sur lesquelles il est urgent de se pencher.



L'aspect romance m'a ennuyée car ce qu'il advient était trop évident, tout comme les références à ce que l'on entend au quotidien (le gouvernement russe est mauvais, le déplacements des réfugiés en Syrie est du fait de Bachar El Assad, les chinois et la nouvelle "route de la soie"...) qui sont quand même bien plus complexes que cela.



L'écriture bien que douce reste un peu trop "propre sur elle", ce qui m'a rendu la lecture plutôt soporifique et sans relief. J'aurai aimé qu'elle soit un peu plus pêchue et les sujets un peu plus approfondis. 



Toutefois ce roman a le mérite de tirer la sonnette d'alarme sur le dérèglement climatique, ce dont je remercie cette jeune auteur qui s'est vu décerner le prix des lecteurs des 2 rives même si je crains qu'il ne se perde dans la pléthore des livres du même thème comme si c'était le filon du moment.
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Les confluents

❝C'est une des choses qu'on peut dire sur la vie. Nous cherchons tous un lieu sûr.❞

Julian Barnes, La seule histoire



❝Les rêves de thébaïdes occultent souvent la réalité.❞



Les Confluents, premier roman d'Anne-Lise Avril, propose de nous faire voyager pour donner à voir ce qui s'est déjà joué, se joue en ce moment même et se jouera dans les années qui viennent pour notre planète à moins que nous n'agissions — et vite — pour qu'il en soit autrement.



Quatre lieux et autant de parties :

Le Désert, La Forêt, La Nuit et L'Île. Les descriptions du désert du Wadi Rum (Jordanie), de la forêt boréale de Dvinsky dans l'oblast d'Arkhangelsk (Russie), de celle de Mazumbai dans les Monts Usambara (Tanzanie) ainsi que de l'île de Sulawesi (Indonésie), toutes magnifiques, nous transportent dans chacun de ces endroits riches de rencontres marquantes et superbement incarnées par les populations autochtones qui y luttent au quotidien.



Deux temps :

Au gré des chapitres, nous nomadisons, allant et venant d'un passé très récent (2009-2014) à un futur moins lointain qu'on ne le croit (2040) où pourtant notre monde, tel que décrit par Anne-Lise Avril, se trouve profondément bouleversé. Sans grande originalité, l'autrice a choisi de donner à lire deux histoires qui progressent en miroir avant de confluer dans les dernières pages qu'hélas j'ai trouvées sans surprise. Je ne compte plus le nombre de livres lus ces derniers mois qui reposent sur ce schéma narratif et, pour tout vous dire, je me suis lassée de ce que je tiens à présent, et peut-être à tort tant pis, pour un effet de mode qui a le mauvais goût de me priver de suspense, alors que l'un de mes plaisirs de lecture est justement de ne pas deviner trop tôt où l'auteur me mène. le passé ne pouvant être changé, les constats n'ayant jamais rien résolu, les prochaines années seront décisives et je déplore que ce futur, celui des possibles qui sont encore à envisager, reste secondaire, à la marge de ce roman et, partant, je n'y ai vu qu'un artifice pour sous-tendre le schéma narratif choisi.



Deux couples :

Celui de Liouba et Talal dans les années 2010 et celui, secondaire, des jumeaux Jaya et Aslam en 2040.

C'est avec Aslam que s'ouvre le roman. On le découvre occupé à replanter la mangrove, dans l'espoir obstiné et peut-être vain de contenir la montée des eaux océanes, au moment où sa soeur rejoint une mission scientifique qui projette de déployer de gigantesques toiles blanches sur la banquise afin d'augmenter la réflexion du rayonnement solaire et ainsi ralentir la fonte préoccupante des glaciers.



Liouba et Talal, eux, étaient faits pour se rencontrer. Tous deux orphelins, tous deux reporters ayant côtoyé la mort, tous deux éternels nomades toujours en transit à la recherche d'un lieu d'ancrage entre deux reportages,



❝— Je [Talal] n'en reste pas moins fasciné par l'idée du lieu qu'on va chercher quand on s'en va. Qu'est-ce qui nous motive à partir ? On part toujours vers quelque chose. Un ailleurs qui sera peut-être meilleur, ou peut-être pire, que l'endroit qu'on a quitté. On se met en marche avec espoir. […]❞



Ces veilleurs témoignent à leur façon de ce qu'ils voient. Elle, journaliste indépendante, dessine et écrit dans ses carnets une nature en proie à des changements alarmants ; lui, reporter de guerre, fixe sur la pellicule les conflits et leurs conséquences sur les populations, qu'elles choisissent de rester ou de fuir.



❝À lui, l'immédiateté de la photographie numérique, la force du regard et les nuances objectives. À elle, la lenteur de l'écriture, les méandres des phrases et la transcription de la complexité.❞



Au travers de leurs regards semblables et complémentaires, Les Confluents raconte un monde, le nôtre, en grand péril, en train de changer pour le pire. En nous mettant dans les pas de Liouba et Talal avec pour destination les territoires les plus inhospitaliers et dangereux de notre planète ❝pour en traquer les failles, pour en saisir les conflits, pour en enregistrer l'écho et s'en faire les porte-voix❞, Anne-Lise Avril documente les activités des hommes qui menacent l'équilibre de notre environnement et les stratégies que d'autres hommes mettent en place pour contrer l'imminente désolation.



❝Ils creusent le sol de petits trous dans lesquels ils ajoutent des matières organiques en décomposition pour le fertiliser. Les débris attirent les termites. Ils s'installent dans les cavités et creusent des galeries souterraines qui permettront de conserver des réserves d'eau lors des épisodes orageux. La clé est de sélectionner au préalable des essences d'arbres adaptées, présentes à cet endroit il y a des millions d'années. Cela permet ainsi de reconstituer une forêt native. Si les oiseaux s'y installent et apportent avec eux de nouvelles graines, c'est gagné.❞



Elle témoigne aussi des guerres qui éclatent, leur lot terrible de morts et de réfugiés jetés sur les routes de l'exil.



❝— Tu t'attaches à ceux qui partent, et moi à ceux qui restent, observa Liouba. Dans les deux cas, c'est la force d'adaptation de l'être humain qui est en jeu.❞



Le ton ne se veut ni moralisateur ni accusateur. Anne-Lise Avril ne condamne pas ni ne délivre une leçon. Tout au plus se contente-t-elle de dresser un constat simple, rehaussé d'images fortes à valeur documentaire pour



❝Comprendre la difficulté des hommes à coexister, ce qui les pousse à quitter leur monde familier pour se réinventer, ou parfois seulement survivre, ailleurs. Comprendre comment le mouvement, la découverte de la nouveauté et la douleur de la perte les métamorphosent sans cesse. L'être humain a toujours été une espèce migratrice, mais ce mouvement s'accentue aujourd'hui au fil des changements climatiques, de la montée des eaux, des conflits croissants.❞



Au milieu de ces désastres, germe — laborieusement — l'histoire d'amour entre Liouba et Talal, ❝deux voyageurs. Voués à se comprendre. Voués à ne jamais se retrouver❞, dont les tergiversations, toutes résumées dans la citation qui précède, m'ont crispée. Linda Lê, récemment disparue, écrivait qu'il ne faut jamais aimer son double et c'est peut-être ce qui explique que ces deux-là s'engagent dans une relation convenue où jamais ne perce l'émotion,



❝Leur relation était ancrée dans les circonstances. Née tout entière de la désorientation de leurs exils permanents. Une forme de constante dans leurs dérives. Étaient-ils davantage qu'une fiction, inventée à la lisière des histoires qu'ils disaient sur le monde ? Une profondeur de plus, un supplément d'âme donné à leurs voyages, pour s'accrocher à quelque chose de stable, où qu'ils soient sur le globe, aux confluents de l'errance perpétuelle.❞



Émotion qui manque également à l'écriture d'Anne-Lise Avril, très maitrisée, toujours appliquée, alors qu'elle aurait gagné à être plus déliée pour que je m'y abandonne et me laisse porter par la lenteur mélancolique de son rythme quand il s'offre en contre-point à l'urgence de la situation. C'est d'autant plus dommage que les questions que l'autrice pose sur ces sujets dramatiques sont fondamentales à défaut d'être nouvelles, mais l'écriture, incapable de se défaire de l'apprêt qu'elle croit devoir s'imposer, se perd parfois dans des envolées mélodramatiques en voulant trop bien faire.



❝En proie à la violence du sentiment de deuil. Cendres de ces univers aimés et connus, désormais disparus. L'ère de l'exil sonnait le glas d'une humanité perdue.❞



Je regrette qu'elle m'ait tenue à distance de ce carnet de voyage que j'aurais aimé aimer parce que, comme de nombreux autres avant lui, il alerte avec une acuité méritoire sur des sujets qui révèlent l'équilibre fragile de notre place dans un monde ayant amorcé sa bascule.



❝We have the choice to use the gift of our life to make the world a better place — or not to bother.❞

Jane Goodall



Tout était là et je n'y étais pas.



Lu pour les #68premieresfois 2022
Lien : https://www.calliope-petrich..
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Les confluents

« Les confluents », saisit bien la violence de notre époque entre guerre et misère, avec en parallèle l’engagement héroïque et infatigable des défenseur.e.s de l’humanitaire et de l’environnement ; la dimension documentaire est précise et riche (la fabrication du savon à Alep...), les paysages sont magnifiquement décrits (l’Arctique, la Russie...) dans une écriture qui flirte souvent avec le lyrique au risque d’en devenir maniérée.



Il faut lire jusqu’aux dernières pages pour trouver de l’optimisme au milieu du chaos de ce monde qui se délite, et que prenne corps la relation des personnages principaux, jusque-là toute en croisements et en évitements : les confluents confluent enfin...



Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
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Les confluents

Lu dans le cadre des 68 premières fois

Au fil de leurs missions professionnelles, Liouba et Talal vont se croiser aux 4 coins du monde et passer de l’amitié à l’amour.

Sur fond de réflexion sur l’avenir du monde, la montée des eaux et les dérèglements climatiques, cette histoire d’amour m’a laissé impassible.

Je n’ai pas accroché à l’évolution de personnages, dommage.

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Les confluents

J’aurais aimé pouvoir écrire une chronique sur ce livre. malheureusement, je ne peux pas pour des raisons qui me sont propres. Je ne dirai pas de mal de ce roman que tous ont aimé. Je préfère m’abstenir de tout commentaire afin de respecter le travail de chacun
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