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Citations de Anne-Lise Avril (67)


Anne-Lise Avril
Le voyage noue des liens. Le voyage les déchire brutalement.
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À lui, les confins des déserts, les frêles embarcations au clair de lune sur les plages de Méditerranée, les camps de tentes dans les prairies balayées par les vents. À elle, les forêts humides, les jungles de l’intérieur, les villages aux toits de chaume, les sentiers à peine tracés parmi les lianes et les graminées.
(page 70)
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D’une rencontre de hasard, deux années plus tôt, était né quelque chose de plus, un lien hésitant et pourtant naturel, évident. Ils étaient deux membres d’une nation d’observateurs qui parcouraient la planète, inlassablement, pour en traquer les failles, pour en saisir les conflits, pour en enregistrer l’écho et s’en faire les porte-voix. Pouvant chacun comprendre que tout déplacement géographique se doublait inévitablement d’un long voyage intérieur, d’une intimité qui lui était propre, d’un état à part. Des envoyés, en transit, s’informant mutuellement de l’exil qu’ils partageaient et qu’ils avaient volontairement choisi. À lui, les confins des déserts, les frêles embarcations au clair de lune sur les plages de Méditerranée, les camps de tentes dans les prairies balayées par les vents. À elle, les forêts humides, les jungles de l’intérieur, les villages aux toits de chaume, les sentiers à peine tracés parmi les lianes et les graminées.
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Quand le soleil amorça son déclin, des centaines de jeunes pousses frémissaient au vent, solidement ancrées dans le sable, commençant une existence nouvelle. Ils s’arrêtèrent de planter pour admirer le résultat de leur travail. Une forêt en devenir, tout était là. Les vestiges du passé et les racines de l’avenir.
(page 38)
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Vue de la mer, la maison avait déjà un air d’abandon. Elle semblait s’effondrer, s’écrouler sur elle-même, comme une coquille vidée de sa substance, de la vie qui tenait debout les murs et ouverts les volets. En l’apercevant ainsi de loin, Talal ressentit la même détresse que celle qui qui s’insinuait en lui face aux objets abandonnés, oubliés, déchus. Il songea qu’il était bien possible d’aimer un lieu, de l’investir d’une âme, de pleurer pour lui. L’amour ne se réservait pas aux êtres doués de conscience. L’amour s’accrochait à tout. Il était possible de pleurer pour une fleur qui se fane, pour un appareil photo qui se brise, pour une maison en ruine. La sensation de trahison restait la même. La perte et l’abandon. Certaines choses ne pouvaient simplement pas être remplacées.
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Et tout finira. Parce qu’un départ, toujours, marque quelque chose d’un début et d’une fin. Un début, pour celle qui s’éloigne vers l’horizon nouveau. Une fin, pour celui qui demeure dans un paysage vide.

(incipit)
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- Tout a changé, maintenant, dit-il. Le gouvernement impose aux familles bédouines de demeurer au même endroit. De fonder des villages. De construire des maisons plutôt que de tisser des tentes en poil de chèvre. Ils creusent des puits pour nous et bâtissent des écoles, mais en perdant la vie nomade, nous avons perdu quelque chose qui était notre liberté. Nous avons dû apprendre à devenir ceux qui restent, et non plus ceux qui s’en vont.
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L’exil est l’état naturel de l’être humain. Né dans un lieu de hasard, appelé à ne jamais y demeurer, appelé à toujours y être ramené.
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Elle pressentait qu’ils étaient pris au piège, que quelque chose de grave allait arriver, qu’il était possible de supprimer facilement, en Russie, ceux dont les actions de résistance faisaient la une des journaux internationaux et menaçaient l’unité de l’opinion publique.
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Je m’intéresse principalement aux mouvements des populations. Comprendre la difficulté des hommes à coexister, ce qui les pousse à quitter leur monde familier pour se réinventer, ou parfois seulement survivre, ailleurs. Comprendre comment le mouvement, la découverte de la nouveauté et la douleur de la perte les métamorphosent sans cesse. L’être humain a toujours été une espèce migratrice, mais ce mouvement s’accentue aujourd’hui au fil des changements climatiques, de la montée des eaux, des conflits croissants.
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- Quelles sont les ressources principales, demanda Liouba, qui sont exploitées dans l’Arctique ?
- Le gaz naturel, le charbon, le pétrole. Mais aussi le nickel, le cuivre, le cobalt. Des millions de tonnes transportées par des centaines de navires, entre le détroit de Béring et la mer de Kara. Le port d’Arkhangelsk est l’une des portes d’entrée de ce que les Chinois appellent désormais la route de la soie polaire.
- l’État russe travaille main dans la main avec Pékin, précisa Esya en se retournant vers eux. Nos économies bénéficient directement de la fonte des glaces. C’est scandaleux. D’autant plus que l’exploitation de la nouvelle route du nord va elle-même accélérer le réchauffement climatique.
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Ils faisaient l’amour, à la nuit tombée, dans la chambre traversée par l’air rafraîchi. Les nuits sur l’île avaient la douceur d’un monde qui n’existait que dans le silence du sommeil des hommes et le murmure des animaux nocturnes. Ils s’endormaient à la frontière de la jungle, sous les badamiers, les figuiers et les kapokiers. Leurs rêves étaient bercés par les vagues et les souvenirs d’un jour de lumière.
(page 179)
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Aux confins de l’Indonésie, Jaya se hisse à bord d’un bateau. Amarré au ponton, il se balançait doucement au rythme des vagues. Il serait bientôt en mer, livré aux confluents des courants marins, abîmé dans l’infini et le lointain. Aux confluents de sa vie. Entre la peur et l’espoir, la foi et l’abandon de toute certitude.
(page 11)
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En perdant ses parents, elle avait perdu le lien avec les patries de ses origines, avec ce qui la rattachait aux générations du passé. Elle n’était plus ni de Russie ni de France. Elle était seule, en exil. Irréductible. Libre.
(page 22)
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Comme si chaque mouvement qu’elle accomplissait dans un monde sans ses parents conduisait inéluctablement à la ruine du corps qu’ils avaient créé. Et dans cette lutte contre le démembrement, contre le déchirement, elle avait découvert ce qu’était la solitude, la seule solitude dont on ne revient jamais, et qui, lui semblait-il, la tiendrait en exil jusqu’à la fin de sa vie.
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Ils étaient deux voyageurs. Voués à se comprendre. Voués à ne jamais se retrouver.
(page 93)
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Car cette île en train de sombrer était habitée de nouveau, profondément humaine, dotée de cet espoir qui pouvait triompher de tout, et les miracles étaient possibles encore, comme il était possible de planter des forêts contre l’océan, de croire en l’amour et de renouveler le monde.
(page 153)
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Les militants de la résistance civile ont d’abord été rejoints par les déserteurs des milices du régime, pour devenir l’Armée syrienne libre. Mais depuis quelque temps, notre armée a été infiltrée par les bandes de l’État islamique, qui ne se distinguent plus maintenant des révolutionnaires civils et laïcs.
(page 129)
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Le voyage était devenu l’unique façon de se perdre, de s’oublier elle-même et d’être oubliée, temporairement, du monde. Quand elle partait en mission, il n’y avait pas d’adresse où la trouver : elle était domiciliée dans l’ailleurs, la transhumance la rendait inaccessible.
(page 62)
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La couleur de sa peau était un entre-deux, un teint à la fois mat et transparent comme on en trouve parfois en Sibérie, un teint des steppes de l'Asie intérieure. Un visage de désert, qui n'était pas celui d'ici, et qui faisait signe vers une tout autre région de la terre.
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