Citations de Anne-Marie Revol (72)
… Ensemble, nous comprenons que ce sont tous ces jolis souvenirs qui vont nous aider à supporter votre absence et donc à réinvestir la maison…
… Tout d’abord aussi courtes qu’aient été les vies de Pénélope et Paloma, ce furent des vies heureuses, pleines de tendresse et d’amour, et c’est une chance incroyable quand on pense à tous ces enfants qui souffrent.
Aussi lorsque nous évoquons ces doux moments, c’est une réelle source de joie, même si bien sûr c’est aussi un vrai déchirement de savoir que ce ne sera jamais plus…
" Le bonheur est une chose fragile dont il faut profiter sans compter. La vie est monstrueuse."
Extrait de la lettre qui ouvre le livre : lettre écrite à ses collègues avant de reprendre le travail :
Tout d’abord, aussi courtes qu’aient été les vies de Pénélope et de Paloma, ce furent des vies heureuses, plaines de tendresse et d’amour, et c’est une chance incroyable quand on pense à tous ces enfants qui souffrent.
Aussi lorsque nous évoquons ces doux moments, c’est une réelle source de joie, même si bien sûr c’est aussi un déchirement de savoir que ce ne sera plus. Ce n’est donc pas un sujet tabou, mais pas non plus un sujet obligatoire. […]
En ce qui nous concerne, nous sommes dans un état étrange, parfois pitoyable et parfois...léger : oui, léger, ce qui peut paraître indécent et nous fait parfois culpabiliser. L’esprit et le corps sont faits ainsi qu’ils ne peuvent pleurer toute la journée. […]
Enfin, puisque vous êtes entrés par la force des choses dans notre intimité, je dois vous dire aussi que Luc, autant que moi, croyons en la vie, que nous nous aimons d’un immense amour, que nous rêvons de redonner le biberon - même à 2 heures du matin ! - et que cela nous donne aujourd’hui une force incroyable.
Je vous souhaite de n'avoir pas trop froid, pas trop faim, pas trop peur. Je vous souhaite d'être avec ma grand-mère, avec Jacqueline, la maman de papa, avec tous ceux que j'ai aimés et qui, j'espère, sont au Ciel avec vous. Je vous souhaite d'être en paix. D'être joyeuses. Je vous demande de veiller l'une sur l'autre. Je vous exhorte à nous attendre et à nous garder une petite place à vos côtés. Je vous supplie de nous aider à nous lever le matin, à prendre le métro, à manger trois fois par jour. Enfin, je vous implore de nous permettre de vous donner un petit frère ou une petite soeur.
Comment on se remet de ça? Une petite voix me souffle: on ne s'en remet pas.
Mes boutons d'or,
J'ai l'impression que vous n'avez jamais existé. Que je vous ai rêvées. Fantasmées.
J'ai tellement peur que nos amis vous oublient. Sans eux, nous ne pourrons pas vous faire exister bien longtemps.
Finalement, à part que ça à un zizi incontrôlable et une énorme paire de couilles, les petits garçons ce n'est pas tellement différent des petites filles.
Ce que je déteste dans la vie :
Quand on me demande de quoi ça parle un livre Depuis quand ça parle, un livre ?
Personne ne prend trois repas par jour ici. Ça n’existe pas. Au mieux, on en fait deux.
…les collectionneurs se répartissent en deux catégories : les « collectionneurs placards » et les « collectionneurs vitrines ». Les premiers sont introvertis et méfiants. Les seconds extravertis et exhibitionnistes.
Marina, vidée par l'effort fourni pour venir à bout de son papier, entreprit de remettre de l'ordre dans ses idées et dans ses primevères.
Je me demande parfois de quel bois tu es fait. Est-ce la guerre, la faim, le froid, la peur qui ont fait de toi l'être hors normes que tu es ? Je suis passé te regarder dormir dans ton lit, la nuit du 11 au 12 avril 1961 : tu dormais comme un enfant. A poings fermés. C'était inouï.
Le bonheur est une chose fragile dont il faut profiter sans compter. La vie est monstrueuse.
Lili, c’était l’entreprenante Taïwanaise rencontrée square du Temple. Prétextant vouloir m’inculquer les secrets du tai-chi-chuan, elle m’entraîna chez elle rue Bichat pour m’apprendre à « me brosser le genou », à « déployer mes ailes telle la grue blanche » et à jouer du pipa ». C’est quand elle m’enseigna l’art de « caresser la crinière du cheval » que tout dérapa.
"Samedi 1 er Novembre :
Mes pinsons,
Parfois notre chemin de deuil me semble tellement escarpé que je rêve de tourner bride pour vous retrouver."
En tous cas, j'admirais son charisme et sa maturité. A ses côtés, je me sentais invincible. Écartelée entre [...] mon rêve de fonder un foyer et mon désir d'emancipation, je cherchais encore et toujours sur quel pied danser. Mais je dansais. Ainsi en sera-t-il jusqu'à ma mort. (Page 67).
J'ai pris mon temps avant de débarquer dans la vie de mes parents.[...] J'avais dû pressentir que mon passage sur terre ne serait qu'une longue suite de déchirements. Ou alors voulais-je leur laisser le loisir de ne s'aimer qu'à deux. (Page 23).