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3.68/5 (sur 552 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Metz , 1984
Biographie :

Écrivaine également professeure de lettres modernes.
En 2001, elle publie aux éditions Fayard son premier roman "Respire", qui raconte le destin tragique d’une lycéenne emprisonnée après avoir tué sa meilleure amie. Il reçoit le prix du premier roman de l'Université d'Artois.

Elle publie, en 2005, "Le Carnaval des Monstres", également chez Fayard. Ce deuxième roman reçoit la Feuille d’Or de la ville de Nancy.
En 2024, dans son roman teinté d'autobiographie "Ce qu'on devient", elle revient sur les espoirs de la jeune fille qu'elle était avant la publication de son premier roman et les confronte à la réalité de son parcours.

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Respire - Interview de Joséphine Japy et Lou de Laâge


Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
— Regarde-la, Charlène. Tu vois comme elle t'ignore. Elle le fait avec subtilité. Elle te rend invisible, en même temps elle te torture, elle te bouffe, elle te tue. Elle fait comme si elle ne te voyait pas, mais elle a tout planifié, tout anticipé : elle sait que tu la regardes, elle en est tout aussi consciente que toi. Elle attendra que vous soyez seules pour te faire espérer. Elle choisira le moment où vous êtes entourées pour te faire des reproches. Mais surtout, dis-toi bien que sans les autres, elle n'est plus rien. Que sans TOI, elle n'est plus rien.

JOUER.
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Rien aujourd'hui ne me lie à cette enfant insouciante et pleine d'entrain que j'étais à l'époque. Désormais en moi s'affrontent deux identités que je ne reconnais plus.

OUBLIER.
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C'est bien connu : les gens les plus fous sont aussi ceux qui, au premier abord, ont l'air tout à fait normaux.

OUBLIER.
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Ma vie aurait pu être tout à fait normale. Si j'en avais décidé autrement, j'aurais pu exister comme n'importe lequel d'entre vous. […] À première vue, mon existence paraissait plate et insignifiante. Je vivais au beau milieu d'un monde qui ne me voyait pas, que je ne comprenais pas.

OUBLIER.
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Au début du mois d'octobre, nous avons enterré mon grand-père. Ce n'était pas un bel automne. Je me souviens de ce matin brouillé et humide, de cette boule douloureuse au fond de ma gorge qui m'empêchait toujours de respirer.
Je suis arrivée devant le cercueil ouvert. Ma mère, le visage saccagé par des flots de larmes qui s'écoulaient depuis plusieurs jours, me retenait le bras, me demandant de ne pas regarder. Je l'ai fait malgré tout. Je me suis avancée et j'ai fixé le visage de la mort sous mes yeux, jusqu'à sentir un vertige. Je me suis retirée, tant cette impression était profonde et abjecte, puis je suis allée vomir derrière les murs du funérarium. Je n'ai pas eu le courage de pleurer.
Au cours du repas, je les ai regardés tous, un à un, minutieusement, comme si je découvrais pour la première fois leur terrible insignifiance. Ils me dégoûtaient. Je plaignais leur bêtise, méprisais leur insouciance et l'ineptie qui les enfermait dans cette vie dérisoire. Ma famille, à présent, n'était plus qu'un sordide clan d'étrangers.
Mes parents, pourtant, n'avaient pas changé. Mais je me rendais compte, après quinze ans de vie à leur côté, à quel point ils pouvaient être ridicules. Ils avaient terriblement vieilli, tous les deux, ma mère toujours à se lamenter, se plaignant à tout bout de champ dans le seul but de pouvoir s'effondrer dans les bras de n'importe qui ; et mon père, stoïque et silencieux, torturé, bouffé par des années de travail acharné, qui avaient fini par tout détruire autour de lui. Mes grands-parents paternels, eux, les vieux, demeuraient cloîtrés dans leur petit monde comme pour se protéger du moindre danger extérieur, ne vivant plus que dans l'attente morose de leur mort et l'angoisse que vienne leur tour.
Ils avaient tous peur. Ils espéraient. Leur champ de vie minuscule ne dépassait pas les limites de leur petite sécurité, de leur petit égoïsme. Ils ignoraient tout. Ils parlaient fort, c'était à celui qui saurait imposer sa voix autour de la table ; ils passaient leur temps à contester les idées des autres, mais eux-mêmes ne savaient rien. Qui étaient-ils ? Où était ma place ? Avaient-ils ne serait-ce qu'une vague idée de ce qu'il y a de dérisoire dans la vie ? Pouvaient-ils comprendre la haine, le dégoût qui me submergeaient, moi, moi qu'ils voyaient à peine, prisonniers qu'ils étaient d'eux-mêmes ?

SUBIR.
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Je ne saurais définir l'obsession. Je crois qu'on la porte toujours en soi. Souvent, il suffit de presque rien pour la déclencher. Elle s'immisce en vous, silencieuse, attaque lentement, tortueuse, chaque partie de votre être ; mais elle est rusée et terriblement manipulatrice, car elle se fait passer pour votre amie mais ne manque pas pour autant de vous trahir. La souffrance, dans tout ça, n'est qu'un effet.

SUBIR.
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Bien sûr, ses nouveaux amis ne m'ont jamais vraiment acceptée au sein de leur groupe ; de toute façon, Sarah y veillait. Je la suivais partout, mais tous mes efforts étaient vains, car elle prenait toujours plaisir à m'ignorer.

JOUER.
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On écrit comme on tue : ça monte depuis le ventre, et puis d'un coup ça jaillit, là, dans la gorge. Comme un cri de désespoir.

OUBLIER.
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Qu'une fille moche ose être sûre d'elle, c'est le comble de la provocation.
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(« Je ne comprenais pas le monde. Il m’apparaissait sous une étrange dimension ; je n’existais pas, il me semblait que tout ce que je pouvais voir et toucher, entendre et sentir, était sans consistance. Je vivais dans un univers de silence et de questions, d’abstraction, de jeux et de cris, de rires et de pleurs, d’éclats de joies et de lumières, mais je ne contrôlais rien. »
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