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EAN : 9782213685694
184 pages
Fayard (15/10/2014)
3.66/5   419 notes
Résumé :
Charlène est une enfant comme les autres, qui vit sans trop se poser de questions, prend ce qu’on lui donne et ne demande rien. Elle habite un immense appartement à Paris avec ses parents, pas très aimants ni très amoureux. Charlène souffre : elle est asthmatique, se sent incomprise, mal aimée. Avec l’entrée au collège commencent de longs mois difficiles, de solitude et d’attente. Jusqu’à l’arrivée de Sarah, brillante, magnétique. Une amitié naît, qui pour Charlène ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (113) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 419 notes
Aujourd'hui, je vais vous faire une petite confidence. À mes heures perdues, il m'arrive parfois d'écrire deux ou trois bricoles. Et, en faisant lire mes petites histoires à l'être que j'aime, il m'a confié que les relations ambiguës de mes héroïnes lui rappelaient un film qu'il avait vu récemment, Respire de Mélanie Laurent.

Ce petit préambule, juste pour vous indiquer le pourquoi de ma venue vers ce livre qui n'est pas exactement le coeur de cible de ce que je lis ordinairement. J'y ai alors découvert qu'il s'agissait d'un premier roman et que l'auteure n'était âgée que de dix-sept ans à la sortie de l'ouvrage.

Je tiens donc, dans un premier temps, à saluer comme il se doit la performance exceptionnelle d'Anne-Sophie Brasme qui signe ici un livre remarquable, pour une jeune femme de seulement dix-sept ans.

Le problème à présent, c'est qu'en ce qui me concerne, cela fait longtemps déjà que j'ai vu brûler mes dix-sept ans et que, forte d'un cuir beaucoup plus épais et beaucoup plus ridé, ça va peut-être paraître cru ou méprisant (or ce n'est pas du tout mon intention), mais cela reste un livre d'une auteure de dix-sept ans.

Je confesse que ses préoccupations d'adolescente entre 13 et 17 ans m'ont extraordinairement peu intéressée. On sent que l'auteure manque de patine, manque de vécu pour avoir quelque chose à dire de vraiment digne d'intérêt pour les lecteurs de différents âges, notamment la catégorie des semi-vieilles à laquelle j'appartiens.

Alors on pourra comme souvent me reprocher un côté vieux jeu, rabat-joie, pas funky etc., etc. Je dirais surtout, en pensant très fort au sketch de Coluche que ce livre est très bon " pour son âge " mais quand on n'est plus vraiment de l'âge en question, pffff ! quel ennui.

Qu'en est-il du scénario ? Une petite fille pendant toute son école primaire est la meilleure amie d'une autre petite fille. Elles sont fusionnelles et tout, et tout... Euh, oui, c'est pas banal, en effet. Passons.

Arrivées au collège, il faut se séparer mais elles ne s'oublieront jamais et elles garderont pour toute leur vie le pendentif qu'elles se seront offert à leurs onze ans. Ouuh ! Mais là ça dépote ! Et après c'est la grosse, grosse déprime pour l'héroïne qu'a même pas de copine et que y a personne qui l'aime et que ça lui fait beaucoup de peine.

En plus, arrivée en 5ème, y a re-encore une méchante copine qu'attire tous les regards et que y a encore moins personne qui la regarde, elle. Eh ben, rien que pour les embêter, en pleine séance de sport, elle va faire exprès de pas prendre sa Ventoline pour risquer de mourir pour de faux, mais que c'est quand même une tentative d'infanticide de soi-même et que les autres y vont bien être obligés de la regarder et qu'ils vont s'en vouloir à mort de l'avoir pas regardée et qu'ils vont flipper leur race grave à cause qu'elle a pas pris sa Ventoline exprès.

Et là, la méchante copine que tout le monde la regarde et bah elle va venir la voir à l'hôpital et elles vont se faire des confidences de la mort qui tue que en vrai elle a fait exprès de pas prendre sa Ventoline et que l'autre et bah elle s'en doutait en vrai. Du coup, après elles vont devenir les meilleurs copines de toujours pour toute la vie.

Mais que après eh bah l'autre, elle va à moitié redevenir méchante que tout le monde il la regarde et pas elle et que du coup l'autre elle va avoir les boules grave et qu'elle va pas se sentir bien et qu'elle sera malheureuse comme tout et que... et que... et que....

RRRRRHHHHHOOOOOONNNNN
PPPPPPPPPCCCCCCCHHHHHHH

ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ

... ouh ! mince, je me suis endormie en pleine critique. Bon, de toute façon, il était temps. Bon, bah, à vous de voir quoi. Moi, c'est pas trop mon truc, je sens que je suis trop vieille, mais pour un public jeune, ayant à peu près l'âge des protagonistes, c'est sûrement bien. Toutefois, rappelez-vous que ce n'est qu'un très vieil avis qui ne respire plus beaucoup, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Charlène est incarcérée, elle n'a que dix-neuf ans.
Elle a tué, à seize ans. Qui ? Pourquoi ? On le découvre à mesure que la jeune fille égrène ses souvenirs d'enfance, de collège, de lycée...

Histoire d'une relation toxique, d'autant plus dérangeante qu'on a du mal à distinguer comment cette amitié a dégénéré, et si Sarah est sadique, Charlène masochiste, ou les deux.

L'habileté de ce roman m'a bluffée, d'autant qu'il a été écrit par une jeune fille de dix-sept ans. On y reconnaît les tourments de l'adolescence (problèmes d'identité et d'affirmation de soi). Le ton et l'histoire sont d'une grande justesse : sans mièvrerie ni esbroufe, l'auteur décrit parfaitement la fragilité, le mal-être et les excès de cette période difficile.

A lire dès quinze ans. On ne peut qu'y trouver des échos, à tout âge, et pour tout type de relation à deux - amicale, amoureuse, familiale, professionnelle...

• Cet ouvrage a été adapté au cinéma par Mélanie Laurent en 2014. La bande-annonce ne me convainc pas, je préfère rester sur l'intensité du roman.
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« Respire » est l'histoire bouleversante de Charlène, une jeune fille enfermée dans son mal-être, à la recherche de la bouffée d'air qui lui permettrait de se libérer de sa vie, de son malheur. Solitaire, elle pense avoir trouvé la porte de sortie en s'investissant dans sa relation d'amitié plus que fusionnelle avec Sarah. Malheureusement, si celle-ci, dans un premier temps, remplit ses attentes avec sa personnalité affirmée et solaire, elle se révèle être ce que l'on peut appeler une perverse narcissique. Écrasant Charlène, la dominant, soufflant sans cesse le chaud et le froid de manière sadique, Sarah annihile sa personnalité, la fait disparaître à petit feu en la rabaissant sans cesse.
Malgré sa rencontre avec Maxime, un jeune homme (le plus beau personnage du roman) qui aurait pu la sortir de cette spirale d'amour-haine envers Sarah, Charlène ne pourra que commettre l'irréparable…

Malgré son titre, « Respire » n'offre pas souvent d'occasion de respirer, justement : dès le début du roman, on sait que cela finira mal pour Charlène. Celle-ci déroule le récit de sa vie d'une manière juste, directe, sans pathos inutile. Et pourtant, on ne peut que ressentir de la tristesse au fur et à mesure que l'on comprend qu'elle va, sans détour ni hésitation, à l'inéluctable, à ce qu'elle considère comme une délivrance qui va pourtant finir de briser sa vie (alors qu'un autre chemin, celui du bonheur, aurait pu s'ouvrir avec Maxime, ce qui est d'autant plus poignant). Elle n'appelle pas à la compassion et pourtant, on se sent désolé pour elle.

Anne-Sophie Brasme, pour son premier roman (écrit à 17 ans… !), fait preuve d'une maturité étonnante en décrivant avec un si grand recul le mal-être propre à l'adolescence, ses fragilités dont il est si facile d'abuser. Elle dresse un portrait effrayant du pervers narcissique, des mécanismes que ce type de personnalité, agissant comme une mante religieuse, met en place pour neutraliser sa victime, la rendre dépendante d'elle tout en étant, en retour, tout aussi dépendant.
Un roman coup de poing, qui se lit d'une traite, avec la boule au ventre (j'ai d'ailleurs eu du mal à lire les dernières pages tellement elles m'ont saisie !).
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En 2001, une année qui correspond à celle où je commençaistout juste à entrer dans le monde adulte (aussi bien professionnellement qu'affectivement, euh ceux qui connaissent mon âge pourraient penser que ce n'était pas trop tôt :o)), je me rappelle avoir lu un premier roman qui m'avait laissé comme un uppercut à l'estomac, un roman qui parlait non pas du monde des adultes, mais au contraire de celui de l'adolescence, période charnière souvent abordée dans la littérature avant ce roman, mais rarement avec une telle rage et une telle justesse.

Ce "Respire" (le nom du roman en question) était d'autant plus étonnant et la jeune romancière, Anne Sophie Brasme ( qui malheureusement n'a pas vraiment confirmé l'essai, ses romans postérieurs étant bien plus faibles) n'avait même pas 18 ans au moment ou elle l'a écrit, alors que ce roman dégageait une maturité dans l'écriture, maturité d'autant plus étonnante que comme je l'ai dit, les deux héroines du livre sont deux adolescentes, Charlène et Sarah, deux adolescentes qui développent une amitié aussi fusionnelle que destructrice, une amitié comme souvent seul les adolescences peuvent en vivre, tant la distance et la retenue est absente de cet âge charnière.
J'ai relu le livre, 13 ans après ma première lecture, car il faisait partie de la sélection des blogueurs du Livre de Poche du mois de novembre, et aussi pour pouvoir le comparer au film de Mélanie Laurent que j'avais vu juste avant, et en faire une petite analyse pour cette rubrique "de l'écrit à l'écran" que j'aime bien ( et que vous aussi il me semble d'après ce que vous m'avez dit en quelques occasions).

Si l'intrigue des deux oeuvres repose bien entendu sur une trame identique, Mélanie Laurent, qui dit l'avoir lu à l'âge de 15 ans sans qu'il ne l'ait plus jamais laché depuis en a fait une adaptation très libre et terriblement réussie.

Alors que le livre nous livre d'entrée le dénouement forcément tragique de l'histoire, que celle ci se déroule sur une durée de quatre ans et que le récit n'épouse que le point de vue de Charlène (rebaptisé Charlie dans le film), Mélanie Laurent a pris le parti pris contraire de ne pas dévoiler l'issue de son histoire d'amitié passionnelle avant la dernière scène, ce qui le rend d'autant plus inattendu et brutal et de concentrer cette histoire d'amitié fusionnelle sur une seule année scolaire.

Et si "Respire" (le roman) m'avait totalement bluffé par sa maîtrise absolue de l'engrenage fatal menant à la catastrophe et que, pris dans les filets du roman, on ne peut qu'assister, impuissant, à ce qu'on devine inéluctable dès le départ, Mélanie Laurent parvient à rendre la même intensité à son histoire et ses personnages, sans passer par ce procédé là.

Mais en dehors de ses divergences, le roman et le film racontent la même histoire, cette histoire d'amitié qui n'est pas éloignée d'une histoire d'amour passionnée, avec un dominant et un dominé, autrement dit un pervers narcissique qui choisit sa proie et veut la détruire, et la victime qui ressent cette relation comme une dépendance affective et obsessionnelle, comme une drogue.


Le livre et le film laissent la même impression au lecteur et au spectateur, celle d'avoir du mal à reprendre son souffle.



Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Relation perverse entre Sarah et Charlène, deux adolescentes.

Charlène qui ne s'aime pas, va sublimer l'amitié que Sarah consent à lui porter et va être dévoré par un amour hors norme.

Relation dangereuse où Sarah va prendre un malin plaisir à manipuler Charlène, et celle-ci faible et influençable sera sous son emprise.

Jeu cruel de Sarah.

Charlène malgré tout l'amour de Maxime qui essaiera de la détourner de cet amour obsessionnel et de cette amitié malsaine ; replongera dans sa "folie".

Elle va faire un choix décisif et calculé où la haine va la faire basculer .

Instant ultime.

Omniprésence de cette fin inéluctable dans cette histoire, où le poison mortel et destructeur va anéantir deux vies.

Histoire vraie.

Après l'avoir lue besoin de "respirer" !
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Au début du mois d'octobre, nous avons enterré mon grand-père. Ce n'était pas un bel automne. Je me souviens de ce matin brouillé et humide, de cette boule douloureuse au fond de ma gorge qui m'empêchait toujours de respirer.
Je suis arrivée devant le cercueil ouvert. Ma mère, le visage saccagé par des flots de larmes qui s'écoulaient depuis plusieurs jours, me retenait le bras, me demandant de ne pas regarder. Je l'ai fait malgré tout. Je me suis avancée et j'ai fixé le visage de la mort sous mes yeux, jusqu'à sentir un vertige. Je me suis retirée, tant cette impression était profonde et abjecte, puis je suis allée vomir derrière les murs du funérarium. Je n'ai pas eu le courage de pleurer.
Au cours du repas, je les ai regardés tous, un à un, minutieusement, comme si je découvrais pour la première fois leur terrible insignifiance. Ils me dégoûtaient. Je plaignais leur bêtise, méprisais leur insouciance et l'ineptie qui les enfermait dans cette vie dérisoire. Ma famille, à présent, n'était plus qu'un sordide clan d'étrangers.
Mes parents, pourtant, n'avaient pas changé. Mais je me rendais compte, après quinze ans de vie à leur côté, à quel point ils pouvaient être ridicules. Ils avaient terriblement vieilli, tous les deux, ma mère toujours à se lamenter, se plaignant à tout bout de champ dans le seul but de pouvoir s'effondrer dans les bras de n'importe qui ; et mon père, stoïque et silencieux, torturé, bouffé par des années de travail acharné, qui avaient fini par tout détruire autour de lui. Mes grands-parents paternels, eux, les vieux, demeuraient cloîtrés dans leur petit monde comme pour se protéger du moindre danger extérieur, ne vivant plus que dans l'attente morose de leur mort et l'angoisse que vienne leur tour.
Ils avaient tous peur. Ils espéraient. Leur champ de vie minuscule ne dépassait pas les limites de leur petite sécurité, de leur petit égoïsme. Ils ignoraient tout. Ils parlaient fort, c'était à celui qui saurait imposer sa voix autour de la table ; ils passaient leur temps à contester les idées des autres, mais eux-mêmes ne savaient rien. Qui étaient-ils ? Où était ma place ? Avaient-ils ne serait-ce qu'une vague idée de ce qu'il y a de dérisoire dans la vie ? Pouvaient-ils comprendre la haine, le dégoût qui me submergeaient, moi, moi qu'ils voyaient à peine, prisonniers qu'ils étaient d'eux-mêmes ?

SUBIR.
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— Regarde-la, Charlène. Tu vois comme elle t'ignore. Elle le fait avec subtilité. Elle te rend invisible, en même temps elle te torture, elle te bouffe, elle te tue. Elle fait comme si elle ne te voyait pas, mais elle a tout planifié, tout anticipé : elle sait que tu la regardes, elle en est tout aussi consciente que toi. Elle attendra que vous soyez seules pour te faire espérer. Elle choisira le moment où vous êtes entourées pour te faire des reproches. Mais surtout, dis-toi bien que sans les autres, elle n'est plus rien. Que sans TOI, elle n'est plus rien.

JOUER.
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Je ne saurais définir l'obsession. Je crois qu'on la porte toujours en soi. Souvent, il suffit de presque rien pour la déclencher. Elle s'immisce en vous, silencieuse, attaque lentement, tortueuse, chaque partie de votre être ; mais elle est rusée et terriblement manipulatrice, car elle se fait passer pour votre amie mais ne manque pas pour autant de vous trahir. La souffrance, dans tout ça, n'est qu'un effet.

SUBIR.
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Ma vie aurait pu être tout à fait normale. Si j'en avais décidé autrement, j'aurais pu exister comme n'importe lequel d'entre vous. […] À première vue, mon existence paraissait plate et insignifiante. Je vivais au beau milieu d'un monde qui ne me voyait pas, que je ne comprenais pas.

OUBLIER.
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Rien aujourd'hui ne me lie à cette enfant insouciante et pleine d'entrain que j'étais à l'époque. Désormais en moi s'affrontent deux identités que je ne reconnais plus.

OUBLIER.
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