Citations de Antoine de Saint-Exupéry (3240)
Et il revint vers le renard :
— Adieu, dit-il…
— Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
— L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
— C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
— C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose… fit le petit prince, afin de se souvenir.
— Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose…
— Je suis responsable de ma rose… répéta le petit prince, afin de se souvenir.
L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle.
Nous ne marchons pas sur la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
Moi, se dit le petit prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine...
-Les hommes de chez toi, dit le petit prince, cultivent cinq mille roses dans un même jardin... et il n'y trouvent pas ce qu'ils cherchent...
-Ils ne le trouvent pas, répondis-je...
-Et cependant ce qu'ils cherchent pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d'eau...
Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres qui sont savants elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-là se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a…
— Les hommes de chez toi, dit le petit prince, cultivent cinq mille roses dans un même jardin… et ils n’y trouvent pas ce qu’ils cherchent.
— Ils ne le trouvent pas, répondis-je…
— Et cependant ce qu’ils cherchent pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d’eau…
— Bien sûr, répondis-je.
Et le petit prince ajouta :
— Mais les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le cœur.
Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l’atteindre, où le rejoindre… C’est tellement mystérieux, le pays des larmes.
C'est véritablement utile parce que c'est joli.
Mais à cet instant-là le marinier était bien autre chose qu'une étiquette. C'est le contenu qui comptait. La pâte humaine. Il était un ami, tout simplement. Et nous étions d'accord, entre amis.
Il faut allaiter longtemps un enfant avant qu'il exige. Il faut longtemps cultiver un ami avant qu'il réclame son dû d'amitié. Il faut s'être ruiné durant des générations à réparer le vieux château qui croule, pour apprendre à l'aimer.
Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux.
Les yeux sont aveugles, il faut chercher avec le cœur.
Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais : « Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu’il préfère ? Est-ce qu’il collectionne les papillons ? » Elles vous demandent : « Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ? » Alors seulement elles croient le connaître.
L'amour est avant tout audience dans le silence. Aimer c'est contempler. Vient l'heure où tu rejoins de ta bien-aimée ce qui n'est point d'un geste, ni d'un autre, d'un détail du visage, ni d'un autre, d'un mot qu'elle prononce, ni d'aucun autre mot, mais d'Elle.
Mais telle exige que tu te justifies. Elle t'ouvre un procès sur tes actes. Elle confond l'amour et la possession. A quoi bon répondre? Que trouveras-tu dans son audience? Tu demandais d'abord à être reçu dans le silence, non pour tel geste, non pour tel autre, non pour telle vertu, non pour telle autre, non pour ce mot ni l'autre mot, mais dans ta misère, tel que tu es.
Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Mon ami ne donnait jamais d’explications. Il me croyait peut-être semblable à lui. Mais moi, malheureusement, je ne sais pas voir les moutons à travers les caisses. Je suis peut-être un peu comme les grandes personnes. J’ai dû vieillir.
J'interdis aux marchands de vanter trop leurs marchandises. Car ils se font vite pédagogues et t'enseignent comme but ce qui n'est par essence qu'un moyen, et te trompant ainsi sur la route à suivre les voilà bientôt qui te dégradent, car si leur musique est vulgaire ils te fabriquent pour te la vendre une âme vulgaire. Or, s'il est bon que les objets soient fondés pour servir les hommes, il serait monstrueux que les hommes fussent fondés pour servir de poubelle aux objets.