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Citations de Antonio Iturbe (268)


Certains ne partageront peut-être pas cette fascination pour le fait qu'une poignée de personnes aient joué leur vie afin de garder ouverte une école secrète et une bibliothèque clandestine à Auschwitz Birkenau . Certains penseront peut-être qu'il s'agit d'un acte de bravoure inutile dans un camp d'extermination , où il y a d'autres préoccupations plus impérieuses : les livres ne soignent pas les malades et ils ne peuvent pas non plus être utilisés comme des armes pour renverser une armée de bourreaux , ils ne remplissent pas l'estomac et n'étanchent pas la soif . C'est vrai : la culture n'est pas nécessaire à la survie de l'homme , seuls le sont le pain et l'eau . Mais si l'homme peut survivre en ayant du pain à manger et de l'eau à boire , quand il n'a que cela , c'est l'humanité tout entière qui s'éteint . Si l'homme n'est pas ému par la beauté , s'il ne ferme pas les yeux pour mettre en marche les mécanisme de son imagination , s'il n'est pas capable de se poser des questions et d'entrevoir les limites de son ignorance , c'est un homme ou c'est une femme , mais ce n'est pas une personne ; rien ne le distingue d'un saumon , d'un zèbre ou d'un bœuf musqué .
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Elle comprend avec tristesse que c'est ce jour-là, et non celui de ses premières menstruations, qu'elle a quitté l'enfance, parce qu'elle a alors cessé d'avoir peur des squelettes ou des vieilles histoires de mains fantômes, et qu'elle a commencé à craindre les hommes.
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- Madame...
- Mon mari ? demande-t-elle d'une voix brisée. Il a empiré ?
- Il est mort.
Comment peut-on conclure une vie en trois mots aussi courts ? Comment un aussi petit nombre de lettres peut-il contenir autant de désolation ?
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— Les nazis peuvent nous prendre nos maisons, nos affaires, nos habits et même nos cheveux. Ils peuvent nous dépouiller de tout ce qu’ils voudront, mais ils ne nous enlèveront pas l’espoir. Il nous appartient, nous ne pouvons pas le perdre.

(Flammarion, p.335)
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Elle a du mal à comprendre ce que l'auteur veut raconter. Ce soldat loufoque répond d'une façon si minutieuse et détaillée aux questions et indications de ses supérieurs que les réponses traînent en longueur, s'éternisent, se ramifient en digressions et en petites histoires de parents ou de voisins que le soldat, avec tout le sérieux du monde, introduit dans son raisonnement de la manière la plus absurde [...].
Et Dita se surprend à lâcher un ricanement [...]. Elle se réprimande aussitôt. Comment un personnage aussi stupide peut-il la faire rire ? Elle se demande même un instant s'il est permis de rire après tout ce qu'il s'est passé, avec tout ce qu'il continue de se passer. Comment peut-on rire quand il y a des êtres chers qui meurent ?
Elle songe un instant à Hirsch, qui a ce perpétuel sourire énigmatique. Et elle a soudain une révélation : le sourire de Hirsch est sa victoire. Son sourire dit à celui qu'il a en face de lui : je suis plus fort que toi. Dans un endroit comme Auschwitz où tout est conçu pour faire pleurer, le rire est un acte de rébellion.
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Fredy Hirsch l'observait en silence, réjoui par son regard fasciné et sa bouche ouverte tandis qu'elle feuilletait l'atlas. s'il avait eu encore un doute quant à la responsabilité qu'il confiait à cette petite Tchèque, il s'était dissipé en cet instant. Il avait su qu'Edita s'occuperait soigneusement de la bibliothèque. Elle avait ce lien qui unit certaines personnes aux livres. Une complicité que lui-même ne possédait pas, trop actif pour se laisser absorber par les lignes imprimées sur du papier. Freddy préférait l'action, l'exercice, les chansons, les discours...Mais il avait compris que Dita avait cette empathie qui fait que, pour certaines personnes, et pour elles seules, une poignée de pages se transforme en un monde entier. (p. 45)
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Personne ne parle, et le bruit des soldats effectuant la fouille s'entend nettement dans ce baraquement qui sent l'humidité et le moisi. La peur aussi. C'est l'odeur de la guerre. Des rares souvenirs qu'elle garde de son enfance, il lui revient à la mémoire que la paix sentait bon le bouillon de poule épais qui mijotait toute la nuit du vendredi.
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Elle comprenait qu'elle devait soigner ses livres comme des vieilles personnes ayant survécu à une catastrophe, car ils avaient une importance cruciale : sans eux, le savoir de siècles de civilisation pouvait se perdre.
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Au cours de l'Histoire, tous les dictateurs, tyrans et répresseurs, qu'ils soient aryens, noirs, orientaux, arabes, slaves ou de n'importe quelle autre couleur de peau, qu'ils défendent la révolution du peuple, les privilèges des classes patriciennes, le mandat de Dieu ou la discipline sommaire des militaires, quelle que soit leur idéologie, tous ont un point commun : ils ont traqué les livres avec acharnement. Les livres sont très dangereux, ils font réfléchir.
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Les livres sont très dangereux, Ils font réfléchir.
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La peur...
Elle perçoit tout à coup la peur comme une oxydation qui sape jusqu'aux convictions de fer. Qui ronge tout, qui détruit tout.
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La première leçon que tout vétéran donne à un nouvel arrivant est qu'il faut toujours garder clairement à l'esprit son objectif : survivre. Survivre quelques heures de plus, et accumuler ainsi un jour de plus, qui additionné à d'autres pourra devenir une semaine de plus. Et ainsi de suite : ne jamais faire de grands projets, ne jamais avoir de grands objectifs, seulement survivre à chaque instant. Vivre est un verbe qui ne se conjugue qu'au présent.
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- Un jour où j'avais les jambes qui n'arrêtaient pas de trembler, Fredy Hirsch m'a dit que les vrais courageux sont ceux qui ont peur.
- Comment ça ?
- Parce qu'il faut être courageux pour avoir peur et continuer d'avancer. Si tu n'as pas peur, quel mérite y a-t-il à faire une chose plutôt qu'une autre ?
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Quelques jours à Auschwitz changent un novice en vétéran. Ils peuvent aussi transformer un jeune en vieillard, ou une personne robuste en un être décrépit.
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Mais ce qu'il avait trouvé de l'autre côté de la table lorsqu'il avait levé les yeux, c'était la frimousse enjouée d'une fillette mouchetée de taches de rousseur et coiffée de deux tresses blondes, qui serrait son ours en peluche. Il en était resté coi. La fillette se tenait là et le regardait. Après tant d'atrocités, le Slovaque avait oublié qu'il était possible de regarder le monde de cette façon : sans peur, sans haine, sans traces de folie. elle avait six ans et elle était vivante à Auschwitz. Il avait cru à un miracle. (p. 75)
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Le fratras des corps morts enchevêtrés à ceux des agonisants, la tâche ardue d'achever les fusillés un par un, marcher dans le bourbier sanguinolent des chairs abattues, les mains des moribonds s'en roulant aux bottes comme des plantes grimpantes, tout cela leur était difficilement supportable. Depuis qu'ils ont trouvé la formule pour exterminer les Juifs avec efficacité et sans créer de situations de chaos dans des centres tels qu'Auschwitz, le crime de masse dicté depuis Berlin a cessé d'être un problème. C'est devenu pour eux une routine supplémentaire découlant de la guerre.
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Quand les individus sont entassés , marqués et sacrifiés comme des animaux , ils en viennent à croire qu'ils sont du bétail . Rire et pleurer leur rappelle qu'ils sont encore des êtres humains .
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Quand le poison arrive, le corps réagit d'une façon horrible, avec des étouffements, des convulsions. Les cadavres sont couverts d'excréments. Ils ont les yeux exorbités, le corps en sang, comme si l'organisme avait éclaté de l'intérieur.
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- Oui, vous pouvez faire quelque chose pour moi...
Il l'interroge du regard.
- Me fournir du sparadrap, de la colle et des ciseaux. ces pauvres livres ont besoin de quelques soins.
Hirsch acquiesce. Il sourit pendant qu'il marche vers la sortie. Il ne se lasse jamais de répéter à qui veut l'entendre: " Les enfants sont ce que nous avons de meilleur ." (p. 108)
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Mais la guerre ne détruit pas seulement les corps, fauchés par la mitraille et les explosions, elle anéantit également la raison, elle tue les âmes. (- ... ). Après tant de douleurs et de souffrances, après la jubilation de la liberté, Rudi dut boire à la coupe amère de la déception. son rapport ne sauva pas les vies hongroises qu'il croyait pouvoir sauver. Une guerre est une rivière en crue : elle est difficile à canaliser. si vous lui opposez une petite barrière, elle l'emportera sur son passage.
page 370
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