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L'ALTER DE MON EGO
Empathie, mimétisme et éducation
Joël HILLION
Professeur d'anglais pendant 40 ans, l'auteur a pratiqué ce qu'il appelle la pédagogie du lien. Sous l'influence de René Girard, d'Antonio Damasio, et plus récemment des découvertes de neurones miroirs, il a appliqué une pédagogie originale où l'empathie tient une place centrale. L'apprentissage s'appuyant sur un mécanisme mimétique l'auteur donne des pistes pour valoriser l'imitation et tirer profit de l'empathie spontanée dans un cadre scolaire.
Joël Hillion a enseigné en lycée et classes préparatoires. Il est l'auteur de plusieurs essais sur l'éducation. Il est également traducteur des Sonnets de Shakespeare et de plusieurs essais à son sujet.
Broché - format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-13623-3 ? 1 décembre 2017 ? 160 pages
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Selon Mark Twain, la grande différence entre la fiction et la réalité, c'est que la première doit être crédible. La réalité peut se permettre d'être improbable, pas la fiction.
On doit rechercher la joie, par décret de la raison, même si cette quête semble chimérique et folle. Si nous ne vivons pas dans l'oppression et la famine, mais ne parvenons pas à nous persuader de la chance que nous avons de vivre, c'est peut-être parce que nous n'essayons pas assez fort.
Les émotions ne sont pas un luxe, mais un auxiliaire complexe dans la lutte pour l’existence.
Il me semble, par exemple, que les réactions qui donnent lieu aux préjugés raciaux et culturels sont en partie fondés sur le déploiement automatique d'émotions sociales que l'évolution a mises en place pour détecter la différence chez autrui, parce que la différence peut signaler un risque ou un danger et favoriser l'évitement ou l'agression. Cette sorte de réaction remplissait probablement des buts utiles dans une société tribale mais elle n'est plus utile et encore moins adaptée dans la notre .
On pourrait dire que les buts du marxisme malgré leur étroitesse étaient louables à certains égards puisque l'intention explicite était de créer un monde juste. Et pourtant les façons de faire des sociétés qui ont développé le marxisme ont été désastreuses [.....] le bien de la collectivité dans son ensemble requérait souvent la souffrance de beaucoup. Le résultat a été une tragédie humaine.
Mais ils sont bel et bien là, ces sentiments liés à une foule d'émotions et d'états connexes ; ils sont la musique qui habite sans cesse notre esprit, le bourdonnement impossible à arrêter des mélodies universelles qui ne meurent que lorsque nous allons dormir et ce bourdonnement se fait chant d'allégresse lorsque nos sommes envahis par la joie ou bien requiem funèbre quand la tristesse nous gagne.
Pour la plupart des scientifiques travaillant sur l'esprit et le cerveau, le fait que l'esprit dépende étroitement du fonctionnement du cerveau ne fait plus question. Nous pouvons tous louer la préscience d'Hippocrate, qui soutenait lui-même ces idées il y a deux mille ans.
La capacité d'exprimer et de ressentir des émotions est indispensable à la mise en oeuvre des comportements rationnels. Et lorsqu'elle intervient, elle a pour rôle de nous indiquer la bonne direction, de nous placer au bon endroit dans l'espace où se joue la prise de décision, en un endroit où nous pouvons mettre en oeuvre correctement les principes de la logiques.
L'histoire de notre civilisation, dans une certaine mesure, est celle de l'effort soutenu pour étendre les meilleurs des "sentiments moraux" à des cercles humains de plus en plus larges, au-delà des restrictions des groupes, au point d'embrasser toute l'humanité. Que nous soyons encore loin du compte est aisé à saisir rien que en lisant les titres des journaux.
Selon Mark Twain, la grande différence entre la fiction et la réalité, c'est que la première doit être crédible. La réalité peut se permettre d'être improbable, pas la fiction.