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Critiques de Antonio R. Damasio (32)
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Spinoza avait raison : Joie et tristesse, l..

Antonio Damasio est un excellent pédagogue : aussi la lecture d'un ouvrage qui traite a la fois de Spinoza et de la conception scientifique de la notion de sentiments ne doit pas effrayer le lecteur potentiel. Cela nécessite un peu plus de concentration qu'un polar de série B, certes, mais c'est tout à fait abordable.



L'auteur définit d'abord la notion de sentiment : résultats d'un encartage cérébral, c'est à dire de circuits organisés de l'information (un peu comme un dessin que l'on trace dans une terre sèche avec un morceau de bois et qui devient de plus en plus creux et marqué à force de repasser au même endroit), les sentiments sont un produit des émotions : “ils sont bel et bien là, ces sentiments liés à une foule d'émotions et d'états connexes ; ils sont la musique qui habite sans cesse notre esprit”.



Leur tonalité, positive ou négative influence directement notre façon d'être au monde et le sentiments positifs sont favorables à notre épanouissement physique ou moral. Ce qui fut une intuition pour nombre de géants sur les épaules desquelles nous nous hissons pour voir plus loin, est confirmé par les sciences de la vie, dans leur développement récent. Et Spinoza fut l'un de ces géants : c'est la justification du livre de Damasio. Les sentiments positifs soutiennent le "conatus", cet élan vital qui caractérise tout être vivant, des plantes à l'homme en passant par les animaux. On n'est pas loin de la notion de volonté de puissance de Nietzsche (même si les notions différent sur leurs origines, et que les interprétations qui en ont été faites n'aident pas à y voir clair).



Sur un plan didactique, l'auteur sépare clairement les chapitres consacrés à la neurobiologie de ceux qui reviennent sur le parcours de Spinoza, qu'il retrace de façon vivante, rapportant ses notes de voyage sur les lieux même où le célèbre opticien vécut . Pour aboutir à une synthèse humaniste et positive.



Cette approche à la fois philosophique et scientifique met en évidence tout le bénéfice qui peut résulter de la mise en commun des savoirs, et qui émerge actuellement, alors qu'il est clair que le cantonnement des disciplines dans leur domaine hyperspécialisé ne peut aboutir qu'à une impasse.



C'était l'intermède sérieux de l'été.






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Spinoza avait raison : Joie et tristesse, l..

Quelle tristesse d'avoir dû refermer ce livre, une fois la dernière page lue. Mais quelle joie d'avoir pu découvrir cet ouvrage ! Mon "cerveau des émotions" a bouillonné, au fur et à mesure que je prenais connaissance du contenu des différents chapitres, et donc, finalement, de mon propre cerveau. M. Damazio s'exprime avec une grande fluidité, facilitant la compréhension de thématiques pourtant bien ardues : neuropsychologie, biologie, philosophie,... Il entremêle différentes disciplines, chacune nourrissant l'autre, l'Histoire, la Philosophie, et bien évidemment la Psychologie. On est emmené au XVII ème siècle pour y rencontrer, en terre hollandaise, le célèbre Spinoza et ses pensées avant-gardistes. Puis nous voilà plongés dans le monde cellulaire, où notre système lymbique nous est expliqué, nos émotions traduites en un fonctionnement biologique complexe. C'est passionnant, enrichissant, et l'on n'a plus qu'une hâte, se ruer sur les autres ouvrages de l'auteur.

L'énorme +, pour moi, réside vraiment dans l'écriture. Peu d'ouvrages traitant de sujets scientifiques et/ou philosophiques ne m'ont autant à la portée de tous, tout en restant précis dans les faits et explications.
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L'erreur de Descartes : La raison des émotions

2 ème opus de Mr Antonio Damasio, dans lequel les éléments qui m'avaient conquise dans le 1er ("Spinoza avait raison" : il s'agit véritablement d'un essai scientifique, précis, argumenté, basé sur des expériences tangibles, des résultats d'études reconnus, le tout rédigé avec une volonté de vulgarisation qui permet à, non un novice total du domaine, mais quelqu'un qui s'y intéresse, sans être dans le milieu médical, de suivre relativement facilement ses problématiques, argumentaires et conclusions.

Mr Damasio aborde ici (notamment) la question de la prise de décision, qui contrairement à ce que l'on pourrait penser à première vue, nécessite une part d'émotionnel pour être efficace. Sujet absolument passionnant !

Enfin, et c'est un point rare dans ce type d'ouvrages scientifiques, j'apprécie tout particulièrement l'aspact pragmatique et humain de l'auteur. Il ne s'envole pas dans les hautes sphères de la pensées abstraites, ou de la biologie pure, mais garde toujours à l'esprit les conséquences des pathologies sur le ressenti et le vécu du patient, cherchant toujours par ses études à améliorer la vie sociale et personnelle des gens.

Bon, et bien il ne me reste qu'à découvrir "L'Ordre étrange des choses" maintenant !
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L'erreur de Descartes : La raison des émotions

Dans L’Erreur de Descartes, Antonio Damasio montre comment le centre de l’émotion nous est indispensable pour prendre des décisions rationnelles. Le cas bien connu de Phineas Gage, ouvrier dont le crâne avait été traversé par une barre à mine et qui, bien qu’intellectuellement normal, était devenu incapable de se comporter de manière cohérente est resté célèbre. Au fond, ce que montre Damasio, c’est qu’une part de subjectivité est indispensable à un comportement efficace.



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Sentir et savoir : Une nouvelle théorie de la..

La démarche d Antonio Damasio fascine et intrigue. Il s échine avec brio à cerner les mécanismes fonctionnels de la conscience qui nous permettent d'éprouver dans l'esprit un processus qui a clairement lieu dans la dimension physique du corps. Nous sentons avant de penser. Une intelligence non explicite intervient avant la raison. Nous partageons cette intelligence non consciente, axée sur la survie avec l'ensemble du vivant : êtres unicellulaires, bactéries, plantes, animaux et même virus. Les chapitres sont courts, le pari avec l'éditeur étant de livrer les idées favorites de l'auteur, épurées du superflu. Gageure tenue ! Le scientifique humaniste réussit le tour de force de cheminer à travers la biologie, les neurosciences, la physico-chimie, la psychologie... pour approcher la réalité de la conscience, ainsi que sa philosophie, fruit d'une interaction directe, abondante et permanente entre le corps et l'esprit. Cerise sur le cerveau, la conscience garde une part de mystère ( heureusement), inconnue qui fait de nous des humains imprévisibles malgré un organisme terriblement structuré. L'auteur est génial, nous pouvons l'être aussi. Ce livre grandit infiniment notre champ de vision sur la vie et sur nous-mêmes.
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Spinoza avait raison : Joie et tristesse, l..



Cet ouvrage date de 2003, ce qui dans le monde des sciences est assez ancien, quand on considère les progrès extraordinaires des dernières années, notamment dans le domaine des neurosciences.



Néanmoins, le livre apporte une vision tout à fait passionnante, et qui n’est pas remise en cause, je crois, sur le rôle des émotions dans l’élaboration des sentiments, et sur le rôle des sentiments à la fois sur les aptitudes sociales de l’espèce humaine, et aussi sur l’intégration de ce que l’on appelle communément corps et esprit.



Mais ce livre a un autre intérêt, c’est qu’il relie les connaissances actuelles à certaines des idées énoncées il y a un peu plus de trois siècles par Spinoza dans ses œuvres, principalement l’Ethique, sur le rôle primordial des émotions dans le fonctionnement humain et sur le refus de la dualité corps-esprit.

Et l’auteur, le neurologue et chercheur Antonio Damasio, qui, je crois, s’est pris d’affection pour l’Homme Spinoza, nous livrera sa biographie du philosophe et la façon dont il le perçoit, dans ce que ce dernier appelle le contentement, et cherchera dans un prologue et les deux derniers chapitres, à nous faire saisir ce qui dans la philosophie de Spinoza en qui concerne sa conscience du rôle des émotions et des sentiments, et leur gestion peut conduire l’être humain au bonheur. Cette vision personnelle, peut-être partiale, qui termine l’ouvrage, fait, bien sûr, inévitablement penser à la méditation de pleine conscience.



Mais ce sont surtout les chapitres précédents, qui forment le cœur scientifique du livre.

A l’aide d’arguments tirés d’observations de patients atteints de lésions cérébrales, mais aussi de travaux de recherches utilisant l’imagerie cérébrale, l’auteur nous montre tout d’abord que les émotions, peur, agressivité, désir, etc.., que nous partageons avec toutes les espèces animales, impliquent des régions diverses, à la fois sous-corticales: tronc cérébral, hypothalamus, thalamus, et une partie spéciale du cortex cérébral.



Et puis surtout, ce qu’évoque le chapitre suivant, que ces émotions qui sont ce que nous avons de plus « automatique », servent à l’élaboration dans d’autres zones cérébrales, des sentiments, tels joie et tristesse, dans lesquels les cartes de notre schéma corporel jouent un rôle essentiel; ce qui, à la fin des années 1990, est apparu comme une donnée tout à fait neuve, car l’idée que les émotions et « l’encartage » de notre corps soient les substrats d’élaboration des sentiments était en contradiction avec celle qui en faisait principalement une perception de notre relation avec notre environnement.



Un chapitre est ensuite consacré au rôle fondamental des sentiments dans l’élaboration de notre comportement social, de notre organisation sociétale et politique, de notre prise de décisions, et des structures cérébrales mises en œuvre. Là encore, le lien entre certaines lésions cérébrales très rares et des anomalies du comportement social, apporte des informations extraordinaires, ainsi que certains travaux d’imagerie cérébrale. Et l’auteur d’insister bien entendu sur le fait que ces structures sont un pré-requis, mais que de multiples facteurs autres d’environnement, dont l’éducation, jouent un rôle.



Enfin, et avant d’aborder sa « dette » envers la prescience de Spinoza, l’auteur essaie de nous faire comprendre que non seulement il n’y a pas de corps et d’esprit, mais même de cerveau et de corps « hors cerveau », que l’être humain est un tout, hérité de nos ancêtres primates et de l’ensemble du règne animal.



Voilà un livre singulier, qui mêle données scientifiques s’appuyant sur de nombreuses citations, et une réflexion philosophique, dans les pas de Spinoza, sur la notion de bonheur.
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L'erreur de Descartes : La raison des émotions

Quel récit passionnant que celui fait par Damasio, sous la forme d'une simple conversation entre amis, sans aucune supériorité scientifique, sans jargon superflu, écrit tout en subtilité, rempli d'humour... Le lecteur suit avec délectation l'enquête menée par Damasio pour étayer sa théorie naissante, à partir du cas de Gage, sur les corrélations entre raison et émotions. Alternant comptes-rendus de tests psychologiques effectués sur divers patients, atteints de troubles plus ou moins sévères, hypothèses de travail, explications détaillées sur les mécanismes complexes du cerveau, ou encore anecdotes brillantes et sympathiques, ce livre ne lasse jamais, tant il présente de variété. Strictement rigoureux sur un plan scientifique, accumulant les schémas décrivant le fonctionnement du cerveau, le récit livré par Damasio reste toutefois parfaitement accessible à un néophyte, qui n'a guère besoin que de comprendre l'essentiel pour saisir tous les enjeux de l'hypothèse formulée par Damasio. Car c'est bien là que réside le cœur du problème : supposer l'intervention, par divers moyens, des émotions ressenties par le corps, dans le processus de réflexion mené par la raison, vient remettre en question tous les fondements modernes de la science, y compris de la psychiatrie et de la neurobiologie. L'auteur a néanmoins l'honnêteté intellectuelle de reconnaître les limites (et il y en a peu) de sa théorie, tout en misant sur des recherches et des découvertes ultérieures qui viendront étayer son hypothèse. Bien sûr, le titre est volontairement provocateur, car sur les 400 pages du livre, l'auteur ne mentionne Descartes qu'à de rares reprises, mais soyons honnêtes, il s'agit à la fois d'un argument marketing (et qui sonne mieux, somme toute, que "Le cerveau pour les Nuls" ou "Raison et passion : la réconciliation ?") et d'un choix philosophique assumé.



(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
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Spinoza avait raison : Joie et tristesse, l..

« Les sentiments de douleur ou de plaisir forment le soubassement de notre esprit. » Voilà la parole de la science.

Qu'est que biologiquement parlant un sentiment ?, une émotion ?

Sentiment et émotion : deux choses distinctes. Peuvent elles être dissociées ?

L'émotion est l'origine du sentiment.

Parce qu'il y a émotion, il y aura sentiment. Et la nature ne crée rien en vain. Émotion et sentiment ne sont là que pour répondre à un ordre : La vie.

La science veut à présent « élucider le réseau des mécanismes qui permet à nos pensées de déclencher des états émotionnels et d'engendrer des sentiments. ». Puisqu'émotion et sentiment répondent à un besoin vital, pour rester en vie, il nous faut la mieux comprendre.



Le sentiment est d'après la conception de Antonio R. Damasio : «  l'expression de l'épanouissement humain et de la détresse humaine, tels qu'ils se produisent dans l'esprit et le corps. » 

L'esprit ET le corps.

Car l'expression d'un sentiment ne peut être entendu qu'à travers ces deux parois : l'esprit ET le corps.

Colère – soit – mais émotion d'abord -

Quel est l'origine de cette colère qui jaillit de mon esprit ? D'où vient ce tremblement, ces sueurs, que signifient mon corps à mon esprit ? Voilà les questions.



« si quelque chose dans notre existence peut être révélateur à la fois de notre faiblesse et de notre grandeur, ce sont donc bien les sentiments ».



Voilà la neurobiologie des sentiments et de leurs antécédents : les émotions.

Si l'émotion et ses réactions sont alignées sur le corps, les sentiments sont alignés sur l'esprit.

Spinoza s'est interrogé sur nos affects, cet aspect central de notre humanité, ce cerveau moteur en quelque sorte.

Si nous éprouvons de l'amour, c'est que nous avons préalablement ressenti des émotions qui déclenchent et déclencheront ce sentiment. Joie, bien être, bonheur. Notre corps procède à la lecture, il décrypte, reconnaît analyse en des temps records ce qui dans notre environnement peut être bon pour nous. Pourquoi ? Parce que notre nature d'être est le vivant. Nous avons en nous une programmation qui fait que nous nous devons de rechercher notre épanouissement et ceci afin de vivre tout simplement. Sommes nous programmés pour être heureux ? Évidement oui. Sommes nous programmés pour que coûte que coûte, à travers les nuit les plus sombres, nous recherchions toujours, la source de la lumière : oui.

Nous avons la sagesse de la fleur et de l'arbre. Nous recherchons l'eau, la lumière, la température idéale, les compagnons qui nous entoureront le mieux,

C'est assez simple en somme : nous sommes des êtres vivants.

« les organismes vivants sont dotés de l'aptitude à réagir émotionellement à des objets et des événements différents. Cette réaction est suivie par une structure de sentiment, et une variation dans le plaisir ou la douleur en est une composante nécessaire » ,.voilà ce que Spinoza annonçait. La science d'aujourd'hui est en mesure de valider ce fait. Nous avons chacun en nous les encartages cérébraux de notre corps. Des cartes pour nous mener au bien être.

Et toute notre vie nous enregistrons nos bons et nos mauvais chemins. Ce qui nous blesse, ce qui nous ravit, ce qui nous nourrit, ce qui nous met en péril.

Le bonheur est il standard ? Non. Chaque être est différent, chacun sait, ou devrait apprendre, à reconnaître ce qui est bon pour lui. Nous sommes de nature commune mais bien différents. Voilà la tolérance, voilà le refus de toute loi commune régissant le bonheur de chacun. On comprend peut être là l'histoire de Spinoza. Pourquoi il fut frapper d'ostracisme.

Mais il connaissait ce qui était bon pour lui, et ce bonheur, même si il fut très court, même si sa vie peut paraître austère, correspondait à sa nature. Il a suivit son propre chemin.

Nous sommes perfectibles, c'est à dire que nous allons et cela naturellement vers ce qui nous va le mieux. Ce qui nous permettra au mieux de nous préserver. A chacun d'entre nous il revient de trouver ses axiomes. Voilà notre devenir. Notre perfection mènera à la joie, ainsi pensait Spinoza. Voilà le Spinoza scientifique, le philosophe, l’exégète religieux, l'architecte politique. Et l'ensemble du corps social, la société doit tendre à son bien être. Trouver l'équilibre, la bonne lecture de ses encartages. Trouver ce qui permettra à chaque corps la constituant de trouver un bien être et cela dans la perspective de la la survivance, et mieux encore, de la « vivance » de l'ensemble.

Réfléchir, étudier les interconnexions entre émotions et sentiment de l'homme doit permettre de comprendre le fonctionnement d'un ensemble d'humains, de leur bon vivre ensemble.

Bento, Benedictus, Baruch, tel étaient les prénoms de Spinoza : » le bienheureux.

Emily Dickinson écrivait : «  un seul et unique cerveau, plus large que le ciel, peut contenir aisément l'intellect d'un grand homme et le monde entier ». Elle avait raison.

Appétit, désir, besoin, motivation : longitudes et latitudes de nos êtres. Tout cela provoque réflexes de navigation. Mais nous évoluons, nous le devons, car l'ensemble de ce qui nous entoure évolue également. Donc l'humain est une usine à bien être et à continuellement mieux être. Ainsi une peur qui pouvait trouver son intelligence dans des temps reculé ne trouve plus sa raison d'être pour l'homme du 21e siècle. L'émotion est là, en nous, un certain encartage demeure toujours, d'anciennes routes. Peur du voisin, de la tribu d'en face, peur de l'orage, peur de ce que je ne connais pas. Peur primale en somme. Mais de nouvelles émotions s’inscrivent : joie de la rencontre, apprentissage du partage et de l'échange. Nouvelle encartage. Nouvelle route. Nouvelles latitudes, nouvelles longitudes.

La lecture de nos émotions doit être faite mais également raisonnée.

Et c'est ce raisonnement constant entre le passé, le présent, l'avenir de nos émotions qui peut permettre la survie de notre corps, et du corps de la société dans laquelle nous évoluons.

Il faut veiller «  à s'arracher à la tyrannie automatique et aveugle de la machinerie émotionnelle ». En un mot un homme libre est un homme qui sait gérer ses émotions, les comprendre, et qui est libre d'en être l'arbitre.

Nous redoutons souvent à raison, mais très souvent nous redoutons à tord.

L'alchimie du cerveau n'en finit pas de nos étonner. Ainsi dans notre cortex droits surgissent nos émotions négatives, dans le gauche nos émotions positives. Et touts les émotions envoient à notre corps des signaux d'alertes ou des signes amicaux. Nous n'avons pas vocations à nous faire violence, mais nous devons tout le tout nous soumettre à notre intelligence. L'intelligence du vivant. Il faut 120 millisecondes pour qu'une image, que que soit la nature de l'image, induise une émotion déplaisante. Un stress sur l'organisme. Nous devons veiller à ne pas nous soumettre intensément à des stimuli négatif à ne pas nous exposer inconsciemment à des des objets négatifs. A produire ces images. Parce que plus intense sera le nombre de ces expositions, plus leur décharge seront fortes, et plus fréquentes en nous.

«  Davantage d'émotion entraîne davantage de sentiment, et le cycle peut continuer jusqu'à ce qu'une distraction ou la raison viennent y mettre un terme ».

Les émotions positives engendrent des sentiments positifs, confortent l'être dans son bon devenir, dans son bien être, dans son mieux vivre.

«  Le premier procédé, c'est à dire l'émotion, permet aux organismes de répondre de façon efficiente, mais pas de façon créative, aux circonstances favorisant la vie ou la mettant en danger-aux circonstances bonne pour la vie ou la mettant en danger. Le second procédé, c'est à dire le sentiment, a introduit une alerte mentale pour les circonstances bonnes ou mauvaises et à prolongé l'impact des émotions en affectant un certain temps l'attention et la mémoire. Parfois, en se combinant utilement avec les souvenirs passés, l'imagination et le raisonnement, les sentiments donnent lieu à l'émergence d'une prévision et à la possibilité de créer des réponses qui sont nouvelles et non stéréotypées.

Comme c'esr souvent le cas lorsque des procédés nouveaux sont introduits, la nature s'est servie de l'émotion pour commencer et a bricolé quelques composants additionnels. Au commencement était l'émotion, mais au commencement de l'émotion était l'action ».

Mécanisme des perceptions, des interactions, cellulaires, chimiques, électriques tout est dans notre cerveau. Tout est également dans le cerveau de mon voisin. Les neurones miroirs, responsables du phénomène d'empathie, qui peut générer un sentiment de sympathie, nous prouvent l'existence d'une réverbération émotionnelle possible et utile entre les corps d'un même ensemble.



Le cerveau. Cette partie de mon corps, l'image phénoménale de mon esprit.

Formidable machine, mais fragile.

Un rien peut mettre en péril l'ensemble. Un rien peut modifier, perturber la lecture de nos cartes. Le capitaine devient galérien. Perdu à bord de son propre vaisseau.

Quelque molécule peut nous faire perdre notre rapport à la douleur, quelque hormone peut modifier notre attachement à quelque sentiment, l'anéantissement d'une toute petite parcelle cérébrale et notre corps ne reconnaît plus notre esprit.

C'est dans la permanence du dialogue corps-esprit, dans leur écoute, dans la conscience mutuelle qui les unit, que notre être réside.

Hors de cette conception il n'y a pas vraiment d'espérance , ni de survivance pour l'humain.

120 milliseconde pour que s'induise une émotion, de deux à vingt secondes pour que s'induise un sentiment.

Combien de temps pour les entendre, combien de temps pour les comprendre?

Chaque cellule vivante coopère à la survie de l'ensemble des cellules et ceci quelque soit l'organisme vivant, quelque soit l'échelle sur laquelle cet ensemble progresse.

Le bonheur est une vertu, pas une récompense. Là encore, Spinoza a raison

Le bonheur est une discipline naturelle , le philosophe l'avait compris, le scientifique le vérifie.

Le corps est le rêve de l'esprit. Là réside l'état de notre conscience.



Astrid Shriqui Garain

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Spinoza avait raison : Joie et tristesse, l..

Livre relativement complexe et passionnant, qui nous plonge dans la machinerie émotionnelle du vivant, et plus particulièrement chez l'homme.

Je pense qu'il sera très difficile à une personne peu informé du fonctionnement cérébral et hormonal de tout saisir dans ce livre, mais avec une petite base de connaissances on peut en retirer beaucoup.



En fait, on passe tantôt d'une analyse neurobiologique des émotions à la lumière des dernières découvertes scientifiques (jusqu'a 2005 s'entend), à une contextualisation historique des réflexions très actuelles de Spinoza, en passant par la comparaison des intuitions de ce dernier avec l'état de la recherche scientifique à l'heure actuelle.



Philosophie, sciences et biologie de la conscience se rejoignent donc dans cet ouvrage très enrichissant pour cerner l'état actuel de nos connaissances dans le domaine. Richement référencé, il invite le lecteur a aller se renseigner pour élargir encore ses horizons, notamment via les autres livres de Damasio (comme "le sentiment même de soi"), un peu comme le fait Dawkins dans Le gène égoïste (en faisant de la pub pour "The extented phenotype"), les livres d'un même auteur de valeur étant souvent un tout à prendre dans sa globalité pour en saisir toute la portée...
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Sentir et savoir : Une nouvelle théorie de la..

Quel curieux livre ! Antonio Damasio est l’un des neurobiologistes les plus connus au monde. Je me réjouissais de découvrir cet auteur que je n’avais jamais lu. Auteur de nombreux ouvrages, son éditeur lui avait demandé d’écrire un nouveau livre de synthèse, court et direct, pour présenter ses travaux au plus grand nombre. Arrivé en France, ce livre a été traduit et diffusé par Odile Jacob.



Bon, jusque-là tout allait bien.



Le résultat ? Un très mauvais ouvrage : mal écrit, c'est-à-dire avec des répétitions à n’en plus finir, des retours en arrière incessants, des définitions mal ficelées et parfois contradictoires, une langue (française) confuse et peu lisible, sans parler d’une typographie plus qu’hasardeuse. J’ai rarement vu et lu ça !



J’avais lu le « Code la conscience de Stanislas Dehaene » qui fut un vrai bonheur. Des années après, je garde encore un souvenir vif des explications très pédagogiques de M. Dehaene. Je n’ai rien retenu du livre en question.



Difficile de comprendre ce qui s’est passé. Probablement écrit trop vite, peu relu, traduit à mini-budget et publié sans relecture…



Ce livre de Damasio est à oublier au plus vite.

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L'autre moi-même : Les nouvelles cartes du ce..

Un livre fort lisible bien que par moments très ardu.



Comparativement au livre de G. Edelman, Comment la matière devient conscience, qui traite essentiellement des mêmes thèmes, il est nettement plus accessible.



L’auteur nous mène pas à pas vers ses conceptions à lui de la conscience, de son émergence, de sa construction, de sa réalité... tant au niveau structurel, corporel, somatique, neuronal qu’aux niveaux plus abstraits et de plus en plus spécifiques à l’humain.



C’est lisible mais, quand même, Damasio nous dit aussi que rien n’est simple et que tout n’est jamais advenu que par complication ou complexité face à un monde que progressivement les cellules, les animaux, l’homme apprennent à connaître, à maîtriser : la lutte pour la survie et la reproduction-procréation reste la clef. La conscience spécifiquement humaine n’est jamais que l’ultime artifice-création-modification que la nature a permis afin de mieux encore se protéger, et se perpétuer. Concept d'homéostasie, à la fois biologique mais aussi socioculturelle (la distinction entre ces deux classes étant poreuse), toute l'évolution humaine à tous niveau ne sert qu'à cette "homéostasie", selon lui.



Alors, évidemment Damasio donne beaucoup de détails, donne ses essais de formalisation, de conceptualisation. Et parfois on peut s’y perdre, si l’on n’est pas spécialiste.



L’aspect « images » ou « cartes » doit absolument être compris sans quoi il est plus que certain que vous refermerez vite ce livre, en pouffant d’ennui.



Les aspects purement neurologiques, tels les noms des noyaux ou des structures de noyaux, etc. ne sont pas à mon sens fondamental pour comprendre la substance du livre et les messages du livre. (Quand même un peu !) De la même façon qu’il n’est pas besoin de tout capter un raisonnement mathématique ou physique pour avoir une intuition de comment fonctionnent les choses. L’à peu près correct fonctionnera ou n’empêchera pas de.







Même s’il ne faut pas se tromper, ceci n’est pas un roman, je trouve que cet ouvrage a un côté plus général (ou plutôt plus global, plus englobant, et complet) que le précédent que j’ai lu de l’auteur : Spinoza avait raison, plus spécialement dédié aux émotions. Ce livre-ci est plus général car les émotions sont également abordées, dans leur rapport avec la conscience, le soi.







Damasio reste réservé et modeste tout en étant également optimiste sur son travail, et sur ce travail :

Ni les idées discutées dans ce livre ni celles que présentent de nombreux collègues travaillant dans ce domaine ne prétendent résoudre les mystères qui entourent le cerveau et la conscience. Les travaux actuels contiennent toutefois plusieurs hypothèses qui valent d'être explorées. Seul le temps nous dira si elles tiendront leurs promesses.



Ou : La perspective adoptée dans ce livre contient une hypothèse qui n'est pas universellement appréciée et encore moins acceptée - à savoir l'idée que les états mentaux et ceux du cerveau sont par essence équivalents. Les raisons expliquant la répugnance à endosser une telle hypothèse méritent d'être écoutées. [...]

Pour l'instant, l'équivalence état mental/état cérébral doit être considérée comme une hypothèse utile plutôt que comme une certitude. Il faudra accumuler les preuves pour l'asseoir et, pour cela, nous devrons adopter une autre perspective, influencée par les données issues de la neurobiologie de l'évolution et les neurosciences.



Ou encore :

La tâche consistant à comprendre comment le cerveau rend l'esprit conscient reste un mystère, même si le voile est un peu levé. Mais il est trop tôt pour nous avouer vaincus.







La conscience, l’’esprit, le soi (dans l'ordre ou le désordre) sont des objets passionnants. Damasio concourt à nous plonger dans cette passion, peut-être suscitera-t-il chez certains une vraie vocation, pour d’autres – les curieux – de nature, il devrait vous ravir ou en tout cas ne vous déplaira pas.

Quand même aussi, ces thématiques sont en fait un foisonnement extraordinaire qui peu ou prou touche l'humain dans tous ses aspects, et construire un livre qui se tient est une gageure, plutôt réussie dans ce cas. Je pense aussi que par son universalité, ces thématiques et ce livre devraient pouvoir trouver accueil chez les personnes qui ont l'ambition d'organiser, de diriger d'autres humains, il éveille, et je pense bien sûr aux hommes et femmes politiques... S'informer, savoir, comprendre, pour avancer... quelque part.
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L'erreur de Descartes : La raison des émotions

C'est un livre vraiment très bien écrit et qui m'a beaucoup servit pour mes études. L'auteur s'attaque au cerveau, à comment il fonctionne. Il se pose la question de savoir si nous avons des régions spécialisées pour l'émotion et la prise de décision. Il emploie souvent des termes assez scientifiques mais il réussit à vulgariser assez pour que son livre soit très accessible. Il illustre énormément ses propos ce qui rend la lecture agréable et plus facile. Je le recommande à tous ceux qui s'intéressent à ce sujet !
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L'erreur de Descartes : La raison des émotions

Ce livre m'avait été conseillé par mon professeur de philo, au lycée. A ce moment de ma vie, j'aimais ses cours de philosophie, contrairement à ce que la plupart de mes camarades de classes en pensaient. J'attribuais d'ailleurs grandement mon attrait pour cette matière à la qualité du cours, les capacités oratrices et la recherche permanente de la bonne image dont ce professeur faisait preuve pour nous rendre accessibles les théories parfois abstraites qu'il nous enseignait. Malheureusement, à ce moment de ma vie, j'aimais ces cours de philosophie, mais de là à me lancer avec l'assiduité nécessaire dans la lecture d'un ouvrage complet, aussi technique que philosophique, il y avait un pas que je n'avais à l'époque pas su franchir.



Une bonne décennie s'est désormais écoulée depuis ces cours (devrais-je dire, quasiment quinze ans...) et il aura fallu un ou deux confinement et quelques couvres-feu pour susciter en moi un attrait littéraire qui m'a permis d'occuper un temps libre qui devenait d'un coup presque pléthorique. Alors après avoir lu plus de livre en l'espace de six mois que durant toute ma vie ayant précédée cette période, je ressortais l'Erreur de Descartes des mes étagères et décidais de m'y consacrer pleinement. Et grand bien m'en a fait.



Ce livre est un ouvrage tout à fait passionnant et fascinant : Comme je le disais précédemment, il s'agit d'un ouvrage aussi technique que philosophique. Mais c'est aussi un texte pédagogique, sans vulgarisation à outrance et confiant dans la capacité du lecteur à comprendre ce que l'on souhaite lui exposer. Comme mon professeur de terminale, l'auteur illustre d'exemples (réellement vécus ou inventés) toujours parfaitement pertinents et accessibles, des concepts aussi abstraits (les émotions, la prise de décision, la conscience de soi, de notre corps) que relevants d'une science (la neurologie) qui pour les néophytes peut apparaitre tout aussi abstraite.



Cet ouvrage est l'occasion d'en apprendre plus sur soi, nous, le cerveau, notre corps et de considérer autrement la dualité du corps et de l'esprit traditionnellement admise. Je ne sais pas dans quelle mesure l'Erreur de Descartes (ou l'ensemble des travaux de l'auteur) a permis de poser les bases à de nouvelles recherches, ni dans quelle mesures ses observations ont permis de faire évoluer collectivement notre vision du moi, de nos émotions ou de notre santé. Mais une chose est sûre : étant donné l'attrait généralisé actuellement pour les médecines douces, alternatives ou autres concepts d'éducations, il est certain qu'Antonio Damasio a su cerner un phénomène qui, peut-être inconscient en chacun de nous, révélait la nécessité de reconnecter notre corps à notre cerveau ainsi qu'à notre esprit.



Ce livre est nécessaire, et en plus de cela, il est accessible.
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Spinoza avait raison : Joie et tristesse, l..

L'intuition a une avance considérable sur la science.

Mais, qu'est-ce que l'intuition et qu'est-ce que la science.

La raison, les émotions, les sentiments, l'esprit, la conscience, le cerveau, le corps, tout n'est qu'une substance, une seule et même chose mais conceptualiser ces différences et différents éléments est une nécessité pratique pour comprendre en disséquant tous ces étranges, si étranges phénomènes humains, parfois, vivants, toujours.

Un livre écrit de façon simple, mais c'est un réel essai scientifique aussi, avec des données précises, neurologiques, somatiques, psychologiques, philosophiques et éthiques...

Le fait d'utiliser et de faire intervenir Spinoza est un rien artificiel peut-être, ou alors pas du tout. Puisque l'idée sans doute est de montrer que le passé peut être une source incroyable de vérités pas encore comprises... Et sans doute ce n'est pas fini.

Ce champ psycho-neurologique est fascinant, et tellement heuristique que ne pas s'y intéresser est une profonde erreur. Les politiques devraient s'y pencher nettement plus car il est source de propositions et de réflexions éthiques pertinentes et sans doute praticables, pour peu qu'on les rendent telles !!

La nature et la nature humaine se laissent comprendre scientifiquement petit à petit, et devraient nous inciter à de la modestie et de l'ambition, à proposer à vivre mieux, en joie, à dépasser le nihilisme et la tristesse ambiants, pour oui, retrouver, chercher la joie, synonyme de santé et... d'un certain "bonheur".



Livre important et accessible ! (Et il y en a beaucoup d'autres !)
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L'Ordre étrange des choses : La vie, les sent..

C’est un livre que je déconseille aux créationnistes.



Antonio Damasio, professeur de neurosciences, de psychologie et de philosophie est mondialement connu du grand public.

Son Livre ; « L’Ordre étrange des choses – La vie, les sentiments et la fabrique de Culture » est captivant, très intéressant mais difficile à lire pour les termes biologiques et techniques que l’auteur emploie.

Toujours est-il qu’il m’a permis de m’ouvrir à un autre monde…



Antonio Damasio nous livre son travail, sa conception et il fait une grande réflexion, sur les origines et surtout sur l’évolution de la vie.

Pour ce grand scientifique, « la clé de voûte » de la continuité du vivant est « l'homéostasie. »



"L'homéostasie" est ce phénomène naturel et extraordinaire qui permet à tous corps vivants de vivre.

Il est le processus par lequel un organisme maintient constantes les conditions internes nécessaires à sa propre vie. Cette constante protège les cellules des changements dans l’environnement extérieur au corps.



Sans ce mécanisme basé sur l’équilibre et l’adaptation, nous ne pourrions pas vivre.

C’est elle, l'homéostasie qui en deux exemples, contrôle la température corporelle de notre corps, qui envoie des signaux au cerveau si cette température est trop élevée. Et c’est elle aussi qui fait office de « régulateur » en augmentant ou diminuant notre rythme cardiaque.



Le scientifique ne s’arrête pas là et théorise que l'homéostasie régulait déjà les bactéries qui baignaient dans cette soupe originelle après le Bing Bang. Ces bactéries primitives avaient des « capteurs » pour pouvoir détruire d’autres bactéries, pour pouvoir se multiplier et pour pouvoir survivre en toute inconscience.



C’est aussi cette homéostasie qui a permis toutes les mutations depuis les premières formes de vies monocellulaires, il y a plus de 3,8 milliards d’années. Qui fit naitre par de longs processus chimiques et biologiques, l’apparition des organismes multicellulaires, il y a 700 à 600 millions d’années.

Grace à l’homéostasie et à des conditions biologiques, climatiques et géologiques, qu'émergea un système nerveux, il y a 500 millions d’années. Et c’est à partir de ce système nerveux et de ses milliers de neurones que tout changea pour les organismes.

Le système neveux est une création la plus merveilleuse et la plus complexe dans l’Ordre des choses. C’est lui, relié directement au corps, qui équipé de sondes, de transmetteurs chimiques, de capteurs, de récepteurs, qui développa les cinq sens qui nous permettent aujourd’hui, à nous êtres humains, de gérer notre vie.



Antonio Damasio n’hésite à positionner la création des sentiments dans la grande histoire de l’Humanité. Que nos affects, notre raison, nos sensations et notre conscience, sont tous étroitement liés à l’homéostasie et l’existence de nos cinq sens, qui nous permettent à tous moments de faire une cartographie de notre monde intérieur et du monde extérieur qui nous entoure.



Nous vivons un monde d’images !

Tous les sentiments, les souvenirs et les expériences présentes que nous vivons, sont constituées d’images. Et c'est le cerveau qui est le scénariste.

Tout s’est donc très longuement harmonisé dans le seul but d’être et continuer de vivre.



D’après le scientifique, il n’y a pas eu d’intervention « divine ». Bien au contraire, l’auteur écrit que c’est l’homme et sa création culturelle, qui inventa la pratique religieuse pour soulager ses propres souffrances et ses douleurs internes.

En créant un Dieu, c’est comme s'en remettre à une autorité désintéressée, impartiale, digne de confiance et de respect.



A moins que « cet Ordre étrange des choses » soit l'Ordre divin ! Mais ce n'est que mon ressenti.



La quatrième partie du livre est pour moi très intéressante aussi, car elle traite de l’intelligence artificielle et de l’immortalité humaine, dont son éventuelle possibilité d'exister ne donnerait plus de sens à nos vies.

Le scientifique se pose aussi beaucoup de questions sur l’avenir technologique de l’homme.



Et je vous transcris sa constatation glaçante, qui est vraiment d’actualité.



« D’un côté la puissance d’un grand public qui semble toujours mieux informé que jamais, mais qui ne dispose ni de temps ni d’outils nécessaires à l’évaluation et l’interprétation des informations.

De l’autre, la puissance des gouvernements qui contrôlent ces informations et qui savent tout ce qu’il y a à savoir à propos du grand public. »

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Sentir et savoir : Une nouvelle théorie de la..

Lecture très intéressante - comme prévu. J'ai commencé ma lecture de Damasio par son dernier livre. Peut-être parce que c'est le plus court. Les autres font presque le double de pages en caractères plus petits (la vue rechigne un peu).



Aussi, en introduction, il dit : "Ma frustration est née en parlant à me lecteurs au fil des années, et en apprenant d'eux que certaines des idées que j'exposais avec enthousiasme se perdaient dans le flot de longues discussions, passant inaperçues, et ne satisfaisant donc pas grand monde." Donc, ce livre où il présente une théorie de la "conscience" a été écrit dans un but de résoudre cette frustration. Est-ce qu'il a réussi ?



Damasio présente, petit à petit, depuis un virus ou une bactérie jusqu'à un être humain, comment se construit une "conscience". Pour être clair, on parle de "conscience" dans le sens de "être conscient de", ou "prendre conscience qu'il se passe quelque chose".



Mais tout se passe au niveau des idées, comme dans une "expérience de pensée". C'est juste à deux endroits où il parle de neurones ou de la structure du cerveau, et très brièvement. C'est un exposé complètement abstrait sans un lien avec comment ça se passe au niveau biologique.



Quoi qu'il en soit, il construit petit à petit ses idées jusqu'aux notions de "sentiment" et de "conscience". On a tout ce qu'il faut pour aller plus loin... ou presque. Les étapes suivantes seraient, par exemple, les émotions, le raisonnement, la mémoire, ... Des concepts que même la science n'explique pas encore.



C'est une lecture qui mérite quelques arrêts de réflexion. Par exemple, il dit à plusieurs endroits que ses entités sont toutes comprises à l'intérieur de notre corps. Donc, quid du "problème corps-esprit" ou du "physicalisme" ? C'est une question dans la continuité du livre et ça mérite qu'on en parle. Par ailleurs, le mot "âme" n'apparaît qu'une seule fois dans le livre, vers la page 170.



La partie que j'ai trouvé la plus extraordinaire est la dernière, avant les conclusions, où il dit sa pensée sur l'Intelligence Artificielle (IA), en la remettant à sa vraie place. Une lucidité éclatante !!! L'IA est, à mon humble avis, loin de pouvoir créer une "conscience" telle que décrite dans ce livre.



Même si je partage complètement son avis, je trace quelques mots, non pas pour lui contredire, mais pour expliquer. L'Intelligence Artificielle est un domaine qui a subi des énormes pics d'excitation et d'espoirs suivis de chutes vers le "plancher des vaches". le premier dans les années 50-60 avec le pionnier Marvin Minsk (suggestion de lecture : "The Society of Mind"), puis dans les années 90 avec des réseaux de neurones puis depuis vers 2010 avec l'Apprentissage Profonde (Deep Learning), qui n'est rien d'autre que des réseaux de neurones avec beaucoup de neurones. En fait, ce qu'il faut retenir de l'évolution dans le temps de l'Intelligence Artificielle est, d'une part, l'augmentation de la puissance de calcul disponible pour mettre en place des dispositifs plus complexes et, d'autre part, le financement de la recherche dirigée plutôt par des applications à court terme.



En même temps, on parle peu, mais la consommation en énergie nécessaire pour l'apprentissage d'un dispositif de AI peut être ahurissante, surtout lorsqu'on tient compte de la quantité équivalente d'émission de CO2. Pour avoir une idée, il suffit de faire une recherche avec les termes "Green AI" ou "Energy and Policy Considerations for Deep Learning".



Finalement, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, mon enthousiasme croissant en même temps que la lecture avançait. Mais peut-être que j'aurais dû commencer par ses livres précédents.
Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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L'erreur de Descartes : La raison des émotions

« J'écris ce livre comme si je tenais une conversation avec un ami imaginaire, intelligent, curieux et cultivé, ne sachant pas grand-chose des neurosciences, mais ayant une grande expérience de la vie. Nous avons fait un marché : la conversation doit bénéficier à tous deux. Mon ami apprendra un certain nombre de notions concernant le cerveau et ces mystérieux phénomènes mentaux, et de mon côté j'apprendrai à envisager les choses de façon nouvelle, tandis que je m'efforcerai d'expliquer mes conceptions au sujet du corps, du cerveau et du psychisme. Nous avons convenu qu'il ne faudra pas transformer la conversation en une ennuyeuse leçon ; ne pas donner place à de violents désaccords ; et ne pas essayer d'aborder trop de sujets. Je parlerai des faits établis, des faits sur lesquels le consensus ne règne pas, et j'évoquerai des hypothèses, même lorsque je ne pourrai produire que de simples présomptions pour les soutenir. Je ferai état des recherches en cours, de plusieurs projets de recherche juste lancés, et de travaux qui ne commenceront que bien après la fin de notre dialogue. Il a été aussi admis que, comme pour toute conversation, il y aura des à-côtés et des digressions, de même que des passages qui ne seront pas clairs du premier coup et qui pourront bénéficier d'une deuxième évocation. C'est pourquoi vous me verrez, dans ce livre, revenir de loin en loin à certains sujets, abordés selon différents angles.

D'emblée, j'ai fait part à mon ami de mes conceptions sur les limites de la science : je suis tout à fait sceptique devant les prétentions de la science à l'objectivité et à la vérité. Il m'est certes pénible de voir que les résultats scientifiques, surtout en neurobiologie, ne sont rien d'autre que des approximations provisoires, que l'on peut trouver bonnes pendant un moment, mais seulement jusqu'à ce qu'elles soient écartées pour laisser place à de meilleures interprétations. » (p. 16)

António Rosa Damásio

— Le cadre du sujet est donc clairement posé, nous partons pour une exploration “cartographique” de ce qui compose notre Humanité dans cet ouvrage.

La lecture parfois quelque peu ardue doit être soutenue, surtout dans la première partie des trois qui constituent ce livre, pour un néophyte en neuroscience comme je le suis, mais toutefois “praticien averti” dans le domaine des jeux émotionnels et de leurs gravitations de l’identitaire. En outre, l’ensemble de l’écriture est toujours convivial et agréable.

Dans la seconde partie de cet ouvrage absolument remarquable en bien des points, A. R. Damásio aborde avec pertinence le sujet très délicat de ce que l’on pourrait qualifier dans un distinguo très structuré, de ce que l’on peut entendre par la notion de “je” qui est à ne pas assimiler à l’idée d’un “moi” étriqué, crispé, désigné clairement par le terme “d’infâme homoncule”.

Dans la troisième partie est étayée « l'hypothèse des marqueurs somatiques » dans le “raisonnement et la prise de décision” ; citant Blaise Pascal : « Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. ».

Est développé en digression un éloge sur “l’altruisme” et “une marge de liberté” au-delà du conventionnel qui nous ont ravi dans le sens où nous sommes une espèce capable d’avoir de l’audace à ce sujet !

En conclusion, et à l’inverse du célèbre « Cogito, ergo sum », il s’agit bien plutôt de : « je suis*, donc je pense » … et ce processus est éminemment complexe chez l’être humain !

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* et ce “je suis”, très très ancien dans ses origines, s’enracine dans une perspective organique : L.U.C.A. acronyme de Last Universal Common Ancestor. Ce « Buisson-sphérique » recense l’entièreté du vivant sur la Terre  !
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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L'Ordre étrange des choses : La vie, les sent..

Enfin bouclé « l'Ordre étrange des choses » d'A. Damasio, pour mon mémoire en psychologie sociale. Je recommande aux hypersensibles, rêveurs, poètes et autres écorchés-vifs pouvant s'intéresser au rôle des émotions & sentiments dans le maintien de l'homéostasie de l'être humain - et, partant, dans les motivations, l'histoire et la culture de l'humanité.

Lecture ardue, agréable et intéressante, malgré un … comment dire ? … une approche « biologiste » un peu trop radicale à mon goût.

Provoquant, de bonne guerre.

Excellent.

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Spinoza avait raison : Joie et tristesse, l..

Antonio R. Damasio associe ses connaissances en neurosciences et son intérêt pour le philosophe Baruch Spinoza.

En deux parties distinctes, l'auteur décrit et analyse le cerveau. Ses interactions entre le corps, les émotions, les sentiments, l'esprit. Il détaille les structures cérébrales, ses transformations, les neurones miroirs, les perceptions ; et la vie frugale mais non recluse de Spinoza au Pays Bas, ses travaux qui jouèrent un rôle moteur dans le développement des Lumières. Une vie difficile et exigeante.



C'est un ouvrage curieux et agréable à lire.
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L'erreur de Descartes : La raison des émotions

j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à cette profond eanalyse du cerveau humain et de son fonctionnement; les exemples cités sont très pertinents et nous permettent de bien comprendre en même temps que cette aventure est fascinante : l'histoire de Gage par exemple fait peur mais j'ai beaucoup aimé en prendre connaissance surtout qu'elle entraîne toute s els recherches ultérieures.

un livre pas toujours très facile à lire cependant, très scientifique malgré sa volonté de vulgarisation mais ça vaut le coup de s'accrocher.
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