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Citations de Arnaud Viviant (31)


La littérature, c'est comme la marine. L'une est marchande et l'autre est en guerre. (p.141)
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Dans 50 ans, chacun aura écrit son livre ; c’est une nouvelle manière d’être au monde que d’écrire un livre.
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Arnaud Viviant :
- Quand les riches ont des problèmes, est-ce aussi dur que pour les pauvres ?
Charles Beigbeder
- Bien sûr !
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Ce qui est important, c’est la Critique : le cœur discursif, constructif mais aussi parfois négatif que composent les différents critiques.
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"à la différence du critique qui reste maître de ses choix et ne traite le plus souvent que d'un seul livre par semaine de façon plus analytique et approfondie, le chroniqueur ne décide pas des livres dont il va parler, l'actualité les lui dictant, et doit évoquer un plus grand nombre d'ouvrages, dans des formats parlés ou écrits dont la brièveté peut sembler une insulte à l'idée même que l'on a pu se faire autrefois de la critique."
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À quinze ans, intégrer Le Masque n'étaiy pas non plus son rêve le plus intense. Tant qu'à faire, il aurait préféré être rock star. N'empêche qu'à l'autre bout du spectre la vie critique, avec l'espèce de colossale passivité qu'elle paraissait exiger, faisait songer à une vie de rock star crème renversée. Sans tous les plaisirs inhérents sans doute, mais sans les inconvénients. Un critique pouvait se balader tranquillement dans la rue : aucun d'entre eux n'était célèbre. Être payé à lire des livres, voir des films, écouter des disques... Bien sûr, tout cela n'était pas encore très clair dans son jeune esprit. Mais le métier représentait pour lui un immense pas de côté par rapport à la vraie vie, de laquelle il cherchait déjà à se faire exempter comme du service militaire. Oui, l'écoute du Masque durant son adolescence marquait sans doute la période où la vie critique s'était consituée face à la vie réelle avant de s'y opposer.
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À quatorze ans, sa première lecture du roman de Sartre l'avait modifié ; il y avait découvert des notions qui ne cesseraient plus de grandir et de s'imposer en lui. Par exemple, la construction de situations. Dans le roman, c'était le pouvoir de la seule Anny, la lointaine petite amie de Roquentin qui, lui, se laissait aller à la contingence, c'est-à-dire à la dépression. Anny lui rappelait Michèle, qu'il rencontrerait deux ans plus tard : c'était un cas d'anticipation autobiographique, une image miroir dont il irait chercher la source, quitte à la construire, en imposant à Michèle d'être Anny plus volontiers qu'elle n'aurait désiré l'être, même si elle ne manquait pas de prédispositions pour le rôle.
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En préparant ce livre, j’ai pris beaucoup de plaisir à reconstituer (autant qu’à les imaginer) les relations entre ces gens qui se lisent, qui s’écrivent, qui critiquent les mêmes ouvrages lorsqu’ils paraissent, qui hument ensemble cette encre fraîche qui constituera lorsqu’elle aura pâli l’édition originale d’une œuvre. Si se rendre acquéreur de la bibliothèque d’un écrivain est acheter son conscient, acheter celle d’un critique littéraire est prendre possession de son conscient, autrement dit de sa censure. La bibliothèque d’un critique littéraire présente les jugements d’un grand lecteur qui conserve beaucoup moins qu’il ne lit. L’unique fois où l’un des meilleurs critiques littéraires de ma mauvaise génération est venu chez moi, il a eu ce mot de connaisseur : « Chez toi ça va : il n’y a pas trop de livres ».
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Mon taf l'a conduit jusqu'à l'Elysée.
(...)
Avec moi en dix ans, la seule blessure qu'il a eu, c'est en se rasant la matin en pensant à ce que tout le monde pensait.
(...)
C'est à cette époque qu'il commence à défendre des positions plus pragmatiques sur la plan économique que celles du courant auquel il appartient. Car François n'est pas seulement chez Mitterrand, il est déjà un peu chez Jospin.
(...)
François Hollande pense que dans les sociétés modernes, la société est plus forte...et qu'aucun gouvernement ne gagne contre elle.
(...)
Je me rappelle que lorsque Chirac était présent sur les marchés, il voulait l'éviter. François disait : "vous allez voir, c'est terrible, il va venir me serrer la main, il va me donner une claque dans le dos"
(...)
Chirac comme Hollande sont capables de sortir un carnet pour noter que la vache de untel allait dans le pré d'en face.
(...)
Ségolène Royal était un peu l'égérie de la promotion. Elle était très souriante et pas la plus moche ! Mais elle était dans l'ombre de François Hollande.
(...)
Avec Hollande, c'est la même chose. il n'aime pas dire non lui-même. Il fait dire non par ses hommes de confiance.
(...)
Hollande a-t-il une vision ? Oui, mais il ne la donne pas pour ménager sa gauche. S'il a un objectif, il compte y parvenir par des chemins détournés, sans jamais annoncer la couleur, afin de garder, si j'ose dire, sa majorité.
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Jamais il n'avai succombé à une si forte addiction: pire que le tabac, le sexe, l'alcool. Il sifflait des livres les uns après les autres, alternant gins forts et bibine, mais le plus souvent les mélangeant, en habitué qu'il était des cocktails littéraires, ingurgitant deux ou trois livres en même temps, polar et philo, roman et socio, la biographie d'un facho et un essai sur les impôts, des textes de Pinguet sur le Japon et un pamphlet du collectif Pièces et main-d'oeuvre sur la musique techno, une nouvelle traduction de William Blake et, en souffrant, le premier roman du comédien François Fini...(p.21)
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Si les livres sur les prix littéraires ne sont jamais très longs, c’est aussi parce qu’ils sont gênés aux entournures. Assez jésuites. Cette part de spectacle, de luxe et de plaisir dont s’entourent les remises de prix qui se déroulent le plus souvent dans des restaurants étoilés, de belles brasseries, suivies de fêtes dans des night-clubs où l’on boit et où l’on reste très longtemps aux toilettes – ce que l’on appellera la part des anges des prix littéraires -, les quelques livres sérieux consacrés à ces couronnements doivent-ils la raconter ou bien la glisser sous le tapis pour ne se concentrer que sur leurs effets concrets, gris, sérieux, sur la fabrique littéraire ? Comme un magistrat hésite à prénommer sa fille Clémence, ces ouvrages demeurent souvent réticents à décrire le plaisir social, lequel ne coûte rien en apparence, de remettre un prix à un écrivain qui s’en réjouit fortement. S’idéalisant en modérée, l’époque n’aime pas trop à se vanter de ses néronismes.
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Simplement, la critique est l’écriture d’une lecture. Pas seulement son récit (même si récit il y a). Pas seulement son jugement ou son interprétation (même si jugement et interprétation il y a).
Une fois qu’on a dit cela, on pourrait tout aussi bien aller se coucher. Il n’y a pas grand-chose à ajouter, hormis de sombres détails qui relèvent de l’intendance, laquelle suivra (comme n’importe quel écrivain se prenant pour un général vous le dira).
Par exemple que la critique raconte une chose assez dérangeante en soi mais néanmoins limpide : qu’il n’y a pas qu’une seule lecture. Que la lecture d’un critique, quel que soit son talent, est une proposition qui ne peut se suffire à elle-même et qui en attend d’autres. En effet, la critique n’est pas une opération solitaire : la Critique est un chœur discursif. Dialectique et constructif. Plus il est grand, plus il paraît chanter et discourir juste (moins les fausses notes d’un seul se font alors entendre). Et du chœur naît le ténor ou la diva. Le métier n’en a jamais manqué. Mais il s’agit là encore d’une opération critique, c’est-à-dire de distinction. Car telle est la fonction, pour ne pas dire la lutte finale, de la critique : distinguer. Un des verbes les plus troubles, les plus ambigus de notre langue. Quelque part entre élire et faire la différence. Ce n’est pas la même chose.
Ajoutons que, lorsqu’elle est bien tournée (i.e. vers les autres), la critique ne prend pas seulement la forme de l’écriture de l’aventure d’une lecture. Dans chaque œuvre, le critique est en expédition, en reportage. Va-t-il périr d’ennui ou de plaisir ? Se faire cannibaliser par l’œuvre ou bien la coloniser ?
Ainsi lire jugera.
Car il n’y a pas de vérité de la lecture : il ne peut y avoir qu’un jugement. C’est pour commencer un jugement de goût, ce dont la sagesse populaire s’est toujours méfiée : « Des goûts et des couleurs, on ne discute pas » affirme-t-elle avec l’idée qu’on entrerait là dans des arguties sans fin qui nous feraient perdre beaucoup de temps qu’on pourrait mieux employer ailleurs (sans jamais préciser toutefois où…). Charge donc à la critique d’ouvrir cette discussion absolument folle et qui heurte pour le moins le sens commun.
La critique ne craint pas de tourner en rond comme un chat après sa queue. Bien au contraire, dans sa forme parfaite, la critique se présenterait plutôt comme une ronde sans fin.
Jusqu’à preuve du contraire, les mots veulent dire exactement ce qu’ils disent. L’affaire du signifiant a bien sûr surgi de tous côtés comme un prurit au XXe siècle. Mais force est de reconnaître que le signifié a encore une belle partie à jouer. Les mots espèrent toujours trouver des lectrices et des lecteurs qui aient confiance en eux. Et plus encore les mots naissants dont beaucoup vont disparaître prématurément.
Des plaisantins peuvent toujours s’amuser à faire « l’éloge du mauvais lecteur », la vérité est qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais lecteur. Il y a seulement des lecteurs plus attentifs que d’autres pour une bonne raison : on les paie pour le faire à notre place. Ce sont nos domestiques intellectuels, nos bonniches littéraires ; ce sont entre autres nos critiques.
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On est dans une époque où la critique se transforme puisque la littérature s’est transformée.
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Quatorze ans, c'était l'âge où il avait commencé à se demander comment faisaient les autres pour vivre, où il avait mesuré le temps et calculé qu'il aurait 37 ans en l'an 2000. Et puis voilà, on était déjà dix ans plus tard.
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En revanche, ça n'existait pas les salauds qui se prenaient pour des salauds. Il n'y avait que du premier degré dans la saloperie.
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- Comment les maîtresse peuvent-elles s'adapter ?

- Elles ne le peuvent pas. Dans un monde où, sous la pression croissante de nos actionnaires et de nos concurrents, la production d'écrit est quasi absente, son champ d'action se restreint. la maîtresse avec ses histoires de petites souris qui n'voulaient pas dormir, ses Picbille qui ont 10 billes et qui vont donner 2 billes à Minibille et les autres à Maxibille, ses p'tits protège cahiers à carreaux ou ses mots en "o" qu'il faut entourer se trouve confrontée à des Hard Core Gamers en baskets à scratchs qui la trouvent trop nulle. il faut bien voir que la pauvreté de votre environnement et vos difficultés socio-économiques sont impulsées exclusivement par les transnationales et les marchés financiers, qui ne visent que leurs seuls intérêts et que leur premier objectif est de laminer les maîtresses avec leurs histoires de p'tites souris (...) Cela dit dans le processus, il y a des gens qui jouent un rôle plus important que d'autres. Les institutions de Washington (FMI et banque mondiale) le département du Trésor américain, l'OMC, la Commission européenne, voilà le noyau dur qui structure le succès de l'appauvrissement de la communication auprès des jeunes qu'appuient comme des débiles sur deux p'tit boutons et s'mettent à hurler comme des gorets parc'qui'ils ont pas pu capturer Golem - Le rôle du commissariat à l'idéologie étant dévolue à l'OCDE.

La maîtresse qui veut vous voir à quatre heures et demie est la grande perdante de la mondialisation.
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En plus du même T-shirt que Jérémy, les entreprises mondiales peuvent lui proposer des êtres vivants en vente chez ton marchand de journaux qui ont des sentiments et qui ont la chance de pouvoir se transformer en un monstre plus gros quand il survient un danger. (...)

- Sa maîtresse dit qu'il lit pas assez

- Le goût de la lecture constitue une menace majeure pour la rentabilité d'une entreprise sous pression croissante de ses actionnaires et de ses concurrents (...) Tout ce qu'il est possible de savoir sur les personnages qui ont des sentiments et qui ont la chance de pouvoir se transformer en monstres plus gros quand survient un danger se trouve dans le Digi-Analyzer : 353 fiches ultracomplètes présentent toutes les caractéristiques des sentiments en étroites relations avec la croissance de l'entreprise.
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"Savoir quel appauvrissement de la communication nous voulons mettre en oeuvre"
Questions à Silvio Akioshi, patrons des créatures qui vivent dans les herbes, les fourrés, les bois, les cavernes ou les lacs et responsable du redoublement de Jordan

- Vous avez dit à plusieurs reprises que le passage en CM2 de mon fils n'était pas industriellement efficace. Pouvez-vous nous expliquer ce qui justifie une telle prise de position qui vous distingue de vos concurrents ?

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...N'allait-il pas résister ? Non, pour l'instant, vaille que vaille, il continuait de bouquiner dans les grandes largeurs.
Il plongeait toujours sous les couvertures, il s'entortillait sans cesse dans le moletonné des phrases. (p.19)
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Il était toujours considérablement frappé par ce que cette activité-là dégageait d'inactif, d'antisocial, de souffreteux. (...)

La lecture: moins un vice impuni, suivant la vieille formule, qu'un vice aujourd'hui passible de mort lente, il tournait les pages, et se tournait les pouces à en crever
Délire de lire pour se délier
Livres reliés, sans doute-mais à quoi ?
Et puis: lire, c'était aussi écrire en vain, signer petit à petit sa disparition au monde,
Lisant gisant.
Quelle drogue, en attendant ! (p.20)
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