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Critiques de Art Spiegelman (605)
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Maus : Intégrale

A noter : J’ai lu la bande dessiné en anglais



Maus est une œuvre non-fiction de l’illustrateur Art Spiegelman, récompensé par le Pulitzer, qui prend le forme d’une bande dessinée et nous présente l’histoire de la survie de son père sous le régime nazi et dans divers camps de concentration. Le livre traverse plusieurs périodes – le présent de l’écrivain, aux Etats-Unis dans les années 70 ; la Tchécoslovaquie et la Pologne avant la guerre ; la survie de son père après la guerre et son émigration éventuelle aux Etats-Unis.



Le livre commence par une visite de l'auteur à son père, Vladek, un juif de l'actuelle République tchèque, et il évoque son idée de présenter l'histoire de la survie de son père sous la forme d'une bande dessinée. Le récit dépend des souvenirs de son père et l'on ne peut que faire confiance à son père en tant que narrateur fiable. Il commence par se rappeler comment il a rencontré sa femme Anja, la naissance de leur premier enfant, Richieu. Il a vécu beaucoup de tragédies personnelles, la mort de son premier enfant pendant l'holocauste, le traumatisme auquel il a dû faire face dans les camps, le suicide de sa femme beaucoup plus tard dans leur vie (et l'impact que cela a eu sur Art, l'auteur lui-même), et les problèmes relationnels actuels qu'il avait.



J'ai aimé la façon dont l'auteur a choisi de présenter la discussion entre son père et lui telle quelle, y compris les diverses disputes qu'ils ont eues au cours de la discussion (à un moment donné, le fils traite son père d'assassin, mais je ne divulguerai plus davantage que cela). C'était un choix intéressant plutôt que de simplement présenter l'histoire de la survie de son père dans les camps sous forme de roman graphique, car nous pouvions comprendre une grande partie de leurs luttes actuelles, des années après l'holocauste, y compris pour les descendants des survivants (comme l'auteur).



L'auteur présente également plusieurs thèmes subtils, dans lesquels tous les personnages sont présentés comme des animaux - les Juifs comme des souris, les Polonais comme des cochons, les Allemands comme des chats, les Français comme des grenouilles, etc. Ces thèmes reflètent les stéréotypes et l'absurdité de classer tout un groupe de personnes comme étant « les mêmes », étant donné qu'aucun de ces groupes n'est un monolithe. L'auteur l'a également mis en évidence lors d'une dispute idéologique entre un Juif russe - qui défend des idéologies communistes - et Vladek, qui s'en prend à lui parce qu'il est capitaliste et n'a jamais « travaillé » de sa vie.



Bien qu'il s'agisse d'une remarquable histoire de survie, il faut également noter que l'histoire est racontée par Vladek, le personnage qui semble avoir des solutions à tous les problèmes et qui a également une solution pour tous les problèmes de sa femme. Le livre met également en évidence son évolution en tant que personnage. En effet, à l'heure actuelle, lors d'une dispute entre Vladek et sa belle-fille (la femme d'Art), Vladek fait une remarque raciste à l'égard d'une personne de race noire (au motif qu'il fait aux Noirs exactement ce que les nazis lui ont fait).



Les luttes d'Art ont également été bien montrées, lorsqu'il était en session avec son psychiatre, et qu'il remarque que son frère décédé était comme ce « fils parfait » et qu'à chaque fois, il était en compétition avec une photo, ce qui s'est avéré très difficile pour lui.



Le seul inconvénient, bien que je ne commente pas les choix de vie d'un individu lorsqu'il s'agit d'une biographie, je dirais quand même que Vladek n'était pas une personne particulièrement sympathique pour moi, il était raciste, pour moi il passait pour la version des années 30 d'un « gold digger » - dans laquelle il rejette les avances d'une femme non pas par manque d'intérêt, mais parce qu'elle vient d'une famille très pauvre et qu'elle ne peut pas se permettre sa dot. D'ailleurs, l'une des vertus qu'il prête à sa femme Anja est qu'elle vient d'une famille très riche.



Dans l'ensemble, j'ai aimé ce livre - il était bien présenté, j'ai particulièrement apprécié qu'il soit présenté davantage sous la forme d'un mémoire et qu'il ne soit pas chronologique. Il présente un événement très grave, l'une des plus grandes tragédies de l'histoire de l'humanité, sous forme de bande dessiné, avec ses propres subtilités (lorsqu'il s'agit de présenter des groupes de personnes comme des animaux). Sur ce point, je donnerais à ce livre une note de quatre sur cinq.
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Maus : Intégrale

Maus est un roman graphique qui retrace la vie du père de l'auteur, Art Spiegleman, mais aussi sa relation avec lui. C'est un vrai témoignage de cette horrible période, un point de vue incroyable. J'ai adoré le lire et les dessins m'ont beaucoup plu. Ce qui rend l'œuvre unique, c'est le fait que les humains sont représenter par des animaux comme des cochons ou autres.



Si vous avez des romans ou autres qui traite du même sujet, n'hésitez pas à me les conseiller.
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Maus, un survivant raconte, tome 1 : Mon père..

J'ai mis du temps avant de découvrir ce roman graphique mythique. Quelle erreur !

J'ai été sonnée par cette lecture.



Art Spiegelman raconte les entretiens, et les relations difficiles, qu'il a avec son père Vladek, juif polonais rescapé des camps. J'ai aimé ce mélange entre la grande et la petite histoire, le fait que malgré la difficile transmission de la déportation, des exactions les plus inhumaines, l'horreur de la Shoa, le père soit resté, pour son fils, un être humain, un père avec ses défauts.



Art Spigelman a trouvé l'équilibre parfait entre le présent (et les relations père-fils) et le passé des années 1930-40's (avec le couple Vladek et Anja). Les personnages sont touchants ou détestables, égoïstes ou solidaires, mais quand la survie devient l'objectif, l'être humain se transforme, et cela remue les tripes.



A plusieurs reprises, j'ai remercié Art Spiegelman d'avoir choisi le zoomorphisme. Outre l'originalité que ce choix artistique confère au récit, cela permet une sorte de prise de recul, de recevoir moins directement la violence et les horreurs de cette époque que si les visages étaient purement "humains".



Pour autant, cette banalisation de l'horreur reste toujours aussi difficile à admettre tant le récit est réaliste et sans fioriture.





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Maus : Intégrale

Excellente bande dessinée en deux tomes. L'histoire, traitée de multiples fois, reste intéressante dans son traitement, surtout parce qu'il n'y a pas de jugement et de parti pris. Le dessin est de qualité et le traitement en noir et blanc est tout à fait adapté. Un classique à lire absolument.
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Maus : Intégrale

Un ouvrage que l'on peut classer parmi les incontournables de la BD, un sujet atypique dans l'univers de la bande dessinée mais un classique tout de même désormais, à mettre entre toutes les mains !



J'ai mis du temps à sauter le pas car la bande dessinée est avant tout pour moi, synonyme d'aventure, de bonheur, de gaieté. Et oui, biberonnée à Astérix, Tintin, Spirou et autres Schtroumpfs, il m'est souvent difficile de me lancer dans des univers sombres ou trop réalistes. Je suppose que cela m'a fait repousser cette lecture dont le sujet est l'holocauste, à de multiples reprises. Mais je savais que j'y viendrai un jour.

En apercevant dernièrement Maus, dans ma médiathèque, je me suis souvenue d'interdictions de livres aux USA, au Tennessee notamment. Un électrochoc dans ma tête qui m'a fait prendre conscience de l'importance de cette lecture, peut-être pas l'urgence mais ...

D'ailleurs, l'interdiction de Maus dans les écoles avait eu pour conséquence de le porter en tête des ventes aux USA. Là-bas, ils appellent cela l'effet Streisand. Et bien, cela a fonctionné sur moi également. Découvrons Maus, j'ai envie de dire enfin ....!



Visuel



Un visuel en noir et blanc, très sobre, avec des animaux en guise de personnages.

Des petites souris blanches représentent les juifs. Les nazis sont des chats et les polonais, des cochons. Procédé de mise à distance réussi, ces petits animaux sont rassurants.

Les dessins sont simples.

Pas de paysages, pas de plans larges, ici on se focalise sur les personnages.

Rien ne vient perturber leur histoire. On ne se raccroche ni aux paysages, absents, ni à de jolies couleurs, absentes.

Les personnages se ressemblent tous un peu. On les reconnaît à leurs attitudes ou paroles. Ainsi, nous sommes entièrement tournés vers le récit. La parole prend une place privilégiée. On lit les petites bulles avec beaucoup d'attention et d'intérêt.

Le visuel est donc très réussi car il allège le sujet tout en gardant une solennité. Il porte le récit et lui donne une grande force émotionnelle.



Scénario



J'ai été surprise. Je ne m'attendais pas à cela. L'auteur ne nous plonge pas directement dans l'enfer des camps, comme je m'y attendais.

Non, il y met beaucoup de distance, prend son temps, se met en scène dans le processus de création de la bande dessinée, et amène le sujet avec délicatesse, douceur, remise en question, doutes et même humour. L'histoire s'installe doucement et oscille entre l'écriture du livre, le monde d'aujourd'hui, art Spiegelman venant rendre visite à son père et écouter son histoire et le récit de ce père, plus jeune, du déporté.

Ce scénario ne bouscule pas le lecteur.

Nous observons en premier lieu une relation père-fils dans tout ce qu'il y a de plus banal. Un père vieillissant et un sacré râleur, pour ne pas dire casse-couilles et face à lui un fils compréhensif mais d'une autre époque, qui essaie avec parfois beaucoup de difficulté, d'extirper le récit d'une vie si douloureuse, et si éloignée du présent qu'elle semble irréelle. Le fils, entre exaspération, admiration et culpabilité, essaye tout le long d'exhumer les souvenirs de son père, de les classer afin de livrer un récit cohérent et respectueux.

La vie de Vladek, le père, s'emboîte dans cette histoire première et nous vient petit à petit.



Mon avis



Le récit de la déportation, même si il reste le sujet de l'œuvre, n'est pas non plus l'unique récit. Il y a une mise à distance visuelle avec des personnages anthropomorphes mais aussi scénaristique avec deux récits imbriqués, au présent et au passé, deux temporalités, celle du fils, la nôtre et celle du récit bouleversant du déporté Vladek. Et ce deuxième récit se tisse au fil des pages, d'abord léger, plein d'amour puis de plus en plus sordide. Avec la répression et l'installation du régime nazi, l'oppression devient grandissante pour finir dans le drame et l'horreur absolue.

L'histoire s'installe lentement et nous avons le temps de nous imprégner des personnages. A leurs côtés, nous vivons les premiers questionnements, les premières incompréhensions et le passage de l'incrédulité à la constatation, de la stupeur à la terreur.

Art Spiegelman a réussi à livrer un témoignage doublement émouvant. En se mettant lui-même en scène, il retranscrit également l'émotion d'un fils. Nous avons donc plus qu'un simple témoignage. Nous avons aussi le récit d'un retour, le dur parcours de réinsertion de ceux qui ont vécu l'enfer et l'impact sur leur famille.

Cette œuvre est remarquable. Un récit retranscrit avec beaucoup de finesse, de sensibilité, et de sincérité qui fait progresser le lecteur au côté des personnages,au cœur des évènements, sans pour autant le brusquer. L'oppression, telle que Vladek et les siens l'ont vécu, sournoise, galopante, incompréhensible, terrassante, meurtrière.

Une bande dessinée, une "simple"bd peut également, avec beaucoup de justesse offrir un témoignage poignant, bouleversant et infiniment respectueux de la mémoire des victimes des camps.



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Maus : Intégrale

De nouveau conseillée par mon beau-frère (oui, dès que vous voyez une lecture BD, ( ou maintenant on dit aussi roman graphique) c’est grâce/à cause de lui).

Et pour le moment, ça n’a été que de bons conseils. Pour les romans, je l’écoute moins :))



Ce n’est pas vraiment un thème qui m’attire car trop triste, douloureux, difficile.

De plus, je pensais avoir du mal à entrer dans l’histoire avec ce parti pris d’avoir dessiné des animaux à la place des personnages.

Mais quand on te dit que c’est à lire, quand en plus, les étoiles babeliotes sont si nombreuses et bien, ma curiosité est la plus forte.



Et mes réticences se sont envolées.



Quelle intelligence pour décrire ces horribles années.

Pour cela, l’auteur s’est lui-même mis en scène. Pour montrer ce qu’a vécu son père, faire de ce qui était intime et privé un devoir de mémoire, il n’hésite pas à dévoiler les défauts de chacun. Ce va et vient entre les moments personnels lors des interviews avec son père, cette sincérité de ne rien cacher de la difficile relation père/fils, cette quête pour avoir des réponses au sujet de sa mère, les interrogations qu’il a pu se poser à différents moments d’écriture, de dessins nous touchent encore plus.

On ne voit plus des personnages mais des personnes avec leur force, leur faiblesse, leurs qualités, leurs défauts essayant de vivre malgré tout.

Et cette culpabilité qui dure, persiste d’avoir survécu.



Alors oui, bien sûr, triste, difficile, horrible mais en fait, essentiel de lire, et de ne pas oublier.
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Maus : Intégrale

Ce roman graphique est un témoignage de la Shoah basé sur les souvenirs du père du dessinateur. Le récit rappelle le travail de mémoire de Primo Lévi : sincère et factuel. Enfin, le choix de personnages animaliers est vraiment bien vu et apporte à l'œuvre une dimension saisissante.
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Maus : Intégrale

Une bédé incroyable, très forte, extrêmement réaliste ce qui est surprenant vu le format (BD) et la représentation des personnages sous forme animale.

J’ai aimé l’alternance entre le récit de l’holocauste par le père de l’auteur, juif polonais et la relation difficile entre le père et le fils « au présent ».



Certaines cases sont très très dures, particulièrement dans le ghetto et dans les camps de concentration. Malgré plusieurs lectures et reportages lus et vus sur le sujet, j’ai beaucoup appris.



Seul le style de dessin m’a moins plu
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Maus : Intégrale

Avec "Maus", Art Spiegelman a signé une œuvre monumentale et justement récompensée par le Prix Pulitzer en 1992. Ce roman graphique est né de discussions entre le dessinateur et son père, Vladek, qui a échappé à l’holocauste et qui, comme d’autres survivants, ne parlait pas de son vécu. Les scènes d’introduction des chapitres permettent de prendre pleinement la mesure du fossé qui sépare les deux générations : la culpabilité de la première qui a survécu à la Shoah et celle de la deuxième qui ne l’a pas connue. Ainsi, dès la page 14, les chiffres tatoués sur le bras de Vladek apparaissent discrètement alors qu’il dit à son fils qui projette d’écrire un livre sur sa vie que personne ne veut entendre ce genre d’histoire.



Il accepte cependant de se prêter à l’expérience et raconte son mariage en 1937 et la naissance d’un premier fils en Pologne. Un an plus tard, le nazisme s’étend en Europe et la population juive est emportée dans une spirale de haine, de racisme et de violence. A travers les années de la guerre, "Maus" montre les expropriations, le front de l’Est, les camps de prisonniers, les pendaisons, le ghetto, les déportations, les camps de concentration. Et bien que la communauté juive soit représentée par des souris et les nazis par des chats, la distance instaurée par cette métaphore n’adoucit en rien la violence du récit qui nous est fait.



J’ai été très sensible au fait que le dessinateur conserve dans son œuvre l’idée que l’anglais n’était pas la langue maternelle de son père et qu’il ne l’a jamais parfaitement parlée. "Maus" témoigne aussi des différences entre ce qui a marqué la mémoire de ceux qui ont vécu l’horreur des camps et ce que les recherches documentaires ont mis en évidence comme la présence d’un orchestre dans le camp (p. 214) dont Vladek n’a aucun souvenir. Mais au-delà des faits rapportés, j’ai été émue par le souci absolu de vérité qui se traduit de manière frappante au bas de la page 176 lorsqu’Art déclare à sa femme : « Tiens, tu vois, dans la réalité, tu ne m’aurais jamais laissé parler si longtemps sans m’interrompre. »
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Maus : Intégrale

La bande dessinée franco belge ou américaine ne m'attire pas des masses. Maus est même l'une des seules BD que j'ai lu en entier (les autres servaient de passe temps au CDI du collège et les je les ai oubliés depuis). Et encore, j'ai lu Maus pour un cours.



En revanche, j'ai bien apprécié ce roman graphique qui mêle les faits historiques horribles et la vie de cet auteur qui ne sait pas comment réagir au fait que ses parents ont survécu à Auschwitz. Je trouve que cela donne un bon mélange d'horreur et de mélancolie. Spiegelman se demande : "Ma famille a vécu quelque chose d'horrible. Qu'est-ce que j'en fais ?"

Et bien je dirais qu'il a dessiné une œuvre qui remet à plat sa relation avec son père, qui le dégage d'un poids, en plus de révélé une vérité qui était encore très tabou pour l'époque. Surtout que cette BD ne peut pas simplement se résumer comme une histoire sur l'holocauste.

L'auteur porte un regard neutre et franc sur l'histoire de son père, et n'hésite d'ailleurs pas à nous montrer les points négatifs de ce dernier. Il ne tombe pas dans la facilité d'en faire une victime juive idéalisé. Il nous offre aussi plusieurs compositions de pages intéressantes.



Malgré le fait que j'ai souvent eu du mal à différencier les personnages (parce qu'ils ont presque tous la même tête) et la présence de certains détails pas très subtiles (les nazis sont des chats, les juifs sont des souris...), j'ai aimé cette BD. Je vous la conseille. En plus, Maus est considéré comme un classique de la bande-dessinée.
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Maus, un survivant raconte, Tome 2 : Et c'e..

Après les premières années difficiles pendant le conflit de la seconde guerre mondiale, Vladek et Anja sont envoyés au camp d Auschwitz où les grandes difficultés pointent leur nez. La faim est de plus en plus présente et l acharnement des allemands sur les juifs prend une autre dimension. Vladek parvient toujours à s en sortir à force de volonté et de démerde.

Graphiquement le travail de art spiegelman paraît assez confus mais son encrage est très efficace et le discours très bien mené pour nous raconter cette histoire assez longue sans réellement perdre le lecteur.
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Maus, un survivant raconte, tome 1 : Mon père..

Art spiegelman raconte l histoire de son père Vladek et sa mère Anja pendant la seconde guerre mondiale. Étant de confession juive ils ont subit le régime nazi et ce premier tome nous dévoile ce qu à put être leur vie au début de l avènement d Hitler jusqu en 1944. Art raconte l histoire de son père et essaie vainement de renouer les liens avec lui, mais le fossé paraît trop grand.

Graphiquement le choix de Spiegelman s est porté sur représenter les juifs en souris, les allemands en chats et les polonais en cochons. Très beau stratagème pour comprendre à qui on a affaire au premier coup d œil. Vladek s exprime bizarrement un peu comme Yoda pour nous comprendre qu il parle dans une langue qu il ne maîtrise pas complètement car à ce moment là on est aux États-Unis et il parle en anglais.
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Maus, un survivant raconte, Tome 2 : Et c'e..

Art part fâché contre son père car il a détruit les carnets de sa mère. Essayant de mettre sa rancœur de côté, il continue tout de même à recolter la mémoire de Vladek Spiegelman, Juif polonais rescapé des camps de la mort.

.

A travers l'histoire de ses parents, la sienne transparaît dans la difficulté de grandir avec la présence d'un frère qui est parti trop tôt, la sensation d'avoir un rival dans ce frère fantôme, le poids des descendants...

Le graphisme est à la hauteur du 1er tome. Le récit est fort et prenant.
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Maus, un survivant raconte, tome 1 : Mon père..

Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, rescapé juif des camps nazis, et de son fils, auteur de bandes dessinées, qui cherche un terrain de réconciliation avec son père.

.

Le graphisme est en noir et blanc, les Nazis sont représentés en chats et les Juifs en souris. Passé ce style d'illustration pas ordinaire, le dessin sert parfaitement le récit.

Un récit fort qui s'exprime à travers une relation père fils difficile.
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Breakdowns : Portrait de l'artiste en jeune..

Limite nervous breakdown, j’aurais préféré rester dans la piaule à rien faire, barjaquer sans se cailler le trognon dans le froid, au calme, sans même un son de ce qu’on appelle foutue musique, rien faire du tout, mais j’avais été traînée là après un long arpentage des rues glaciales. Bonsoir tout le monde. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Dans quatre heures, il n’en paraîtra plus rien.





- Eh non, ce n’est pas lui, dit-il en riant, ravi d’avoir été pris pour la vedette dont il est le sosie officieux.



Qui sont ces prolétaires hantés par la promesse de la gloire et qui, sortis dans un bar quelconque, imaginent probable de croiser la route d’une célébrité ? Leur esprit semble tendu à cette seule fin. Je prends une bière mais il commande une limonade : non, la soirée ne sera vraiment pas bonne. Les serveurs s’emmerdent-ils ? Ils le semblent, collets-montés comme des pouliches de seconde zone. Pour la deuxième tournée, je connais la combine. Je demande une ginger beer, qui n’a de bière que le nom. Avec le temps, même les bonnes choses finissent par ne l’être plus tant. Le serveur me tend une cannette en aluminium. Je pense à l’opérateur de production de Constellium. J’en avais été chamboulée jusqu’aux os. Je dégoupille la languette, je porte la cannette à mes lèvres mais il m’arrête.





- Prends un verre, c’est dégueulasse.





Je regarde la cannette : ça, c’est sale. Je regarde le verre : ça, c’est propre.



Il faut s’imaginer. Les cannettes sont entreposées dans des hangars. Des rats y vivent. Ils sortent roder sur les tas de cannettes, les escaladent comme des châteaux de sable, y pissent allègrement, puis redescendent en plaine. La pisse stagne sur le dessus des cannettes. Les jours passent, la pisse s’évapore, elle coule même, et les cannettes sont soulevées, retournées, manipulées, aimées d’un entrepôt à un autre. La pisse disparaît d’heure en heure. Les cannettes semblent alors avoir retrouvé leur virginité originelle : le métal reflète la lumière comme au premier jour. Ne vous y fiez pas : les germes n’ont pas disparu. Au contraire, l’urine s’étant évaporée, les germes se sont accrochés plus que jamais au métal, ils l’ont infiltré, ils se sont multipliés, ils sont devenus redoutables, milliards de petits germes en forme de gouttes de pisse et avec des gueules de rats. Sale ? Cet argument est-il censé me rebuter ? Bien au contraire. La cannette m’apparaissait désormais comme une surface aux points d’intérêts proliférants, infusée d’escherichia coli asséchés, rabougris comme ces petites poires que nous récoltions en plein été et que nous oubliions sur le rebord d’une fenêtre pendant des semaines. Leur peau était alors celle du serpent.





Je me sentais limite nervous breakdown quand la musique, ce que certains appellent ainsi – chanson à base de tromperie, vengeances, saine supériorité morale, commença. Lécher la cannette pourrait me sauver. Avaler les germes. Communier avec la substantifique moelle de la pisse des rats. Où étaient passées les souris ? Les souris sont de petites fées. Il ne serait pas question de les évoquer pour faire peser la menace d’une intoxication digestive. Le nom « rat » est masculin, le nom « souris » est féminin, vous comprenez. J’emmerde les souris.





- Je crois que la chanteuse me regarde, dit-il.





J’étouffais au milieu des têtes dodelinantes qui m’entouraient. Tant de crânes remplis de tant d’yeux. Je regardais la chanteuse, et pourtant, cela ne voulait rien dire. Je ne le regardais pas car, s’il était vraiment regardé par la chanteuse, alors, il ne fallait pas multiplier indécemment le nombre de regards focalisés sur un même point. La chose regardée pourrait imploser après une lente liquéfaction des éléments solides internes. Il se créerait alors une dépression qui entraînerait l’ensemble des chairs en un mouvement centrifuge. Je voulais passer ma langue à l’intérieur de la languette de la canette, en lécher les rebords tranchants, sectionner une papille gustative, une filiforme, peut-être. Cette chanteuse me sort par les gobilles.





J’ai failli rater la cible en faisant la bise à Alice. Je ne savais plus s’il fallait d’abord tourner la tête à gauche ou à droite. J’aurais pu embrasser le voisin, c’est-à-dire celui qui était à la place du mauvais côté, par inadvertance. J’ai oublié de me présenter. C’est-à-dire qu’elle a dit « Alice » tandis que je me demandais : rats ou souris ? Les souris sont plus petites, elles doivent pisser moins. De toute façon, je ne la reverrai plus jamais, alors, les efforts, pour quoi faire ? Les rats, évidemment. Imaginez que des souris aient pissé et que je boive de la pisse de souris ? Non, cela ne serait pas possible. La pisse d’Alice : dégueulasse. La sienne, oui, pourquoi pas, dans la décomposition de son implosion narcissique. Les objets du désir des autres me sont déchets.

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Maus : Intégrale

Ce livre m'a plu car la représentation des juifs et des nazis en souris et chats montre la réalité et je trouve ça intelligent et surprenant. De plus le récit offre un témoignage puissant ce qui permet de nous faire comprendre les horreurs vécues par les juifs, ce qui est triste pour eux.
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Maus : Intégrale

Cette BD m'a été conseillé par une amie. Sachant que je ne rebute pas à lire les évènements de la dernière guerre, elle a pensé que cela m'intéresserait!

Et bien oui! J'ai eu un peu de mal avec le graphisme et le fait que ce soit des animaux....mais pourquoi pas!

Puis au fur et à mesure de la lecture je suis rentée dans cette histoire ou plutôt ces histoires.

Le conflit de générations, les relations entre père et fils, l'époque assez cool des jeunes, être né après la mort d'un premier enfant, le remariage du père...finalement beaucoup de thèmes dans cette histoire sur les camps de concentratuon, la Shoah.

Ayant lu et vu beaucoup sur cette période je n'ai rien appris de nouveau mais j'apprécie le fait de présenter cela d'une manière complètement différente de tout ce qui a déjà été fait.

La BD interpelle une autre tranche de lecteurs et ainsi ils peuvent "savoir".

Je me pose la question de la caricature du père, était-il ainsi? cela était-il necessaire?...Mais les traumatismes peuvent être très puissants.

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Maus : Intégrale

Il n'est jamais évident de se plonger dans des livres traitant de l'Holocauste.

La force du livre tient du fait que c'est un témoignage: tout d'abord de l'époque de la Shoah mais aussi de la vie après: la vie marquée à jamais de Vladek le père de l'auteur, les relations avec son fils et sa famille.

Je venais de lire Ame brisée d'Akira Mizubayashi où une très juste citation pourrait illustrer ce que l'on ressent en lisant Maus:

" C'était un mort-vivant ou un vivant-mort ...Quelqu'un qui était mort une fois et qui continuait à vivre...ou quelqu'un qui était vivant mais qui vivait comme un mort...Comme les rescapés d'Auschwitz...".

L'auteur a pris le parti de représenter les personnages par des animaux: les Nazis en chat et les Juifs en souris....toute une symbolique.

Les dessins sont en noir et blanc pour représenter une période sombre de l'histoire: un style très particulier dont les dessins nécessitent un petit temps d'adaptation au début du livre pour arriver à remarquer tous les détails de l'histoire.

Je suis ressortie marquée de ce livre, tout comme je l'avais été en lisant Si c'est un homme de Primo Levi, autre témoignage qui me parait tout aussi important de lire.



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Maus : Intégrale

Une BD ou Roman Graphique écrite par Art Spiegelman, racontant l'histoire de son père, Vladek , polonais, juif, déporté pendant la seconde guerre mondiale, dans le plus grand cimetière du monde, tant il a été la dernière demeure de presque 1 million de personnes, Auschwitz. J'avais pu feuilleter cet ouvrage au collège car il faisait partit du programme scolaire, mais le rythme effréné de la scolarité ne m'avait jamais donné l'occasion de le lire complètement. C'est donc à 25 ans qu'on m'a offert , à ma demande , l'intégrale de Maus afin qu'une fois pour toute je puisse lire cette histoire. J'ai particulièrement aimé la façon dont le vécu de Vladek est raconté avec beaucoup d'intimité et de sincérité. Les détails de l'histoire donne envie d'en savoir encore d'avantage. Il ne semble pas que l'auteur ait essayé de romancer le vécu de son père pour l'adapter à son ouvrage. Les approximations, les oublis et les mémoires perdues qui font le récit de la famille de l'auteur sont illustré avec honnêteté, ce qui rend le livre encore plus prenant et réaliste. Dès le début de la lecture, on se plonge complètement dans l'histoire familiale de Artie (l'auteur) et on comprends qu'elle est marqué par la shoah. Ne vous méprenez pas, bien que les personnages soit illustrés par des animaux , la violence des camps se ressent bel et bien. Au delà d'un héritage, l'auteur nous offre un véritable travail de memoire, car personnellement, la lecture de ce livre à impacté ma façon de voir le monde, la guerre,les horreurs du fachisme et de l'antisémitisme. Un livre qui serait nécessaire de lire ou relire en cette période.

Aussi , j'ai eu parfois un peu de mal avec le style graphique, notamment le texte, qui a quelque fois perturbé ma lecture. Mais d'autres cases ont su m'emporter dans les émotions véhiculées par l'auteur/dessinateur.
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Maus : Intégrale

Dans un anglais à la grammaire yiddish, un fils retranscrit les mémoires de son père, prisonnier de guerre.

Mettant en scène des animaux tirés de la propagande du IIIe Reich, les juifs prennent l'apparence de souris, les allemands de chats, les polonais de porcs et les américains de chiens.

Cette métaphore allège le ton quand les mots, et même les traits de crayon deviennent insoutenables; mais elle témoigne également de la brutalité de cette cette période.

MAUS est une BD en monochrome poignante où l'auteur y intègre un double récit: le passé met à jour la réalité des déportés, le présent relate de la filiation père/fils marquée par les cicatrices de la guerre.
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Areignées, rats, chiens
Hamsters, tortues, girafes

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Thème : Maus, un survivant raconte, tome 1 : Mon père saigne l'histoire de Art SpiegelmanCréer un quiz sur cet auteur

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