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Critiques de Aurélien Cressely (36)
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Par-delà l'oubli

Par-delà l’oubli, voilà bien le titre idéal pour ce premier roman signé Aurélien Cressely ! En effet, ce livre sort de l’oubli le jeune frère de Léon Blum : René. Ce dernier a délaissé la politique pour se consacrer entièrement à la culture, à l’art, en travaillant pour le théâtre, la danse, la musique et la littérature.

Pour faire partager la vie de René Blum, né à Paris en 1878, Aurélien Cressely s’est bien gardé d’offrir un parcours linéaire. Par touches successives, partant de 1941, revenant à 1899 puis 1926, 1942, 1937, jonglant habilement avec périodes heureuses ou dramatiques, il m’a permis de découvrir un homme qui, par exemple, a permis à Marcel Proust de publier chez Grasset, Du côté de chez Swann, roman refusé par les autres éditeurs.

D’emblée, Aurélien Cressely raconte l’arrestation de René Blum, le 12 décembre 1941. Ce sont trois fonctionnaires de la Préfecture de police qui viennent le chercher, l’arrêter parce que Juif. Comme son frère, Léon, il a refusé de fuir, de quitter son pays. Emmené en bus à l’École militaire, il y retrouve Jean-Jacques Bernard, un dramaturge avec qui il partage la même religion mais surtout la même passion pour le théâtre.

Judicieusement, alors que ces hommes sont rassemblés dans le manège à chevaux, l’auteur rappelle qu’au même moment, au palais Berlitz, se tient une exposition nommée « Le Juif et la France » et qu’elle cible principalement Léon Blum qui fut, entre autres, Président du Conseil, c’est-à-dire chef du gouvernement du Front Populaire, en 1936. Depuis 1940, il est interné en Auvergne.

Pour René Blum, c’est le début d’un parcours fait d’humiliations, de souffrances, de faim, de froid, parcours partagé avec des milliers d’autres. Aurélien Cressely emploie des mots très forts, une formulation juste et pleine de sensibilité. Même si son ouvrage est centré sur un homme, il permet aussi de ne pas oublier toutes ces vies sacrifiées par l’idéologie nazie, bien aidée par l’antisémitisme au plus haut dans notre pays.

La carrière de René Blum comme journaliste lui permet de côtoyer le monde du spectacle. Ses critiques font évoluer le genre. Évoluant dans ce milieu, il rencontre des gens célèbres comme Bernard Grasset, Théophile Gauthier, Tristan Bernard ou Marcel Proust, déjà cité.

Ce monde de la culture est assez élitiste et j’avoue que la partie consacrée aux Ballets russes de Monte-Carlo m’a un peu ennuyé mais cela a fait partie de la vie de René Blum et je comprends qu’il ne fallait pas l’occulter.

Il ne faut pas oublier aussi que René Blum a connu un camp de prisonniers pendant la Première guerre mondiale. Comme beaucoup d’autres, il a éprouvé l’angoisse du retour, redouté l’accueil qui lui serait réservé alors que la vie s’est organisée en son absence.

René Blum est aussi un père de celui qu’il appelle affectueusement Minouchou, Claude-René, dont Josette, la mère, est séparée de lui. Hélas, ce fils a rejoint l’Action française, un mouvement d’extrême-droite.

À Drancy, René Blum assiste à l’arrivée des enfants séparés brutalement de leurs parents, est effrayé par les conséquences de la rafle du Vél’ d’Hiv’. Lui qui fut le premier président du premier ciné-club de France, a été obligé de vendre les livres qu’il avait reliés lui-même, tellement la vie était devenue difficile en cette année 1941 si funeste.

René Blum méritait vraiment que sa vie, son apport important à la culture, soient rappelés, sa fin tragique aussi, à Auschwitz. Aurélien Cressely l’a réussi tout en me faisant ressentir une fois de plus toute l’horreur, l’injustice, le scandale de toutes ces vies brisées, de toutes ces souffrances insupportables que seule l’espèce dite humaine sait infliger à ses semblables.


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Par-delà l'oubli

Blum, vous avez dit Blum ? L'homme politique, celui du front Populaire ? Non je vous parle d'un de ses frères, René, plus jeune



René était un esthète, un amateur d'art, il a été journaliste, critique d'art, directeur de théâtre, directeur puis propriétaire de la Compagnie des ballets de Monaco. Il a été aussi prisonnier de guerre pendant la première guerre mondiale.

Il était français. Il était aussi juif, par héritage familial, non pratiquant. Il en est mort, gazé en 1942, dès son arrivée dans les camps de la mort. Il avait auparavant passé neuf mois dans différents camps en France. Il a jusqu'au bout essayé d'être fidèle à ce que représentait son nom. Il n'a pas failli.

« Il fit honneur au nom de Blum. Son souvenir restera comme celui d'un homme bon, d'un homme d'art et de culture, d'un homme bienveillant, d'un homme intègre, d'un homme au destin tragique. En cela, la mémoire de René restera, même par-delà l'oubli. »



L'auteur alterne entre le récit des derniers mois de René Blum, entre son arrestation en décembre 1941 et sa mort en septembre 42 et des chapitres relatant les points majeurs de son existence, entre sa découverte du Théâtre nouveau, sa direction de Théâtre, sa condition de prisonnier de Guerre, sa paternité, ses rôles pour la compagnie des ballets de Monaco.

Ces chapitres relatant l'histoire romancée de sa vie montrent à quel point il aimait l'art, et à quel point cet amour a occupé sa vie, aux dépens parfois de celui pour son fils. Mais les chapitres qui m'ont le plus marquée sont évidemment ceux de ces derniers mois. Je n'arrêterai jamais de lire des livres sur cette période. Il n'y en aura jamais trop. Et j'ai là appris des chose s que je ne connaissais pas, comme cette rafle des notables dont il fit partie, J'ai appris aussi que ces hommes passèrent plus de neuf moi en France, baladés de camp en camp. Et chose plus infame encore, on leur fit croire à deux reprises qu'ils allaient être libérés. L'espoir montait en eux, la joie de laisser enfin cet enfer derrière eux. Leurs familles étaient même conviées à les recueillir. Elles ne feront que les voir passer, pour monter dans un nouveau bus, un nouveau train. Et ces atteintes au moral seront de plus en plus difficiles à supporter, brisant un peu plus ces hommes à chaque fois.



L'auteur nous raconte cela d'une narration très soignée, très contrôlée, comme le contrôle que cet homme exerce sur lui. Et j'aurai aimé moi y voir parfois un peu plus d'émotion. Je ne veux pas dire que l'émotion est absente, certaines scènes sont poignantes et m'ont émue. Non, j'aurai aimé que cet homme accepte parfois de se laisser aller, mais d'un autre côté c'était contraire à l'idée qu'il se faisait du rôle qu'il devait tenir de par le nom qu'il portait. L'ombre de son frère l'aura poursuivi jusque là.



Et puis, dans cette écriture très belle, j'ai parfois ressenti certains mots comme étranges, comme si ce n'était pas exactement le mot que j'aurais attendu. le sens en était un peu différent. Vraiment un sentiment bizarre que je ne me souviens pas avoir éprouvé. Et que je ne retrouve dans aucune critique. C'est peut-être moi qui me fais des idées…



Merci infiniment à lecteurs.com pour m'avoir permis de découvrir ce roman.

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Par-delà l'oubli

Vibrant hommage à un homme des Arts et des Lettres que fût René Blum, frère de Léon Blum.



Encore un très beau premier roman de cette rentrée littéraire de l’automne 2023.

Aurélien Cressely fait un splendide portrait de René Blum. Ce dernier ne nous est pas familier puisque sa vie n’a pas eu la même aura que celle de son frère. Mais la vie de cet homme n’en aura pas été moins méritante pour autant.

Pendant que Léon Blum est, de par le Front Populaire, sur le devant de la scène, René sera d’abord critique, puis journaliste, puis directeur du théâtre de Monte-Carlo pour enfin devenir diriger la compagnie de Ballets russes qui, au passage, fera le dit du grand danseur Nijinski. Il s’occupera de la troupe jusqu’à la toute fin de sa vie : il a alors 63 ans.

Aurélien Cressely nous fait voyager aux côtés de René Blum tantôt dans le monde des Arts aux cotés de grands peintres tels que Matisse, tantôt dans celui des Lettres aux côtés de Proust ou Pagnol. Il jouera par exemple les intermédiaires entre Marcel Proust et les éditions Grasset, puis auprès de Gallimard pour La Recherche.

Le cinéma l’attirera en toute fin de vie active.



On navigue judicieusement dans le temps. Au fil des chapitres, on se trouvera tantôt durant les périodes fastes et tantôt durant celle de sa fin tragique dans les camps de la mort.

En 1941 il décide, par dignité pour son nom, de rentrer en France. Le 12 décembre 1941, sonnera sa fin tragique lorsqu’aura lui la rafle des notables de confession juive. Anne Sinclair a réalisé un documentaire concernant une partie de sa famille pareillement arrêtée et dans lequel elle nous parlait des mêmes scènes du quotidien de ces hommes enfermés. Documentaire aussi poignant que ce livre.

Cet humaniste a donc été arrêté, interné. On le suivra dans les camps français avec tout ce que cela sous-entend d’inhumanité. Il mourra comme tant d’autres sous les coups d’une barbarie sans nom.



La plume de l’auteur a cette sobriété qui sied à ce type de témoignage. Elle a cette finesse qui annonce la naissance d’un auteur français qui pourra se frayer un chemin parmi les grands.



Citations :

« Pourtant en ce jour si gris, elle n’avait pas su protéger ‘’son M. Blum’’ lorsqu’ils pénétrèrent Elle le regarda s’éloigner, gravant dans sa mémoire chacun de ses mouvements, de ses gestes, passer la lourde porte en fonte, traverser la rue silencieuse, rentrer dans ‘’cette foutue voiture, avec ces foutus soldats, dans cette foutue guerre » s’écria-t-elle dans une colère froide et humide de larmes. »

« Il savait que les livres renfermaient l’âme du monde et, pour cela, il en cherchait le meilleur écrin. Le livre est une porte vers l’ailleurs, vers tous les possibles qu’il faut chérir, qu’il faut protéger. Et restaient gravées en lui les images de ces livres brûlés, empilés, jetés, les flammes emportant toutes ces pages, tous ces mots. »

« René observait les autres hommes autour de lui. L’un d’eux, à quelques mètres, attira particulièrement son attention. Son regard était vide, ses yeux ailleurs. Où ? Nul ne le savait et ne pouvait le savoir, ses pensées étaient encore l’une des rares choses qu’il avait pu prendre avec lui. »



Et une phrase choisie par l’auteur et qui est de Chris Marker :

« Rien ne distingue les souvenirs des autres moments : ce n’est que plus tard qu’ils se font reconnaître, à leurs cicatrices. »
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Par-delà l'oubli

Je n’ai jamais entendu parler, du frère cadet de Léon Blum et ce livre m’a donné envie de le découvrir, par l’intermédiaire de ce récit très intéressant et fort bien écrit.



C’est sans surprise, que René Blum fut arrêtée en 1941, à son domicile, par des gendarmes français, il s’y attendait, depuis qu’il s’était inscrit sur la liste recensant les juifs.



Profondément humain et courageux, il fit face à l’adversité, sans jamais se plaindre, il se taisait, lorsque les autres prisonniers, accusaient, son célèbre frère, d’être à l’origine de leurs déboires. Une famille de cinq garçons, où l’art sous toutes ses formes, était le centre de leur vie.



Tour à tour journaliste et critique à la Revue blanche et à Gil Blas, il fut aussi directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo - où il succéda à Diaghilev à la direction des Ballets russes.



Par-delà l'oubli d’Aurélien Cressely, nous relate, sa vie privée, sa carrière, entrecoupé, par les chapitres sur sa détention, dans différents camps, où parfois, on lui faisait croire à une possible libération. L’entraide, les liens d’amitié, qui aident à la survie.



« Comme celle de millions d’autres femmes et hommes, la vie de René allait être enfouie dans les ténèbres de l’histoire, perdue à jamais dans le drame de ce monde. René n’avait pas eu plus d’avantages que d’autres à être le frère de Léon, peut-être même le contraire, il avait le devoir de montrer l’exemple. C’est ce qu’il fit jusqu’au bout. Il fit honneur au nom de Blum. Son souvenir restera comme celui d’un homme bon, d’un homme d’art et de culture, d’un homme bienveillant, d’un homme intègre, d’un homme au destin tragique. En cela, la mémoire de René restera, même par-delà l’oubli. »



Un récit fort, des drames humains, qu’on ne peut oublier.

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Par-delà l'oubli

L’intention est louable : rendre hommage à rené Blum, beaucoup moins célèbre que son frère Léon, et qui fut cependant une figure active de la diffusion de la culture en France. Il a été entre autres le créateur des Ballets russes de Monte-Carlo. Il est aussi intervenu dans la publication de Proust et dans la querelle entre Grasset et Gallimard autour de cet épisode marquant de l’histoire de la Recherche.



Comm étant d’autres, il est victime de la vague antisémite qui a traversé l’Europe au coeur du vingtième siècle, prisonnier des camps de Compiègne , puis Drancy, avant d’être déporté à Auschwitz où il décède rapidement.



Déstructurée dans sa chronologie, la biographie, alterne les passages d’enfermement et les épisodes les plus marquants de sa vie artistique.



Il est intéressant d’avoir attiré l’attention sur les antichambres de l’horreur qu’étaient les camps française, qui n’avaient pas grand chose à envier aux camps polonais.



Il est dommage que le parti pris narratif surexplique chaque donnée, créant des doublons de phrases qui signifient la même chose :



« Derrière la vitre, l'étendue bleue n'avait pas de limite, elle semblait infinie. »





Une lecture mitigée pour ce premier roman.



163 pages Gallimard août 2023

Talents Cultura 2023
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Par-delà l'oubli

Dans la famille Blum, on connaît Léon, ici l'auteur nous fait découvrir le frère cadet, René.

René n'est pas dans la politique, il a été directeur des Ballets russes au théâtre de Monte-Carlo, journaliste et critique.

Passionné par les arts sous toutes leurs formes, il a consacré sa vie à les développer et à les soutenir.

Proche de tous les grands artistes de son temps, aussi bien musiciens que peintres et écrivains, c'était un homme de son temps au cœur du Paris artistique de la première moitié du vingtième siècle.

Il a même fait l'intermédiaire entre Proust et Grasset pour la première publication de la Recherche.

Mais en 1941 il est arrêté dans la « rafle des notables » et est envoyé dans différents camps en France puis en Allemagne, où il se lie d'amitié avec de nombreux hommes de culture comme lui avant de mourir à Auschwitz.



Aurélien Cressely a rassemblé une documentation importante pour faire la biographie romancée de cet homme attachant.

Écrit de manière très (trop?) classique, avec des va-et-vient entre différentes époques, le livre se lit avec plaisir.

Toutefois j'ai trouvé qu'il donnait une image très lisse de cet homme, sans aspérités (sauf d'avoir été peu présent comme père pour son fils), et ce côté hagiographique m'a gênée.

Mais la période reconstituée reste intéressante et les pages sur la vie dans les camps, sur lesquels on a déjà beaucoup écrit, sont sobres et réalistes.

C'est un premier roman de la rentrée littéraire 2023.

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Par-delà l'oubli

Ce roman commence par l’arrestation de René Blum à son domicile en 1941. René est le frère cadet de Léon Blum, « Par-delà l’oubli » nous raconte donc la vie de cet homme resté dans l’ombre de son illustre aîné. Élevé dans une famille de cinq frères où l’art est central, une famille de militants du progrès. La vie de René sera entièrement consacrée à l’art sous toutes ses formes. Tour à tour, journaliste, critique d’Art puis directeur de théâtre, il a côtoyé les plus grands : Matisse, Pagnol, Théophile Gautier, Tristan Bernard, Émile Zola, Marcel Proust, Nijinski.

Mais le roman d’Aurélien Cressely nous raconte aussi les camps d’internement, la vie dans les baraquements, la solidarité, l’amitié, la déportation dans un train vide d’espérance. Aurélien Cressely alterne les chapitres consacrés à la carrière culturelle et la vie personnelle de René à ceux concernant sa détention dans les camps de Compiègne et Drancy.

À travers le portrait de René Blum, un homme intègre qui refuse les avantages que son nom aurait pu lui offrir, un homme qui a une certaine idée de l’humanité, l’auteur nous invite à un devoir de mémoire et de transmission afin de ne pas oublier.

Un premier roman qui est une vraie réussite, tant dans la qualité de l’écriture que du choix du sujet qui m’a vraiment intéressé.

Merci aux Éditions Gallimard de leur confiance.





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Par-delà l'oubli

Librairie Chantelivre- Issy- les- Moulineaux/ 14 octobre 2023





Un gigantesque choc d'émotions bouleversantes et dans un même élan, une toute aussi gigantesque gratitude à l'auteur, Aurélien Cressely, pour avoir sorti de l'ombre cet homme incroyable, René Blum, le frère cadet du célébrissime Léon...



Autant de Léon Blum, presque chacun connaît le très courageux parcours politique , autant on méconnaît les talents et la personnalité fort charismatique du cadet, René. Ce dernier, toutefois, était réfractaire et désintéressé de la politique. En contrepartie, il était totalement investi par le domaine multiple des Arts...



Son parcours est d'ailleurs fort impressionnant que cela soit dans les domaines du Théâtre, de la Musique, de la danse, de l'édition, etc.



Ses engagements étaient aussi absolutistes que ceux de Léon...mais...dans le Monde artistique..



Ce 1er roman fort documenté commence par l'arrestation de Léon, en décembre 1941; le récit alternera entre la remontée dans le passé

( depuis 1893) et le présent atroce de ses différents lieux d'emprisonnement, d'internements...jusqu'à l'ultime septembre 1942...



(*Les toutes 1ères lignes: )



" 12 décembre 1941



En ouvrant la porte, il n'exprima aucune surprise. Il savait.

En rentrant en France, à Paris, il savait que ce jour adviendrait.Comment feindre la surprise ? Les trois hommes qui lui faisaient face, ils étaient tels qu'il les avait imaginés, durs, sans regard, sans émotion. " Monsieur Blum?" lui demanda le premier homme.Attendait-il au moins une réponse ?

Lui, René Blum, directeur de théâtre, Croix de guerre et frère de Léon."



En sus de la tragédie , et des barbaries historiques de la 1ere et 2nde guerre mondiale que l'on " relit", ce récit nous fait revivre et découvrir les événements culturels allant de la fin 19e aux années 40...

Le premier éclat culturel raconté est daté du 10 novembre 1893, représentation et mise en scène audacieuse d'" Un ennemi du peuple" par Lugné- Poe, aux Bouffes du Nord....René y assistait; il n'avait que 15 ans...et pour lui, c'est le choc et la conviction est née qu'il est fait, d'une manière ou d'une autre, pour ce monde fantastique du Théâtre....



René sera en effet un brillant directeur de théâtre...mais pas que...il s'essaiera sans vrai succès à l'Édition (*** Toutefois, rappelons qu'il sera un artisan non négligeable pour faire publier son ami, Marcel Proust), pour réaliser au final, son rêve en s'endettant, en s'engageant totalement pour reprendre une direction et pas des moindres : celle des Ballets russes, après Diaghilev...



Juste INCROYABLE !...



Cependant René Blum n'est pas seulement un homme exceptionnellement compétent, talentueux, curieux de tout, passionné sans limites pour tout ce qui touche l'ART et la CULTURE....c'est aussi un être bienveillant, un homme d'honneur et de fidélité absolue...à ses amis, ses frères, sa famille, etc.



Ainsi, il aurait pu "sauver sa peau" en restant aux États-unis où il réussissait brillamment dans son domaine...Mais profondément préoccupé par le sort et l'emprisonnement de son frère, Léon, il décide de revenir en France, pour être près de lui, agir pour le protéger...



Décision qui , très malheureusement, signera le pire pour lui...



Une lecture indispensable mais combien tragique, interpellante...dérangeante dans le rappel et les répétitions désespérantes des Barbaries créées par les hommes, les gouvernements , les États...



Je renouvelle ma gratitude à l'auteur de nous avoir fait rencontré cet homme fantastique, que fut René Blum, Homme de Culture et "Sage parmi les sages"...Une destinée exemplaire , donnant , par son chemin, ses choix, une sacrée leçon d'humanité et de tolérance, en ces temps s'assombrissant extrêmement...



J'aimerais achever sur un extrait exprimant l'amplitude du goût de René Blum pour la Culture, et aussi plus spécialement pour les Livres, qu'il reliait lui-même...sans oublier sa conviction, quen dépit de tout, la Lecture, les Livres sont des lumières, des boucliers contre le racisme et la haine...



"Quand reverrait-il cette belle

bâtisse ? Sa bibliothèque et ses livres, si chers à son coeur, livres qu'il avait reliés lui-même , choisissant les cuirs les plus précieux, les plus épais.Il avait voulu en faire des objets raffinés et rares, telles des oeuvres d'art.

Il connaissait l'importance du beau, lui qui avait fait de l'esthétisme son métier, son obsession, son fardeau, le cherchant, le prônant, l'instruisant tout au long de sa vie.

Il savait que les livres renfermaient l'âme du monde, et, pour cela, il en recherchait le meilleur écrin. Le livre est une porte vers l'ailleurs , vers tous les possibles qu'il faut chérir, qu'il faut protéger. Et restaient gravées en lui les images de ces livres brûlés, empilés, jetés, les flammes emportant toutes ces pages, tous ces mots. "





Impossible de sortir indemne de cette lecture !

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Par-delà l'oubli

René Blum, le plus jeune des cinq frères Blum, ne faisait pas de politique. Il aimait l’art, le théâtre, et la littérature. Il a notamment contribué à la première édition de l’œuvre de Proust qu’il a rencontré régulièrement. En 1936, il était devenu le propriétaire et directeur des Ballets de Monte-Carlo.

Arrêté lors de « la rafle des notables », en décembre 1941, il est interné d’abord dans le camp de Compiègne puis transféré à Drancy. Il y assiste en août 1942, à l’arrivée des enfants venant de Beaune-la-Rolande, après la rafle du Vel d’Hiv, et alors qu’ils ont été séparés de leurs parents déportés avant eux. Il y assiste à leur départ pour l’Est, peu de temps après, seulement accompagnés de quelques femmes de bonne volonté, héroïnes extraordinaires, anonymes, et oubliées me semble-t-il, de cet épisode d’une cruauté indicible.

René Blum est déporté vers Auschwitz à la fin du mois de septembre 1942.



Ce que j’ai aimé : la découverte de l’histoire de René Blum que j’ignorais totalement. Mais si les faits, les dates et les évènements semblent tous authentiques, je reste gênée par l’invention que s’autorise l’auteur, des sentiments et des pensées de son sujet. C’est bien sûr le parti pris du roman, j’étais prévenue. Mais ai-je vraiment le droit d’entrer par effraction, et sans certitude, dans l’intimité de cette vie et de ses souffrances ?



Ce que je regrette : une relecture insuffisante par l’éditeur, avant le bon à tirer. Le style est assez banal, parfois approximatif, imprécis, maladroit ; et la concordance des temps plutôt bousculée, quand les temporalités ne sont pas carrément juxtaposées sans logique. La qualité du texte n’est pas à la hauteur de l’ambition de l’auteur.

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Par-delà l'oubli

Nombreux sont ceux dont la renommée a été éclipsée par la célébrité d'un parent proche.

C'est le cas de René, frère de Léon Blum.

Et ce d'autant plus qu'il partagea le destin tragique de tant d'hommes et de femmes victimes de la barbarie nazie, au contraire de son frère Léon que la notoriété protégea.

L'auteur n'a pas voulu que cet homme, bienveillant et intègre tombe dans l'oubli.

Il fait revivre ici un homme engagé dans l'action culturelle, un esthète, amateur de peinture, ami de Marcel Proust, critique d'art, directeur de théâtre et d'opéra, qui fut celui qui fit découvrir les « Ballets russes » à la France.

Pour les nazis il était un Juif, et pire le frère de Léon Blum. Selon un témoignage, il eut droit pour sa fin à un « traitement spécial », pardon pour l'expression, mais c'est à peine suggéré dans le livre.

Voilà un livre honnête, tout entier au service d'un homme, un livre bref, concis, sans effet littéraire, écrit pour ne pas laisser de place à l'oubli.
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Par-delà l'oubli



Quelle belle écriture ! Simple, précise, juste. Elle accompagne parfaitement l’histoire de René Blum, le frère de Léon.

Le frère oublié, quasiment inconnu, auquel l’auteur rend un juste hommage : « J’ai voulu rendre hommage à la mémoire de René Blum, mais aussi à tous ceux qui ont disparu avec lui. Ce récit leur est dédié. »



12 décembre 1941 : la rafle de l’élite intellectuelle des hommes juifs de nationalité française. René Blum a 63 ans, il en fait partie.

« René ne demanda pas non plus la raison de son arrestation, il en connaissait le motif. Il était juif. Coupable d’être juif. (…) Il entra français et juif et en ressortit juif et français. Cette simple mention lui attribuait désormais un statut et une race et lui ôtait ses droits et ses libertés. Il avait cette impression singulière de devenir étranger dans son propre pays. Un pays qu’il ne parvenait plus à reconnaître. »



Deux temporalités pour ce récit :

- Le destin tragique de René Blum à compter de décembre 1941.

- Sa personnalité et sa vie à partir de 1893.



La partie la plus émouvante se situe dans les différents camps d’internement français où René Blum a été « baladé » durant 9 mois, avant d’être déporté à Auschwitz.

A deux reprises, on lui fait même croire qu’il va être libéré.

Il raconte la tentative de survivre, de rester des hommes. L’organisation des soirées où pendant quelques heures, les détenus oublient leur statut. Je pense notamment aux soirées à thèmes, comme celle de la présentation du fonctionnement de l’aiguillage des trains : « Ce soir là, peut-être pour la première fois depuis leur arrestation, on vit quelques hommes sourire. Entre ces quatre murs, aussi sinistres soient-ils, on apprenait, on interrogeait, on plaisantait, on s’évadait. »



Il évoque ses souvenirs, ses regrets : « les échecs, la déception, la peur avaient été présents. Il aurait souhaité allé chercher au plus profond de lui ce qu’il avait à dire mais il n’en avait rien fait. Lui dont le métier est d’exprimer et de retransmettre, quel paradoxe…

Il y évoque la peur : « René restait dans l’obscurité. (…) Il savait que s’il ouvrait les yeux des hommes lui feraient face. Des hommes comme lui. Comme dans un miroir, il y verrait la peur sur leurs visages, la douleur dans leurs yeux, la colère sur leurs bouches. Il y verrait des humiliés, effrayés par l’idée de la mort. »

Le désespoir aussi, surtout à partir du moment où les enfants sont déportés : « Mais où était l’humanité ? L’humanité n’existait plus à Drancy. Elle avait laissé place à l’immonde. »



L’autre partie du récit est consacré à « sa vie d’avant ». A partir de 1893, où il est critique pour le journal Gil Blas ( un quotidien français à forte tonalité littéraire). On comprend vite qu’il a envie de s’engager plus loin, toujours plus loin au service de l’art. Il devient alors directeur du théâtre de Monte-Carlo. Il finira par la reprise de la Compagnie des Ballets russes de Diaghilev.

Sacré challenge que de reprendre après Diaghilev ! Il y laissera d’ailleurs des plumes, au niveau financier et personnel. Quelqu’un qui s’engage jusqu’à se mettre en danger, pour ce en quoi il croie. Ce qui a porté sa vie d’un bout à l’autre.

Il aime le Beau. Qu’il s’agisse des livres, de l’art, de la danse.

« René dédia sa vie à promouvoir la représentation artistique. L’art permettait de traduire la conscience, de retranscrire des époques, de révéler, des peurs et contribuait à réduire l’ignorance. René s’était battu jusqu’à sa ruine pour donner aux artistes les moyens d’exprimer leur art. Une vie passée auprès d’eux. Pour eux. »

Un très beau portrait tout en retenue pour évoquer les émotions, les peurs de René Blum. Je pense d’ailleurs que l’auteur a parfaitement saisi sa personnalité, et l’a bien restituée. Un homme qui ne s’épanche pas, qui garde pour lui ses émotions, les refoule même, si elles gênent son projet.



Merci Aurélien Cressely d’avoir rendu hommage à ce passionné, cet homme de valeurs. Quelqu’un de bien.

Et félicitations, pour un premier roman ! Récit maitrisé, bien documenté et plume magnifique !



Merci à lecteurs.com et aux Editions Gallimard de m’avoir permis de découvrir cette biographie et cet auteur.



Instagram : commelaplume


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Par-delà l'oubli

« Par-delà l’oubli »



Ces quelques mots prennent tous leurs sens après la lecture de ce court récit, premier ouvrage d’Aurélien Cressely.



Qui se souvient encore de René Blum, frère du non oublié Léon Blum.

René Blum fut directeur des Ballets de Monte-Carlo, amoureux passionné de l’Art, arrêté en 1941 en tant que juif (précédemment, lors du recensement, comme le dit l’auteur, il était entré au commissariat « français et juif et en ressortit juif et français »).



Des chapitres alternent.

Tour à tour la vie, les rêves, la vie privée, les passions de René Blum.

Puis l’horreur, l’internement, la vie plus que bafouée dans les camps, prémices d’un autre camp plus terrible encore, rendez-vous avec la mort.

Homme dont la voix comptait pour ses compagnons en souffrance.



Des pages émouvantes, des descriptions qui arrachent les larmes et font crisper les poings contenant notre rage devant la souffrance de tous et particulièrement des enfants.



Des phrases qui font mouche notamment dans les considérations sur l’art.



Non l’oubli n’aura pas lieu grâce à ce livre qui raconte des faits historiques bien réels, des êtres qui gardèrent une élégance dans la souffrance absolue.
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Par-delà l'oubli

Peut-être parce que son frère Léon a été un homme politique célèbre et influent, René Blum, son cadet, n’a pas eu la popularité que son combat pour l’émancipation des arts aurait dû lui apporter.



D’une famille républicaine d’origine alsacienne, « l’enfant juif de la rue Saint-Denis » se passionna tout jeune pour le spectacle et devint tout à tour, critique pour le journal Gil Blas, directeur du théâtre de Monte-Carlo puis propriétaire de la Compagnie des Ballets russes de Diaghilev.



Grand ami de Proust et de Matisse, il s’engagea dans le courant des romantiques et sillonna le monde avec sa troupe de danseurs, diffusant sa conception moderne de la scène et de la danse.



Si, malgré son emprisonnement en Allemagne, il survécut à 4 années de guerre qu’il passa dans un régiment du train jusqu’en 1918, sa vie s’acheva en déportation « à l’Est », après avoir été arrêté en 1941 puis emprisonné dans les camps nazis sur le sol français.



Nous immergeant dans ces camps de détention de la France occupée, Aurélien Cressely nous montre le mal qu’à fait cette machine à briser les êtres et la force qu’il a fallu déployer pour tenter de survivre à une déshumanisation institutionnalisée.



Altruiste et charismatique, René Blum aimait profondément sa « France des idées et de la fraternité des peuples ». Durant toute sa vie, il fut porté par sa passion de l’Art et de la scène qu’il ne cessa de transmettre, et comme son frère, il resta intègre jusqu’à son dernier souffle.



Passant d’une époque à l’autre et d’une guerre à l’autre, ce roman lui rend un magnifique hommage et si l’auteur ne veut pas en faire une biographie, il a donné tellement de profondeur et de générosité à ce grand homme, que l’on regrette de ne pas avoir connu et reconnu un esprit si lumineux.



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Par-delà l'oubli

Dans la famille Blum, je connaissais le grand frère Léon, mais n'avait jamais entendu parler de René, le plus jeune frère. C'est désormais chose faite grâce à ce premier roman d'Aurélien Cressely.

L'auteur a découvert l'existence de René Blum grâce au livre de Anne Sinclair sur la rafle des notables. Car en décembre 1941, René Blum, comme bien d'autres hommes qui n'avaient en commun que le fait d'être nés juifs, ont connu l'horreur absolue au nom de leur religion.



Cet homme là est un amoureux des arts. Passionné et travailleur, il refuse de suivre le chemin proposé par ses parents pour réaliser ses aspirations les plus profondes, la promotion de l'art, la danse, la musique sous toutes leurs formes. Il a été tour à tour critique d'art, journaliste, promoteur des ballets russes de Diagilev puis directeur des ballets de Monaco.



Il sera aussi celui qui permettra l'édition des romans de Marcel Proust avec qui il nouera une profonde et sincère amitié.



À la suite de la rafle de 1941, il sera déplacé de Compiègne à Drancy, puis à Auschwitz.



Le récit alterne plusieurs époques et plusieurs voix. L'internement dans les différents camps de concentration, et le fil de la vie talentueuse et bien remplie de René Blum, fidèle par delà toute logique à la famille, à la droiture et à son frère. Lui qui avait une carrière toute tracée en Amérique revient en France pour aider son frère alors interné avant son procès. Au peril de sa vie, il reste toujours fidèle à sa ligne de conduite, garder sauf l'honneur des Blum en affrontant l'adversité sans jamais reculer face aux obligations. Retour qui le fait se jeter dans la gueule d'un loup à propos duquel trop peu avaient compris l'horreur qui les attendaient.

Il est indispensable de lire ce que les hommes ont été capables de faire pour comprendre qu'il faut encore et toujours tout faire pour ne plus jamais voir cela arriver. Mais hélas l'actualité brûlante nous fait craindre le pire.



J'ai aimé découvrir un homme passionnant, et ce rappel d'un contexte difficile qu'il ne faut jamais oublier.



https://domiclire.wordpress.com/2024/01/08/par-dela-loubli-aurelien-cressely/
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Par-delà l'oubli

Ce premier roman très réussi d’Aurélien Cressely est un récit inspiré de la vie de René Blum. Les faits historiques sont réels, quelques personnages ont été inventés mais la plupart ont existés et vécus les évènements tels qu’ils ont été écrits.

René est le frère cadet de Léon Blum le chef du Front Populaire, qui fût emprisonné en septembre 1940 en Auvergne. René a une vie et un destin bien à lui, il ne sera jamais « le frère de ». Il a la chance de naître le 13 mars 1878 dans une famille bourgeoise d’origine juive alsacienne férue de culture. Tout jeune, il se fascine pour tous les arts et veut en faire son métier. Il va donc commencer par être journaliste et critique d’art à la « Revue Blanche » puis au « Gil Blas », en parallèle, il organise des salons afin de faire connaître des peintres avant gardistes tels que Vuillard et Bonnard. Il est également éditeur et contribue à éditer Marcel Proust. Après la première guerre mondiale, il réoriente son activité en devenant directeur artistique puis propriétaire de la compagnie des ballets russes de Monté Carlo. Il est devenu le personnage central du spectacle dans la France de la première moitié du XXème siècle. Mais derrière cette réussite professionnelle se cachent les blessures intimes de l’homme : une femme dépressive et suicidaire, un fils qu’il n’a jamais compris et dont il a délaissé l’éducation qui deviendra antisémite et rejoindra l’Action Française.

L’histoire de René Blum c’est également celle de la Shoah. Il fut déporté à 63 ans le12 décembre 1941 lors de la « rafle des notables ». Ce roman raconte son calvaire de camp en camp, de Compiègne à Drancy où il vit arriver les « Raflés du Vel d’Hiv » des femmes et surtout des enfants, puis Beaume-la-Romaine, Pithiviers et pour finir Auschwitz.

Y sont évoquées la faim, la peur, l’angoisse de la mort, mais également d’autres aspects tels que l’humanité, la bienveillance, la solidarité des internés entre eux et la perception de la condition juive, différente selon le passé, la nationalité, l’histoire des hommes.

Bien entendu, comment aurait-il pu en être autrement, René Blum, dont le courage et la bienveillance furent loués par tous, mourût tragiquement à Auschwitz en septembre 1942.

Voici un roman édifiant qui nous fait découvrir un homme souvent inconnu du grand public alors qu’il a tenu, en son temps, une place des plus importantes dans le monde de la culture.

Avec René Blum, né en 1878, nous traversons une partie de notre histoire, de la première guerre mondiale à la seconde, de l’avènement de tous les arts à l’affaire Dreyfus, pour s’achever dans les camps d’extermination où l’Homme a abandonné toute humanité.

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Par-delà l'oubli

Grâce aux mots justes et émouvants d'Aurélien Cressely, j'ai eu l'infini plaisir de découvrir René Blum.



Frère de Léon, bien sûr, mais avant tout un homme trop peu connu qui a beaucoup fait pour les arts et les lettres de la France.

Tour à tour, critique, journaliste, directeur des Ballets Russes (la Beyoncé de l'époque si l'on devait comparer_ les ballets j'entends), cet homme attachant et profondément humain a toujours oeuvré du côté du bien.



Au moyen d'un astucieux et plaisant double fil narratif, le primo-romancier alterne les chapitres sur la vie de René Blum et sur sa fin tragique dans les camps de la mort.



Un premier roman bouleversant qui m'a touchée droit au coeur et qu'il a été très difficile de reposer.
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Par-delà l'oubli

Je ne suis pas fan de biographie, mais ici il s'agit d'un récit inspiré de la vie du frère du célèbre Léon Blum. Il s'agit de ne pas oublier cet homme, présenté sans défaut ni dans la vie artistique ni dans l'atrocité des camps. On commence à bien connaître les faits mais il faut les répéter pour ne pas oublier. Je ne me souvenais pas des fausses libérations, comble de cruauté mais moins terrible que le sort des enfants...et tout cela avec une complicité de la France!

Il faut bien tenir compte des dates annoncées en début de chapitre car ce n'est pas du tout chronologique et en plus, il y a une alternance entre l'implication dans la vie artistique (qui m'a moins intéressée) et les différents internements.

Un premier roman prometteur?

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Par-delà l'oubli

Dans un contexte historique marqué par la souffrance et la destruction, Par-delà l'oubli fait revivre René Blum, directeur de théâtre, Croix de guerre et frère de Léon. Un homme qui qui vécut pour l'art sous toutes ses formes et le monde du spectacle avant tout.

Roman largement inspiré de la vie de cet homme perdu dans les limbes de l'Histoire, l'auteur aborde les moments clés de sa vie et ses derniers mois de captivité, retenu prisonnier dans différents camps. Alternant les chapitres, le récit nous donne à voir le fol espoir né de ces années vingt d'après-guerre et ce besoin de réinventé l'art. La rencontre se fait à travers les grands noms de la danse, la peinture ou encore la littérature, les moments forts dans la vie de René Blum, ses regrets, ses passions, ses créations.

Le plus dur reste ces chapitres dans lesquels nous le voyons s'affaisser et ne penser qu'aux autres, ceux qu'il laisse derrière lui mais également ceux qui l'accompagnent dans ce calvaire des camps de concentration allemands.



Ce roman est empreint d'une grande tristesse, par-delà l'atrocité des camps, la mélancolie émane de chaque instant de vie alors que l'avenir semble radieux ou lorsque la mort approche. Le seul défaut serait de ne pas montrer le bonheur que René Blum a pu tirer de son engagement dans la production de spectacles notamment avec la compagne des Ballets russes, sa vie à Monaco. Je n'ai trouvé que remords et regrets, besoin de se sacrifier pour sauver l'honneur d'un nom, celui de Blum. Cet accablement devient le trait de caractère d'un homme qui vivait d'art et de beauté, et ces neuf mois d'enfermement ont eu raison de sa confiance en l'humanité. Un trop plein de nostalgie et de désolation qui m'a touché.
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Par-delà l'oubli

Aurélien CRESSELY m’a fait découvrir un personnage attachant que je ne connaissais pas ; René BLUM.

Sa vie et son histoire nous rappellent que la mémoire de ces évènements et cette époque ne doivent jamais être oubliées.

L’auteur retrace la vie de René BLUM faite d’espoir et de désespoir avec des mots justes et prenants, en croisant la période heureuse de sa vie et celle de la captivité et de la déportation.

C’est un premier roman prometteur, qui j’en suis sûr, en appellera d’autres.

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Par-delà l'oubli

Un premier roman qui rend hommage à un personnage méconnu : l'un des frères de Léon Blum : René. Amoureux des arts et du théâtre, journaliste,  critique littéraire et directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo, humaniste qui terminera ses jours en déportation. Une page d'histoire et un bel hommage.

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