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3.96/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Berne
Biographie :

Beat Sterchi est un auteur suisse qui écrit en allemand standard et en bernois. Sterchi est surtout connu pour son roman de 1983, Blösch, qui a remporté plusieurs prix. Le roman décrit l'impact psychologique de travailler dans un abattoir.

Beat Sterchi avait un père boucher, il aurait dû l'être aussi. Mais dès la fin de son apprentissage, il quitte la Suisse pour un grand voyage en Amérique....

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Bibliographie de Beat Sterchi   (2)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Préface de Claro

La vie rêvée des vaches

La chose est entendue : jamais le sang des bêtes ne séchera sur la page de nos consciences. (...)
En lieu d'un Dublin ou d'un Berlin, il crée un monde à quatre pattes, qui vêle et qui mugit, qu'on trait puis qu'on désosse. Si le veau est de chair et d'or, alors son sang coule telle une encre radieuse. Et pendant que la vache vit sa vie de vache, les hommes vont et viennent, carambolés dans leur solitude. Ceux des villes, ceux des champs. (p. 6)
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Il jeta un regard à sa petite valise déformée, leva ses yeux vers les gens, les baissa encore: en une seconde, il avait appris la solitude. Pour la première fois de sa vie, il sut qu'il était petit, étranger et différent. (p. 16)
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Préface de Claro

Et peut-être que le monde, finalement, n'est qu'un vaste abattoir, un peu plus métaphorique mais non moins violent, et tout aussi désillusionné. Chacun y dépèce sa parcelle de temps. L'équarissage est général. Non seulement Dieu est mort, mais il pend à un crochet, aux yeux de tous. (p. 10)
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Le sang dégoutte des naseaux blessés. J'entends le hurlement des taureaux. Un anneau au sol, un anneau dans le nez. Étroitement liés. L'anneau blesse les muqueuses. Bruits de chaînes, mousquetons, œillères, masques, coups de bâton. Des bouches écument, la salive dégouline, le blanc des yeux apparaît. L'anneau creuse davantage le nez. Les cornes. La nuque : courbée et dressée comme la crête d'un coq. Deux tonnes et plus de viande de taureau apprivoisé. Et la hache fait éclater ces tronches têtues, déchiquète le cerveau, et un sur deux ne se couche pas. Encore un coup. Encore rien. Attends un peu... un halètement : la puissante tête se secoue. Des ciseaux ! Le tourbillon de poils sur le front. Cinq doigts de poils ont amorti le choc. Chute des boucles du taureau. La hache frappe, et droit comme un fier navire dans la mer, le large dos sombre.
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Postface de Wilfred Schiltknecht

La composition figure l'entrelacs de deux mondes. Ici, l'existence paysanne, menacée par la technique, mais marquée encore par les moeurs et les traditions ancestrales, idyllique par certains aspects malgré le repli sur soi, les superstitions et les préjugés. Ici des espaces libres, la conscience de soi affirmée dans une relation à la nature vivante et digne. Là, l'usine abrutissante, le travail à la chaîne et l'esclavage du geste, une exigence de rentabilité transformant l'homme en machine, la grossièreté et le cynisme, des conditions dégradantes dans un environnement hostile.
Deux romans en un seul. Imbriqués l'une dans l'autre dans un contexte helvétique, la condition paysanne et celle de l'ouvrier : le point de départ et le stade peut-être ultime de l'évolution sociale à l'ère industrielle. (p. 474)
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Du lait, il faut qu’elles donnent du lait. Des baignoires de lait ! Et sans trop manger, en tout cas pas pour trop cher. Et qu’elles aient des pis comme une cornemuse et des trayons en fil de fer, ça n’a plus d’importance. Pourvu qu’elles donnent plus de lait que les autres
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Il n’avait pas échappé à Ambrosio que le dimanche, le travail aussi était fêté chez Knuchel. On nourrissait le bétail en salopettes propres, on sortait le fumier avec des plis impeccables au pantalon. Knuchel prenait son temps, il taquinait les bêtes, on souriait, riait, s’arrêtait. On allait à l’herbe moins tôt et les enfants venaient aussi. Le petit Hans avait le droit de grimper sur le tracteur et de tenir le volant. Stini emmenait une poupée de son. La grand-mère, à la cuisine, avait un air de fête. Elle buvait une tasse de café de plus que d’ordinaire, et la paysanne avait mis un tablier blanc.
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Ils avaient déjà entendu meugler les vaches dans les wagons stationnés sur les voies de garage, ils aimaient manger de la viande tous les jours, mais ce qui arrivait aux bêtes sous les toits de verre inclinés, ce qui se passait exactement derrière la haute palissade ? Que devait-il se passer pour qu'une vache soit chargée dans la voiture de livraison sous forme de rôti ? Quel était ce processus dont les sous-produits étaient des ouvriers étrangers dégoulinants de sang qui quittaient les abattoirs par le grand portail ?
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Car non seulement les Pie Rouge faisaient des taurillons bouclés, elles engendraient des filles remarquablement faciles à traire, avec un index mammaire excellent, sans compter qu’elles transmettaient une fécondité exceptionnelle

Jean-Jacques n’était pas un Simmental authentique, mais un Pie Rouge, de cette race rouge et blanche donc qui est originaire du pays nanti mais qui a subi une mutation avantageuse sous un climat plus libéral et des conditions d’élevage différentes de l’étranger
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La first lady de l’étable [qui] pouvait admonester d’un coup de corne bien ajusté et à coups de sabots des génisses par trop ambitieuse ». « Ce n’est pas parce qu’une vache avait mis bas dans la nuit un veau qui mugissait dans la paille que Blösch allait renoncer à sa prérogative de quitter la première l’étable, de tremper ses naseaux frémissants dans la fontaine, d’aspirer au moins une ou deux douzaines de litres d’eau sans baver et de retourner la première sur la paille. A chacun son rang
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