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Citations de Benjamin Stora (261)


Pendant ces années terribles, la question de l'impossible travail de deuil, à propos des deux guerres en Algérie, s'est imposée à mon esprit.
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L’immigration algérienne a commencé dès les années 20 mais l’impression est de croire qu’elle aurait commencé en 1970. Dans le sens où derrière l’immigration algérienne en France se trouvait le désir d’indépendance des parties qui a pesé sur les conduites et imaginaires. C’est en ce sens que c’est une immigration différente de l’immigration polonaise, italienne ou espagnole en France.
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Tous nos souvenirs « d’avant » nous propulseront vers un « après » idéalisé porteur de liberté et de société égalitaire
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C’est une richesse de ne pas soustraire, détruire les strates sociales, culturelles ou politiques, mais de les additionner, de mieux les combiner
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L’histoire s’ouvre toujours sur d’infinies possibilités et variantes sur lesquelles la société a de nouveaux prise
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Contrairement à Camus, Feraoun est pour l’indépendance de l’Algérie. Mais les deux hommes sont unis par la volonté de dénoncer la violence des deux camps qui s’affrontent sans répit sur le sol algérien. Dans son Journal , Feraoun écrit à propos de Camus : « Il y a en lui cette […] chaleur fraternelle qui se moque éperdument des effets et des formes. Sa position sur les événements est celle que je supposais : rien de plus humain. Sa pitié est immense pour ceux qui souffrent, mais il sait hélas que la pitié ou l’amour n’ont plus aucun pouvoir sur le mal qui tue, qui démolit, qui voudrait faire table rase et créer un monde nouveau d’où seraient bannis les timorés, les sceptiques et tous les lâches ennemis de la Vérité nouvelle ou de l’Ancienne Vérité rénovée par les mitraillettes, le mépris et la haine. »
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Les démocraties portent en elles-mêmes cette affligeante contradiction de n’établir qu’un rapport lointain entre les faits et les principes qui les constituent. Elles croient que le simple énoncé d’une doctrine les dispense de la traduire en actes. […] Il y a actuellement dans nos prisons plusieurs détenus politiques. Leur crime ? C’est d’avoir exprimé leur opinion librement. Nous, républicains, nous ne saurions admettre de poursuites pour le non-conformisme, quel qu’il soit. “En politique, il n’y a pas de crime, il n’y a que des erreurs.” C’est là le seul délit commis par cheikh Abdelaziz, El-Hachimi et El-Hadj Messali, et tant d’autres militants, quelle que soient leurs nuances politiques. »
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On ne construit pas la paix d’une manière partisane et surtout pas avec des personnes qui continuent la guerre sur le terrain de la mémoire.
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La Résistance, la lutte contre le franquisme et le stalinisme, le combat contre la peine de mort, la dénonciation des injustices commises par l’administration coloniale. Ses positions et son déchirement au moment de la guerre d’Algérie n’auraient, bien sûr, pas été passés sous silence. L’exposition aurait, par ailleurs, fait la part belle aux images d’archives et aux photographies. La photogénie de Camus – il a parfois été comparé à Humphrey Bogart – y incitait largement, comme en atteste le fameux cliché pris sur le vif par Henri Cartier-Bresson, qui le montre dans la rue, cigarette aux lèvres, le regard tourné vers l’objectif. Au-delà même de son « allure », Camus a vécu au temps d’un certain genre de photographie documentaire. De nombreuses photos de très bonne qualité, prises tout au long de sa vie, nous invitaient à le raconter en images.
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Il serait donc erroné de considérer ceux que l’on appellera plus tard les « pieds-noirs » comme un « peuple » homogène. Très souvent, par leur situation sociale, ils se heurtent à une couche sociale constituée de gros propriétaires fonciers. Mais en dépit de ces oppositions, ils sont unanimes, et particulièrement à Oran, où ils sont majoritaires, à défendre leurs privilèges, qui rendent le plus petit fonctionnaire français supérieur à n’importe quel Arabe. Leur unité est due à une peur commune de la majorité musulmane.
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L’histoire coloniale, si étouffante pour les uns, et si joyeuse pour d’autres, va bientôt se raconter à l’imparfait. Un récit âcre et mélancolique, mélange d’immaturité et d’inaccompli pour les Européens d’Algérie, de rage et d’espoir pour les colonisés. L’absence de réformes promises et sans cesse remises, le poids de l’inertie détraquent le présent, transforment chaque action en lente défaite, émoussent les verbes, installent le malaise, la crise arrive.
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[…]
- « Autodétermination » ? Qu'est-ce que cela veut dire ?
- Cela signifie que ce seront les Algériens eux-mêmes qui devront choisir, par un vote, si l'Algérie doit ou non devenir indépendante. C'est un tournant très important dans l'histoire de la guerre d'Algérie […] Avec ce choix de l'autodétermination, l'indépendance est envisagée pour la première fois par la France comme une solution politique possible […]
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La force de l’islamisme consiste à proposer une rupture avec l’État actuel, en retrouvant les accents et le vocabulaire de l’ancienne fracture avec l’État colonial français. Ils réactivent une mémoire politique, selon un processus déjà mis en œuvre à l’époque coloniale : rupture avec un État considéré comme impie ou antireligieux ; rupture avec un islam officiel, institutionnel
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ce livre est donc un retour sur les conditions de fabrication de toutes ces histoires algériennes et et maghrébines, par les archives inédites, les témoignages, les images
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historien au présent, par dessus tout sensible à la présence de l’histoire, en son lieu actif, vivant, qui est la mémoire
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RAPPORT SUR LA TORTURE EN ALGÉRIE
MAIS C'EST PAS TRES GRAVE

Le rapport, daté du 2 mars 1955, reconnaissait des « sévices » « utilisés dans de nombreux cas» de pratique ancienne », mais qui donnaient des
résultats « indiscutables ».

L'usage de la torture est connu du gouvernement mais elle reste considérée comme un mal nécessaire.

(P. 88)
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Au-delà de nos frontières, on voit bien que le ressentiment manifesté par certains pays européens se focalise autour de la question de l'islam. Il génère tensions et peurs, en réaction, notamment, à la condition des femmes ou à la question du port du voile, qui ont engendré de nombreuses polémiques. Curieux contraste quand on sait que la Méditerranée a toujours été considérée comme le berceau des civilisations, tant les croisements d'idées, de personnes, de religions et de richesses l'ont sillonnée. Et I'image d'un lac tranquille s'est répandue à travers les générations et les siècles. Même si elle ne correspond pas tout à fait à la réalité (les croisades et la prise de Jérusalem ont ainsi été des guerres terribles), la mémoire de cette étendue d'eau doit redevenir aussi celle des circulations et des échanges. Malheureusement, cette mer est, aujourd'hui, surtout une frontière, avec des colères et des tempêtes terribles, et dans laquelle des bateaux coulent.
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C’est un paradoxe : la France voulait transformer ces Algériens en bons petits Français en les envoyant à l’école républicaine. Mais cette école leur a appris que la France ne respectait pas ses propres principes. Elle les a mis sur la voie de la révolte. Révolte qui se concrétise ouvertement à partir de 1954.
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Dans quelle mesure peut-on légiférer sur la mémoire, le pardon, la réconciliation ? Faut-il défendre un droit à l’oubli, et qu’en est-il dès lors d’un droit à la mémoire ? Quels rôles peuvent jouer les lois incitant à reconnaître des crimes passés, dans la protection et la promotion des droits de l’homme ? Autant de questions qui envahissent le champ culturel, politique, médiatique et dépassent, de loin la seule compétence des historiens.
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De plus, la plupart des révolutionnaires russes de 1917 étaient d’origine juive. Les trois-quarts du comité central, les Zinoviev, Kamenev, Rakovski l’étaient. D’un coup sans que je l’aie particulièrement recherché, j’entrais dans un processus d’identification. Je m’ouvrais au monde sans pour autant renier mes origines. C’était comme une forme de généalogie retrouvée. Un réenracinement. La révolution russe m’offrait de surcroît une passerelle extraordinaire vers le monde de l’Est. J’étais fier d’entrer dans une culture portées par des Juifs révolutionnaires, les austro-marxistes inspirés par les grands théoriciens comme Rosa Luxemburg ou Otto Bauer. Ce dernier expliquait qu’à l’intérieur de l’Empire, toutes les minorités doivent être respectées et traitées à égalité y compris les minorités religieuses.
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