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Critiques de Bérengère Cournut (727)
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De pierre et d'os

Depuis sa sortie je ne lis que des chroniques élogieuses sur ce roman..... et une fois de plus je ne suis pas aussi enthousiaste que la majorité des lecteur (trice)s. Mais ce roman a déjà reçu le Prix Fnac roman 2019 preuve de son succès.



J'ai appris beaucoup et c'est en cela que le roman est intéressant mais quant à l'histoire elle-même, je suis restée spectatrice à distance. J'ai été très frappée bien évidemment par la rudesse de la vie des femmes (mais aussi des hommes) sur la banquise, dans le froid extrême, sur la fragilité des vies dans ces conditions extrêmes et  leurs vies rythmées par les conditions météorologiques, les chasses plus ou moins fructueuses et l'importance de leurs croyances, signes etc.... 



C'est un roman d'apprentissage d'une jeune femme séparée de sa famille qui va devoir se construire alors qu'elle se retrouve totalement isolée dans un premier temps puis par les rencontres qu'elle va faire dans cet univers rude où l'urgence est de survivre mais où la présence des esprits, du chamanisme et des animaux rythment les existences. Comme dans toute communauté il y a des moments de tension, de violence, de rivalité mais aussi d'entraide, de partages et de fêtes.



Mon plus gros bémol c'est que je n'ai pas été très touchée par le personnage de Uqsuralik. Est-ce le personnage, son contexte ou l'écriture de Bérangère Cournut mais j'ai trouvé le récit assez "froid", distant, je l'associe presque à un essai documentaire sur les inuits, leurs conditions de vie, leurs rituels, mythes et traditions.



Le récit se fait à la manière d'un journal tenu par Uqsuralik, en de courtes phrases, simples, retraçant les étapes importantes de sa vie mais aussi son quotidien.. L'auteure a fait un gros travail de recherches, s'est glissée dans son personnage et a imaginé une écriture en accord avec l'univers de la jeune femme qui est finalement une énumération de faits mais sans réelle émotion, je suis restée spectatrice, j'ai regardé un documentaire certes bien construit (complété par un recueil de photographies) mais sans profondeur.



La beauté des chants, des traditions, de la transmission et sur les liens qui unissent les femmes, puissants sont les points forts de ce récit mais qui pêche par une narration assez pudique finalement, distante mais peut-être est-ce là un trait des inuits : ne pas s'épancher, rester dans les actes, dans la distance pour ne pas perdre en force.



J'ai malgré tout fait un beau voyage, appris sur un peuple sur lequel on écrit peu mais encore un roman dont j'attendais beaucoup et une fois lu je reste un peu sur ma faim.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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De pierre et d'os

Coupée de sa famille en pleine nuit arctique, la jeune Uqsuralik ne peut survivre que si elle retrouve d'autres hommes, une autre famille.



Le style est simple et c'est merveilleusement beau, à l'image du peuple Inuit, primitif, presqu'animal, sage et puissant.



Terriblement émouvant, ce peuple qui chasse, a faim, partage, connaît les naissances et les morts, soigne par les esprits chamaniques, passe les longs hivers en veillées festives et en chants, bon dieu! ces chants!

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De pierre et d'os

Un livre magique, qui nous transporte dans le monde des inuits, cette civilisation tellement étrange et envoutante, où la nature et l'homme sont si intimement liés.

Ce livre m'a fait penser aux contes merveilleux que je lisais enfant.

Tout en finesse et poésie, en douceur et en sagesse.

Une étrange histoire, rythmée par le chant des Chaman, qui nous embarque dans le pays du grand froid et de l'ours blanc.

Pour ceux qui aiment cette ambiance polaire je recommande également une autre pépite, plus ancienne et donc moins d'actualité, "Le jour avant le lendemain" de Jorn Riel.

2 beaux ouvrages à lire tranquillement et à méditer sagement.
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Zizi Cabane

Animiste, mélancolique, ce conte est une métaphore du deuil, de la disparition d'un proche. Le style de Bérengère Cournut n'est pas toujours en phase avec l'âge de ses jeunes héros, décalage qui souligne l'univers inimitable de l'autrice, désaxé par rapport au monde comme pour mieux le décrire. Il ne faut pas être trop terre-à-terre pour être touché par cette plume, par cette sensibilité étrange qui, parfois, trouve un écho en nous mais pas toujours (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/29/zizi-cabane-berengere-cournut/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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De pierre et d'os

Une jeune inuit, Uqsuralik, se retrouve séparée de sa sa famille suite à un craquement de la banquise, son père a juste le temps de lui lancer un peau d'ours, elle se retrouve seule ne pouvant compter que sur elle même.

Faisant preuve d'une incroyable forme mentale, elle va suivre sa destinée et tenter de vivre. Son destin l'amène à faire plusieurs rencontre pendant son périple, dont le Vieux et sa chasseur. Si Uqsuralik s'entend bien avec ses fils, elle se méfie de ce Vieux chasseur, jaloux et aigri...

Ce récit est un véritable voyage initiatique, au fil des saisons nous suivons la jeune fille et découvrons sa culture. Comme tous les peuples nomades, leur principale préoccupation est de trouver de la nourriture et leur camp suit les colonies de phoque. au fil des saisons Uqsuralik va devenir femme et mère.

J'ai beaucoup aimé ce récit, qui fait voyager et découvrir un culture très différente de la notre. Le rôle du chaman et l'importance des ancêtres et de leurs esprits nous apporte un aspect intéressant sur le sens de la vie et la relation avec la mort.
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De pierre et d'os



Ce roman est le parcours de vie d’une femme Inuit. Il est aussi le prétexte à nous faire partager le mode de vie et les croyances de ce peuple.

Tout est organisé autour de la survie dont le moteur est la chasse et la confection d’un lieu de vie au gré des saisons et du gibier.

La notion de famille est très importante même si elles se font et défont au cours du semi-nomadisme qui les caractérise.

J’ai eu du mal à accrocher aux multiples superstitions et autres convocations des esprits, cela n’engage que moi.

Je salue la construction du texte autour de multiples anecdotes qui malgré cela constituent un récit qui se tient.

Enfin, j’ai été touchée par la postface de l’autrice qui déclare sa passion pour le sujet et rend hommage à ce peuple qui résiste à une certaine forme de civilisation.

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De pierre et d'os

Ce livre atypique a séduit beaucoup de lecteurs.

En effet il détonne avec les romans habituels autour de la civilisation inuit.

Ici le quotidien de la jeune Uqsuralik est décrit avec toute l'empathie et toute la poésie possible afin d'être au plus près de l'âme du peuple inuit.

Séparée des siens et de l'igloo familial suite à la banquise qui se brise, elle doit survivre en poursuivant son chemin avec son chien comme seul compagnon.

Mais l'errance est inhérente aux Inuits, et elle croisera le chemin d'autres familles auprès desquelles elle trouvera refuge avant de s'en séparer et de partir vers d'autres quêtes.



La nature et les animaux, la vie spirituelle et le chamanisme feront partie prenante d'elle-même toute sa vie et à la fin de cet étrange récit on aura l'impression de l'avoir suivie au plus près pendant toutes ses années.

Un cahier de photos à la fin du livre donne encore plus de chair à ce récit subtil, original et inclassable.

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De pierre et d'os

"De pierre et d'os", est un roman beau, triste et cruel, d'une beauté qui me rappelle celle des étendues glacées et blanches de l'Arctique, où la vie est sauvage et dure... Comment s'en étonner, d'ailleurs, en lisant ce roman, qui est comme une ode dédiée, à tout ce que le Nord a de beau ? Comment s'en étonner en lisant ce véritable hommage à la culture inuit ?... Car, c'est vraiment un hommage, à une culture, que nous livre ici Bérengère Cournut. Et quel bel hommage ! Grâce à l'écriture de Cournut, froide, comme la glace polaire, qui cueille le lecteur pour l'emmener dans une contrée glacée où règne un froid polaire, auprès d'autochtones dont la vie, sauvage, cruelle et dure, a pourtant une étrange beauté, j'ai très vite eu le sentiment d'être loin en Arctique, auprès des inuits.

Cournut, livre aussi un véritable petit roman psychologique, dont les personnages, finements campés, sont traversés par mille sentiments contraires.

Surtout, "De pierre et d'os", est un appel à voir plus loin et prendre de la hauteur, avec l'histoire de ces êtres humains, qui ne trouvent pas le bonheur dans le matérialisme et la technologie, ces êtres humains, ces inuits, dont les valeurs, dont la culture, dont les idées, sont totalement différentes des nôtres et nous pousse à nous interroger.

Pas mal !
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De pierre et d'os

Un grondement au loin, la banquise est en train de se fendre, Uqsuralik, la narratrice se retrouve isolée de sa famille de l’autre côté de la faille. Elle va marcher plusieurs jours en compagnie de sa chienne et de quatre chiens, son corps n’est que douleurs et faim. Sa seule chance de survivre est de rejoindre un bout de terre, s’imposer face aux chiens et s’il le faut, montrer les dents.



Bérengère Cournut nous entraîne à la suite de son héroïne dans un récit qui nous conte la vie quotidienne du peuple inuit. La chasse est la principale activité, il faut sans cesse se déplacer au gré des saisons à la suite du gibier. Un récit très bien documenté sur les us et coutumes de ce peuple, l’on fraie avec les esprits, on partage les veillées où parfois l’on se propulse hors de son corps, les initiations, le chamanisme, les désirs, les enfants, les vieux, les morts. Le respect de l’animal tué dont on remercie l’esprit de s’être livré. Un pays où les âmes des défunts viennent habiter les nouveau-nés.



Un roman initiatique dans le froid polaire, totalement dépaysant porté par une écriture poétique. Une belle lecture pour terminer l’année.



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Née contente à Oraibi

« Née contente à Oraibi » retrace l’histoire d’une petite fille du peuple Hopi, Tayatitaawa.

On découvre par ses yeux un mode de vie de gens courageux dans un environnement aride, mais que les rites et les traditions parviennent à rendre harmonieux. Dans cette société les hommes cohabitent en paix, chacun respectant sa place et vivant au rythme de la nature et des esprits qui l’incarnent.



Bérangère Cornut nous restitue avec une grande authenticité la vie sur ce territoire dont j’ignorais tout.

Les sentiments humains sont explorés avec finesse.

La plume de l’auteure est un vrai régal.

J’ai lu cette histoire en m’immergeant totalement en terre inconnu auprès d’hommes et de femmes attachants, fiers de leurs traditions.



Dépaysement garanti.



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De pierre et d'os

Je suis encore sous le coup de l'enchantement de ce magnifique roman.

J'ai adoré suivre Uqsuralik et son peuple à travers l'Arctique, cette terre aussi belle qu'hostile pour les hommes, où la vie est si fragile qu'elle peut basculer à chaque instant.

Dans des conditions extrêmes, ponctuées d’événements parfois violents, les Inuits luttent chaque jour pour leur survie, toujours avec humilité et dans le respect de la nature.

Après un drame qui la sépare de sa famille, la courageuse héroïne du récit, Uqsuralik, parviendra à trouver sa place au sein de cette communauté, dans laquelle l'entraide et le partage sont des valeurs essentielles. A travers son histoire, Bérengère Cournut nous fait découvrir les traditions ancestrales de ce peuple, transmises par des chants où se mêlent la magie et la poésie.
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De pierre et d'os

Oh il est fort ce roman, vraiment je l'ai dévoré en une journée, laissant toute occupation et préoccupation de côté pour vivre cette aventure humaine avec ces personnages si magnifiquement imaginés par l'auteure Bérengère Cournut que je découvre complètement avec ce récit.



C'est un voyage dans le temps, l'espace et au cœur des hommes et des esprits. Oui dans ce temps, un temps par ailleurs non daté, l'homme n'était pas coupé des autres mondes, il savait percevoir, écouter. Il vivait en total harmonie avec la nature aussi hostile qu'elle pouvait être dans ce grand nord. Il vivait de peu mais pleinement.



Oui c'est dans ce grand nord que l'histoire se déroule. Le livre s'ouvre sur cet incident aux conséquences désastreuses. En effet une enfant, Uqsuralik, se voit séparée de sa famille par la banquise qui se fend. Elle est du mauvais côté, les siens disparaissent à vue d’œil. Seule, elle doit survire.



L'auteur nous livre une histoire touchante à souhait, violente et heureuse. Pour ce faire, nous sentons à chaque page, le travail de recherche effectué pour nous offrir au plus juste la vie dans ce grand nord, avec les croyances, les traditions, les fêtes....



Un coup de cœur et une auteure que j'ai envie de découvrir encore mieux à travers ses autres romans !
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Zizi Cabane

Il faut je crois une âme d'enfant active pour saisir celle de ce roman déroutant et délicieusement sensoriel qui parle à mots couverts et délicats de perte, de deuil et de chemins à construire dans l'absence.

En l'absence de connexion directe à la mienne d'âme d'enfant, présente mais trop bien rangée depuis trop longtemps, il m'a fallu changer de stratégie à mi lecture pour parvenir à me couler dans les eaux et les vents qui entourent l'univers de la petite Zizi Cabane.

D'abord, en m'appuyant sur deux très belles images du roman: celle des cartes dessinées par son frère sur de vieux chiffons comme autant de cartes aux trésors appelant à découvrir le monde; ensuite celle du père creusant jusqu'à la folie la terre sous la maison familiale pour y retrouver son épouse disparue et pouvoir l'absorber.

Ensuite, en prenant le temps de plonger dans la splendie couverture du roman, extérieure et intérieure, et d'y relire cette première partie. Etonnamment, ma lecture y a pris du sens et du poids.

Nul étonnement alors et beaucoup de plaisir et de tendresse à suivre l'essor de cette famille amputée de son membre le plus essentiel, fortifiée d'apports humains extérieurs, rassemblée autour d'explorations et de constructions naturelles, avec le personnage central et solaire de Zizi Cabane capable en grandissant de se délivrer de la part d'elle-même pour prendre son envol.

Très belle histoire que "cette histoire de veines et de chagrins qu'on mêle,

de nappes, de mares et de sel

de charbon aussi...

d'eaux profondes et de gemmes".

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Elise sur les chemins

Ce que j’ai ressenti:



Je suis une femme-fée



Amie des arbres, amie de l’eau



Mes yeux verts scrutent la poésie



Je la vois partout, partout



Sur les herbes et les cailloux



Et dans les trous, sur les chemins



Et parfois, bénie, oui-oui, en-dessous



Je découvre Élise, la fratrie



Je connais trop la Vouivre déjà



Peut-être que la mélancolie me prend



Le merveilleux, et l’amour aussi



Près de la mare, à bord de chagrin



Je souffle sur la rivière



Des mots d’admirations, incantatoires



Des mots magiques, électriques…



Ce n’est pas tout à fait le printemps



Mais je vois des queues de vipères



Le frémissement du désir dévorant



Bonjour Nature! Bonjour femme-serpent



Leurs histoires prennent vie, prennent hommes



Les secrets se chuchotent…



Ça monte à la tête, l’amour?



Ça monte aux arbres, les garçons?



Qui a bien pu entendre le chant



De ces dames jolies…



Qui a bien pu saisir le pouvoir



De ces êtres insaisissables…



Ça va faire comment le bruit



De ces incroyables orages…



Je ne suis qu’une femme-fée



Amie des arbres, amie de l’eau



Presque sourde, et enflammée



Par la sonorité du fantastique



L’évidence de l’évocation du Vivant



Et la puissance de l’imaginaire



Qui ose se glisser dans ces vers libres



Qui ose bousculer les zones zébrées



Et une petite fille fort attachante…



Je dévale la montagne encore verte



Pour donner l’alerte! Alerte à la beauté!



Alerte au coup de cœur! Alerte!



Alerte au monde englouti!



J’ai observé toute la journée, l’eau



La carrière, la rivière, l’obscurité



Je me retrouve donc devant vous, transformée



Une tourmaline dans la main, un trou au cœur



Qui ne veux plus se refermer…



Attends-moi, Élise sur les chemins de la colline



Je veux me terrer, m’enfouir, chercher



Notre trou de vipère, maudit ou béni-oui-oui.
Lien : https://fairystelphique.word..
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De pierre et d'os

Je partais avec des a priori négatifs sur ce roman. Pas nécessairement passionnée par le peuple inuit ni par l'ethnologie en général, j'avais peur aussi des aspects un peu magiques de cette histoire où intervient le chamanisme. ET pourtant...

J'ai dévoré ce roman en deux jours, j'ai suivi les traces de cette narratrice incroyable, au fil de ses rencontres, de ses installations, déménagements sur la banquise, rencontres avec les esprits, expériences de la maternité.

Au final, ce roman, rudement bien écrit, est fascinant, lumineux, comme une mer de glace...
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De pierre et d'os

De rencontrer B.Cournut ajoute encore aux délices de cette lecture; et le Tripode ,qui a vraiment sorti quelques belles pépites cette année en est récompensé.

Ce roman est en fait un conte d'initiation qui part de la séparation d'une petite fille d'avec sa famille, et ce par une crevasse soudaine qui s'ouvre sous ses pieds,( nous sommes en Arctique chez les Inuits), et du long chemin qui la mènera au bout d'une vie difficile certes, mais toujours pleine d'espoir. Les Esprits, le chamanisme sont présents dans tout ce texte ponctué de chants qui rappellent les personnages qui gravitent autour d'Uqsuralik, l'héroïne éternelle des plus jolis contes.
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De pierre et d'os

Tout à fait d'accord pour donner une excellente note à ce "roman" qui m'a vraiment enchantée!

Uqsuralik est une jeune fille qu'une rupture de la banquise a séparé brutalement de sa famille...

Dès lors, elle n'a d'autre choix que de survivre, seule, dans un environnement polaire, de chasser - mais ça, elle sait le faire!-, de se réchauffer, de trouver un refuge.

C'est là que commence l'aventure magnifique qui fera d'elle une femme.

Ce roman est un hymne à la vie inuit, avec ses dangers, ses peurs, ses croyances. Les esprits sont présents tout au long du livre, ils parlent, ils envoient des messages, sous forme de chants. Dans cette existence qui, pour nous, ressemble à de la survie, Uqsuralik aime, souffre, se réjouit, connaît la peur la faim, le froid aussi.

j'ai beaucoup aimé la façon dont les chasseurs remercient leurs proies pour la viande qu'elles leur procurent.

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De pierre et d'os

Voici un roman atypique : d'abord par son sujet (la survie d'une jeune femme inuit, isolée des siens par la rupture de la glace sur laquelle elle vit avec sa famille, et qui va l'emmener à la dérive, vers un destin unique...) et par sa forme (alternance de récits, de chants, de contes... qui donne un ton si particulier à cette lecture...).



Uqsuralik sait ce qu'il faut faire pour survivre ; mais elle sait aussi qu'elle ne peut rien contre les éléments et la nature, reine de cet espace hostile à la vie. Elle va devenir une femme, puis une mère par la seule force de sa volonté et de cet instinct qui va la révéler, aux autres et à elle-même.



Bérengère Cournut s'est beaucoup documenté pour écrire cette histoire. Tout est tellement précis, empli de détails créant cette ambiance si particulière, qu'on à peine à croire qu'elle ne se soit pas rendue sur place, dans le froid polaire...



De pierre et d'os se fait l'écho de cette cruauté inhérente à cette lutte pour la survie, contre la nature, les animaux, mais toujours avec ce respect "du don de soi", de cet être vivant qui va perdre sa vie pour qu'un autre puisse survivre. Cette force vitale est en tout ; et tout n'est que passage...



"Au revoir, vieille mère. Nous ne prononcerons plus ton nom jusqu'à ce qu'un enfant l'endosse, mais le son de ta voix vibre encore dans l'air qui nous entoure."



On quitte la banquise en ayant acquis la sérénité de ceux et celles qui savent qu'il y a des choses qui dépendent de nous et d'autres contre lesquelles on ne peut rien...



"Les êtres ont plusieurs vies

Et ne se souviennent souvent que d'une ou deux

Je connais une enfant qui a l'âme d'un pilier

Et l'intelligence du Corbeau

Par sa mère encore, l'habileté de l'Ours

Et la douceur de l'Hermine"
Lien : http://page39.eklablog.com/d..
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Par-delà nos corps

Ce livre est une ode printanière, un hymne à la vie, une déclaration d’amour au temps des déclarations de guerre. Nous avions tous vibré sur la « Route de Madison », au souvenir de cet homme perdu qui aime éperdument, de cette femme qui raconte avec pudeur le plus légitime des adultères. Légitime parce que commis au nom d’un amour absolu, fulgurant, éphémère. Le livre de Bérengère Cornut s’en approche. Le roman « Par-delà nos corps » exhale un parfum de nostalgie, d’une époque où la prose transcendait le trouble des sens, où l’écriture était la douce messagère des passions. On ressent l’urgence des mots, l’émerveillement du premier émoi, l’étonnement du sentiment partagé. Sans remord ni culpabilité, parce que la mort est imminente et que nous sommes destinés, au mépris de la morale, à désirer souvent et donc, à rester vivants. En cela, ce récit est d’une réjouissante modernité. Le récit de la « presque transgression » contraste avec le style, tout en douceur, tout en retenue. Parfois, il suffit de quelques mots, tout juste murmurés, pour parler de volupté. Installez-vous dans un jardin, sous un cerisier en fleur, écoutez la Pavane de Gabriel Fauré, sirotez un thé au jasmin et puis, lisez ! Voilà, vous accédez à la connaissance, au péché sublime que l’auteure de cette lettre, la mystérieuse Else, appellera bonheur. Je lui donne le dernier mot : « D’une certaine manière, même si cela n’est pas la plus éclatante, nous avons réussi, vous et moi, à nous rencontrer, à nous aimer par-delà nos corps, la guerre et la mort. Vous êtes une goutte d’eau dans ma vie, et c’est cette goutte-là qui, au fil du temps, a étanché ma soif, ma fièvre et mon tourment. J’ai trouvé en vous une ombre bienfaisante, où le fracas et le silence coexistent en une même région retirée ».
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De pierre et d'os

Quel beau roman ! A travers le destin d'Uqsuralik, jeune Inuit séparée de sa famille suite à une faille dans la banquise, on découvre la culture et le mode de vie du peuple du froid. Familles nomades, vivant au rythme des saisons, de la chasse et de la cueillette, profondément habitées de croyances et d'histoires transmises de générations en générations, solidaires face aux conditions de vie d'une rudesse extrême. Il s'agit souvent moins de vivre que de survivre, dans ce pays de glaces et de famines, où le moindre bout d'os ou d'arête est précieusement récupéré et utilisé. Dans la solitude et le silence de cet univers hostile et rude, entre délires mystiques et poésie, Bérengère Cournut nous invite à un magnifique voyage, à la fois immobile et lointain, inspiré par une sculpture polaire d'os et de pierre et une résidence de dix mois au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. Au fil de cet ouvrage sont souvent venues s'immiscer en moi les images de la très belle collection d'art inuit rassemblée par notre poète national Carl Norac depuis les années 90. Jai aussi beaucoup pensé au roman "Peau de phoque" de Valentina Vequet qui décrit la vie d'une mère de famille dans la presqu'île de Tchoukota, à l'extrême est de la Russie. A noter aussi que cet ouvrage est un très bel objet : le grain du papier, son grammage, la typo, la mise en page, le graphisme, les photographies... tout est fait pour le plaisir des yeux et de la lecture. C'est assez rare pour le souligner.
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