AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Bérengère Cournut (726)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


De pierre et d'os

Chant de Michel à Bérangère



Longtemps, longtemps

J’ai espéré

Longtemps ,longtemps

Je n’ai pas cru

Longtemps, longtemps

J’ai promené ce rêve avec moi

Sur la banquise et la toundra

Longtemps, longtemps

J’ai rêvé, imploré, nié, désespéré

Qu’un livre comme celui-là

Trouve un chemin jusqu’à moi



Depuis des lunes il était là

Pour s’ouvrir, s’ouvrir enfin

Ei! Ei!

Un long week -end de Pentecôte.



« De pierre et d’os » est un livre formidablement atypique, précis d’anthropologie et de géo-poésie, entrecoupé de chants et suivi de photos magnifiques, il s’ouvre à vous comme un étonnant cadeau . Cadeau qui célèbre la mort et les naissances , les fjords inouïs et les renards arctiques.

Bérengère Cournut nous immerge dans le « monde d’avant » des inuits et nous propose un voyage initiatique auprès d’Uqsuralik, future chaman, séparée des siens et isolées sur la banquise.

Il lui faudra de sacrée ressources pour avancer vers sa destinée , traverser les brumes glacées, affronter et pactiser avec d’étranges esprits puis faire couple, famille, groupe et clan.

La force de ce livre exceptionnel tient dans l’entrelacs de plusieurs lignes de lecture:

Description des coutumes( tabous, chants, fêtes etc..) et des traditions ( techniques de chasse et de survie dans le froid extrême, techniques de couture, organisation des partages)

Emergence d’une « poésie arctique » totalement pure ( les icebergs bleutés se renversent, offrent des couloirs où l’on pêche la palourde, la toundra se recouvre de baies salvatrices, les vents chantent le désespoir et l’incandescence)

Relation aux esprits, prescriptions chamaniques, accession à un autre degré de sensibilité aux éléments naturels et surnaturels.



Alors bien sur certains n’aimeront sans doute pas le goût particulier du boeuf musqué cru, les esprits chagrins regretteront peut-être la mention de partouzes thérapeutiques . Pour ma part gober un oeil de phoque annelé me parait être une expérience intéressante…..que je ne ferai évidemment jamais car vous savez comme moi ce qu’on a fait du peuple inuit.

Mais sait-on jamais , le temps est évidemment cyclique pour ce grand peuple. Alors je ne désespère pas de renaitre en esquimau pour partager de la graisse de phoque avec Naja ou Sanaaq, protégé par d’étranges amulettes en os de caribou.

Ce livre fascinant est une pure merveille.

Commenter  J’apprécie          4318
Zizi Cabane

J‘attendais beaucoup de ce livre. Après « de pierre et d'os« , livre coup de foudre, je n'ai pas entendu parler de livres d'elle avant celui-ci, mais il y en a eu. Je n'ai rien vu. Pour ce « Zizi Cabane », c'était difficile de le louper tant il était mis en avant chez « les libraires » et dans les sélections de la rentrée littéraire d'automne. Je l'ai acheté, bien sûr. Malgré ce titre qui est tout de même… un peu dérangeant, si j'ose m'exprimer ainsi.



L'histoire : une famille : deux parents : Odile et Ferment (oui oui). Leur ainé, ils l'appellent Béguin. Comme il écrit une lettre à sa tante au début du roman, il signe de son prénom officiel : Martin, et de son prénom d'usage familial. Puis un second fils, appelé Chiffon. Il parle très peu et se réfugie sous un tas de chiffons quand il veut avoir la paix. Puis naît une petite fille, et les garçons remarquent tout de suite que le bébé « n'a pas de zizi ». C'est là que la maman explique que si, elle en a un mais il est caché, comme chez toutes les filles. Chiffon s'écrit « c'est un Zizi cabane alors ». C'est comme ça qu'on l'a appelée.

Lorsque Zizi Cabane a cinq ans, sa mère disparaît, et en même temps de l'eau se met à couler à travers la maison. Déjà qu'il y avait un ruisseau dans le jardin…. la maison est humide, le papier peint se décolle, ce n'est plus possible de dormir là. Alors le père et les enfants déménagent dans le cabanon du jardin.



Entre inventions pour faire couler l'eau hors de la maisons, branchements, goulottes et moulins à eau inventés par Chiffon et Zizi, plantation d'arbres fruitiers et découvertes de la nature peu à peu, on entend la mère. O comme Odile, O comme eau. Elle prend la parole, en italique, elle est devenue maison, eau, vent. Elle prend garde à ses enfants. Et à son mari.

Les enfants et le père prennent la parole dans le roman, un peu fouillis, un grand-père apparaît qui deviendra indispensable tant pour les enfants que pour le père, racontant histoires, montrant et démontrant des choses à faire, rigolard comme le père Noël. Et la tante Jeanne, soeur de la disparue, qui vit avec les enfants et Ferment et Marcel Tremble, le Pépé rapporté. Les enfants grandissent, explorent, marchent, vont à l'école, découvrent l'art, la peinture sans peinture, la poésie, tout en étant libres de vivre comme ils l'entendent.



Ceci a tout d'un conte philosophique, poétique, mais, désolée moi je n'accroche pas. Pas du tout. Ma lecture a été longue et pénible, le style de Bérangère Cournut, tellement à sa place chez les Inuits tant il est onirique, mais pas ici. Pour moi le fond est plat. L'histoire en elle-même n'a pas d'intérêt pour moi, elle ne me plonge pas dans une autre culture, on est un peu à cheval entre le livre pour enfants et le livre philosophique pour les grands, avec juste une petite caractéristique qui se démarque d'autres histoires oniriques : les prénoms. (Attention spoil : elle s'appelle Ambre-Iseline)



Inutile de dire que j'ai été plus que déçue. Je n'ai pas d'autre mot. Hashtag déception
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
Commenter  J’apprécie          4212
De pierre et d'os

Séparée brutalement de sa famille.

Seule face aux éléments hostiles de ce lieu quasi désert.

Femme courageuse, chasseuse aguerrie, femme libre, chaque jour elle devient plus forte.

Femme ayant combattue un ours, elle deviendra également une mère attentive.

Peuple chargé de coutumes et légendes, se déplaçant d'un camp à l'autre.

Peuple nomade à la recherche de nourriture, solidaire entre eux.



En essayant de ne pas en dire davantage... j'attendais de lire avec impatience ce roman. Je l'avais repéré dès sa sortie de part sa magnifique couverture, son titre et sa maison d'édition.



Cette rencontre avec le peuple Inuit est fascinante : leurs chants, coutumes, et conditions de vie m'ont captivés. J'ai apprécié les quelques représentations photographiques à la fin. Cela rend encore plus réelle cette histoire.



Une auteure que je découvre avec une écriture fluide. J'ai bien aimé les chants qui agrémentent ce roman et donnent une touche d'authenticité.



Bref, un roman à découvrir si vous souhaitez parcourir le Pôle Nord et suivre le destin d'une femme Inuit.
Commenter  J’apprécie          412
De pierre et d'os

Tout a été dit sur ce remarquable roman très justement couronné par le Prix du roman FNAC 2019.

J’y ai trouvé tout ce que j’aime pour m’envoler loin du quotidien, loin du confinement imposé par la crise sanitaire.



Uqsuralik m’a emmenée sur des terres glaciales où elle se retrouve seule, séparée de sa famille à la suite de la fracture de la banquise, obligée de lutter pour survivre.

Dans cette errance à travers l’espace arctique, elle doit braver sa peur, affronter les mauvaises rencontres.

Elle apprend à partager son territoire avec les animaux mais aussi le monde invisible des esprits.



Bérangère Cournut nous restitue avec une grande authenticité la vie sur ce territoire, un monde peu connu, une vie multiple, tenace et sans cesse menacée.



La plume de l’auteure est magistrale, j’en ai apprécié la poésie qui s’en dégage ainsi que la description quasi photographique des lieux, des personnages et de leurs modes de vie.



Pour prolonger le voyage, j’ai découvert le livre audio qui à travers la lecture talentueuse de Mariane Denicourt, nous emmène au plus profond de l’expérience.

Le bruit du vent, de l’eau, les chants des esprits, les cris des animaux sont magnifiquement restitués.

Je ne suis pas adepte des livres audios, je n’arrive en général pas à fixer mon attention, mais avec ce genre de roman, cela m’a semblé un nécessaire complément pour savourer cette expérience hors du commun.

Commenter  J’apprécie          402
De pierre et d'os

Ce que j’ai ressenti:



🤍De blanc et de froid…



Le peuple Inuit est un peuple nomade fascinant. Bérengère Cournut nous emmène à leur rencontre par le biais d’une fiction sublime. Nous nous retrouvons sur la banquise, transis de froid, à vivre à l’heure des jours et des nuits sans fin, avec parfois au ventre, des douleurs terribles. La neige à perte de vue, mais dans leurs yeux, des tas de couleurs perdues ou retrouvées dans des failles. Des tas d’émotions laissés dans la blancheur du paysage. En suivant les pas d’une ourse/hermine, la courageuse Uqsuralik, nous apprenons les beautés et tous les dangers de ces terres gelées…À chercher désespérément la nourriture, l’amour, le pardon, des vérités, un petit espace où s’abriter…Une aventure grandeur Nature, entendrez-vous aussi la mélancolie envoûtante du chant De pierre et d’os?



"Même si en cette saison la mort n’est jamais très loin, il est bon d’être ensemble et de rire au creux de la nuit. Nous savons qu’il a été des temps plus difficiles que ceux que nous vivons."



❤️De sang et de légendes…



C’est une lecture magnifique, lente et empreinte de magie. C’est aussi une lecture emplie de violence impitoyable. Chaque pas est un pas qui peut faire chuter, un pas qui pourrait emporter soit vers le ciel, soit sous la mer. Et les esprits auraient tôt fait de prendre aussi tous ces égarés…C’est une survie quotidienne dans ce décor, même si la cohésion de groupe est primordiale. Mais dans ce climat de danger permanent, il y a aussi la poésie qui traîne dans les recoins de la banquise, autour des feux de camps, dans la tête et le corps des Inuits, dans la faune et la flore qui se devine, dans les histoires qu’ils se transmettent de génération en génération, dans les traditions de leurs gestes…Un lien puissant pour garder l’union. J’ai été touchée par cette poésie qui émane de cet endroit, Bérengère Cournut arrive à nous transporter jusque là entre songes et réalités bouleversantes, par un travail de recherche que l’on sent minutieux et un vrai contact avec ce peuple.



"Nous devons maintenant inventer la nuit qui vient."



💗De force et de féminité…



Uqsuralik, c’est une jeune femme qui va au-delà des limites de son corps et de son esprit. Au-delà des conventions et des lieux communs. C’est une femme qui apprend à se connaître, à survivre seule face à ce climat extrême, à se confronter aux autres. Elle est ourse et hermine, donne la vie à un être ailé, fréquente les esprits, danse avec les siens et apprends chaque jour à respirer au rythme de la nature. C’est ce parcours initiatique enrichissant,violent et énigmatique qui nous tient en haleine pendant ces deux cents pages. Et c’est magnifique, plein de sagesse et d’émerveillements! Je recommande chaudement si vous avez envie d’évasion, cette escapade est captivante!



"Tu es déjà quelqu’un d’étrange, à mi-chemin entre l’homme et la femme, l’orpheline et le chasseur, l’ours et l’hermine. …Qui sait ce que tu peux encore devenir?"





Ma note Plaisir de Lecture 9/10.


Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          400
De pierre et d'os

Alors qu’une très jeune fille sort de son igloo, la banquise se fend en deux, la séparant de sa famille. Débrouille de chasse, recherche de chaleur physique et humaine. Une immersion chez le peuple inuit avec ses coutumes et ses chants. Je suis moins enthousiaste qu’à la lecture de Née contente à Oraibi. Les personnages ont quelque chose de mécanique, froid et manque de sentiments.
Commenter  J’apprécie          408
De pierre et d'os

Un très beau voyage, ébouriffant et grandement dépaysant, au lointain pays de Groenland. Avec des phrases courtes, sobres et aiguisées comme des lances, la jeune Uqsuralik nous met au frais sur la banquise, avec le sentiment urgent qu’on ne doit pas rester les 2 pieds dans le même kamik si on veut survivre à la nuit qui tombe.

Tout est là pour nous immerger dans cet univers étrange : l’oreille se tend pour écouter les mille sons de la banquise et de toutes les formes de l’eau, le regard se concentre pour discerner au loin une petite forme mouvante qui peut être amie comme ennemie.



Les entités fantastiques font partie intégrante du paysage, du quotidien, comme du destin. Les négliger peut être dramatique, tout comme être inattentif aux détails de l’environnement peut avoir de funestes conséquences et à très court terme.

Un monde où justement, ce qui pour nous, citadins de pays tempérés, serait un "paysage ", ici est le cœur même de la vie ; on est au contact d’une forme vivante, respirante, en mouvement permanent. Et le travail de chaque jour c’est une attention silencieuse, une ouverture de tous les sens, pour être dans une interaction constante avec cette nature mouvante si on veut lui survivre.



Un voyage au pays du cycle perpétuel aussi, où quand un vieillard meurt, il ne tarde pas à se réincarner dans le souffle d’un nouveau-né, infinie consolation pour ceux qui se sont aimés et finissent toujours par se retrouver. Le ballet des affinités crée d’étranges inversions de générations, la grand-mère se retrouvant parfois plus jeune que sa petite-fille. La force des relations entre membres d’une famille proche ou élargie est omniprésente ; beaucoup de solidarité, sans laquelle ils ne pourraient survivre de toute façon, beaucoup de complicité aussi, cadeau qui adoucit des vies très rudes ; des moments de fête aussi, où jeux et bonnes blagues vous détendent la peau de phoque.

J’ai appris aussi qu’il y a avait sous la banquise des coquillages (praires, coques, etc) ; fou !



Le récit est ponctué de chants, que chacun invente pour dire son amour, sa gratitude, sa colère, ses rancœurs, ses espoirs. Comme dirait un chanteur connu, c’est quand même plus marrant de se faire souffler dans les bronches en chanson. J’ai trouvé ça un peu déconcertant au début, mais j’y ai vite trouvé beaucoup d’agrément car on sent que sous la trame rituelle, chacun élabore sa propre version assaisonnée.

Enfin, il ya ce charme extrême d’une civilisation (enjolivée ou non) où tout prendrait une dimension mythologique, les petites choses du quotidien comme les grands événements d’une vie.

A l’image des anciens Inuits, chacun n’aimerait-il pas réussir à faire de chacune de ses journées un épisode plein de sens, relié aux millions d’années passées et à venir ? En tout cas, c’est cette sensation poétique extrême qui nous est transmise par ce beau texte, à la fois minimaliste et gorgé de sensations et d’images fortes.

Commenter  J’apprécie          404
Oraison bleue

Le musée des Confluences, à Lyon, a lancé depuis quelques années une collection intitulée « Récits d’objets », qui propose à des romanciers d'écrire une œuvre de fiction en choisissant un objet parmi les 3,5 millions que compte le musée.



Pour "Oraison bleue", le dernier titre à ce jour, paru comme depuis deux ans aux éditions Cambourakis, la romancière Bérengère Cournut sensible à la géographie, aux paysages environnants et aux éléments qui les constituent, a été attirée par une vitrine de minéraux du musée des Confluences, dans laquelle elle a retenu une azurite, une pierre tendre, de couleur bleue.



Elle en profite pour ravier ses souvenirs intimes tant cette pierre bleu-vert lui rappelle quelqu'un, un père de famille qu'elle côtoyait à la sortie de l'école.



De parent, cet homme est devenu un ami. Il était un amoureux des pierres, les travaillaient pour en faire des bijoux.Geoffroy Bonjour vouait également une passion aux pierres depuis quelque temps. Il ne se limitait pas à les collectionner, à les rouler dans ses mains pour trouver une forme d’apaisement, il les sculptait et les assemblait pour leur donner une nouvelle fonction et les transmettre à des proches.Bérengère Cournut livre le récit de amitié avec cet homme, tout en pudeur et en retenue dans un texte délicat et émouvant, qui souligne la puissance d’évocation et le pouvoir poétique des éléments naturels et des minéraux en particulier.



Évoquant par petites touches la mémoire de cet homme, la manière dont son rapport aux pierres avait transformé son rapport au monde et aux autres, Bérengère Cournut se dévoile à son tour, tant l’évocation de cette pierre, sa couleur , en en écho la maladie mentale puis la disparition de cet homme font résonner en elle des souvenirs intimes remontant à l’enfance



Dans une langue aussi réaliste que poétique, Bérengère Cournut sonde notre rapport au monde et au minéral, et aux érosions intimes que l'on a en nous.L'azurite choisie par Bérengère Cournut se trouve dans dans l'exposition permanente Sociétés, le théâtre des hommes, dans la vitrine des minéraux. Elle provient de la "mine bleue" de Chessy, située à seulement 25 kilomètres de Lyon.



Depuis le mois de juin au musée des Confluences, l'exposition Secrets de la terre fait dialoguer l'histoire des sociétés humaines et celle, bien plus ancienne, de la formation des minéraux.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          382
Née contente à Oraibi

Tayatitaawa, ( celle qui salue le soleil en riant) est une jeune indienne hopi, qui appartient au clan des papillons, sur un plateau d'Arizona.

Sorte de récit ethnographique qui nous initie aux us et coutumes d'un peuple, les Hopi qu'on connait tres mal en lien étroit avec la terre et les animaux, imprégnées de spirtitisme et de croyances en tous genres, très éloignée de nos cultures européennes, Néé contente à Oraibi est un aussi une chronique sur le deuil et la résilience.

Bérangère Cornut, qui est partie plusieurs mois sur cette terre des Hopis imprègne fortement sa fiction d'un tissu documentaire prégnant, et on en apprend énormément des rites , nous questionnant sur nos modes de vies actuelles...
Commenter  J’apprécie          380
Zizi Cabane

Voilà ce que j’aime dans la littérature me faire surprendre et en lisant ce roman, je me suis laissé bercée par la vie de cette famille aimante, cette fratrie avec Beguin, Chiffon et Zizi cabane, des surnoms étranges peut être mais donnés par amour par les parents et qui correspondant à chaque des enfants.

Après la disparition d’Odile, la mère, la vie continue en essayant de combler l’attente, le manque. Pourtant, cette absence ne se laisse pas oublier aussi facilement, en effet suite à cette disparition une source éclot sous la maison et l’eau l’imprègne des sols aux murs, je vous laisse le plaisir de découvrir pourquoi.

Un conte mêlant la poésie, la délicatesse ainsi qu’une réflexion sur la perte, le deuil, notre rapport à la nature, l’amour et les liens d’une famille.

A cette lecture, j’ai parfois pensé à deux livres «En attendant Bojangles» et «l’écume des jours», un roman chorale aux personnages originaux et attachants, à l’écriture onirique, sensible qui m’a emporté, ému.

Commenter  J’apprécie          360
De pierre et d'os

Un petit tour chez les Inuits, ça vous dit ? C’est ce que nous propose Bérengère Cournut dans ce très beau roman court, mais prenant et dépaysant.



En plein hiver polaire, Uqsuralik, une jeune inuit brutalement séparée de sa famille, va devoir assurer sa survie, trouver de quoi se nourrir, aller à la rencontre d’autres êtres humains et construire une nouvelle vie.



Dès les premières pages, nous embarquons dans un milieu rude, sauvage, glacial, au sein du peuple Inuit porté par des croyances ancestrales, prêt à affronter les différentes saisons et climats (plus ou moins tranquilles), le manque de nourriture et la famine pouvant en découler, les us et coutumes rythmant leur quotidien, l’influence des esprits ou encore le pouvoir chamanique.



La narration est très agréable, ponctuée par des chants inuits bouleversants et nous offre un intéressant portrait de femme : une jeune fille devenue mère très tôt, exposée à la souffrance, au deuil, mais extrêmement intelligente et courageuse. J’ai pris beaucoup de plaisir à avancer dans ma lecture, appréciant chaque chapitre de l’introduction à l’épilogue profondément touchant et mélancolique, mais à l’image d’Uqsuralik.



Enfin, les photographies concluant le roman sont parfaitement bien choisies et permettent d’illustrer la vie des Inuits au 20ème siècle.



Une très belle lecture qui ne me donne que plus envie d’approfondir ma découverte du monde inuit !



A lire !



Commenter  J’apprécie          360
De pierre et d'os

Une tranche de vie chez les inuits.

Bien que ce ne soit pas précisé, je situerais cette histoire il y a une centaine d’années, avant que le reste du monde ne vienne jusqu’à eux.

Alors que dire ?

L’histoire est belle, le dépaysement total.

Les conditions de vie sont très difficiles mais la vie épisodiquement communautaire est très soudée.

Une bonne dose de solidarité, de traditions, de croyances et de superstitions, de chamanisme.

Les critiques sont majoritairement élogieuses et pourtant, je n’ai pas spécialement aimé ce livre.

Pourquoi ? Le style ? Le ton ?

Je me suis sentie détachée des personnages, bien qu’admirant leur force et leur opiniâtreté à vivre dans des conditions extrêmes.

Malgré mes bémols, je ne regrette absolument pas de l’avoir lu et d’en avoir appris sur les conditions d’existence des inuits.

Commenter  J’apprécie          360
De pierre et d'os

Le plaisir de lecture de ce livre commence dès le toucher de la couverture, une impression de papier Canson, de dessin assez minimaliste peint en aquarelle. Les éditions Le Tripode ont cette exigence de soigner leurs couvertures.

Et puis, nous entrons dans la vie des Inuits, ce peuple nomade vivant en Arctique dans des igloos. La vie en communauté est leur quotidien, l’entraide est naturelle. La promiscuité avec le monde animal et la nature dans toute sa rudesse nous procure un réel dépaysement tout au long de ce beau récit. Entre conte, recueil de légendes et descriptions réalistes, ce livre est un tout !

Bérengère Cournut sait si bien nous faire voyager, nous faire ressentir le froid du climat polaire en plein été, eh oui, c’est possible !

Le récit est agrémenté de poèmes, de chants traduisant ce qu’il est difficile de révéler en simple discours. La vie spirituelle est très développée dans cette communauté où le chamanisme a toute sa légitimité et rallie toutes les croyances.

J’avais pris plaisir à lire « Née contente à Oraibi » et aujourd’hui je réitère cette agréable sensation de lecture dépaysante.

Commenter  J’apprécie          362
De pierre et d'os

La banquise, le froid, la faim...

Des grigris, des superstitions

pour apprivoiser Dame Nature

et les Divinités....

Chasser, pêcher pour manger

Des dangers difficiles à maîtriser.

Se battre contre les Éléments,

et profiter de leurs dons.

La vie est un risque.

Le chamanisme,les tambours

les danses, les incantations..

La solidarité et les rivalités...

Nous suivons cette gamine

ancrée dans la survie

qui devient femme,

mère, grand mère .



C'est un voyage dans un autre monde

avec ses valeurs, ses peurs,

et ce fameux besoin

de se référer à des croyances

.....pour se rassurer .

Ce n'est pas une société idéale,

elle repose sur des bases patriarcales

mais affiche aussi certaines libertés ..

La survivance de sa culture fait sa force

surtout quand elle est menacée

par les ethnologues...

Un récit intéressant, bien mené

mais, qui m'a paru moins fort

que "l'étrangère aux yeux bleus "

de Youri Rytkhéou..







Commenter  J’apprécie          350
De pierre et d'os

Une fois n'est pas coutume, j'ai commencé ce roman par la fin, à savoir une série de photos d'Inuits et de leur univers ainsi qu'un chant final saisissant que l'auteur nous dit être "dédié au monde animal, à notre histoire ancienne, ainsi qu'aux pouvoirs incommensurables des femmes". Ainsi toute la beauté de cette lecture aura été magnifiée par la recherche, entre les lignes, de ce qu'elle racontait de nous.



J'ai trouvé ce texte admirable de sincérité et de crédibilité, ce qui est loin d'être évident quand une plume occidentale aborde à la première personne la culture inuit, la qualité du travail préparatoire de l'auteure est perceptible. On sent le froid nourricier, on compatit aux côtés de la jeune Uqsuralik que l'on suit tout au long de son chemin de vie, on ressent les esprits qui peuplent la vie minérale, animale et humaine. Les "boucles de vie" qui dominent le récit, entre animaux qui meurent et enfants qui naissent, entre petite-fille et grand-mère liées par une même âme, apportent beaucoup de sérénité dans la lecture.

Très beau moment d'évasion et d'enrichissement que ce roman insolite et inspiré.
Commenter  J’apprécie          350
De pierre et d'os

Visiblement, Bibifoc ne m'a pas transmis la version poétique de la vie des Inuits.

Heureusement, Bérangère Cournut a rattrapé ça en me racontant ce peuple avant leur rencontre avec les hommes blancs.

Des mois entiers d'hiver aux nuits interminables sur la glace, avec la chasse comme seul moyen de se nourrir. Sans feu mais avec le chamanisme, les paroles chantées, et les peaux de bête qui réchauffent.

La vie est loin d'y être tendre, mais c'est écrit avec tendresse.

Le genre de joli texte qui permet de garder l'ambiance en mémoire un bon bout de temps.
Commenter  J’apprécie          353
De pierre et d'os



Bérangère COURNUT. DE pierre et d’os.



Une immersion en direct dans un univers glacial. Un plongeon dans un eau glacée, au pôle nord, en Arctique. Brrrr, mais il fait plus que froid, c’est vraiment un climat peu hospitalier, au froid vif, pénétrant et piquant. Et je ne dispose que de peu de vêtements isolants : une malheureuse doudoune, des bottes de neige…. Où ai-je mis ma peau d’ours pour me blottir dedans et mes bottes en peau de phoque….



Une jeune Inuit, Uqsuralik, est surprise par une fracture de la banquise. Elle est coupée de sa famille et va donc devoir lutter seule contre les éléments naturels pour vivre et survivre. Elle dispose de peu de moyens : une peau et l’amulette de son père, une dent d’ours. Il est difficile de s’orienter, de savoir où on est, il faut marcher sur la glace, dans la neige, se construire un abri de fortune, chasser, pêcher, être sans cesse aux aguets pour assurer sa survie. La jeune femme va tenter de retrouver des membres de sa famille, s’adapter à la peuplade, partager les chasses, les repas et la vie quotidienne. D’autres familles s’intègrent au sein de cette tribu, un homme la violera. Elle rencontrera l’amour avec le fils de son violeur. Une petite fille naîtra de cette passion, Hila. L’enfant grandira, entourée de femmes, son père ayant été tué par son propre père. Ces deux personnes trouveront-elles le bonheur, pourront-elles vivre en paix au sein d’une ethnie chaleureuse ? Toujours sur la brèche, notre jeune héroïne participe à la quête de la nourriture, partage ses ressources avec les diverses familles qui composent cette communauté.



Sans cesse il faut avoir tous les sens en alerte, la vue, l’odorat, l’ouïe : les prédateurs sont en alerte et un faux pas, c’est la mort assurée. Il faut même se méfier de ses propres congénères. Une loi du Talion existe. Attention aux fantômes, aux esprits des défunts, aux apparitions. Il faut respecter les coutumes, les chants improvisés, de véritables hymnes, des mélopées rapportant le courage des chasseurs, la croyance en la réincarnation, les légendes, en un mot le cycle de la vie …. La solidarité n’est pas un vain mot. IL y a beaucoup d’entraide, d’amitié vraie….



Nous sommes en pleine civilisation esquimaude. Nous apprenons les chants entonnés lors des longues soirées hivernales, dans la maison de vie communautaire. Les traditions sont respectées, la croyance en la réincarnation des ancêtres, les dieux protecteurs, faire de ferventes prières pour conjurer le mauvais œil. Une approche de la vie traditionnelle, coutumière et transmise de génération en génération qui n’est perturbée que par les invasions de prédateurs et les premiers ne sont pas les animaux mais bien d’autres humains, des colonisateurs. Une ode à la vie en adéquation avec l’environnement, la nature, la faune et la flore. Ces peuplades pratiquent pêche, chasse, constituent des réserves uniquement pour leurs besoins. Ils vivent en autarcie et malheureusement, nous les avons quasiment décimées en leur portant nos inventions, et surtout l’alcool.



Uqsuralik nous donne une belle leçon de vie. Bérangère COURNUT nous confie un véritable bréviaire concernant le savoir vivre de ces peuples en voie de disparition. J’ai lu ce récit en une petite journée, curieuse de connaître le parcours de notre jeune fille. J’ai partagé ses peurs, subi ses outrages, connu la joie de l’enfantement, bercé la petite Hila, dormi près de la vieille Sauniq, découvert l’amour auprès de Naja. Mais j’ai eu très froid. Je vous invite à lire ce témoignage qui nous offre des horizons lointains, et nous permet d’aborder la culture des esquimaux. ( 27/03/2022)


Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          341
Née contente à Oraibi

Bérengère Cornut est écrivaine et correctrice dans la presse et l’édition. Suite à un voyage en Arizona à la rencontre du peuple Hopi, elle publie « Née contente à Oraibi » en 2016. Fruit d’un travail recherché et d’une documentation très réaliste et respectueuse sur la peuplade Hopi, le roman nous emporte dans un univers à part, hors du temps, hors de notre société.

Le style est de l’ordre du conte, l’héroïne est Tayatitaawa, une petite fille qui nait contente à Oraibi.

Pourquoi ce prénom ?

Car lorsque nourrisson, elle est présentée au soleil, elle rit alors que la plupart des autres enfants pleurent (celle qui salue le soleil en riant).

La fillette vit au sein d’une famille appartenant à un clan et va parcourir les chemins en quête de sa vie intérieure jusqu’à l’âge adulte.

Les valeurs du peuple Hopi sont loin des nôtres, orientées vers le respect de la nature, des animaux, des êtres et de leurs capacités maîtresses, vers la spiritualité, les dons naturels de chacun et l’entraide.

L’écriture est très agréable, fluide, l’histoire est contée et l’on est pris dans les aventures de cette contrée sauvage néanmoins organisée selon des rites, des coutumes bien particulières.

La présentation du livre est tout aussi enchanteresse que son contenu, les pages ont la texture du papier à dessin, la couverture celle d’un délicat carton illustré d’un dessin naïf qui invite à la rêverie et aux pays lointains.

Enfin, un recueil de photos en fin de récit nous ouvre vers la réalité d’un peuple qui sait sourire à la vie, qui n’hésite pas à danser, à se réunir pour célébrer des rites.

Cette lecture m’a transportée, m’a fait prendre conscience d’une autre dimension qui habite chacun de nous.
Commenter  J’apprécie          342
De pierre et d'os

Il y a des livres de pierre et d'os qui vous laissent seule sur la grève. Lorsque la dernière page se tourne c'est un peu un navire qui s'éloigne. Il n'y a pas assez de mots pour décrire cette immensité là. Et pourtant Berangère Cournut y est parvenue. Nous conter l'extrémité. Extrémité des pôles, de la terre, de la glace, extrémité de la lumière et de la Nuit. Dire l'extrémité de nos humanités. Rien ne se brise, tout se rejoint, tout est lié. Rien ni personne ne se perd. L'aile d'un corbeau sur l'épaule d'une enfant, le prénom d'une mère. Là bas pas besoin d'une montre, le temps, l'espace, se comptent et se racontent en vies d'hommes. Ce qui fait cercle , ce qui fait famille, ce qui fait âme , ce qui fait sens c'est l'éternité des esprits. Nul là bas n'est nommé démon ou dieu. Pas d'autel, pas de temple. Tout ce tient là dans l'instant. Ce n'est pas le paradis, c'est l'Arctique. Une réalité entière. Il y a plus haut, plus grand que soi, plus fort, plus mystérieux. Les inuits le savent. Et si nous savons que cette région extrême est menacée de disparition, ces peuples le vivent chaque jour de plus en plus intensément, cruellement, désespérément. Un monde va disparaître. Alors il faut écrire, dire, partager cette humanité. Partager leur art, leurs chants, leur culture. Donner des visages, prononcer leur noms et qu'à jamais ils soient écrits. Raconter l'immensité de leur vie que certains considèrent à tord comme une survie. Rien ne se perd, tout se rejoint. Rien , ni personne ne s'oublie, c'est le sens de la vie.



Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          342
Elise sur les chemins

Joli conte fantastique et moderne, desservi par une écriture libre et légère, un excellent moment de lecture, qui malheureusement passe trop vite…



Il y a un petit côté Thomas Vinau et Carole Martinez (La terre qui penche) dans l’histoire de cette famille atypique qui vit à l’écart de la société. Le père, le Lion, est un anarchiste convaincu, la mère parle aux arbres et aux tritons, et les enfants fréquentent une école un peu spéciale, celle où on apprend à reconnaitre les plantes, à se débrouiller dans une forêt et à s’entraider.



Ce roman aurait dû être un hommage à Élisée Reclus, grand géographe français et anarchiste anticonformiste du XIXème siècle, un homme tout à fait fascinant et un excellent sujet pour une biographie. Mais voilà que la plume de l’auteure s’est laissée envoûter par les lieux où elle situe cette histoire. La forêt, les ruisseaux, les côteaux sont magnifiquement décrits, et aussi les êtres magiques qui les habitent. Vouivre, ondine, mélusine, … on ne résiste pas longtemps à ces femmes-serpents et à ces filles-anguilles qui capturent les âmes et volent la raison.



J’avais placé cette histoire, sans connaitre la rivière et les monts dont il est question, en Franche-Comté. Or il se fait que l’histoire est censée se dérouler en Dordogne si on considère les origines de Reclus… En fait, l’auteure qui a grandi en Franche-Comté, décrit les paysages de son enfance : c’est vous dire comme elle le fait très justement !

Commenter  J’apprécie          337




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bérengère Cournut Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les émoticônes donnent le titre...

🏝️💰

Robert Louis Stevenson
Victoria Hislop

16 questions
12 lecteurs ont répondu
Thèmes : code , Devinettes et énigmes , smiley , livresCréer un quiz sur cet auteur

{* *}