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Critiques de Bernard Frank (13)
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Portraits et Aphorismes

Depuis un demi-siècle, Bernard Frank n'a cessé d'écrire. Mais, dit-il, “Plus on écrit souvent, moins on fait attention à ce que vous dites”. Aussi le temps est-il venu de remettre les pendules à l'heure et de redonner à cet écrivain la place qui lui revient, une des toutes premières des lettres françaises contemporaines. Dans la profusion de ses écrits, Bernard Frank a choisi des maximes, des aphorismes, des traits qui le caractérisent au mieux ; au besoin il en a créé, il en a rajouté.



On retrouve ici quelques thèmes qui lui sont chers. La littérature, tout d'abord, qu'il connaît mieux que personne, et qu'il aborde ici sous toutes ses facettes, le milieu littéraire, le critique, l'éditeur ("C'est merveilleux : dès que nous parlons, il se sent intelligent et, moi, j'ai l'illusion d'être riche."), jusqu'aux écrivains et à leur œuvre. La politique, ensuite, qu'il a toujours regardé de loin mais avec un œil perçant. Puis les femmes, l'alcool, et enfin lui-même.



Son sens du portrait et de la formule assassine font de Bernard Frank le meilleur de nos spadassins des lettres.



http://www.cherche-midi.com
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Mort de ma grand-mère

Ah ! La mort de la grand-mère de Proust !

Tout un poème !

Il est tiré du Côté de Guermantes.

C'est un passage bien connu des amoureux de Proust.

Petit texte mais dense.

Il m'a fait penser un peu à Molière, avec son ballet de médecins de tout genre, les bons comme les mauvais.

Le plus "drôle"- étant, pour moi, le Docteur du Boulbon, incorrigible optimiste, qui ne croit qu'aux maux psychosomatiques, et qui aggravera la maladie de la grand-mère en lui permettant une dernière sortie.

J'ai bien aimé le passage sur les "cabinets"des Champs-Elysées, avec "sa marquise"!

Quelques moments grandioses, sous la plume de ce génie de Proust (que l'on aime ou pas, c'est un génie), comme celui bouleversant de sa mère qui n'ose pas regarder le visage de sa propre mère de peur d'y lire le symptôme de l'attaque.

Pourquoi cette lecture ? Parce que dans Le lambeau de Philippe Lançon, rescapé miraculeux de l'attentat de Charlie Hebdo, mais atrocement mutilé au visage, il en parle sans cesse, et le lit avant chaque opération, comme une, tel qu'il le dit, prière préopératoire.

Curieuse comme je suis, j'ai donc voulu connaître ce texte.

Gageons que cette lecture lui ait porté bonheur et réconfort dans son cauchemar sans nom.
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Les Rats

J'ai lu "les rats" de Bernard Frank il y a longtemps mais je me souviens bien de l'ambiance de ce roman et c'est ce qui fait, je crois, les grands écrivains.

Bernard Frank a écrit ce livre en 1953 et, alors qu'il était un débutant saugrenu, qu'il amusait Sartre, le jeune écrivain bouscule les conventions littéraires, les Existentialistes sont moqués et tout naturalisme est évacué.

L'histoire, c'est celle de Bourrieu, WeiL, François et Ponchard, jeunes gens blasés et ambitieux. Ils aimeraient écrire et être reconnus. En attendant, ils jouent les pique-assiettes, les parasites, pour entrer dans le monde des "grands".

C'est insolent, drôle et merveilleusement écrit.
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Un siècle débordé

Extraire de rutilantes pépites dans l’œuvre de Montaigne ne demande qu’à s’y pencher pour puiser selon ses besoins du moment. Bernard Frank y a trouvé le très bon titre de son recueil dans une phrase du célèbre philosophe moraliste, citée en exergue : « L’écrivaillerie semble être quelque symptôme d’un siècle débordé ». Faudrait-il donc le reborder, ce siècle remuant, afin qu’il s’endorme enfin sur ses lauriers ? Bernard Frank (1929-2006), journaliste à la plume bien trempée, va s’évertuer à frapper la fourmilière où critiques littéraires et mauvais écrivains s’agitent et s’excitent afin de bronzer comme des idiots sous les feux de la rampe. La hauteur des railleries à la mesure de leur insignifiance. Avec la publication de ses Antimémoires, Malraux commence le bal mais de trappe, point encore. Bernard Frank hésite entre l’encensoir et le grattoir : « Les six cents pages de Malraux, c’est la fraîcheur, la brise même de la littérature » ; Plus loin, on peut lire : « Malraux monologuait l’autre soir à la télévision devant Roger Stéphane… qui n’y comprenait rien… » ; « A la trappe, Malraux, à la trappe ! ».

Bernard Frank sait être drôle et sans complexe. Il se fera congédier de la revue des Temps modernes par Sartre car le philosophe cogneur n’apprécie pas d’apparaître dans le roman de Frank, Les Rats. Inventeur des « hussards » et des « grognards » des lettres, il fréquente Françoise Sagan, l’alcool et les casinos. Pourtant, à travers ses chroniques (Le Matin de Paris, Le Monde, Le Nouvel Observateur) et ses livres dont peu aboutiront, il place la littérature sur un piédestal et son babillage n’est plus seulement brillant, il en devient croquant d’intelligence.
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Les Rues de ma vie

De la rue Chaptal à la rue Martignac, de Sagan à Chardonne, et du Grand Véfour au Pied de Cochon, c’est à une promenade dans son existence tout entière que nous convie Bernard Frank. Promeneur amoureux de Paris, tel Léo Malet ou Patrick Modiano, il nous entraîne dans ses errances, d’appartement en maison, de café en restaurant et de célébrités littéraires en journalistes.



D’une intelligence brillante, jamais pédant, Bernard Frank est un véritable mémorialiste du 20e siècle et un vrai "dilettante" (comme son éditeur) : "personne qui ne se fie qu’aux impulsions de ses goûts". Un petit bijou de livre à offrir à tous les amoureux de Paris…et de bonnes tables parisiennes.
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En soixantaine

Rééditées en 1996 avec, de-ci de-là, quelques commentaires de l’auteur à posteriori, ces chroniques offrent un panorama de la littérature et de l'édition dans les années soixante. Il n’est bien sûr pas question de résumer ce genre d’ouvrage. Quelques réflexions éparses.



Bernard Frank se montre particulièrement féroce à l’encontre de François Mauriac. Il épingle avec son esprit caustique habituel "ses faiblesses, ses contradictions et ses faux-fuyants" sur le plan politique, et sa faculté à savoir "durer, louvoyer à travers les modes et les guerres, les armistices, les résistances et les libérations". Il ne doit, ajoute-t-il, sa célébrité d’alors qu’à la disparition des plus grands (Camus, Claudel, Bernanos…).



Ceux qui bénéficient (si l’on peut dire) des critiques les plus cruelles : Jean Dutourd et son style de "demi-solde" ; Claude Roy, ses retournements de veste et sa "morale du parapluie" ; Michel Déon, ce "tonton chevronné du roman français à l’ancienne" ; et Roger Peyrefitte, Michel de St Pierre, François Nourissier, Jean Cau…



Ceux qui échappent à sa férocité : Daniel Boulanger et ses recueils de nouvelles , Jacques Brenner et ses analyses littéraires,

Antoine Blondin, qui le ravit à chaque page, Michel Leiris, José Cabanis, Jean Freustié, Jean Rhys.



Un livre qu’il admire (il n’y en a pas tellement) : "Les mots" de Sartre.



Quelques pages sur Sagan et la Normandie nous reposent de ce Dallas germano-pratin !



Ce qui m’a frappée, c’est à la fois le grand nombre d’auteurs éreintés par Frank et qui ont "duré" jusqu’à ces dernières années : Déon, Nourissier, Dutourd… (tous très proches du Figaro, ça conserve...). Et le non moins grand nombre d’écrivains appréciés par Frank et qui ne sont quasiment plus lus aujourd’hui : Boulanger, Brenner, Cabanis, Rhys… Quant aux "vedettes" de l’époque, ce n’était pas Marc Lévy, Amélie Nothomb ou Michel Houellebecq, mais, excusez du peu, Malraux, Mauriac, Robbe-Grillet, Sartre, Sagan, Blondin, Simone de Beauvoir…



En conclusion précisons que si ce livre est une mine d’informations, c’est aussi un régal de lecture. Ces chroniques de "L’Observateur" (pas encore "Nouvel") sont empreintes d’une férocité et d’un humour réjouissants et la plume de Bernard Frank est souvent trempée dans un vitriol jubilatoire !

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Les Rats

Trouvé dans une cabine d’échange (anciennes cabines téléphoniques), j’ai d’abord pensé à un roman type « les fourmis » mais en me renseignant ici, j’ai rapidement compris qu’il fallait changer complètement mes attentes. A l’assaut donc d’un roman sur l’esprit d’une époque (celle de Sartre), sur de jeunes mâles intellos qui en veulent et s’attendent à ce qu’on leur offre la place qui leur est due dans la société…. Ok. Pourquoi pas. Sauf que le propos est loin d’être original et s’il a marqué son époque, il a bien vieilli. A lire comme une archive.
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Les Rats

A relire voir Ormesson Nadaud les Hussards Morand
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Mort de ma grand-mère

Qu'on aime Proust ou non ( sacrilège !) voici deux bonne sraisons de lire "mort de ma grand-mère", extrait de "A la recherche du temps perdu" : le format pour le moins original adopté par les éditions cent pages, une sorte de _,( x 11 cm improbable et puis le très documenté texte de Bernard Franck sur les médecins dans l'oeuvre de Proust.

Ici, qui dit médecins dit mort, et Proust déploie tout son talent à nous faire entrer dans ce processus qui fonctionnerait comme une pièce mortifère au théâtre.

Il resterait à parler de l'écriture proustienne : aucune compétence sur ce sujet, je m'abstiens ; je lis le texte de B Franck puis je me plonge dans celui de Proust.
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Dieux et Bouddhas au Japon

L’ouvrage, par ses termes complexes et destinés au lecteur ayant déjà quelques connaissances basiques sur le bouddhisme, suppose nombre de recherche pour qui étant novice sur la question. L’ajout de certaines illustrations serait d’autant plus bénéfique que l’auteur décrit lesdites images.

Néanmoins, il s’agit d’une source essentielle sur l’étude du Bouddhisme au Japon, et le recueil met en lumière nombre d’œuvres exposées au Musée Guimet (Dieux et Bouddhas au Japon retranscrit également toutes les références).
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Mort de ma grand-mère

En 100 pages, entrevoyez pourquoi on peut trouver à Proust un charma infini

Proust fait parfois un peu peur. Il fait partie de ces auteurs dont on rechigne à ouvrir les livres. Les Céline, Faulkner, Duras... Pour tous, je ne sais pas mais pour Proust, il y a une solution. Partielle il est vrai:

Lisez donc ce petit recueil de 100 pages qui reprend les merveilleuses pages que Proust a écrites sur la mort de sa grand-mère. 100 pages, ce n'est rien. Allez-y sans crainte. Pour vous aguicher, je reprends ci-dessous trois extraits où apparaissent toute la délicatesse de l'auteur, son sens des mots et des images...

Je néglige ce faisant, mais vous en trouverez une foule d'exemples dans ces 100 pages, les passages emplis d'humour, d'ironie acerbe, et plein d'autres richesses.

En cent pages, vous vous rendez compte !

Je cite :

"Alors pour la première fois les yeux de ma mère se posèrent passionnément sur ceux de ma grand-mère, ne voulant pas voir le reste de son visage, et elle dit, commençant la liste de ces faux serment que nous ne pouvons pas tenir : "Maman tu seras bientôt guéri c'est ta fille qui s'y engage" et, enfermant son amour le plus fort, toute sa volonté que sa mère guérit, dans un baiser à qui elle les confia et qu'elle accompagna de sa pensée, de tout son être jusqu'au bord de ses lèvres, elle alla le déposer humblement et pieusement sur le front adoré."

Plus loin :

"Et ma mère, au pied du lit, rivée à cette souffrance comme si, à force de percer de son regard ce front douloureux,, ce corps qui recelait le mal, elle a eût du finir par l'atteindre et l'emporter, ma mère disait "Non ma petite maman, nous te laisserons pas souffrir comme ça. On va trouver quelque chose, prends patience une seconde, me permets-tu de t'embrasser sans que tu aies à bouger ? Et penchée sur le lit, les jambes fléchissantes, un demi agenouillée, comme si à force d'humilité, elle avait plus de chance de faire exaucer le don passionné d'elle-même, elle inclinait vers ma grand-mère toute sa vie dans son visage comme dans un ciboire qu'elle lui tendait, décoré en relief de fossettes et de plissements si passionnés, si désolés et si doux qu'on ne savait pas s'il y étaient creusés par le ciseau d'un baiser, d'un sanglot ou d'un sourire."

Et pour finir :

"Ses traits, comme dans des séances de modelage, semblaient s'appliquer, dans un effort qui la détournait de tout le reste, à se conformer à un certain modèle que nous ne connaissions pas. Ce travail du statuaire touchait à sa fin et, si la figure de ma grand-mère avait diminué, elle avait également durci. Les veines qui la traversaient semblaient celles non pas d'un marbre mais d'une pierre plus rugueuse. Toujours penchée en avant par la difficulté de respirer en même temps que repliée sur elle-même par la fatigue, sa figure, frustre, réduite, atrocement expressive, semblait dans une sculpture primitive, presque préhistorique, la figure rude, violâtre, rousse, désespérée de quelque sauvage gardienne de tombeau. Mais toute l'œuvre n'était pas accomplie. Ensuite, il faudrait la briser et puis, dans ce tombeau - qu'on avait si péniblement gardé avec cette dure contraction - descendre."

J'ai failli faire de ce dernier passage une explication de texte comme j'en faisais avec délectation au lycée ! Comment l'auteur nous fait passer, sans que l'on y prenne garde, d'une description physique de sa grand-mère à une remise en perspective. Elle est au bord du tombeau et la sanction tombera comme un couperet : la briser et descendre...

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5, rue des Italiens : Chroniques du Monde

Presque autant de plaisir à la lecture de ces chroniques des années 80 qu'à celles données par Bernard Frank au quotidien "Le Matin de Paris" quelques années auparavant, également éditées par Grasset sous le titre "20 ans avant". Ces chroniques sont moins agréables car Frank a souvent cédé à son intérêt pour la politique, cohabitation oblige. Ses digressions politiques ont parfois vieilli, pas toujours car les questions débattues hier sont encore d'actualité: les attentats islamistes (déjà!), la sécurité, les impôts, le silence des intellectuels, la réforme de l'école...La lecture reste agréable et facile. Je recommande, notamment pour ceux qui aime lire aux toilettes, car les chroniques seront idéales par leur format.

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Le dernier des mohicans in-8° br. 140 pp.

Relire Le Dernier des Mohicans, ce n'est pas s'intéresser à Bernard Frank, c'est aussi réécouter en 33 tours les débats qui agitaient Paris dans les années 1950. Frank transformait tout en matériau littéraire. C'était un alchimiste et c'est pourquoi sa prose vaut de l'or aujourd'hui.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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