parfois…
parfois
paroles sont
larmes
de silence
parfois
Le silence a parfois la même douceur que l'eau quand elle défatigue
chapitre "le roman de l'émotion"
Nous savons ce qu'est une image, et chacune pourtant nous leurre d'une nouvelle promesse : celle d'entrer par le signe qu'elle nous fait dans une relation plus étroite et plus juste avec le sujet qui, tout à coup, pourrait s'incarner au bout de nos yeux. La représentation n'en finit pas de rafraîchir ainsi son pouvoir pour peu que son agencement nous surprenne ou nous interroge, mais dès lors qu'elle nous a capturés, agit-elle encore en représentante ou matérialise-t-elle sa propre nature [...]. Quand vous regardez cette peinture qui ressemble à un paysage est ce la ressemblance que vous considérez ou bien les effets visuels d'un objet que vous désignez plus couramment par le mot "paysage" que par le mot "peinture"? La première pensée est que le "paysage" est là pour faire oublier la "peinture"; la seconde pensée, tout au contraire, vient suggérer que le "paysage" a pour fonction de se fondre dans la "peinture" après l'avoir fait remarquer". (p. 191-192)
(...) et puis il y a toutes ces sculptures, en fer, en bronze, en plâtre... Choses debout, si essentiellement debout qu'elles rendent insuffisant le mot générique qui les rassemble. Le regard parcourt leurs rangs, isole l'une puis l'autre. Comment dire la simplicité de deux courbes formant les bords d'une forme sans recourir à l'image d'une barque étroite qu'on aurait plantée sur sa proue?
Qu'est-ce qu'écrire?
Tracée au sommet d'une page, cette question est restée dans son blanc, jour après jour.
’information s’efface dans sa compréhension alors que l’œuvre ne se contente jamais d’être comprise parce qu’elle exige sa re-création. Et la re-création est, bien entendu, le contraire de la consommation, qui exige quant à elle l’épuisement constant de ses produits. L’idée même de consommation culturelle est donc une aberration car tout ce qui est essentiel dans la culture est inépuisable.
La pensée doit nécessairement se tourner vers la langue comme la première et la dernière des valeurs.
S’il est vrai que la superficialité, et ce qu’elle induit, entraîne une métamorphose de l’humanité, le résultat de ce changement est la victoire du reflet sur l’intériorisation avec pour conséquence la primauté de l’image sur le verbe grâce au règne des media.