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Citations de Bernard Stiegler (35)


Bernard Stiegler
Les gens croient qu'en étant informés, ils savent quelque chose. Or pas du tout !
Un savoir n'est pas seulement une information, mais la transformation de celui qui sait par ce qu'il apprend (aux autres)

Interview in Telerama 27/04/2016
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Durant la décennie 1960 ... aux rites religieux, aux fêtes laïques, aux jours de culte et de rassemblement familial, viennent se surimposer les "rendez-vous" des émissions de radios de télévision et les tranches horaires élaborées par les responsables de ce que l'on commence à appeler les grilles de programmes {...} le principal "rendez-vous", le journal télévisé! {...} évènements planétaires strictement télévisuels {...}un processus d'adoption de masse ... les millions de consciences qui peuvent s'enlacer simultanément au même flux d'un objet temporel peuvent être soumises aux mêmes effets de croyances et d'adoption
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Aujourd'hui, l'emploi (…) ne produit que standardisation, répétition machinale et stupide, démotivation, et ne se fait désirer que sous la menace permanente d'un chômage toujours plus brutal et angoissant.
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Bernard Stiegler
Nous avons besoin de nous "individuer" car nous ne sommes, à la naissance, qu'une promesse. Et nous avons besoin de tenir nos promesses en existant devant les autres.
La reconnaissance des autres nous donne le sentiment d'exister.
interview in télérama 27/04/2016
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Bernard Stiegler
J’étais tiré, hissé par mes aînés. Un des amis de mon grand frère, alors en classe prépa de philo, très brillant, nous a fait découvrir à mes frères et moi la poésie de Rimbaud, Baudelaire, la littérature, et aussi la philosophie. Nous lisions des poèmes, en musique, nous composions sur de l'Apollinaire, nous développions une culture comme ça, une culture surréaliste. A cette époque j’ai commencé à consommer de l’alcool. Mais c’était une pratique littéraire. L’alcool donnait du relief à nos vies. Nous passions nos soirées à écouter du jazz, lire des textes, et picoler.
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Quatorze plus tard - en passant par 2008 et en attendant les élections de 2017 en France -, cette époque apparaît pour ce qu'elle est : l'époque de l'absence d'époque.
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.Tandis que naissait à peine la télévision, Horkheimer et Adorno voyaient déjà dans le cinéma hollywoodien associé à la radio et aux magasines l'imminence d'un sinistre de l’esprit, produit d'un dispositif d'aliénation où "les autos, les bombes et les films assurent la cohésion du système", barbarie esthétique "subordinant de la même façon tous les secteurs de la production intellectuelle, à cette fin unique : marquer les sens des hommes de leur sortie de l'usine, le soir, jusqu'à leur arrivée à l'horloge de pointage, le lendemain matin"
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Lorsque la raison est perdue, toutes les puissances technologiques qui sont entre nos mains comme autant de « progrès de la civilisation » deviennent des armes de destruction par où cette « civilisation » relève de la barbarie qu'elle contient - et cela constitue l'enjeu majeur de la question pharmacologique à l'époque de la disruption.
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"L'équivalent général" c'est à dire l'argent, condition du capital et marché où, avec les industries culturelles, le temps des consciences est lui-même devenu une marchandise, est conditionné par l'équivalence générale du temps primaire-secondaire dans ses spatialisations tertiaires, manipulables, stockables, échangeables et donc monnayables.
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Leroi-Gourhan met alors en regard l'ouverture de l'éventail cortical et l'évolution des outils lithiques - et il montre qu'au cours de ces deux millions d'années, l'évolution technique s'émancipe de la pression de sélection biologique, et s'engage en quelque sorte dans une pression de sélection technologique.
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Bernard Stiegler
Ce n'est pas la technique qui est toxique en soi, c'est notre incapacité à la socialiser correctement.

-Philosophie Magazine n°62-
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Ni la mémoire sociale ni la mémoire individuelle ne sont simplement dans les cerveaux des gens : elles sont dans les artefacts, et dans les relations que les corps et les esprits nouent entre ces artefacts, et à travers ceux-ci, entre eux-mêmes. (...) Les hypomnémata sont les objets engendrés par l'hypomnesis, c'est-à-dire par l'artificialisation et l'extériorisation technique de la mémoire...
(...) C'est ainsi que pour Platon, l'anamnésis (la connaissance vraie née d'un processus de ressouvenir) n'est pas du tout l'hypomnésis : il faut non seulement les distinguer, mais les opposer radicalement. Il condamne en conséquence le livre - avec ce paradoxe qu'il écrit des livres. Or, la question du rapport entre anamnésis et hypomnésis est plus actuelle que jamais : nous vivons à l'époque d'une extension extraordinaire des mnémotechnologies hypomnésiques dans tous les domaines et dans tous les aspects de la vie, aussi bien à travers le téléphone portable, les réseaux numériques, le GPS qu'avec les systèmes d'aide à la décision, les médias en général, les puces RFID et la bionique. Nous vivons une véritable révolution hypomnésique, et une très grande partie des tensions qui traversent en ce moment même le monde est induite par cette révolution.
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la perspective d'une nouvelle époque et d'intensification sans précédent de la mondialisation et donc de la terrible question des peuples et des nations
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Le moi est un processus énergétique qui a un potentiel. Ce potentiel circule et il arrive, quand cela fonctionne mal, que le narcissisme engendre des troubles narcissiques. Freud a fait une liste : la démence précoce, la paranoïa et la mélancolie. Il existe également des souffrances narcissiques qui sont des formes diverses de névrose. C'est cependant en un sens très spécifique que nous vivons une époque de grande souffrance narcissique, caractérisée notamment par la souffrance d'un narcissisme du nous, par une sorte de maladie du nous. Je ne suis je que dans la mesure où j'appartiens à un nous.
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Il ne faut pas croire que les nouveaux misérables sont d'abominables barbares. Ils sont le coeur même de la société des consommateurs. Ils sont la "civilisation". Mais telle que, paradoxalement, son coeur est devenu un ghetto Au XXème siècle, une esthétique nouvelle s'est mise en place, fonctionnalisation la dimension affective et esthétique de l'individu pour en faire un consommateur".
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Au bout de quelques mois d'incarcération, j'avais écrit, au-dessus de ma tablette où je travaillais et mangeais, ces vers de Mallarmé:

Ma faim qui d'aucun fruits ici ne se régale
Trouve en leur docte manque une saveur égale.

Au fil des jours, je découvrais qu'il n'y a pas de milieu intérieur, mais seulement, demeurant ici, dans ma cellule, et sous leur forme mnésique, en quelque sorte en creux, les restes, les défauts, les artifices en quoi consiste le monde, et par quoi il trouve sa consistance. Je ne vivais plus dans une monde, mais dans l'absence d'un monde, et qui s'y présentait non seulement par défaut, mais comme ce qui fait toujours défaut, et comme un défaut qu'il faut - plutôt que comme manque.
Et à l'inverse, faute de ces restes faisant défaut, il n'y eût plus rien eu: je n'étais que tramé par ces restes.
Car, finalement, le milieu extérieur étant suspendu et interrompu, faisant défaut, il n'y avait en réalité pas de milieu intérieur, mais sa réduction à un milieu extérieur lui-même totalement réduit au minimum de ce qu'il en restait dans ma mémoire, constituant mon interminable remémoration à travers le tissu de mes souvenirs, que Husserl nomme les rétentions secondaires, et qui allaient devenir pour moi le matériau non pas simplement d'une remémoration désespérée, mais bien d'une anamnèse, d'un travail de réminiscence, au sens proprement philosophique du mot. (pp. 39-40)
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le premier souci de la philosophie est aussi le plus légitime qui soit : la confusion du réel et de l'imaginaire (et tout d'abord de l'essence et de l'image, comme le dit l'allégorie de la caverne métaphysique (Platon) si étrangement lointaine et proche de Lascaux) est catastrophique et doit être dénoncée
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Mode de vie ou existentialité dans l'adoption au sens où, devant sans cesse adopter de nouvelles prothèses, le milieu rétentionnel technique étant aussi celui d'une incessante activité, la rétention tertiaire est à la fois l'adoption de nouveaux modes de vie engendrés par ces changements techniques et l'adoption des rétention d'un passé collectif qui n'a pas été vécu que les prothèses techniques rendent accessibles et qui permettent les greffes, migrations, brassages et fusions par lesquels, comme nous le verrons, peut aussi se constituer le Nous d'un cinéma identificatoire.
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... début de la seconde moitié du XXème siècle, le temps du cinéma qui bat son plein devient télévision. En 1954, 1% des ménages français est équipé d'un téléviseur. Ils sont 13,1% en 1960, 70,4% en 1970, 90,1% en 1980, 94,5% en 1990. On estime qu'il y a aujourd'hui environ 1 milliard de téléviseurs dans le monde : la presque totalité de la population mondiale est "couverte". {...} C'est le secteur de ce que les économistes appellent les industries de programmes, qui relèvent elles-mêmes de ce que Horkheimer et Adorno baptisèrent en 1947 la Kulturindustrie.
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Incapable de changer de braquet pour répondre à une crise totale, la classe politique ne veut pas admettre que la crise de l'emploi ne fait que débuter.
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