Bilal Tanweer

"Tu as déjà vu l'impact d'une balle sur un pare-brise ? À partir du trou central s'étend une toile nette et précise saturée de minuscules cristaux. C'est une parfaite métaphore de mon monde, de ma ville : disloquée, belle, née d'une violence inouïe."

L'amour n'a rien à voir avec la destruction ; l'amour, c'est se toucher comme elle le faisait, ce n'est pas déchirer ou arracher, mais c'est donner, offrir ce dont tu as du mal à te séparer car tu sais qu'ensuite tu te retrouveras bredouille, tu sais que l'autre prendra sans même savoir quoi. Et ça te tue parce que c'est tout ce que tu possèdes.

Cette idée terrifiante te frappe de plein fouet : oui, ton père a écrit de la poésie pour trouver un langage capable de dire ses blessures.

Je suis sans doute trop jeune pour le comprendre, mais ma relation avec la ville est déjà établie : c'est celle d'un deuil perpétuel.

Pourtant plus j'écrivais, plus je comprenais qu'une histoire vraie n'existe pas. Seuls les fragments sont réels.

Tout dépende de la façon dont tu regardes une ville [...]. Il faut apprendre à l'observer de différentes manières. Comme ça, quand ce que tu vois te blesse, tu peux toujours adopter un autre point de vue. Il faut aimer la ville en toute circonstance.

la plupart des habitants des quartiers "civilisés" n'auraient jamais mis les pieds ici. C'était la part d'ombre de leur ville qu'il choisissaient d'ignorer.

Au début, tu t'enfuis vers la mer pour échapper à toi-même, mais au bout d'un moment c'est face à toi-même que tu te retrouves justement, et c'est tout.

Contrairement aux a priori idéalistes, les hommes pragmatiques sont moins ingrats : leur égotisme profite au final à leur famille et à leur pays.

J'en ai rassemblé les fragments pour donner du sens au sens, aller au-delà des apparences, et déchiffrer le motif qui se dessine.