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3.86/5 (sur 73 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Barcelone , le 21/03/1961
Biographie :

Blanca Busquets est une écrivaine et journaliste espagnole.

Elle est l'auteur de neuf romans, pour lesquels elle a remporté le prix des libraires catalans 2011 et le prix Alghero Donna 2015 en Italie. En tant que journaliste, elle travaille pour Catalunya Ràdio, la radio publique catalane, depuis 1986.

Son site : http://www.blancabusquets.cat

Source : http://www.blancabusquets.cat
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
on marche si bien en touchant le sol avec les pieds, ça donne la sensation de savoir ce qu'on fait, de dominer son propre destin. En revanche avec les talons aiguilles, tu n'as de contact que sur un point, tu ne sais pas si tu es sur cette terre ou pas. C'est si inconfortable.
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Mon premier violon, je l'ai trouvé dans une décharge publique. Pourtant c'était un excellent violon, même si, bien entendu, à l'époque, je ne le savais pas encore. Mais j'étais sûre d'une chose, il était magique. Ça, je m'en aperçus tout de suite, au premier coup d'oeil, parce que malgré la nuit tombée, il brillait et, en général, ce qui brille est magique. Je ne mens pas, pas du tout. À cette époque, ma mère et moi, nous fouillions souvent dans la décharge pour trouver quelque chose à vendre. Si je racontais ça à certains de mes collègues ici, ils seraient stupéfaits.

Ils arrivent les uns après les autres. Jusqu'à maintenant, j'étais seule dans la salle de concerts. Puis j'ai entendu des pas légers s'approcher de la scène. Un premier musicien est apparu, un trompettiste à l'air triste, comme s'il ne possédait rien de précieux en ce monde à part son instrument. Il me salue d'un geste de la main et marmonne quelques mots incompréhensibles. Je crois qu'on m'a dit qu'il était roumain.

Cela fait un moment que je contemple les sièges vides de l'orchestre, assise à ma place, mon violon à la main. J'en ai eu assez de m'échauffer, j'avais envie de silence. Le silence de la salle et celui qui règne sur cette ville, ses places, ses rues. Le silence des feuilles mortes qui en tombant tapissent le sol des couleurs séduisantes de l'automne. Chez moi, en Catalogne, pour trouver ces couleurs, il faut aller en montagne. Ce que j'ai enfin fait adolescente parce que enfant je n'avais jamais pu quitter Barcelone.

Le violon changea radicalement ma vie. «Regarde ce que j'ai trouvé !» m'exclamai-je en levant dans un geste triomphal l'instrument d'une main et l'archet de l'autre. Les cordes que j'effleurai d'un mouvement involontaire émirent un son aigu déchirant qui me toucha en plein coeur. Je n'aurais pas su dire s'il me plaisait ou pas, c'était un son étrange. J'examinai l'instrument avec attention, attirée par l'ouverture en forme de S, l'esse. J'ignorais ce mot à l'époque, bien sûr, je ne voyais qu'un trou en longueur, parce que je distinguais au fond des lettres manuscrites et je voulais les lire. Je découvris un nom, incompréhensible et reconnus une date, 1672.

- Qu'est-ce que tu fabriques ? se plaignit ma mère. Donne-moi ça, on pourra certainement en tirer quelque chose.

Ma mère ne s'intéressait qu'aux choses que nous pouvions vendre. Nous ne vivions pas dans la rue, ni dans une misère absolue... Enfin, tout dépend de la façon dont on considère les choses. Définitivement oui si l'on prend en compte les critères actuels et leurs conseils diététiques par exemple sur la nécessité de fruits, de légumes, d'hydrates de carbone et je ne sais quoi encore. À l'époque, le seul équilibre de nos repas dépendait de ce que nous dénichions. Il nous arrivait de nous nourrir uniquement d'un peu de pain et de fromage ou de quelques pois chiches ou lentilles. Je n'ai pas connu mon père, mais, d'après ce que m'a raconté ma mère, c'était un étranger qui était venu, lui avait fait l'amour puis était reparti au bout de quelques nuits. Et ma mère, qui vivotait déjà seule, s'était retrouvée avec un enfant à nourrir et là, fini de plaisanter.
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Pourtant comme les années passent lentement quand elles sont noires. Quand elles sont claires, en revanche, elles s’envolent, impossible de les rattraper, de les arrêter, comme si quelqu’un vous poussait à avancer en vous disant, allez, allez, tu es en retard.
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Ma mère ne s'intéressait qu'aux choses que nous pouvions vendre. Nous ne vivions pas dans la rue, ni dans une misère absolue... Enfin, tout dépend de la façon dont on considère les choses. Définitivement oui si l'on prend en compte les critères actuels et leurs conseils diététiques par exemple sur la nécessité de fruits, de légumes, d'hydrates de carbone et je ne sais quoi encore. À l'époque, le seul équilibre de nos repas dépendait de ce que nous dénichions. Il nous arrivait de nous nourrir uniquement d'un peu de pain et de fromage ou de quelques pois chiches ou lentilles. Je n'ai pas connu mon père, mais, d'après ce que m'a raconté ma mère, c'était un étranger qui était venu, lui avait fait l'amour puis était reparti au bout de quelques nuits. Et ma mère, qui vivotait déjà seule, s'était retrouvée avec un enfant à nourrir et là, fini de plaisanter
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La salle est pleine à craquer. Tout à l'heure, quand je suis entré, l'orchestre s'est levé et tout le monde m'a applaudi. Je me tourne vers le parterre. Je suis ébloui par les feux des projecteurs dirigés vers moi. J'ai des papillons dans l'estomac comme avant un concert. L'adrénaline qui monte et descend finit par s'installer là où elle doit pour provoquer ce mélange d'émotion et de peur. Cette peur qui après est remplacée par la satisfaction et qui doit être ce que nous cherchons tous quand nous faisons des choses qui sortent de l'ordinaire, qui nous rendent nerveux, qui nous changent, et que malgré tout nous faisons. Ce doit être ça.
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La salle est pleine à craquer. Tout à l'heure, quand je suis entré, l'orchestre s'est levé et tout le monde m'a applaudi. Je me tourne vers le parterre. Je suis ébloui par les feux des projecteurs dirigés sur moi. J'ai des papillons dans l'estomac comme avant tout concert. L'adrénaline qui monte et descend finit par s'installer là où elle doit pour provoquer ce mélange d'émotion et de peur. Cette peur qui après remplacée par la satisfaction et qui doit être ce que nous cherchons tous quand nous faisons des choses qui sortent de l'ordinaire, qui nous rendent nerveux, qui nous changent, et que malgré tout nous faisons. Ce doit être ça.
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Je sortis de chez moi et me dirigeai vers l'étang du parc. J'avais quatorze ans, je ne croyais plus à ces histoires de petites fées. Mais je suis persuadée que les eaux sur lesquelles flottaient les nénuphars roses et leur amples feuilles emportèrent le peu d'âme qui me restait, celle que des années plus tard me réclamerait Karl. p.64

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On marche si bien en touchant le sol avec les pieds, ca donne la sensation de savoir ce qu’on fait, de dominer son propre destin. En revanche avec des talons aiguilles, tu n’as de contact que sir un point, tu ne sais pas si tu es sur cette terre ou pas. C’est si inconfortable.
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Mais je dois la retrouver parce que sans âme on ne peut pas vivre.
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Je suis ébloui par les feux des projecteurs dirigés sur moi. J'ai des papillons dans l'estomac comme avant tout concert. L'adrénaline qui monte et descend finit par s'installer là où elle doit pour provoquer ce mélange d'émotion et de peur. Cette peur qui après est remplacée par la satisfaction et qui doit être ce que nous cherchons tous quand nous faisons des choses qui sortent de l'ordinaire, qui nous rendent nerveux, qui nous changent, et que malgré tout nous faisons.
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