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Critiques de Blandine Le Callet (744)
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Dix rêves de pierre

Je viens de relire, par (douce) obligation professionnelle, ces "Dix rêves de pierre" de Blandine le Callet, un livre que j'avais lu lors de sa parution en 2013. Il arrive, hélas, que des livres jadis aimés se fanent à la relecture, mais je constate avec plaisir que j'apprécie toujours autant ce très joli recueil de nouvelles.



Dix sépultures, dix épitaphes, dix vies réinventées à partir de quelques traces, infimes, de quelques mots… Dix rêves de pierre qui nous convient à un voyage spatial et temporel au royaume des morts, guidés par un petit chien promu pour l'occasion au rang des animaux psychopompes. de la Grèce antique au duché de Normandie, du Père-Lachaise à la place de Grève, toutes ces vies réinventées, nourries des connaissances historiques, des voyages et de la documentation de Blandine le Callet reviennent jusqu'à nous avec une belle prėsence au fil des pages de ces dix nouvelles : ils furent aimés, haïs peut-être, ils ont existé et ils sont là, avec leurs vies singulières ou leurs destins tragiques, ils nous parlent, ils aiment à nouveau, ils pleurent, espèrent ou se déchirent, nous les voyons, ils nous sont proches, bientôt connus, ces dix fantômes effacés par le temps, fragiles, émouvants, qui nous font signe - nous avons vécu, nous avons été, nous aussi, de cette terre : ne nous oubliez pas !



J'ai aimé la tendresse de Blandine le Callet et son profond respect à l'égard de ces anonymes dont l'existence est attestée mais dont on ne sait rien, j'ai aimé son souci d'offrir à ces oubliés la possibilité de revivre un instant, même pour une vie rêvée qui ne fut peut-être pas la leur, de prendre à nouveau corps, visage, chair et sang et d'entrer dans nos vies le temps d'une lecture, d'un rêve partagé, de quelques émotions. Et j'ai aimé, enfin, le propos original, l'écriture ciselée, poétique, et la belle imagination de l'auteur.



Un beau moment de lecture et un hommage touchant, contre l'oubli, à quelques uns de ceux qui, après leur mort, n'ont pas trouvé leur place dans la mémoire des hommes et sur lesquels veille peut-être l'ange de pierre illustrant la couverture.

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La ballade de Lila K

Voilà un monde futur où on n'a pas envie de vivre mais alors pas du tout ! Un monde où tout est surveillé, contrôlé avec une "zone interdite" et aussi un monde où on se méfie des livres !!! vous vous imaginez vous, un monde où vous ne pourriez plus toucher de livres, ces objets tant aimés ?

Mais voilà dans ce monde il y a aussi Lila, Mr Kauffmann, Milo, "le tout beau" et je me dit que quel que soit l'endroit, il y a toujours une bonne raison de vivre !

L'histoire de Lila est touchante et fait froid dans le dos. Une politique sécuritaire qui glace et vous fait grandement réfléchir sur l'actualité...
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La ballade de Lila K

Moment assez intense que la traversée en apnée, comme l’héroïne, de ce roman largement commenté et apprécié, qui me faisait de l’oeil depuis un moment.



L’immersion immédiate dans le récit, due à une scène introductive en uppercut à l’estomac ainsi qu’à la narration à la première personne, est maintenue à un niveau d’intensité quasi constant tout au long du livre, ce qui est en soi une sacrée gageure étant donné le rythme assez lent de l’action.



J’ai beaucoup apprécié l’environnement suggéré, le minimalisme avec lequel sont livrés les éléments de contexte qui, tout en ancrant le roman dans le domaine de l’anticipation, permettent à l’histoire de suivre sans dévier la voie d’une poignante quête d’identité et de reconstruction post traumatique.



Malgré quelques effets un peu faciles qui laissent percer un souci prééminent d’efficacité dans la narration, « la ballade de Lila K » est un roman sensible et intelligent qui laisse sa marque en rendant, au passage, un magnifique hommage aux livres.

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Médée - Intégrale

Initialement parue en quatre volumes, cette bande dessinée retrace la vie de Médée, de l'enfance jusqu'à la fin de sa vie. Ayant étudié ce mythe il y a deux ans en cours de littérature générale et comparée et l'ayant beaucoup apprécié, j'étais ravie de me lancer dans cette lecture.



Tout d'abord, c'est une version différente de celle que nous connaissons que nous livrent Blandine Le Callet et Nancy Peña. Il est en effet pas commun de raconter l'enfance de Médée, qui permet de mieux comprendre le personnage. C'est par amour mais surtout pour fuir son père que Médée va suivre Jason en emportant son frère qu'elle tuera par accident... C'est alors une vie jonchée de trahisons qu'elle va vivre, la poussant à commettre l'irréparable...



J'ai tout simplement adoré cette interprétation du mythe ! Sans excuser les crimes de Médée, les autrices m'ont permis de mieux la comprendre et de ne pas la voir uniquement comme la sorcière mais aussi apercevoir l'enfant, la femme, l'épouse et la mère. Cela change complètement notre vision de ce personnage mais également des autres.



Aussi, il était intéressant de voir que la magie et les dieux étaient absents de l'histoire. Médée réalise des remèdes grâce à sa connaissance - une des raisons pour lesquelles elle est rejetée, d'ailleurs et ne s'enfuira pas non plus sur un char volant. Quant aux discussions entre Médée et le bijou - un serpent - qui ornent son bras, elles illustrent la folie du personnage. Tous ces éléments permettent aux lecteur•rices de mieux s'immerger dans l'intrigue en la rendant plus réaliste et les choix artistiques sont d'ailleurs expliqués dans un entretien à la fin de l'ouvrage.



Quant aux illustrations, elles sont tout simplement sublimes et contiennent, dès le début, une sorte d'atmosphère sombre, comme pour présager de ce qui adviendra. Les couleurs utilisées m'ont beaucoup plu et j'ai trouvé l'ensemble très beau.



En conclusion, c'est une formidable bande dessinée qui retrace la vie de Médée tout en réinterprétant le mythe sur certains aspects. Médée est un personnage mythique à la fois terrifiant et fascinant et les autrices lui ont rendu un bel hommage grâce à ce magnifique ouvrage.
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Médée, tome 4 : La chair et le sang

En ce moment, je regarde la série Borgia.

Dans cette série, Lucrezia fait souvent référence à Médée. Il est vrai qu’on les a souvent associé dans la cruauté ces deux-là. La jeune Borgia dit dans la saison 2 : «Nous, les Borgia, on ferait honte à Médée. »



Ce n’est pas sûr car côté ignominie, Médée pourrait bien remporter la palme ! Quand on sait qu’elle a assassiné ses propres enfants...



Et pourtant, cette Bd, sans taire l’horreur de ses actes, tente une réhabilitation de Médée et donne des pistes de compréhension. Mais ce n’est pas si simple...

Vengeance, jalousie, sentiment d’avoir été trahie par celui à qui elle a tout sacrifié. Voilà ce pourquoi Médée aurait été conduite à ses crimes abominables.



Ou tout simplement folie meurtrière ?



Bien heureusement, tout cela n’est que mythologie...mais qui a inspiré bien des auteurs ! Et notamment l’auteure de cette BD qui achève avec ce dernier tome une série très réussie et tout en nuances.
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La ballade de Lila K

Il s’agit bien plus d’un roman sur la quête des origines, ou un roman d’apprentissage que d’un roman de science-fiction.

J’ai apprécié beaucoup de choses dans ce roman :

D’abord le choix du point de vue, celui de Lila, qui semble s’adresser au lecteur mais, on ne le comprend qu’à la fin, s’adresse à un autre interlocuteur.

Et puis la façon de distiller au compte-goutte les informations sur l’univers dans lequel évolue Lila (et c’est justifié puisqu’en fait la personne à qui elle s’adresse évolue dans cet univers).

La lente reconstruction de cette petite fille, arrachée brutalement à sa mère à l’âge de 6 ans, est poignante car, vu par ses yeux, ce n’est que violence. Adulte, elle part à la recherche de ses origines, dont elle ne sait strictement rien. Enfant maltraitée ? Enfant aimée ? La réalité est plus complexe. Et c’est à partir du moment où elle peut rechercher sa mère que ce roman m’a déçu. Quel besoin de transformer sa relation avec Milo en relation d’amour façon roman à l’eau de rose ??? J’ai attendu, pour rien, que Milo lui face découvrir les autres facettes de la Zone, mais non, on en reste à une vision simpliste et manichéenne, et c’est bien dommage.

Je suis quand même un peu effarée par le nombre de lecteurs qui trouvent que le cadre de science-fiction n’est pas bien utilisé parce qu’on ne sait pas pourquoi cet univers a évolué ainsi, ou qui trouve que cet univers n’est pas bien terrifiant . C’est vrai que c’est à peine de la science-fiction, mais un univers où, pour ne pas finir en prison ou en hôpital psychiatrique, il faut rentrer à ce point dans les clous et sans plus aucune vie privée, et tout ça uniquement par souci d’hygiène et de sécurité (et pour aucune autre raison puisque les gens peuvent déménager dans la Zone), c’est déjà bien assez flippant, d’autant plus que sur quelques points ce n’est justement pas très futuriste.

Une découverte bien agréable mais qui m’a un peu laissée sur ma faim.
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Médée, tome 1 : L'ombre d'Hécate

Mais qui est donc Médée ?



Cette série de quatre tomes ayant pour héroïne cette figure mythologique devrait pouvoir répondre à mes interrogations.



Médée est petite fille du Dieu Hélios.

C' une jeune fille intelligente, vive, avide de liberté et de connaissances... Une héroïne attachante, en somme !

Elle doit faire face à un cruel dilemme. Se placer du côté de son père, le puissant et redoutable Aétès qui se désespère de voir son dernier fils, l'héritier du trône, malingre et maladif ou du côté des fils de sa sœur aînée, mal aimés par Aétès , vigoureux et prêts à la suivre partout pour faire les 400 coups.



La lecture du premier tome se révèle pleine de promesses et j'ai hâte de lire la suite !
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Une pièce montée

Un livre choral particulièrement réussi qui met en scène des mariés, leurs familles et les invités avec tellement de justesse, d'ironie que ça m'a presque mise mal à l'aise.



Chaque chapitre est consacré à un personnage et à son point de vue. Ainsi une même scène peut être vue plusieurs fois mais de manière totalement différente.



C'est un mariage haut de gamme dans une famille bourgeoise (la robe de la mariée tape déjà dans les 3000 euros, la vaisselle est choisie parmi les grands noms alors que je collectionne les points pour les verres Intermarché hihi). Bref autant vous dire qu'on ne mélange pas les torchons et les serviettes, que les petits plats se mettent dans les grands et que chacun doit se plier aux règles.



J'ai beaucoup aimé l'ouverture du roman avec le point de vue de Pauline une petite fille qui découvre que les adultes ont parfois un comportement très moche sous des airs gentils. Le comportement de la soeur de la mariée à l'égard d'une petite cousine trisomique est juste à vomir.



J'ai bien aimé le personnage de Marie qui m'a fait penser à une cousine de ma mère qui s'est casée tard et a essuyé pas mal de remarques blessantes sans parler de la fête des catherinettes comme elle n'était pas mariée à 25 ans.



Il n'y a pas mieux qu'une famille pour infliger des blessures profondes.



Ce qui est parfaitement retranscrit dans le livre. On retrouve le personnage de la ronde, de la célibataire sur le tard, de celui qui a réussi et le fait savoir à la terre entière, la belle mère méchante...



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La ballade de Lila K

Le premier souvenir de Lila, ce sont des hommes en noir venant l’enlever à sa mère. Placée dans un centre mi-pensionnat, mi-prison, elle se remet de cet arrachement, apprenant à parler, à marcher, à lire, à vivre.



Mais il n’est justement pas si facile de vivre dans un monde sans pitié, divisé entre une ville riche et la Zone où la misère règne. Une société à deux vitesses, supposée vouloir le bien des gens. Une société que l’on devine, petit à petit, monstrueuse.



Lila y trouvera t-elle sa place ? Et qu’est devenue sa mère ?

Mon avis



Pour vous donner une petite idée, j’ai commencé ce livre dans le RER des vacances, je ne l’ai pas lâché jusqu’à ce que je sois installée dans le TGV des vacances. Quand j’ai relevé la tête, on était déjà en Provence. Je n’avais rien vu du trajet. En bref, un livre coup de point, qui ne se lâche plus une fois commencé.



Il y a ici deux aspects importants sur lesquels je veux revenir :

- Le côté dystopique du livre, qui décrit une société totalitaire et inégalitaire, où tout est contrôlé.



A la moindre incartade, les gens sont supprimés : “Suppression pour incitation à la violence, à la perversion sexuelle, à la consommation de substances illicites, à des comportements alimentaires nuisibles à la santé. Suppression pour atteinte à la dignité du corps humain, ou au droit à l’image.”



C’est un monde où les livres n’ont plus droit de cité : on ne peut que lire sur des tablettes, qui sont par ailleurs contrôlées en permanence. Les livres papier ont disparu et les quelques rares qui circulent ont une étiquette : “Le papier imprimé peut contenir des substances toxiques et des micro-organismes susceptibles de déclencher chez les sujets fragiles de graves allergies, entraînant lésions cutanées et difficultés respiratoires. Il doit être manié avec précaution. Il doit être tenu hors de la portée des enfants.” Une étiquette qui m’a beaucoup fait rire, et épouvantée en même temps.



Pourtant, Lila, grâce au directeur du centre pour le moins anti-conventionnel va accéder à ces livres et grandir avec : “Avec le livre tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste avec toi, sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. Par les temps qui courent, ce n’est pas un mince avantage, crois-moi [...]. Ex libris veritas, fillette. La vérité sort des livres.”



Les livres, résidus du passé, sont donc un leitmotiv important puisqu’ils symbolisent la liberté. Et comme on ne peut contrôler ces lecteurs, ils font peur et symbolisent la résistance au système. Comme dans 1984, on modifie leurs vérités pour masquer les exactions du régime, en particulier vis-à-vis des habitants de la Zone qui peuvent troubler la paix de la Cité.



Ce monde n’est finalement qu’une extrapolation de celui dans lequel on vit, avec des traits exagérés certes, mais dont certaines ressemblances sont frappantes. La misère, l’inégalité, mais aussi les médias qui sont partout, les individus qui doivent rentrer dans un moule, et qui courent sinon le risque d’être supprimés, …



Un livre qui interroge sur les dérives possibles de la société.

- Mais finalement, si l’aspect dystopique est essentiel dans ce texte, le véritable propos m’a semblé être la quête d’identité de Lila.



Malgré de nombreuses difficultés, elle parvient à se développer normalement, mais elle restera toujours atypique, profondément effrayée par le monde extérieur. Cependant, son intelligence lui permet de faire semblant, et elle comprend vite que c’est ce qui la sauvera : “Imiter, d’après Fernand, c’était la clé, le fondement de toute vie en société. Avec ça, tu devrais pouvoir faire illusion en toutes circonstances.”



Faire semblant pour qu’on la laisse tranquille, seule. Pour qu’elle puisse rechercher sa mère et comprendre ce qu’il a pu se passer. Même si cela doit la mener dans la Zone, affronter les pires dangers, dont le moindre n’est pas celui de la découverte de la vérité. La relation à la mère est fondamentale ici, et son ennemi n’est plus les autres, mais bien elle-même : “On passe sa vie à construire des barrières au-delà desquelles on s’interdit d’aller : derrière, il y a tous les monstres qu’on s’est créés. On les croit terribles, invincibles mais ce n’est pas vrai. Dès qu’on trouve le courage de les affronter, ils se révèlent bien plus faibles qu’on ne l’imaginait.”



C’est donc son combat qui est retracé ici, d’une manière très efficace, dans un style fluide et sans un mot de trop par Blandine Le Callet. Si ce n’est pas un roman extrêmement original, il m’a tout de même bouleversé grâce au personnage de Lila, extraordinaire et très sensible.

Un magnifique roman, d’une cruauté tempérée de douceur et d’amour.


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La ballade de Lila K

Un siècle s'est écoulé. Nous voici donc plongés dans les années 2100, accompagnant Lila dans son périple initiatique et sa quête de vérité.



Je suis habituellement peu attirée par les romans d'anticipation mais celui-ci va bien au-delà de l'aspect technologique, de mesures sécuritaires ou encore de l'importance de l'hygiène. Une seule génération nous sépare de l'époque de Lila, ainsi l'univers aseptisé dans lequel elle évolue ne nous est – malheureusement – pas totalement étranger ; les tablettes électroniques, les livres numériques, la chirurgie esthétique, les différences sociales de plus en plus marquées, les caméras de surveillance...



On fait la connaissance de Lila dans un centre – un lieu ambivalent : mi-hôpital, mi-école. Elle y a été admise après avoir, apparemment, subie des actes de maltraitance par sa mère, celle-ci ayant été d'ailleurs déchue de ses droits maternels. C'est dans cet endroit qu'elle va se reconstruire physiquement, moralement et se construire intellectuellement grâce au soutien de Monsieur Kauffman, son mentor. Ce dernier lui ouvrira la voie qui la conduira à lever les nombreuses interrogations concernant sa mère.



À dix-huit ans, elle partira donc sur les traces de sa petite enfance avec quelques images en tête : un placard, la chaude odeur de sa mère, des hommes en noirs, le bon goût de pâté... Au fur et à mesure de son enquête, elle sera amenée à cotoyer de nombreux personnages haut en couleur, aussi intéressants que surprenants.



J'ai aimé ce personnage de Lila, jeune fille à la recherche de son identité, dôtée d'une incroyable intelligence, d'une jolie sensibilité, terrorisée par la foule et le bruit, infiniment discrète et posée ( elle demande un jour à son tuteur pourquoi elle a le sentiment que les gens ne cessent de la dévisager alors qu'elle fait tout pour se fondre dans le paysage... mais c'est parce que tu es très belle lui dit-il!).



Ce roman est un vrai coup de cœur. J'ai aimé l'histoire, l'écriture fluide de l'auteure, les personnages qu'elle a su croquer merveilleusement, la savant dosage entre un côté sombre, dramatique, et un autre plus humaniste et drôle. Du suspens, une réflexion sur la liberté et les possibles dérives de la société, une histoire d'amour, une quête identitaire, de la poésie, de la manipulation, de l'innommable à la grande bonté... La ballade de Lila K est un roman époustoufflant et profondémment émouvant.


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Dix rêves de pierre

J'ai toujours en moi le souvenir émerveillé de « La ballade de Lila K ».

Il faudrait d'ailleurs que je le relise.

Blandine le Callet a vraiment un grand talent.

Ici elle a eu l'idée très originale de s'inspirer de dix épitaphes existantes et d'inventer les vies de ces personnes mortes.

Et cela donne dix nouvelles qui vont du début de notre ère à 1986.

Avec beaucoup d' imagination, elle fait revivre toutes ces personnes.

C'est bien écrit, bien construit, bien pensé.

On a froid dans le dos ou on est attendri, jamais indifférent.

Toujours elle est tendre et respectueuse à l'égard de ces dix morts.

Elle ne juge pas, elle raconte, d'une manière souvent poétique.

En un sens elle dédramatise la mort et la rend presque apaisante.

La postface, expliquant le cheminement de l'auteure est très intéressante.

C'est un recueil vraiment inédit, captivant et original.

De plus je trouve l'ange de pierre de la couverture vraiment magnifique.
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Médée, tome 2 : Le couteau dans la plaie

Un tome 2 passionnant. Jason et les Argonautes débarquent en Colchide, royaume d' Aietes, le père de Médée. Il vient réclamer la toison d'or. Ce ne sera pas si simple et pour cela, il aura besoin de l'aide de Médée la jeune sorcière...



Dans ce second tome, les choix de Médée vont prendre toute leur importance. Son destin bascule et elle n'en sera pas toujours maîtresse.



Cette série se lit vraiment avec beaucoup de plaisir. Les dessins et les textes sont très fluides. Ce qui rend cette histoire mythologique encore plus captivante !
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Médée, tome 3 : L'épouse barbare

Un tome tout aussi réussi que les deux premiers auquel j'attribue cependant une demi-étoile de moins. Peut-être que l'effet de surprise y est moins présent.

Cependant, le mythe de Médée repris par Blandine Le Callet est toujours aussi passionnant. Médée se montre dans ce troisième tome sous un jour moins favorable et en fervente fan de GOT je ne peux m'empêcher de voir en Cerseï Lannister un peu de Médée. Embobineuse, mielleuse, fourbe et cruelle...

A ses côtés, le beau Jason fait pâle figure...



To be continued...
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Dix rêves de pierre

Voilà une auteure qui sait se renouveler, et c'est une qualité. Car, si différent soit-il, chaque livre d'elle a été pour moi une réussite.Analyse subtile d'une famille bourgeoise autour d'un mariage dans "Une pièce montée ", univers angoissant, à travers le regard d'une magnifique héroïne, dans son roman d'anticipation " La ballade de Lila K"...



... Et maintenant ce livre atypique, inclassable, au joli titre évocateur , qui résume bien l'idée originale de l'auteur: à partir d'épitaphes authentiques, elle imagine les derniers moments de la personne décédée.C'est une manière pour elle de redonner vie à ces êtres, de ne pas les oublier.



La démarche pourrait paraître macabre, triste, mais pas du tout.Au contraire. Les personnes nous sont restituées dans leur plénitude, leur vitalité, même si, bien sûr, tout cela n'est qu'imagination de l'auteure.



Je ne tiens pas à présenter ces dix moments de vie rêvés , le charme serait perdu, je laisse à chacun le plaisir de la découverte. Sachez seulement que ces dix rêves de pierre suivent un ordre chronologique. Quant à moi, j'ai savouré chaque histoire, aucune ne m'a laissée indifférente. Mais ma préférence est allée à la première , celle d'Hermès, beau jeune homme sensible de l'antiquité, et la dernière, particulièrement touchante, qui concerne la famille même de l'auteure.



Toute la palette des sentiments s'est exprimée dans ces textes: amour, passion, cruauté, indignation. Et l'humour et la poésie s'y associent. L'émotion, la mélancolie nous prennent souvent.



Blandine le Callet a atteint son but: nous rendre vivant le souvenir de ces êtres tombés dans l'oubli, scellés dans leur lit de pierre. Et c'est là l'essentiel.

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Dix rêves de pierre

Blandine le Callet est une auteure montante. J’ai enchaîné cet été La Ballade de Lila K, puis Une Pièce Montée, pour enfin finir avec Dix Rêves de Pierre ; et quelle agréable surprise !

Comme les romans précédents, ce dernier ouvrage se lit en une seule traite et se dévore du début à la fin.

Recueil de 10 nouvelles, il retrace des histoires inspirées d’épitaphes réelles, par ordre chronologique de l’Antiquité à l’époque contemporaine. Dix Rêves de Pierre n’est pas simplement un ouvrage parlant de la mort ou un atelier d’écriture créé à base d'épitaphes. Au fil de ses nouvelles il nous plonge dans divers quotidiens qui auraient pu être les nôtres, racontés d’une façon légère mais efficace et bien souvent émouvante. Au sein de chacune de ses nouvelles, Blandine le Callet entraine ses personnages vers une mort certaine – plus ou moins inattendue - mais déroule également la trame sur fond d’histoire fort bien documentée.

Le thème de l’amour y est omniprésent et entoure ces nouvelles d’un baume apaisant et poétique, ici rien n’est violent, la mort n’est qu’une suite logique de la vie, un retour à la terre normal comme nous devrions pouvoir l’accueillir dans nos vies actuelles. Il est néanmoins synonyme d’émotion et de tristesse, ce que démontrent fort bien ces réelles épitaphes qui redonnent vie - et mémoire - à ces défunts et à leurs proches le temps d’une lecture.

J’ai, ceci dit, été étonnée de comprendre au fur et à mesure quel étrange fil directeur pouvait lier chacune de ces histoires, et me pose la question de la motivation de l’auteure à placer ce symbole, qui néanmoins est une fort bonne idée (je ne révèlerai pas le thème pour ceux qui n’auraient pas encore lu l’ouvrage).

Ces trois romans de Blandine le Callet sont à conseiller grandement, et c’est avec une grande impatience que j’attends désormais le prochain livre, et me jetterai dessus sans même prendre par avance connaissance du thème, car il est certain que chaque lecture de cette auteure est un agréable moment à passer en compagnie de personnages bien vivants et fort émouvants.
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La ballade de Lila K

« Dans la vie, il y a toujours un ‘avant’, un ‘après’. Avec entre les deux une cassure franche et nette, heureuse ou malheureuse – c’est une question de chance ».

Pour Lila, la rupture s’est produite le jour où des hommes casqués, tout en noir, ont défoncé la porte, plaqué sa mère au sol, puis emprisonnée dans une camisole. Elle regardait sa fille fixement et Lila comprit ce qu’elle voulait lui dire : « Au revoir, mon bébé. Je t’aime. Je t’aime».



Nous sommes en l’an 2095.

Lila, 6 ans, suite aux « maltraitances » dont elle a été victime durant son enfance, se retrouve placée dans un Centre de rééducation. Dans un monde insensé aux règles implacables édictées par les « étroits », elle va devoir apprendre à parler, à marcher, à supporter le contact avec la nourriture, la lumière et les contacts physiques, pour se reconstruire et approcher la vie.

Son seul objectif, malgré les supplices endurés, consistera en « faisant illusion », à mener son enquête pour retrouver la mémoire – perdue pour cause d’amnésie - retrouver son passé et retrouver sa mère.



Un livre, qui se lit, presque comme un roman policier où les personnages, les indices sont distillés de manière subtile et délicate dans un style froid et concis à l'image de la détresse psychologique de Lila et d'une glaciale atmosphère.

Un récit initiatique fort et original campé dans un monde futuriste où tout est réglementé, policé, filmé, enregistré, scanné, contrôlé, mis en conformité, légiféré, …et où tout ce qui n’est pas CONFORME doit être banni dans la Zone.

Un roman qui n’est pas sans évoquer Bradbury et Orwell.



Bref, une ballade étonnante et palpitante nourrie de rencontres attachantes - un bibliophile, un éducateur, une chimère, un anticonformiste, un chat abyssin arc-en-ciel - de courage et d'amour.
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La ballade de Lila K

J'ai eu beaucoup du mal à refermer les dernières pages de ce magnifique roman à la fois futuriste et tout proche de nous, cru et plein de douceur, bouleversant sans jamais sombrer dans le pathos.

Pour décrire l'innommable, l'écrivaine Blandine Le Callet se contente de raconter sans juger et ça c'est vraiment remarquable !

L'écriture va à l'essentiel, les chapitres sont parfaitement équilibrés et la progression va crescendo jusqu'à un dénouement qui laisse la porte ouverte à notre interprétation personnelle.

Un dernier mot pour remercier Babelio de m'avoir donné l'envie de lire ce livre.

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La ballade de Lila K

La ballade de Lila K est un roman d'anticipation, mais qui, en réalité, ne semble pas si loin de nous. Cette projection dans le futur est troublante de réalisme et pousse à la réflexion sur les progrès actuels et nos ambitions futures.

C'est surtout une histoire d'amour torturée entre une mère et sa petite fille. Une relation très difficile à concevoir telle qu'elle est, mais qui pourtant est véritable.

Une quête d'identité longue et difficile pour Lila, dans un monde sous constante surveillance.

Moi qui ne suis pas une "fan" des romans de fiction et d'anticipation, j'ai adoré ce livre. Le style de Blandine Le Callet est merveilleux, son écriture est fluide et structurée.

Mais surtout, un livre sur fond d'empathie, d'amour et de tolérance tel que celui-ci, mérite pour moi 5 étoiles !
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Dix rêves de pierre

En temps normal, j'ai peu l'habitude de trainer dans les cimetières, ces lieux qui m'ont toujours un peu déprimé, alors même, que comme beaucoup de gens, j'ai des êtres chers qui y reposent aux quatre coins de la France.



Et pourtant, ces deux dernières semaines, au gré de mes voyages hexagonaux, j'ai eu l'occasion d'aller visiter deux de ces lieux de sépulture, afin d'aller voir, les deux fois, des tombes de grand peintres, respectivement celle de Matisse à Nice, et celle de Van Gogh à Auvers sur Oise, tout proche de mon maison natale, et où pourtant je n'étais encore jamais allé.



Comme je venais tout juste de lire le dernier recueil de nouvelles de Blandine Le Callet, Dix rêves de pierre, je me suis surpris, lors de ces deux visites, à lire quelques épitaphes; vous savez, ces fameuses inscriptions funéraires, mais je n'en ai trouvé aucune aussi inspirées et mystérieuses que celles figurant dans cet excellente surprise littéraire de ce début 2013.



Le projet du livre de l'auteur de cette pièce montée que j'avais beaucoup aimé est particulièrement originale et séduisante : à partir d'épitaphes relevées sur d'anciennes tombes, Blandine Le Callet redonne la parole aux vivants juste avant leur mort, elle nous dit ainsi à quel point la vie est intense jusqu'au dernier moment.



Ces fragments de mémoire sont peu de chose, mais c'est assez pour faire surgir, par le biais de l'écriture, une forme de «mémoire fictionnelle» de ces personnes dont le temps a effacé l'existence.





L'auteur arrive à s'inspirer de ces quelques lignes gravées dans la pierre pour raconter les derniers mois, les derniers jours ou les dernières heures de la personne disparue.



La romancière réunit ainsi dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore...







De la même façon que l'on se prend à imaginer la vie des habitants d'un appartement illuminé dont l'on aperçoit l'intérieur à la faveur de la nuit tombée, on essaye d'imaginer la vie qu'ont pu connaître ceux dont les nom - prénom et les années de naissance et de mort figurent sur des pierres tombales ou des monuments aux morts.



Et si le résultat est forcément inégal, avec des nouvelles plus faibles que les autres, certaines sont vraiment très réussies, comme cellele du mécène qui meurt dans un lieu de perdition, malgré une vie irréprochable, ou encore celle de cette vieille dame, qui n'arrivera pas à rédiger un testament équitable entre tous sa progéniture, ce qui entrainera ce cruel et cocasse épithate : "Maman, tu as semé la zizanie entre tes enfants. Repose." !



Et un peu comme dans le dernier recueil de nouvelles d'Eric Emmanuel Schmitt (décidement, je devrais lire plus de recueils de nouvelles, car c'est souvent une excellente surprise) , j'ai particulièrement apprécié la postface , qui explique d’où viennent toutes ces nouvelles, d’où viennent ces choix, les recherches réalisées, l’écriture du livre :



Bref, une sorte de making off particulièrement réjouissant, où l'on ressent intensement, comme dans l'ensemble de cet ouvrage, la sensibilité et la délicatesse de la plume de Blandine Le Callet, dont je vous conseille tout particulièrement la lecture de ces dix rêves de pierre .


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une pièce montée

Voilà un bon petit roman assez jubilatoire, très caustique, souvent émouvant et parfois énervant.

Jubilatoire bien sûr, car chaque anecdote racontée fait sourire tellement elle sent le vécu et donne au lecteur une impression de déjà-vu (allez, avouons-le, qui n'a pas assisté à un mariage un peu "prout-prout").

Caustique car nos petits bourgeois en prennent pour leur grade, un peu comme si l'auteure réglait ses comptes. Tout le monde est sur son 31, prêt à faire des efforts pour que tout se déroule bien (même Marie a acheté un chapeau superbe) et puis petit à petit, le vernis se fendille, la vraie nature de chacun refait surface et les coups de griffes fusent de partout.

Évidemment, l'émotion est au rendez-vous principalement lors du récit de Pauline qui va se rendre compte, au cours de cette cérémonie que les adultes sont loin d'être parfaits. Même la détresse de ce pauvre curé en dépression, écarté de la fête pour une erreur de prénom et une messe un peu bâclée, est compréhensible.

Au milieu de ce beau monde, emprisonné par le carcan des convenances, nous vient aussi l'envie de distribuer des claques, à la mère du marié, à Damien le collègue, à Laurence la sœur (tous jugés irrécupérables), j'en passe mais pas des meilleurs. Bérénice mériterait bien aussi quelques gifles, pourtant là, je me retiens car il me semble que, sous l'influence de Vincent, et après les aveux de Maddy, tout n'est peut-être pas perdu...

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