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Critiques de Bob Dylan (50)
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Chroniques

Bob Dylan n'est donc pas qu'un immense musicien et compositeur, il se révèle également un très bon écrivain. Ce livre, qui ne raconte que quelques années de sa vie, est véritablement passionnant; Comme ses chansons, son écriture est simple, sans artifices, son écriture est belle. Si on le savait passionné de musique ( il semble aimer tous les genres, les connaitre parfaitement tous), on le découvre ici grand amateur de littérature, de Whitman à Rimbaud, en passant par Kerouac. En espérant qu'il y aura vraiment une suite !
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Lyrics 1962-2001 - Bilingue

Ce livre , je l'ai toujours auprès de moi , il est de mes indispensables .



C'est la somme des textes de Bob Dylan , des plus connus aux plus rares . Il ne s'agit pas d'une édition bilingue et d'aucuns pourraient a priori y voir un handicap , je ne pense pas que c'en est un .

En fait , l'immersion dans l'univers poétique de Bob Dylan , la musique de ses mots , la fulgurance de ses images sont paradoxalement plus accessibles en plongeant dans le texte , à cru en quelque sorte .

Bien sûr , je ne prétends pas comprendre immédiatement chaque morceau , mais je me suis aperçue qu'ainsi j'apprivoisais plus facilement cet univers et cette langue uniques .

Je pense vraiment que la consultation simultanée d'une traduction en regard , ou même d'un dictionnaire briserait ou du moins , ralentirait la plongée dans ce monde .

En fait , je me suis astreinte à une lecture quotidienne de deux titres , quels que soient mes succès et quitte à y revenir .



Certains textes me sont restés clos , et se sont ouverts à la lecture d'autres ou s'ouvriront , ou pas ...



Bob Dylan est un des plus grands poètes qui sont ou ont été , il se mérite .
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Philosophie de la chanson moderne

J’ai d’abord été un peu déçu par ce livre,

parce qu’il ne comportait pas les textes des chansons dont il parle.



Bien sûr certains titres m’étaient connus : blue suede shoes, tutti frutti, strangers in the night, my prayer, on the road again, etc… mais de là à en connaître les paroles…ou simplement de quoi elles parlent…



Mais le livre est beau avec sa couverture en carton fort, sa mise en page impeccable et ses illustrations soignées.

Et puis il y a Bob Dylan qui nous raconte.



Les chansons d’abord, puis ce que pour lui elles disent de leurs interprètes, de l’Amérique, des temps qui changent ou des humains qui eux restent ce qu’ils sont.



La plume de Bob Dylan, tout en précision et en ironie, nous charme encore et toujours par sa pertinence et son humour, mais aussi par son immense érudition.



Ce portrait de « ecce homo » que dresse Bob Dylan est finalement un autoportrait de l’artiste en philosophe.



On le retrouve tel qu’en lui-même, irrécupérable (au sens où il ne peut être l’objet (ni le sujet!) d’aucune récupération idéologique).



Le vagabond inclassable, l’éternel rebelle qui mécontente tout le monde : ceux qui détestaient ses chansons quand il occupait le devant de la scène contestataire, les fans qui ne lui pardonnèrent pas de tracer sa route dans d’autres directions pour ne pas se laisser enfermer dans le rôle de porte étendard qu’on lui avait taillé sur mesures, ceux qui lui reprocheront toujours de viser et souvent d’atteindre la perfection, sans parler des cris d’orfraies des grincheux que l’attribution du prix Nobel a scandalisés.



Bob Dylan tel qu’en lui-même « ni tout à fait le même ni tout à fait un autre », si je peux me permettre, suit sa route, lucide et exigeant, sans oublier de jeter un petit coup de pied par derrière, à la Charlot, à tous les imbéciles ; et ni son regard ni sa plume ne déshonorent, loin s’en faut, le prix Nobel qu’il a reçu.
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Dylan par Dylan : Interviews 1962-2004

Aussi longtemps que je remonte dans mon enfance, la musique m'a toujours accompagnée. Surtout par mon père qui faisait venir ses albums des Etats-Unis. J'ai rencontré le son de Bob Dylan par des chemins détournés en commençant mon éducation musicale avec Muddy Waters et son tube "Manish Boy", Harry Belafonte et surtout Johnny Cash.

Bob Dylan, c'est compliqué. Sa musique ne peut pas être enfermée dans des cases : folk, blues, rock'n roll. Même après 650 pages d'entretiens et d'interviews sur une période de 40 ans, je ne sais toujours pas qui est Bob Dylan. Il ne se définit ni comme un poète ni comme une icône de la musique contemporaine américaine. Bob Dylan est juste un homme sensible et créatif, un artiste. On découvre malgré tout ses fragilités, ses peurs et ses désirs. Il a une connaissance des auteurs classiques de la musique américaine. C'est un novateur.
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Chroniques

Il est resté longtemps dans ma PAL, puis un long moment sur ma table de nuit et lorsque j'ai commencé à le lire, je n'ai pas réussi à y entrer. J'ai donc abandonné au bout de quelques pages mais je me dis qu'un jour peut-être...ce sera le moment...ou pas.
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Chroniques







Bob Dylan

"Je l'ai traversé d'un bout à l'autre comme un ouragan. Totalement concentré sur chaque mot, et le livre m'a chanté comme la radio." Ainsi Bob Dylan, 45 ans après l'événement, se remémore un moment formateur de la musique populaire moderne : sa première rencontre avec l'autobiographie de Woody Guthrie.



Dans leur structure et leur style, les mémoires de Dylan rappellent celles de Guthrie, mais leur humeur et leurs préoccupations sont différentes. Là où le livre du maître était bruyant, optimiste, foisonnant, celui du disciple est méditatif, parfois perplexe, et finalement douloureusement solitaire. Et là où Guthrie offrait le récit édifiant de la découverte de sa vocation de chanteur populaire, Dylan retrace un voyage plus équivoque, impliquant perte autant que découverte.

La majeure partie du livre est une évocation captivante de la première année de Dylan à New York (1961), avec des flashbacks sur son enfance dans le Minnesota. Il dresse ici un touchant portrait de lui-même en tant que jeune artiste ambitieux.

La prose est un mélange Dylanesque de spécificités lumineuses et de flou myope. Il n'est pas taillé, parfois répétitif. Il y a des clichés. Mais les lacunes et les aspérités font partie du package Dylan.

Parmi les plaisirs du livre figurent des appréciations brèves et aiguës, entre autres, de Roy Orbison, Ricky Nelson, Harry Belafonte, Hank Williams, Johnny Cash, "le monde doux-amer, solitaire et intense d'Harold Arlen", compositeur du "cosmique 'Somewhere over the rainbow'. Il y a aussi des observations intrigantes et décalées sur des personnages allant de Clausewitz et Thucydide à Joe Hill et Balzac ("Il porte une robe de moine et boit des tasses de café sans fin... une de ses dents tombe, et il dit, 'Qu'est-ce que cela signifie?'")

Le Dylan de ces chapitres est un vrai partisan de la religion du peuple, qui "dépasse toute compréhension humaine, et si elle vous appelait, vous pourriez disparaître et y être aspiré". Il prétend que les vieilles chansons lui ont appris qu'il n'y avait rien de nouveau sur cette terre. L'histoire était cyclique : les sociétés émergent, s'épanouissent, déclinent (mais "je n'avais aucune idée dans laquelle de ces étapes l'Amérique se trouvait"). I

Le chapitre New Morning est encadré par la rencontre difficile de Dylan avec le poète âgé Archibald MacLeish, qui veut qu'il compose des chansons pour une pièce qu'il a écrite. Dylan respecte le poète mais ne peut pas communiquer avec lui. En effet, il semble avoir perdu la capacité de communiquer avec qui que ce soit. Depuis ces douces journées disparues à Greenwich Village, sa vie s'était transformée. Il n'était pas seulement extrêmement célèbre; il était célèbre comme "la voix d'une génération", et il détestait ça. Se retirant dans la campagne de Woodstock, il trouve "des moochers se présentant d'aussi loin que la Californie en pèlerinage ... des radicaux voyous à la recherche du prince de la protestation". Les gens "me fixaient quand ils me voyaient, comme s'ils fixaient une tête réduite ou un rat géant de la jungle". Il est choqué par une couverture d'Esquire mettant en scène un monstre à quatre visages : JFK, Malcolm X, Castro - et lui-même. "Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire ?"

Chroniques se termine avec Dylan sur le point de percer. Mais cette percée sera aussi - nous le savons par les chapitres intermédiaires - une rupture tragique. Le pathos de Dylan est que son moi a été arraché à son emprise à un moment où il avait à peine commencé à le savoir. Il est clair que ces blessures sont encore vives, que Dylan est encore sous le choc du traumatisme, et que le souvenir de ces premiers mois à New York, ces mois de découverte, reste précieux. "La scène de la musique folk avait été comme un paradis que j'ai dû quitter."

Avec ce travail riche, absurde par intermittence, souvent tendre, Bob Dylan a livré plus que beaucoup d'entre nous n'osaient espérer.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Bob Dylan revisited

L'éditeur a pris soin de ceindre l'album d'un beau bandeau rouge avec "Prix Nobel de littérature 2016" pour ceux qui seraient passés à côté.

13 chansons de Dylan illustrées.

De façon très scolaire pour certains comme Thierry Murat ("Blowin' In The Wind" : combien de routes ? on voit une route. combien d'océans ? On voit un océan...), Mattotti (qu'on a connu plus inspiré que sur ce "A Hard Rain's A-Gonna Fall") ou Bramanti ("Knockin' on Heaven's Door")...

Par contre, il y a de vraies réussites : Christopher ("Positively 4 th Street"), Bézian ("Tombstone Blues"),, Alfred, Raphaëlle Le Rio... ("Like A Rolling Stone")...

et enfin, de grands moments : Dave McKean ("Desolation Row"), Gradimir Smudja ("Hurricane"), Flao ("Blind Willie McTell").



Chaque BD est précédée du texte original et de sa traduction.

Si vous cherchez des idées pour la fête des pères...
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Tarantula

Un livre spécial, très spécial, trop spécial. Je suis complètement passée à côté
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Chroniques

1961, le jeune Robert Allen Zimmerman quitte son Midwest natal, aux Etats-Unis, pour se rendre à New-York et plus principalement à Greenwich Village dans une volonté farouche de jouer avec tous les grands de la folk-music. Celui qui aller devenir Bob Dylan affronte un froid hivernal, galère de squat de canapé en squat de canapé, de doutes en certitudes et finit par rencontrer les personnes qui lui permettront de signer ses premiers albums.



Le premier volume des chroniques autobiographiques de Bob Dylan sobrement intituler Chroniques – Volume 1, nous permet d’approcher cet artiste aux multiples facettes, qui vouent un culte sans nom au Folk sans toutefois être extrémiste et qui se livre avec pudeur quoiqu’avec cette pointe de narcissisme que l’on pardonne volontiers aux grands génies.



Le livre est truffé d’anecdotes croustillantes, ses premières scènes ouvertes au milieu d’une foule d’artistes peu commune, sa boulimie de livres, sa fuite constante des fanatiques qui l’on érigé en porte-parole et qui ne manquent pas de violer son intimité, sa rencontre avec un certain Sun Pie et sa vision sur les chinois, bref, beaucoup d’histoires aussi touchantes les unes que les autres. A la lecture de Chroniques – Volume 1, nous croisons aussi quantité de références à la folk-music, au Jazz, au Blues, à la littérature. Nous découvrons l’histoire de l’enregistrement, dans les doutes et la douleur mais aussi au gré des rencontres et des moments d’inspiration, de l’album Oh Mercy ! sorti en 1989, considéré par Bob Dylan comme un nouveau départ.



Une mention spéciale pour le glossaire en fin de livre qui nous permet de comprendre, par exemple, ce qu’est un acétate.



Cette autobiographie permet aux novices de comprendre pourquoi Bob Dylan marque tant son époque alors que sa musique est à contre-courant, pour les puristes d’en savoir encore plus sur cette légende vivante et de découvrir deux autres facettes de Bob Dylan : l’écriture et la littérature. Au fil des pages, au rythme des mots, nous sourions, nous rageons, nous compatissons, nous aimons, nous détestons. Bob Dylan manie les mots comme il compose avec les notes. Un livre à lire absolument !
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Chroniques

Je connais peu l'oeuvre de Bob Dylan et on peut dire que seules quelques-unes de ses musiques me restent en tête. Qu'importe, je me suis plongé dans ses Chroniques par curiosité, suite à son Prix Nobel de Littérature - et j'en ressors déçu.



Les quelques cent premières pages m'ont charmées : c'est le New York d'autrefois, des clubs de jazz souterrains, des plaques d'égouts qui fument et des taxis qui errent sans but... C'est la description de cet univers effervescent qui fait la beauté de ces premières pages, ses rencontres avec les musiciens légendaires, qui ont fait de Bob Dylan l'icône de l'Amérique.



Et puis je me suis lassé... Car Chroniques, ce n'est pas les mémoires de Bob Dylan, mais bien des chroniques de sa vie : plates et autocentrées sur lui et la musique. Les pages se suivent et se ressemblent, entre les invocations de bluesman et de jazzman célèbres.



Quelques faits, pourtant intéressants, sont abordés de manière anecdotiques : ce sont ses règlements de compte avec les journalistes, sa popularité, son père... Je n'ai pas la prétention de donner conseil à Bob Dylan, mais j'aurais aimé qu'il rentre plus dans ces sujets - une sorte d'introspection, voir son âme.



J'ai été enthousiaste à l'idée d'en connaître plus sur cette légende américaine ; mais finalement l'auteur est comme le musicien : consensuel.
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Chroniques

Je ne suis pas fan de Bob Dylan. Toutefois, après avoir lu ce livre j'ai envie de réécouter ses chansons.

Beaucoup de choses dans ce récit, et fort peu à la fois. L'image qu'on pouvait avoir de lui est fausse, et il s'ingénie à la détruire.

Livre brillant.
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Chroniques

J'adore Dylan le musicien, le "songwriter", le poète mais après la lecture de ce premier volume de Chroniques je dois dire que je n'aime pas trop l'écrivain.

LA première partie est confuse et sans grand intérêt (il a rencontré machin à tel endroit puis truc ici et enfin un autre là...). Il déroule une liste de gens qui l'ont marqué et qui lui ont permis de se lancer mais sans jamais rentrer dans le détails ou les sentiments réels, 'est d'un ennui!

La suite est plus facile à suivre et mieux écrite mais il fait l'impasse sur son ascension qui aurait été utile pour comprendre pourquoi il a voulu s'échapper.

En gros je pense que ce livre est trop vague pour quelqu'un qui connait mal Dylan et trop léger pour quelqu'un qui le connais bien.

Déception!

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Bob Dylan revisited

Depuis plus de 50 ans Bob Dylan fascine, provoque, dérange parfois. Ce monument de la musique américaine qui n’a cessé de se réinventer au fil des années a su charmer de nombreux artistes dans tous les domaines, qu’ils s’agissent des photographes, des réalisateurs, des commissaires d’exposition et bien d’autres encore. Avec cette BD, Delcourt laisse champ libre aux dessinateurs de BD d’interpréter les textes d’un grand poète récemment titré du Prix Nobel de la littérature.



A travers des styles complètement différents, les dessinateurs proposent une jolie envolée artistique qui rend un bien bel hommage à Bob Dylan. Qu’ils prennent le parti de coller au texte, de le réinventer ou tout simplement de mettre en scène le chanteur, chaque planche est un magnifique travail, tout en poésie, finesse ou violence. Ils parviennent avec brio de capter les textes ambigus du chanteur qui jongle entre métaphores, dénonciations et déclaration d’amour.



Mention spéciale aux planches de Dave McKean qui vibrent d’une violence dérangeante (Desolition Row), de Gramadir Smudja pour l’incroyable beauté de son trait (Hurricane), de Benjamin Flao pour la poésie de son coup de rayon (Blind Willie McTell) et de Zep pour avoir su parfaitement retranscrire l’évolution du look du chanteur (Not Dark Yet).
Lien : https://lullyfabule.wordpres..
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Lyrics 1962-2001 - Bilingue

LE livre définitif des paroles de Dylan. Avec leur traduction pour appréhender un tant soit peu la poésie dylanienne pour les non-bilingues.

On goûte non seulement à la grande écriture du chanteur, on embrasse le panorama historique de l'Amérique mais aussi du monde de ces quarante dernières décennies, et on peut constater combien son écriture tout comme sa musique a su évoluer, muter, s'enrichir et bouger en permanence.

En grande partie, cette écriture évoque bien entendu les poètes de la beat generation. Mais les références son nombreuses et on goûte l'érudition de l'artiste.

On se dit enfin que vivre avec Dylan dans l'oreille est inespéré...
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Chroniques

Un ouvrage passionnant sur les débuts d'une icône.
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Chroniques

Puisque j'ai entendu ce matin que c'était l'anniversaire de Bob Dylan,

et que je viens de finir de lire son livre, autant vous en parler !



Sur la photo au dos du livre, il est très beau !! aussi beau que ses chansons !Bob Dylan nous raconte ses débuts dans la chanson....
Lien : http://bibliothequeouillon.o..
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Chroniques

Vous cherchez le Dylan de "Like A Rolling Stone", "Blowin' In The Wind", "Mr Tambourine >Man", "Desolation Row"...? Il n'est pas encore ou plus là.

Vous voulez tout savoir sur l'enregistrement de "Masters Of War", ou sur le concert de 66 à Manchester ? Pas là, non plus.



Pourtant, ce livre patchwork riche de digressions et de retours en arrière dresse un portrait remarquable de l'artiste, bâti à coups de souvenirs et sans doute, de vérités aléatoires.

Ses premiers pas au Village, écumant les bars, squattant chez les uns et les autres, lisant tout ce qui lui tombe sous la main au hasard des rencontres, admirateur de Roy Orbison ou Hank Williams et bien sûr, de Woodie Guthrie.



On passe sans transition à son séjour à Woodstock, harcelé par les fans et les pique-assiettes. Cette partie comprend un passage extraordinairement éclairant. Il est en voiture avec Robbie Robertson qui lui dit : "Alors, tu les emmènes où, maintenant ? "

J'ai répondu : "Qui ça ?"

- Eh bien, le rock and roll. Tout le monde."

Tout le monde ! Ma vitre était baissée de deux ou trois centimètres. je l'ai descendue entièrement. Le vent m'a giflé le visage et je laissé faire jusqu'à ce que ces mots s'évanouissent -c'était comme lutter contre une conspiration. Il n'y avait plus d'endroit assez loin. je ne sais pas à quoi rêvaient les autres, mais moi, je rêvais d'horaires réguliers, d'une maison blanche et des roses au fond du jardin. Ç'aurait été chouette".



Sans davantage de lien apparent, on bascule de cette période de transition culminant avec la sortie de "New Morning" à l'enregistrement 20 ans plus tard, de "Oh Mercy" avec Daniel Lanois. Dylan est en proie aux doutes et aux frustrations, regrettant de ne pouvoir offrir à son producteur, des titres du calibre de "Hard Rain" ou "Gates of Eden".



Enfin, la dernière partie du livre offre un nouveau bond en arrière. De Minneapolis à New York, sur les traces de Guthrie, impressionné par Joan Baez ("sa voix à conjurer le mauvais sort. Elle était comme tombée d'une autre planète") et Dave Van Ronk, le jeune artiste découvre par hasard un disque d'un alors inconnu, Robert Johnson. C'est le choc ("Je voulais être comme ça moi aussi").

Dylan entre en gestation. Le Folk est encore sa matrice, mais son évolution future était déjà annoncée.



Avec son premier contrat, l'incomparable aventure va pouvoir commencer : "un monde étrange s'ouvrait devant moi, monde d'orages dans une boule de foudre. Beaucoup se sont trompés et n'ont jamais compris. J'ai foncé tout droit. La porte était grand ouverte."
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Chroniques

Je ne suis pas une grande connaisseuse de Dylan. J'ai eu ma période hippie au lycée (comme tout le monde) et comme je suis une fan inconditionnelle des Beatles j'ai forcément écouté pas mal de musique de la même époque. Donc j'étais assez contente de pouvoir en savoir plus sur la vie de Dylan.



Apres une première partie un peu compliquée à suivre quand on ne s'y connait pas vraiment en folk (beaucoup de noms... qui m'étaient totalement inconnus), les suivantes sont intéressantes parce qu'elles traitent de périodes différentes de la vie de Dylan. Il nous raconte sa difficile acceptation du statut d'icône, voir de messie, qui lui a été attribuée dans les années 60-70 (alors qu'il voulait juste passer du temps avec sa femme et ses enfants sans que des gens essayent d'escalader la grille de son jardin). On le suit ensuite à la Nouvelle Orléans pour l'enregistrement d'Oh, Mercy… qui ne se passe pas très bien et enfin il revient sur ses débuts à New York (en gros tout le premier chapitre mais en version sans name dropping).



J'aurais aimé retrouver un peu plus de l'ambiance des années 60 au début des années 80 mais Dylan est là pour chroniquer sa vie et il ne dévie pas (c'est assez logique en fait)



J'ai passe un bon moment de lecture, j'en ai appris un peu plus sur la vie d'un musicien que j'aime beaucoup sans jamais avoir creusé plus et enfin il y a toute une liste de morceaux que j'ai envie d'écouter/réécouter !
Lien : http://wp.me/p4a3IW-Es
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Chroniques

Rien de moins qu'un chef-d'oeuvre, c'est Jack Kerouac de nouveau.
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Highway 61 Revisited

DESOLATION ROW



Dans le registre du goût, ce serait l'amertume. Dans celui du visuel, la couleur bleu-violet. Sur un paysage, la pluie fine derrière laquelle lutte le soleil : un crachin lumineux.

Après les multiples interventions de personnages qui se relaient, "Sainte Annie", mon meilleur ami le docteur, les flics, "douce Melinda","Angel", les autorités, "everybody" et pour finir : "nobody" bien sûr,le narrateur retourne à la ville en un mouvement inverse de celui du hobo des trains : "I'm going back to New York City". Echapper à la dissolution des sentiments par la migration urbaine, voilà: quitter les brumes et les tourments du moi pour se plonger dans la foule.

Sur Desolation Row, on vend des cartes postales de la pendaison. L'officier ministériel aveugle est en transes. Roméo gémit. Le seul bruit qui demeure après le départ des ambulances est celui du balai de Cendrillon. Ophélie (on oscille entre Shakespeare et Perrault) à vingt-deux ans est déjà une vieille femme. Einstein déguisé en Robin des Bois s'est rendu célèbre en jouant du violon électrique rue de la Désolation. La fête qui s'y prépare mettra en scène le fantôme de l'Opéra et Casanova, empoisonné par les mots.

La chanson se conclut sur la clé de ces couplets mystérieux : toutes ces figures évoquent d'anciennes connaissances à qui il a fallu refaire le visage et donner d'autres noms. Apparemment, le narrateur ne les regrette pas, il laisse le passé où il se trouve - quoique, avancé en âge, il ne puisse lui-même plus très bien lire.

Mélancolie onirique : on est sauvé de la dépression par l'étrange fantaisie qui mêle personnages de conte, figures littéraires et héros de notre temps en des situations parfois tout à fait farces (Ezra Pound et T.S. Eliot se battent sous les quolibets des chanteurs de calypso) mais on n'échappe jamais à la poésie au bout du compte :

"Fishermen hold flowers

Between the windows of the sea

Where lovely mermaids flow..."




Lien : http://www.youtube.com/watch..
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