Citations de Brigitte Kernel (154)
Plus de cent pages étaient déjà couvertes de mon écriture. C'était toujours ainsi quand je commençais un roman, une addiction montait et je n'arrivais plus à m'arrêter.
Il suffisait de puiser dans la vie pour composer son écriture, de ramener les sentiments enfouis sur le rivage et de les masquer en les portant à l'esprit de personnages de fiction.
-- L'écriture, me répétais-je. La seule solution est de travailler d'arrache-pied, écrire sauve de tout...
L’amour ne se partage pas, il s’ajoute.
Quand on n’était pas né, où étions-nous ? On s’en moquait de la vie. Il n’y a pas à avoir peur, on revient dans le néant d’avant notre premier cri.
C’est rien de mourir, je voudrais te dire Léa c’est rien, ça fait un peu mal mais après c’est vraiment bien, j’en suis certaine, c’est exactement la même chose que quand t’étais pas née.
Il suffit pourtant de quelques secondes, d’une émotion, un rayon de peur ou d’euphorie, et le souffle peut surgir, des paroles écrites sur un coin de table, qui vous surprennent par la force de leur évidence et la facilité avec laquelle on les a rédigées.
Aux anges pendant que d’autres étaient en enfer.
Olivier était moins grave à l’époque, la vie n’avait pas encore marqué le contour de ses yeux.
On souffre, on peut toujours souffrir plus, aller chercher plus loin pour souffrir mieux, il n’y a pas à exagérer ce que l’on ressent…
Tout est mort soudain en vous, dans votre vie, et les autres continuent de vivre comme si de rien n’était.
Les heures ne se sont jamais télescopées aussi vite, mes jours n’ont depuis des lustres pas été occupés de la sorte, la retraite, non, ça ne veut plus rien dire, elle est déjà au fond de mes placards rangée comme un souvenir de vacances indigentes. Je me suis découvert des amusements qui te feront rire et des amis que tu n’aurais pas appréciés.
Le sort de l’homme est dans l’absence continue des « maintenant » et dans la fréquente insistance des « autrefois » – ce mot de la fatalité – : un inguérissable frisson de perdition s’élève de sa résonance prolongée.
CIORAN
Il est stupéfiant de constater comme le temps qui fut celui de l'amour, de la douceur de vivre, nous apparaît plus intensément en période de malheur.
Savez-vous, confia-t-elle, comment on nous appelle, Agatha, nous, les femmes trompées ?... Les" veuves de golf. "
- Les veuves de golf, oh !
- Parce que nos époux...
- Nos époux se servent du green comme alibi... Nan...
- Pour voir leur maîtresse.
J'y vois une méchanceté, mais aussi une faiblesse. Ne critique-t-on pas pour exister, mettre son pouvoir en avant ?
Un saule pleurait au bord de l'eau, ses branches tombaient telles des virgules tristes.
La mort, seul horizon possible, toutes mes forces convergeaient vers cette ligne qui allait me délivrer de mes douleurs. J'étais froide, déterminée, il me semblait que je souffrais même plus.
Aucune énigme, aucun crime, pas d'Hercule Poirot, je l'ai mis au placard. Cela ne lui fera pas de mal de prendre la naphtaline. Il est parfois trop encombrant.
la vie est un piége,une prison,le piége est grand,tout est fait pour que nous restions vivants,le plaisir,la peur,l'amour evidemment.La vie contient en elle la nécessiter de continuer,la nécessité de resté là