Citations de Bryan Perro (113)
C'est ainsi qu'une nouvelle histoire se répandit dans le royaume d'Omain. Les vieux racontaient toujours la légende de Yack-le-Troubadour, mais, désormais, les enfants voulaient aussi entendre le récit des ruses d'Amos Daragon, ce garçon malin qui, un jour, avait échangé un banal bout de bois contre dix pièces d'or et un âne commun contre trois superbes chevaux !
Le jeune garçon avait plus d'un tour dans son sac et plus d'un sac à utiliser pour piéger ses ennemis.
Je disais justement aux gorgones qu’il faut toujours se méfier de tout ce qui ressemble à un humain. Vous êtes méchants et vous désirez toujours tuer tous les êtres qui sont différents de vous.
- [...] il faut savoir faire confiance : qui sème le temps récolte la conquête !
- [...] Contrairement aux autres êtres vivants, les hommes ont la conscience d'être limités, mais ils sont en même temps ouverts à l'infini.
[...] chaque fois que nous faisons passer nos différences avant nos ressemblances, nous enclenchons un engrenage qui mène à la haine puis, inévitablement, à la guerre.
— Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’être un aussi « joli garçon » que toi ! lança Béorf pour le taquiner. Tu es victime de ton succès avec les filles ! Même les sorcières te choisissent pour devenir leur amoureux !
— Ah, s’il te plaît, ne recommence pas !
— Très boien, je me tais… Mais quand même, cela doit être difficile pour toi d’être aussi beau ! — Tu n’arrêteras pas, hein ? Je vais subir tes sarcasmes pendant les semaines à venir, je le sens…
La fillette leva la tête et demanda candidement :
— Est-ce que je pourrais me venger de mon grand frère qui me fait toujours du mal ?
Le baron éclata d’un grand rire sadique. Arborant un large sourire qui laissait voir ses dents blanches et bien droites, le père des dragons répondit :
— Tu commenceras par te venger de lui, et puis, ensuite, tu vengeras ta race de tous les hommes. Nous monterons ensemble sur le grand trône de ce monde et nous gouvernerons toutes les créatures terrestres.
Amos était profondément malheureux. Tous les jours, il voyait son père souffrir et sa mère sombrer peu à peu dans une résignation malsaine. Ses parents, continuellement sans le sou, se disputaient souvent. Le couple s’était enlisé dans la misère du quotidien et n’avait même plus l’espoir de s’en sortir. Plus jeunes, Urban et Frilla faisaient sans cesse des projets de voyage, voulant à tout prix préserver leur bonheur et leur liberté. Leurs yeux, autrefois pétillants, ne reflétaient plus maintenant que tristesse et fatigue. Amos rêvait tous les soirs qu’il sauvait ses parents en leur donnant une meilleure vie. Urban et Frilla étant trop pauvres pour l’envoyer à l’école, le jeune garçon rêvait aussi d’un instituteur capable de mieux lui faire comprendre le monde, de répondre à ses questions et de lui conseiller des lectures. Toutes les nuits, c’est en soupirant qu’Amos Daragon s’endormait dans l’espoir que la journée suivante lui apporterait une nouvelle vie.
Après tout ce temps au service du seigneur, Urban faisait pitié à voir. Il avait beaucoup maigri et dépérissait à vue d’œil. Édonf le traitait comme un esclave et lui en demandait toujours davantage. Les dernières années avaient été particulièrement éprouvantes pour Urban, car son maître s’était mis à lui donner des coups de bâton pour accélérer son rythme de travail. Le seigneur d’Omain prenait un grand plaisir à battre Urban et celui-ci, prisonnier de sa dette, n’avait pas d’autre choix que de subir sa tyrannie. Tous les jours, c’est la tête basse et les membres meurtris que le père d’Amos rentrait à la maison. Étant donné qu’il n’avait pas assez d’argent pour fuir le royaume ni plus assez de force pour affronter Édonf et s’en affranchir, c’est en larmes qu’Urban quittait le foyer le matin et en sang qu’il y revenait le soir.
C’est dans ce royaume qu’Amos Daragon avait vu le jour. Son père et sa mère étaient des artisans qui avaient passé de longues années à voyager de pays en pays à la recherche d’un coin idéal pour s’établir. Lorsqu’ils avaient découvert le magnifique royaume d’Omain, ils avaient décidé de s’y installer avec la certitude qu’ils y demeureraient jusqu’à la fin de leurs jours.
Depuis des siècles, les humains connaissent les vertus de la terre. Elles est un symbole de fécondité et de régénération. Cet élément sait faire naître la vie et possède les secrets de la croissance, du mûrissement et de la floraison de végétaux. La terre recouvre aussi le cercueil des morts et recueille en son sein leurs poussières. Les gnomes en protègent les ressources et veillent de jour comme de nuit, souvent sous forme de crapauds, sur ses richesses et ses trésors.
Peu de jeux sont aussi représentatifs de la complexité des relations politiques entre les humains que le Chaturanga. Il s’agit d’un résumé des différentes stratégies qu’il faut utiliser pour abattre un empereur et s’emparer de ses armées. Comme à la guerre, le jeu fait appel aux facultés d’analyse et de synthèse des joueurs. Chaque mouvement exige un jugement éclairé se référant à un plan d’ensemble préétabli. Un bon joueur doit posséder la faculté de réagir vite aux différents mouvements des troupes adverses et de prévoir leurs coups à l’avance. Or, il arrive parfois que les meilleurs joueurs cèdent sous l’harassante pression mentale que provoque ce jeu et qu’ils suppléent alors à la logique par l’intuition. Ceux-là remportent souvent d’étonnantes victoires, car chacun sait que la partie n’est jamais
Je suis un grand turbateur. Je ne vais plus à l'école. Les beaux-parleurs-petits-faiseurs de la charité chrétaine disent que je suis un turbateur, même plus : un père turbateur.
Les moutons ne sont pas capables de réfléchir par eux mêmes, réfléchir est difficile, ardu, agaçant.
Jamais les moutons n'imposent leurs règles aux loups.
les loups sont des loups, cest tout! Ils font leur boulot de loups, mais les monstres, c'est autres choses. Tu sera d'accord avec moi, les atrocités de notre univers sont plus complexes. Elles sont nourries de motivations plus problématiques, de désirs refoulés, de rage aussi.
l'école du Gévaudan, c'est l'incubateur des tarés. La pouponnière qui fournit la ville de petits cons. Une couveuse à imbéciles. Des debiles moyens et profonds! Mais heureusement, me voilà maintenant dans ta vie, Kevin! Nous allons vite arranger tout cela, nous allons semer le chaos.