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Critiques de C.E. Morgan (98)
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Le sport des rois

Ce portrait de deux familles sur trois générations , l'une blanche, l'autre noire, dans un Kentucky rural et raciste qui s'étend des années 1950 aux années 2000, m'a secoué littéralement. Je suis entrée dans cette histoire, tout doucement, à fleur de peau. Un sentiment de douleur ne m'a pas quitté tout au long des 656 pages, face à ce monde dominé par l'argent et les inégalités, face aussi aux murmures des femmes qui souffrent du manque de liberté qu'elles soient bien nées ou pauvres, aux esclaves qui survivent ou meurent dans une totale indifférence et à ces richissimes propriétaires terriens, tyrans envers femmes, enfants, esclaves.

Ce livre est différent, il se lit lentement. j'ai ressenti le besoin de respirer entre ses pages, je vous le recommande car il touche au coeur….
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Le sport des rois

Un grand roman américain, dira-t-on, et sans doute aura-t-on raison tant l’auteure explore, dans ses tréfonds, ce que peut-être cette Amérique de l’intérieur, si loin de New-York ou de la Californie, repliée sur elle-même, rurale, primale, instinctive. Une Amérique où coule le fleuve Ohio que tant de noirs ont essayé, souvent au prix de leur vie, de traverser pour vivre une meilleure vie, pour vivre tout simplement. Portraits croisés d’une famille blanche, les Forge, aisée, confite dans des valeurs issues d’un autre temps, fondées sur l’amour d’un nom, d’une identité, d’une terre et d’une famille noire à qui, à jamais, non pas le bonheur, mais même l’espoir est interdit. Toujours les noirs seront victimes, toujours les femmes seront dépréciées. Ici, jusqu’à la banalisation de l’inceste. Le passé et le présent s’entremêlent, comme si jamais rien ne change, comme s’il existait une malédiction ancestrale qui fige pour toujours la position des vaincus et des vainqueurs. Mais si les vaincus le sont à jamais, les vainqueurs n’ont pas pour autant accès au bonheur. Allmon a un père blanc et une mère noire, mais son destin, sa position sociale feront de lui un noir à part entière, un homme au destin broyé qui a vendu son fils au plus offrant dans l’espoir d’une vie qu’il ne vivra pas. Henry Forge, héritier de la dynastie, intrinsèquement raciste et mysogine, verra presque avec indifférence son monde partir en fumée, ne trouvant plus de sens à sa vie que dans l’amour pour son petit-fils, dans les veines duquel coule du sang noir. Paradoxe d’une destinée. Vanité de presque toute une vie. Henrietta, fille d’Henry Forge, sera libre de son corps et de ses pensées, sans même être traumatisée par l’inceste dont elle est la victime ou le simple objet complice et sans échapper non plus au creuset étouffant de sa famille. Henrietta aimera Allmon, aura un enfant de lui, mais ne survivra pas à sa naissance. Chaque aiguillage débouche sur une impasse. C’est aussi un livre sur la recherche du cheval parfait qui, clin d’œil facétieux, sera une jument puissante, indomptable et orgueilleuse. Sans doute, le récit n’échappe pas à certaines longueurs, à des digressions sur les équidés, à des réflexions sur la génétique ou la géologie, mais il converge toujours vers l’essentiel : une forme de fatalité qui interdit le bonheur parfait, qui fige les rapports de force, qui fait qu’il est si difficile, sinon impossible, de donner durablement un sens à l’existence des femmes et des hommes. Et c’est là que l’œuvre de C.E. MORGAN est bien plus qu’un grand roman américain. Il se déroule essentiellement aujourd’hui. Il se déroule au Kentuky, mais il touche à l’universel. C’est un grand roman tout court.
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Le sport des rois

L’Américaine C. E. Morgan fait le portrait sur plusieurs générations de deux familles, l’une blanche, l’autre noire, dans un Kentucky rural et raciste.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Le sport des rois

💙💙💙💙💙💙💙💙Le sport des rois. 💙💙💙💙💙💙💙💙 de C.E Morgan

@editions_gallimard .



Terminer sa lecture, refermer le livre et se sentir K.O !

Pas en raison du nombre de pages ( quoique !!! ) mais ressortir bouleversée face à la puissance et à la densité de ces pages.

C.E. Morgan nous entraîne dans une folle course sur 3 générations, dans le Kentucky rural et raciste. Nous sommes aux USA avant l'arrivée d'Obama ; c'est une histoire de transmission { " nous sommes tous la somme de ceux qui ont vécu avant nous " }, d'héritage, d'esclavage, d'amour,... .



Les mots me manquent... Un énorme coup de 💙 . Ce roman est tellement fort que le mieux est de s'y plonger et de se laisser envoûter, emporter par le flot des pages, qui se déroulent comme un script de film.Suivez la recommandation d' #oliviadelamberterie et découvrez un "grand, grand grand roman, à ne plus parler à personne ." .



Hommes, Femmes, Chevaux, Noirs, Blancs , se mélangent et s'affrontent sous nos yeux . Un chef-d'œuvre, finaliste du prix Pulitzer ! .
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Le sport des rois

"Une belle saga dans le Kentucky. D'un côté les Forge, vielle famille installée et riche. Le dernier fils Henry a transformé l'exploitation agricole de son père en un haras d'où sortent des champions et championnes. Sa seule famille est désormais sa fille Henrietta. Les Forge, le Kentucky, se sont les anciennes croyances pour lesquelles l'homme - l'homme blanc - détermine tout. D'autre part, il y a Allmon lointain descendant de Scipio - esclave échappé du Kentucky. Allmon apprendra le métier de groom en prison ce qui lui permettra de croiser le chemin des Forge.

Un livre très riche de détails sur la vie au Kentucky, l'élevage des chevaux, la sélection des bêtes, l'entrainement, les courses... et la vie des noirs sur plusieurs générations au sud des Etats Unis - une description au scalpel. Tous les mondes - aussi bien celui des hommes que des bêtes - sont décrits comme violents, Les chevaux sont particulièrement bien décrits de même que leur vie dans le hara et bien entendu les courses que l'on peut vivre avec passion. Un livre très bien écrit mêlant les époques et les histoires avec beaucoup de subtilité."

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Le sport des rois

Alors qu’il aurait pu impressionner par son épaisseur, je me suis engouffrée dans ce roman à bon train en me laissant porter les yeux fermés ; ou presque.



Roman foisonnant, le sport des rois ne peut se résumer au cheval de compétition, même si bien sûr il occupe une place prépondérante. Pas du tout habituée au milieu des courses hippiques, j’y ai vite trouvé ma place tant l’auteur a trouvé le ton juste et le bon dosage en la matière.



Dans le Kentucky profond, nous parcourons sur trois générations, la folle aventure d’une famille passant de l’agriculture à l’élevage de chevaux de courses, et d’une autre marquée sous le sceau du racisme et de la ségrégation.

Les Forge et les Saughnessy vont ainsi se croiser mêlant ainsi leurs destins.

Deux hommes, une femme, un cheval déroulent leurs drames, leurs passions, leurs désirs de liberté, de domination dans ce roman astucieusement construit, pas tout à fait linéaire.

Certes, il y a des moments où l’auteur, tel un étalon fougueux, s’emballe un peu dans sa narration et semble partir dans tous les sens. Mais comment lui en vouloir, alors qu’à contrario, elle nous laisse respirer entre chaque partie, non sans donner le petit coup de cravache pour nous remettre dans la course.

Il noter l’excellente traduction de ce second roman de l’auteur, dont le premier ne nous est à priori encore pas parvenu.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Le sport des rois

J'ose le dire ; je suis soulagée d'avoir achevé ce livre et pouvoir le refermer.

Je suis mitigée sur ce que je ressens car j'ai pris peu de plaisir à cette lecture.

En effet, c'est glauque voire souvent dérangeant mais paradoxalement il y a de la poésie dans le texte et c'est magistralement bien écrit.

C'est l'épopée d'une famille de grands propriétaires dans le sud de l'Amérique ; on se balade entre les époques et, bien sûr, il y a l'esclavage et ses stigmates encore actuels en toile de fond.

Mais qu'est-ce-qu'il est difficile de s'attacher à ces personnages dont l'histoire, celle de leurs ancêtres et leurs cicatrices marquent tellement leur destin.

Est-ce que la fin va mettre un peu de lumière dans cette noirceur et toutes ces déchirures ? Je vous laisse le soin de le découvrir si vous allez jusqu'au bout de ce roman exigeant et hypnotique.

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Le sport des rois

Quelle densité! Ce roman est un vrai tour de force qui m’a à la fois troublée et fascinée. Racontant une histoire de famille sur plusieurs générations, il m’a embarquée dans un monde que je ne connaissais pas, la course de chevaux. Je n’en fais tout de même pas un coup de cœur car plus d’une fois,les descriptions assez longues m’ont ennuyée.



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Le sport des rois

Dense, ambitieux, lyrique, cruel et tragique, passionné et troublant…impossible de choisir l’adjectif le plus adapté à ce grand roman, à la plume majestueuse et précise de #CEMorgan, dont c’est seulement le 2e roman. Si j’ai mis du temps à en apprivoiser les 1ers chapitres, il m’a ensuite emportée avec passion!



Le fleuve Ohio coule dans ses pages, ce fleuve-frontière que cherchait à traverser les esclaves des Etats du Sud pour fuir leur servitude, et qui sépare aussi les destins de deux familles, deux destinées singulières qui vont finir par se fondre pour donner naissance à un immense roman américain.



Il y a les Forge d’un côté, riches propriétaires blancs, issus d’une longue lignée d’exploitants agricoles, qui se lancent dans l’élevage de chevaux de course avec tout le travail de sélection, de croisement et autre pari sur l’hérédité que cela implique, travaillant avec acharnement à obtenir le meilleur animal, le plus performant, le champion qui les propulsera aux sommets.



Et il y a Almon de l’autre, métis, élevé par sa mère dans une sombre misère, délaissé par son père et qui va trouver le chemin d’une possible rédemption en prison, auprès des chevaux et de son travail dans le haras des Forge,de l'autre côté du fleuve.



En superposant ces deux destins autour d’un élevage de chevaux pour lequel la question de l’hérédité est centrale, C.E. Morgan compose un récit d’une ampleur époustouflante, abordant des thèmes aussi passionnants (la transmission, la passion amoureuse) que sensibles( le racisme, la ségrégation, l'emancipation des femmes, la cruauté envers les animaux).

Rien n’échappe à l’œil aiguisé de l’autrice, qui explore l’histoire familiale de ses personnages (les Interludes sont tellement puissants !), pour donner corps à leurs actions présentes, balançant entre un déterminisme fataliste et la conviction que nous pouvons faire nos propres choix. Un roman magistral !

Je n'ai qu'une seule envie à présent, c'est de lire son premier roman "Tous les vivants"!
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Le sport des rois

Déçu. J'ai acheté ce livre qui avait reçu des critiques enthousiastes. Je me demande si ces critiques ont lu le livre ou seulement le résumé. J'ai trouvé ce livre très long et assez pénible à lire. L'écriture est logorrhéique et emphatique. L'évocation des sentiments des personnages sont très didactique et ça n'a rien de subtil. Paradoxalement je l'ai lu jusqu'à la dernière page. Et je ne suis même pas sur d'avoir compris l'épilogue. Je ne le recommande pas.
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Le sport des rois

Un vrai grand roman américain, 650 p serrées aussi chez Gallimard, et je pense la traduction de Mathilde Bach qui n'affadit en rien , au contraire, le texte initial de l'auteur qui publie là son second roman.

Le Kentucky, l'Ohio, sont les frontières de cette saga qui se déroule sur 3 générations, et à laquelle aucun ingrédient ne manque pour retenir le lecteur, l'essouffler, l'ébouriffer même.

Une famille noire, une blanche, une pauvre, une riche, des amours interdites bien sur, l'esclavage, et les dures lois de la ségrégation, la nature, les prairies à perte de vue, des élevages de chevaux de course, un brasier tel que l'a vu Scarlett en d'autres lieux...

Bref, un superbe roman .

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Le sport des rois

Un simple fleuve les sépare et pourtant toute l'Histoire du Kentucky et de l'Ohio semble s'y réunir, mêlant le sang et les larmes que des torrents d'eau vive n'ont pas suffit à laver. Et pour cause, au fil des ans ne cessent de s'y déverser de nouvelles larmes et du sang toujours plus frais.



C'est de cette encre rougeoyante que C.E. Morgan noircit son roman, car ce sont ces eaux maudites qui irriguent les arbres généalogiques d'Henry Forge et d'Allmon Shaughnessy.



Coté Kentucky, Henry est un propriétaire terrien, il est riche, blanc, issu d'une lignée d'anciens esclavagistes, passionné de génétique équine et cherche à élever la renommée de son nom au rang supérieur en produisant l'étalon parfait. Sa fille Henrietta suit le mouvement, galvanisée par un projet qui l'inspire tout en l'enchainant à son père.

Côté Ohio, Allmon est un jeune métis, il ne possède rien si ce n'est son talent pour prendre soin des chevaux, il a grandit dans l'espoir vain que son père blanc vienne le sauver de la vie misérable qu'il mène avec sa mère noire. de déboires en déboires, sa vie semble partir en lambeaux tandis que germe en lui une soif de revanche. Ce que la vie ne lui a pas donné, il ira le prendre.



Alors que leurs trajectoires se percutent, c'est bien plus que leur histoire qui se joue. L'autrice jongle avec les époques, avec la mémoire génétique de ses personnages, elle bâtit une véritable épopée humaine éblouissante de maîtrise et de créativité. Je ne vous cache pas cependant que j'ai parfois dû m'accrocher, que c'est un roman qui se mérite, qui semble par moments perdre sa vitesse de croisière. J'ai aussi trouvé quelques paragraphes un peu lourds au niveau du style (est-ce à mettre sur le compte de la traduction?).



Toutefois de l'empreinte laissée par ce roman en moi, il ne reste que cette sensation d'avoir lu une oeuvre finement conçue, où chaque pièce du puzzle vient s'imbriquer au moment opportun, où chaque personnage, quelle que soit la place qu'il occupe dans le roman, est fait de chair et respecté dans sa force vitale.



Et c'est peut-être ce dernier élément qui me touche le plus, j'ai aimé voir les personnages principaux grandir, se construire, évoluer, j'ai adoré voir les personnages secondaires venir s'emparer du récit pour lui donner des couleurs supplémentaires, une dimension augmentée aussi par le fait que l'autrice aille jusqu'à se créer son propre avatar dans le récit.



Comme toutes les sagas familiales elle en dit bien sûr long (malgré l'absence de marqueurs précis) sur L Histoire des Etats-Unis, sur ce qui est transmis par les générations passées, sur ce qui est révolutionné ou au contraire répété par les générations qui suivent. C'est un petit bout de l'Histoire de l'Humanité dont on effleure, ici, l'ADN.
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Le sport des rois

Henry Forge est le descendant d’une longue lignée de propriétaires terriens installés dans le Kentucky depuis des générations. La famille a prospéré et lorsque s’ouvre le récit, les Forge sont une famille riche et influente. John-Henry, le père d’Henry est un homme de certitudes et de valeurs. Certain de sa place dans le monde et de celle que son fils devra tenir, instruit mais tout imprégné des principes sudistes. Henry se construit dans l’opposition à son père mais reste formaté par son éducation, il transforme le domaine familial en élevage de chevaux de courses. Obsédé par la pureté du lignage, il ne rêve que du cheval parfait, le champion qui fera sa gloire. Sa fille Henrietta grandit dans l’obsession de son père, destin imposé dès sa naissance, elle devient son bras droit alors qu’elle n’est encore qu’une adolescente. Lorsqu’elle doit recruter un nouveau garçon d’écurie, son choix se porte sur Allmon, un jeune homme noir tout juste sorti de prison. Venu des quartiers pauvres de Cincinnati, Allmon débarque dans un nouveau monde, chargé d’un passé bien lourd à porter.



Voilà donc le décor planté. L’histoire semble assez simple à première vue, un choc des cultures sur fond de courses de chevaux, mais l’autrice nous propose un récit bien plus complexe. Les personnages tout d’abord sont particulièrement travaillés, difficiles à appréhender, ils vont créer chez le lecteur des sentiments ambivalents. Henry et Allmon notamment, que l’on découvre tous deux enfants, grandissant dans un milieu familial difficile. Pour l’un la figure du père est écrasante, l’héritage familial oppressant et un avenir tout tracé lui est imposé. Pour l’autre, le père est absent, la mère est présente physiquement mais absente symboliquement à cause de la maladie qui la ronge, il n’a pas d’avenir, la vie ne lui laisse aucun choix. Ainsi donc, malgré leurs différences d’expérience et de personnalités, tous deux ont en commun cette volonté farouche d’échapper à leur destin. Mais peut-on se défaire ainsi de ce que les générations précédentes ont fait de nous ? J’ai parfois pensé aux principes de la psychogénéalogie, théorie selon laquelle les secrets, traumatismes et conflits des ascendants influent sur la vie des descendants. Car Henry et Allmon traînent avec eux une multitude d’individus et des siècles d’histoire familiale, mais aussi celle de tout un pays qui s’est construit dans le sang et les larmes, la violence et la souffrance, par les maîtres et les esclaves.



Le récit de l’histoire actuelle est entrecoupé de passages racontant l’arrivée de la famille Forge sur ses terres, la vie des esclaves et les violences subies, la soif de liberté et le prix à payer pour se sauver. Des passages terribles, mais ô combien réalistes.



Quant aux chevaux, ils tiennent une place centrale dans l’histoire. J’y ai étonnamment vu par moments un certain parallèle avec le traitement réservé aux esclaves… Lorsqu’une jeune esclave raconte les étreintes imposées et les grossesses subies dans l’unique but de revendre de jeunes esclaves héritant des qualités de leurs parents, cela fait désagréablement écho à une autre scène racontant la saillie d’une jument et le bénéfice que le propriétaire de l’écurie pourra en retirer.



Ce roman de C.E. Morgan mérite-t-il d’être considéré comme un grand roman américain ? Incontestablement oui.
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Le sport des rois

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi dense et passionnant !



Il s'agit d'une grande fresque romanesque américaine. On suit la famille Forge sur plusieurs décennies, depuis son installation dans le Kentucky par Samuel Forge, jusqu'à l'élevage de chevaux d'Henrietta, en passant par les cultures de maïs et tabac de ses père et grand-père.



Les personnages ont une véritable épaisseur, les chapîtres sont longs et plein de détails pourtant je ne me suis jamais ennuyée.

Il y a un véritable souffle dans ce roman, l'atmosphère est bien rendue : misogynie, racisme, violence, injustices.



Je préfère ne pas développer davantage, mais je vous incite vivement à vous plonger dans la lecture !

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Le sport des rois

J'ai été emporté par le livre époustouflant. Il faut se délecter de la virtuosité de l'auteure, de son écriture à la fois lyrique, poétique et précise qui nous restitue cette épopée familiale. Au passage, un grand coup de chapeau à la traductrice.

C'est l'histoire de trois familles, trois lignées devrais-je dire, trois familles et un fleuve.

La première, la moins intéressante à mes yeux, est celle de cet étalon Secretariat, un crack de courses hippiques et de sa descendance jusqu'à la pouliche prodigieuse Hellsmouth. Il y a quelques pages un peu lassantes pour qui n'est pas amateur passionné de chevaux, d'équitation et de champ de courses. C'est la seule ombre que j'apporterais au tableau.

La seconde histoire de famille est celle de la famille Forge, famille venue s'établir dans le Kentucky pour y cultiver du maïs et y faire fortune jusqu'à ce que Henry Forge, au milieu des années 1960, s'établisse comme éleveur de chevaux de courses.

La troisième histoire est celle de Scipio, du Révérend, de Mary la mère d'Allmon et finalement d'Allmon lui-même. Scipio a fui le Kentucky esclavagiste, a traversé le fleuve Ohio pour rejoindre Cincinnati (dans l'Etat d'Ohio, abolitionniste) et quelques décennies plus tard Allman fera le trajet inverse lorsqu'il sera embauché par Henrietta Forge, la fille d'Henry, pour s'occuper de cette fameuse pouliche exceptionnelle qui vient de naître chez les Forge.

La première partie du livre est consacrée à la famille Forge et notamment à la manière dont Henry s'oppose à son père pour qui l'élevage de chevaux serait une indignité portant atteinte à la famille, à ses accomplissements au fil du temps. La deuxième partie est consacrée à l'enfance et l'adolescence d'Allmon dans les quartiers pauvres, voire les bas-fonds de Cincinnati. Les descriptions sont saisissantes de vérité, le sermon du Révérend (grand-père d'Allmon) est un véritable morceau de bravoure, la mort de la mère m'a serré le cœur de tristesse. J'ai véritablement dévoré ces pages éblouissantes. Dans la troisième partie les destins d'Henry Forge, d'Allmon et de la pouliche Helssmouth sont entremêlés d'une façon dont il est difficile de parler ici sans dévoiler l'intrigue romanesque.

Tout au long de ces plus de huit cent pages, le lecteur est confronté à l'esclavage, au racisme, à la coexistence de deux mondes, celui des Blancs et celui des Noirs, et c'est la persistance de ces inégalités profondément ancrées, conflictuelles ou pas, qui fait avancer le roman comme l'histoire contemporaine des Etats-Unis.
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Le sport des rois

LE SPORT DES ROIS de C.E.Morgan, est la radiographie d’une grande famille terrienne américaine du Kentucky qui vit de génération en génération dans le culte de l’exception et dont le produit final, qui fait sa notoriété, est une pouliche pur-sang, Hellsmouth, sans rivale dans le monde équestre.

Trois générations de la famille Forge, se succèdent, acquises à leur supériorité, à l’excellence génétique, invoquant les mânes de Darwin aisément détourné. Suprémacisme de l’homme blanc américain, adepte sudiste de la discrimination raciale. La réussite exceptionnelle de cette famille de planteurs et d’éleveurs reposerait à l’en croire sur la supériorité de sa race, la « mesure de toutes choses ». Du racing à race, le tour est vite joué.



Un jeune homme noir, Allmon Shaughnessy, élevé dans les quartiers pauvres par une mère souffrante, dont l’adolescence s’égare un temps dans la drogue qui lui vaut l’enfer de la prison, décide un jour de tirer un trait sur l’infortune de sa condition de noir américain. Une place de groom opportunément offerte, le conduit à soigner la fameuse pouliche, orgueil de la famille Forge, une légende qui remporte toutes les courses équestres.

La mort de sa mère aimée et de son grand-père, pasteur évangéliste, le délie de son passé de galère.

Et pourtant cette infortune lui colle toujours en quelque sorte à la peau. Plus loin? un enfant conçu presque à la dérobée, fruit d’un amour interdit avec la fille Henrietta du dernier représentant de la famille Forge, lui sera jusqu’à la fin dissimulé. Et point d’orgue ultime de ce roman, que nous présentons brièvement, l’honneur perdu de cette famille de seigneurs sombre dans un brasier.





Grande fresque allégorique, livre arborescent, difficile à résumer. D’une écriture fébrile, audacieuse, limite précieuse ou maniérée par son érudition et le déroulé doctrinal sur l’évolution des espèces, dans le prisme détourné de Darwin. Roman rythmé par de longues interludes d’où s’échappe un souffle onirique et puissant, bateau ivre sur la genèse d’un monde de nature. Mais qui ne répugne pas à restituer par scansion inattendues, la brutalité, la crudité de certaines scènes violentes. Rien de ce qui est humain n’est étranger à CE Morgan, en noir ou en blanc. Et notre romancière restitue un monde étrange dont le prince est un cheval de légende.

Ce livre touffu, difficile d’accès, est un tourbillon de folie où danse une romancière un peu volatile, un peu salonarde du turf, libertine du paddok et qui s’impose pourtant comme une observatrice érudite et méticuleuse de notre humaine nature, chroniqueuse attentive des dérives de l’histoire américaine, laquelle puise ses origines dans la violence, dont elle est encore loin de s’affranchir, à lire de près l’actualité.



Ce gros roman de C.E. Morgan, finaliste du prix Pulitzer, ne consigne pas vraiment la saga d’une grande famille terrienne sudiste, imbue de ses origines, raciste et dominatrice. Il est ainsi difficile de le mettre en parallèle avec le roman de Margaret Mitchell.

Ce roman a une autre dimension, qui loin d’être narrative, met face à face deux peuples, deux destins, deux communautés qui cohabitent dangereusement, dont l’une peine à s’affranchir du racisme de l’autre, que la loi condamne. La bête immonde est toujours d’actualité si l’on en juge les révoltes actuelles américaines après la meurtre de G.Floyd.

Néanmoins la romancière donne à cette fin tragique un éclairage inattendu, une sorte de rédemption. Le pire n’est jamais sûr, et l’enfant Samuel, de père noir et de mère blanche, héritière de la famille Forge, lequel sera sauvé des flammes, semble pouvoir tout rassembler, pouvoir réunir ces forces contraires et infernales.



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Le sport des rois

Après avoir publié Le sport des rois en 2019 - titre qui a récolté un beau succès critique et public -, Gallimard propose en traduction française un roman antérieur de C.E. Morgan : Tous les vivants (All the Living, 2009). Après une ambitieuse fresque familiale, on découvre avec bonheur C.E. Morgan dans une veine plus intimiste.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Le sport des rois

J’ai lu, il y a quelques semaines, TOUS LES VIVANTS de C.E. MORGAN et je suis tombée sous le charme de sa plume et j’ai été émue, conquise par son héroïne. En effet, C.E. MORGAN offre dans ce roman un très beau portrait de femme tourmentée vivant au cœur de l’Amérique rurale. Je me suis donc rapidement emparée de LE SPORT DES ROIS, son second livre pavé de 842 pages …..

LE SPORT DES ROIS se mérite, sa lecture est exigeante et j’avoue que j’ai eu quelques difficultés avec le début du récit, notamment à apprivoiser les personnages et leur caractère, à comprendre les comportements de certains individus..… Car dés les premières pages, le ton est donné, le style est incisif parfois cru, la lecture est âpre et l’auteur n’édulcore aucune scène de violence ou de souffrance pour décrire ce monde amère et dur.



Mais rapidement, il apparaît que LE SPORT DES ROIS est un grand roman dans la pure tradition du SUD des ETATS UNIS, qui parle de ségrégation, d’adultère, de misogynie, de filiation, de grande propriété et bien sûr d’équitation …ou plutôt de champs de courses, de sélection équine et de performance. Cette histoire qui se déroule de la fin des années 40 aux années 2000 réunit tous les ingrédients des grandes fresques familiales à la AUTANT EN EMPORTE LE VENT : A la fois, la domesticité de couleur qui subit ou tente de se rebeller, les grands propriétaires terriens, la nécessité pour eux de garder leurs employés sous leur joug violent et impitoyable, les relations troubles au sein de la famille, les enjeux et le poids de l’héritage familial.



C.E. MORGAN offre au lecteur un roman dense, foisonnant et passionnant. Pas besoin d’être féru de chevaux, de courses pour apprécier le propos, ce roman est largement plus vaste et plus ambitieux. Il m’a marquée et j’espère que vous vous laisserez tenter par cette nouvelle voix de la littérature américaine qui mérite amplement son succès outre atlantique.



MYMY


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Le sport des rois

De la fin des années 40 au début des années 2000

Kentucky-Ohio



Nous faisons la connaissance d'Henry quand il a 10 ans. Il a fait une grosse bêtise et son père lui flanque une correction mémorable, devant un employé (noir) du ranch.

Six ans plus tard, Henry est devenu un jeune homme qui déteste son père et qui se venge de façon ignoble de ce même employé de son père ... la vengeance est un plat qui se mange froid ... qu'est-il advenu du petit garçon de dix ans ?

Cette famille est une famille typique de Sud dans les années 50.

La ségrégation est pour eux tout à fait nécessaire et voir des noirs pendus au arbres ne leur fait ni chaud ni froid. « l'homme blanc est selon eux supérieur » et les noirs juste bons à rester serviles et être traité comme du bétail.

L'histoire se poursuit ensuite avec la jeunesse de la fille d'Henri, Henrietta.

A la fin de la première partie elle a environ 25 ans, elle dirige l’écurie de courses avec son père et rencontre, lors d'un entretien d'embauche, Allmon, un jeune homme noir, qui dit s'y connaitre en chevaux, il sort de prison.

La deuxième partie raconte l'histoire de ce jeune homme à Cincinnati Ohio depuis ses quatre ans jusqu'au début de son séjour en prison.



Voici pour les personnages. Pour le style c'est âpre, rude, direct...La vie n'a pas été facile pour Henrietta (ni pour Allmon) et l'on se prend à espérer que ces deux là vont pouvoir se libérer de leurs chaînes respectives ... mais peut on se libérer d'une enfance maltraitée...



Pour tout dire, je m'attendais à un livre autour des champs de courses un peu comme le paradis des chevaux de Jane Smiley... Pour ceux qui l'ont lu le livre est plus proche de My absolute Darling de Gabriel Tallent (parfois insoutenable...mais très bien écrit)
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Le sport des rois

ABANDON



Déçue. Déçue par ce rendez-vous manqué avec ce livre. Pourtant, ce n'est pas à cause d'un manque de talent de l'autrice ou d'une histoire mal construite. C'est juste que ce livre et moi, nous ne nous sommes pas trouvés.



Pourtant je l'avais contemplé longuement sur les étals des libraires, attirée par cette saga américaine d'un homme à la recherche du cheval de course parfait, brimant sa fille unique avant que l'arrivée d'un garçon d'écurie noir ne change tout. L'action se déroulant dans une ferme d'anciens esclavagistes du sud des États-Unis.



La plume est recherchée, dense et très imagée. Étouffante. L'histoire offre aussi des personnages tourmentés, renforçant ce sentiment de malaise.



Les pages passant, je commençais à lire des passages en diagonale, me détachant de plus en plus de l'histoire, jusqu'au moment où j'ai préféré arrêter.



Cette histoire avait tout pour plaire mais l'alchimie n'était pas au rendez-vous.

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Adieu Paul, maudit mardi 30 avril 2024

Certains esprits chagrins m'avaient mis en garde, le titre de ce roman disaient-ils constitue le déclenchement d'un compte à rebours dont nous connaissons tous l'issue ...???....

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