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Critiques de Callan Wink (66)
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Courir au clair de lune avec un chien volé

" Je me suis glissé dans cette bouteille de whiskey et j'y suis resté.



(...) Je n'avais encore jamais pensé ainsi au whiskey, mais c'est bien ce qu'on recherche - être suspendu dans cet éclat ambré. Ce qu'on recherche sans toujours y parvenir, parce que ce matin je n'en trouve pas le chemin. "







Rien de tel qu'un recueil de nouvelles pour révéler le talent d'un jeune écrivain. Dans l'Ouest américain, un décor grandiose où ses nouvelles prennent vie. Des lieux que l'auteur connait bien, et qu'il partage avec nous au travers de ses neuf nouvelles. Il nous fait découvrir à sa manière son univers via des histoires aussi sauvages que les grands espaces d'où se dégagent avec sincérité, de la mélancolie, de l'amour, un grand appétit de vivre et un élan de liberté.







" J'ai plongé mes yeux dans les siens, et ce que j'y avais vu pendant des mois - de la colère, de la tristesse, de la sollicitude - avait disparu. Elle a simplement regardé à travers moi, dans un avenir où je n'existais pas. "



Des nouvelles qui ont autant de corps qu'un bon shot de whisky, rudes, brûlantes, qui t'ennivrent et te bouleversent.







" Ainsi les gens nous étonnent. Ils sont capable de se mentir les uns aux autres, comme la fait mon frère avec moi, et comme je lui ai menti ce soir STLS de septembre, à Panther Creek. Or il apparaît désormais que ces deux mensonges ne pouvaient qu'aboutir à une impondérable vérité. "



Il dépeint la fragilité de l'existence, de l'amour, du temps qui passe. Une fenêtre ouverte sur l'Amérique, terre des indiens auxquels il n'oublie pas de rendre hommage.







" Trois événements, chacun à dix ans d'intervalle, s'entremêlent. Coïncidence, ou avantage - le sang relié par le sang. "



Des personnages tiraillés par le poids des responsabilités et qui rêvent en secret de liberté.



"C'était étrange, à la réflexion, mais seuls le jeune et le vieux semblent être à même de profiter des occasions offertes par la vie. C'est l'entre-deux qui est une belle vacherie. Le moment où on comprend pour la première fois qu'on ne peut pas faire, ni être tout ce qu'on désire être, mais où on s'accroche encore à l'espoir qu'en faisant les bons choix, tout finira par s'arranger. "



Ci-dessus un magnifique extrait qui fait penser aux moments que Callan Wink partageait avec Jim Harrison à travers de belles parties de pêche au cours des dernières années. Des moments rares, précieux, de beaux échanges dans le sud-ouest du Montana sur la Yellowstone River. Callan Wink a grandi dans le Michigan à moins d'une demi-heure de la ferme familiale des Harrison. Ils se rencontrèrent grâce à un ami commun, Dan Lahren, un guide de pêche réputé à Linvingston.



Et où qu'il soit désormais, Big Jim doit veiller sur ce jeune poulain fougueux et doué pour l'écriture.



J'espère sincèrement retrouver cette nouvelle plume drôle, âpre, vibrante d'intelligence et d'humanité qui mérite toute l'attention des lecteurs amoureux de la collection Terres D'Amérique. Une belle découverte que l'on doit à Francis Geffard.




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Courir au clair de lune avec un chien volé

Petite voix discordante dans le grand concert de louanges, mes deux cents seront moins dithyrambiques que l'ensemble. Bien sûr, rendons à César... et un tout grand merci à Babelio et à Albin Michel pour m'avoir donné l'occasion de lire ces 9 nouvelles d'un auteur dont on entendra parler longtemps. Ce n'est que mon avis, visiblement bien partagé.



Tout a déjà été écrit en positif... Ces tronches, ces paumés, ces laissés pour compte d'une Amérique "Strong Again"... Les paysages, les bleds... Les fractures personnelles, sociétales, sociales. Les destins tragiques, brisés. Mais les espoirs aussi. La vie qui s'accroche alors que tout fout le camp.



Cette nouvelle sur Terry, un jeune qui sort de prison... elle saisit aux tripes. On est tour à tour Terry, ses parents, son grand-père... Callan Wink a ce "petit truc" qui fait que nous avons tous les éclairages, même si nous suivons les pas d'un seul personnage. C'est fort. Je dois bien le reconnaître.



Cela dit, j'ai souvent eu l'impression de lire 9 fois la même nouvelle, (plutôt 8 fois, j'y reviendrai). Ce genre de nouvelle sans début et sans réelle fin. On assiste à une tranche de vie. On pousse la porte, on est spectateur, et on repart sur la pointe des pieds sans gêner. En d'autres mots, je n'ai pas été bluffé comme je peux l'être quand je lis Harrison ou Udall et quelques autres dont le nom m'échappe... La filiation est encore trop claire, trop directe.



C'est grâce au recul que je me suis rendu compte de cela. Si j'avais écrit ma critique juste après avoir refermé le livre, j'aurais mis 4 étoiles, voire davantage. Plusieurs semaines plus tard, je vois bien que les souvenirs que je conserve des nouvelles sont faibles, évanescents, limités à un ou deux détails... Se rappeler de détails de nouvelles dont on pense qu'elles sont formidables... c'est un comble. Je n'ai pas cela pour Udall ou Harrison.



A une exception près... la dernière nouvelle... La plus longue. Cette femme de Regarder en Arrière... m'a ému, touché. J'ai plongé avec elle dans les aléas de la vie, et j'ai gardé comme elle foi dans la vie. J'ai frémi, douté, j'ai eu les mêmes élans pour son beau-fils, malgré les problèmes qu'il lui crée... 60 pages, soit le double des autres et la certitude que Callan Wink possède une "écriture longue". J'attends son roman, donc, avec la certitude (sans attente particulière) que je ne serai pas déçu.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Ce recueil de nouvelles est un véritable bijou: sûre qu'on n'a pas fini de parler de Callan Wink.

Digne des plus grands novellistes nord-américains (je pense à Raymond Carver ou Alice Munroe), le talent de Callan Wink m'a littéralement régalé et je ne suis pas prête d'oublier cette lecture. Les histoires se situent toutes dans les paysages sauvages du nord ouest des Etats Unis. Les personnages sont des gens simples, touchants, blessés, drôles parfois. Chacune des nouvelles, sans exception, m'a émue mais avec délicatesse, tout en douceur, grâce à une écriture poétique et subtile. Merci infiniment à Babelio et aux éditions Albin Michel.

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August

Soyons claire : c'est la couverture qui m'a fait choisir ce livre.

Grands espaces, pick-up déglingué, chapeau et jean fatigués, solitude du baroudeur... Et, oui, tout est dans le livre !

Savant mélange de récit d'apprentissage, puisque l'on suit l'itinéraire d'August, de l'enfance à l'âge adulte, ballotté entre la ferme traditionnelle de son père et l'envie d'indépendance de sa mère. Quant à lui, on le sent insaisissable, tantôt fragile, tantôt solide comme un roc.

J'ai aimé ses pérégrinations dans le Montana, son travail dans les fermes, ses rencontres... Tous les portraits sont à vif et saisissants.

Une belle écriture de l'homme et de la nature.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Le Montana, ses paysages, ses hivers rudes, ses lacs.



La première nouvelle qui donne son titre au recueil, démarre sur les chapeaux de roue. Il est nu, il court dans la nuit aux côtés d’un chien, poursuivi par deux hommes prêts à tout pour récupérer ce fameux chien. D’emblée, on est embarqué dans un voyage insolite.



Entre la rivière à dompter, les chats à éliminer, la dernière bataille de Custer à reconstituer, la carcasse d’un bœuf à évacuer et bien d’autres choses encore, Callan Wink nous propose des nouvelles d’atmosphère à travers lesquelles il brosse des portraits de personnages ordinaires, au parcours ordinaire, des personnages comme vous et moi, pleins de rêves et de regrets.



Les ellipses sont nombreuses. Charge au lecteur de recoller les morceaux. Cette manière de ne pas raconter de manière linéaire, dans un texte court, donne un ton particulier et m’a vraiment séduite. Ce sont des tranches de vie. L’auteur suggère et laisse le soin au lecteur de conclure ce qu’il veut de ce qu’il vient de lui conter.



Le poids de la solitude, l’envie d’être aimé, les erreurs de jugement, la culpabilité, l’auteur explore les failles humaines, traque les non-dits, décrit des êtres abimés qui subissent leur vie et cherchent une échappatoire.



La mort est omniprésente, elle est le fil rouge du recueil et nous conduit vers une réflexion sur la valeur de la vie.



Dans Dérapage, j’ai été touchée par la relation entre un grand-père et son petit-fils. Ils vont passer un dernier moment ensemble sur le lac pour pêcher, avant que Terry ne soit incarcéré pour deux ans. Le final est prodigieux.



La dernière nouvelle, la plus longue, Regarder en arrière, m’a particulièrement émue. Lauren est un personnage auquel on s’attache. Et une fois encore, Callan Wink raconte sans chichis, d’une manière simple, épurée et sans linéarité. Le bilan d’une vie en somme.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Une lecture rapide, pas inintéressante, car l’écriture est fluide, parfois poétique. Pourtant quasiment aucune de ces nouvelles une fois le livre refermé ne m’est restée en tête, à part la première.

Ce n’est pas une déception du tout car j’ai apprécié de les lire sur le moment, mais émotionnellement parlant il ne m’en reste presque rien.
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August

August nait sur une ferme dans le Michigan. Alors qu'il grandit, un fossé se creuse entre ses parents, jusqu'à l'inéluctable séparation. August et sa mère déménagent dans le Montana, où le jeune garçon découvre les beautés de la nature sauvage.

August est un adolescent solitaire, et traverse les années-lycée sans grand enthousiasme. le football américain lui permet de découvrir la camaraderie, mais l'actualité de l'après 11 septembre et une soirée qui se termine mal viennent rompre ce fragile équilibre...

Tant bien que mal Arthur traverse l'enfance et l'adolescence en garçon introverti, taiseux comme son père, et qui cherche sa place dans le monde en s'interrogeant sur les mystères de la vie.

A travers lui Callan Wink retrace deux décennies de l'histoire des Etats-Unis et dessine par petites touches une fresque sociale, évoquant en filigrane les souffrances provoquées par le divorce, la guerre en Irak, les violences faites aux femmes, le sport à outrance afin de décrocher une bourse universitaire, etc.

August suscite assez peu d'empathie et d'émotion chez le lecteur, car là n'est pas le propos de l'auteur. Mais August sait nous toucher par ses questionnements, ses doutes, admirablement décrits par la belle plume de Callan Wink. Un très beau roman d'apprentissage, parfaitement mis en valeur par le traducteur Michel Lederer.

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August

August met en scène un personnage éponyme dans une Amérique des grands espaces. August a quinze ans. Il vit avec son père qui tient une exploitation laitière dans le Michigan. Ses parents divorcent et August suit sa mère jusque dans le Montana. Là-bas, il y découvre les montagnes, les rivières mais aussi la violence des hommes…



Callan Wink offre ici au lecteur un roman initiatique. Le lecteur suit les traces d’August de son adolescence à sa vie de jeune adulte. J’ai pris plaisir à suivre ce garçon à travers son expérience de la vie: les amitiés, les premiers amours, la violence inhérente au paysage du Montana. August, pour grandir, doit s’affranchir de sa famille et trouver sa propre voie. Avec simplicité, l’auteur nous décrit les espaces grandioses de cette Amérique demeurée sauvage et magnifique. On s’attache à August, ce garçon qui ne sait pas vraiment quoi faire de sa vie. Il va tâter un peu à tout et apprendre à vivre comme un cow-boy. Il y a des passages très beaux où la nature est exaltée, sublimée. On y parle amitié, bagarre, alcool. Bref c’est un roman typiquement américain que nous offre ici l’auteur.



Pourtant, il m’a manqué quelque chose pour que cette lecture soit parfaite. August est un roman dans lequel il n’y a pas vraiment d’intrigue. On suit simplement le personnage principal dans sa soif de liberté et d’idéal. J’attendais un élément déclencheur pour être surprise et il n’est jamais venu!



August est un très beau roman d’apprentissage sur les rêves d’un jeune homme épris de liberté…
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August



August a grandit dans le Michigan dans une ferme avec Bonnie, sa mère aimante et originale et avec Dar, son père plutôt froid à l’éducation exigeante. Quand une certaine Lisa vient aider son père à la ferme, c’est tout un équilibre familial qui vole en éclat. Bonnie et Dar se séparent mais vivent côte à côte. Les convictions d’August sont ébranlées.



Il va partir vivre avec sa mère dans le Montana, où il va découvrir le football américain, se faire une bande de copains aux ambitions douteuses. Une scène horrifiante menés par ces derniers vont le mettre face à l’âpreté de la vie. Ce sera le glas qui sonnera pour lui : il est temps de quitter cette bande, de vivre une vie de labeur indépendante dans un Ranch près de Buffalo. Il se sent bien dans cet environnement, aux paysages apaisants et dignes, les peupliers bordent les rivières, la luminosité le charme.



Il va tisser une amitié avec Tim Duncan, écoulant bière sur bière et fumant des paquets entiers de Backwood Smoked. Ensemble, ils affrontent le monde adulte, partagent leurs premiers émois, déceptions et effarements.

L’histoire s’écoule, dans une atmosphère suspendue, au rythme plutôt lent. Les dialogues s’enchaînent, rendant la relation de Tim et August attachantes. C’est l’amitié loyale d’une vie. Mais celle ci ne protège pas des affres de la réalité.



C’est une écriture dense, tantôt lourde, tantôt magnétique. Un roman d’apprentissage pur où il faut se délecter de l’évolution d’un homme, page après page.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Ce livre est un receuil de neuf nouvelles qui se déroulent dans les grands espaces de l'Ouest Américain.

Toutes les nouvelles évoquent avec force et justesse la solitude, l'isolement, l'intériorisation.

Callan Wink réussit l'exercice difficile de créer des personnages complexes en peu de mots.

Les nouvelles sont toutes de qualité mais chacun aura sans doute ses préférences. Pour ma part, la première, qui donne son nom au titre du livre mais aussi Exotisme et Dérapage. Je vous laisse partager vos propres préférences !
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Voici un recueil de nouvelles VRAIMENT très réussi. Et là, ceux qui n’aiment pas trop ce genre se diront sans doute que ce n’est pas pour eux : alors pour une fois, NE PASSEZ PAS votre chemin ! Originalité au menu !

D’abord parce-que ces nouvelles sont très éloignées des clichés qu’on a sur ces régions dominées par la nature et leurs habitants. Callan Wink connait son sujet et ne cherche pas à tricher. Premier très bon point.



Ensuite, il y a réellement une histoire racontée dans chacune de ces nouvelles ! C’est souvent le reproche qu’on fait aux nouvelles, pas vraiment d’histoire mais un instantané, sans début ni fin (au mieux, une chute parfois) : ici, on n’a pas cette impression, on a au contraire la sensation de participer à un tournant dans la vie de personnages qui nous semblent familiers alors qu’on ne sait rien d’eux. Si ça ce n’est pas un tour de force !!!!



Certes, ce sont donc de courtes histoires, avec pour seuls liens à première vue, les lieux (grandes étendues, du Montana au Texas) et/ou le type de personnage, des hommes principalement, un peu paumés ou qui s’interrogent sur leur vie, et autour desquels une femme n’est jamais très loin- amie, amante, épouse, mère. (La dernière nouvelle, la plus longue, qui pour une fois a une femme comme héroine, est d’ailleurs très réussie, et clôt de belle manière ce recueil.)



MAIS ce sont surtout des moments rares que tout le monde vit un jour, ces tournants dans la vie, grands ou plus subtils. Le fait que ce soit des Américains, a priori loin de nos préoccupations de Français, n’empêche pas l’empathie, la réflexion face à leurs désillusions, les sourires face à certaines situations émouvantes, loufoques aussi. Car Callan Wink a de l’humour, comme il l’a d’ailleurs montré lors de cette soirée ! (et je ne sais pas pour vous, mais j’aime bien constater par moi-même que l’humour perçu dans les écrits d’un auteur est réel dans sa vie !)



Il y a également, et c’est assez nouveau, des Indiens qui ont une vraie présence, celle qu’ils ont réellement dans la vie de cet auteur qui vit dans le grand ouest, et qui reconnait que la plupart des indiens (sur)vivent actuellement aux USA dans des conditions plus que précaires. Il a aussi voulu, dans son recueil, leur donner la place qui leur revient.



Il y a donc de l’humour dans ces histoires, un sens de l’observation de la part de l’auteur, et une manière d’écrire qui vous fait entrer aussitôt dans le vif du sujet ! Et ça, c’est la force de ce jeune écrivain qui reconnait d’ailleurs aimer le format « nouvelles » pour cela, pour cette exigence à faire entrer le lecteur dans la vie de personnages dont il ne sait rien mais dont il va partager un tournant important dans leur existence.



Comme vous le savez sans doute, Callan wink est guide de pêche à la mouche l’été et écrit le reste du temps ; il apprécie, comme il dit lui-même, cette double casquette qui lui permet d’abord de ne pas s’enfermer dans l’écriture, et d’autre part de rencontrer des gens très divers qui l’inspirent pour créer ses personnages. Il puise également dans les gens qui l’entourent et qu’il connait depuis toujours et peut être est-ce pour cela que les personnages nous semblent familiers. Il y a aussi parfois chez tous ces hommes une certaine immaturité, peut être le reflet d’un auteur encore très jeune. Attention, ce n’est pas péjoratif, au contraire ! La jeunesse de Callan Wink et le fait qu’il bosse en pleine nature plusieurs mois par an, donne à ses textes une fraîcheur et une vivacité que j’adore trouver dans les nouvelles ! (bon, vous l’aurez compris, je suis de « la secte très ouverte des amateurs de nouvelles » comme disait justement Francis Geffard le concernant !)



Et puis, et puis, Callan Wink a bien connu feu Jim Harrison, auprès duquel il a appris beaucoup de choses sur le monde de l’édition, sur l’écriture. Jim Harrison a d’ailleurs, comme Ron Rash, largement vanté la qualité de ce recueil de nouvelles. C’est quand même un signe positif, non ?



Enfin, la traduction est annoncée comme étant de qualité, comme toujours dans cette collection, et pour avoir testé 2 des nouvelles en anglais et en français, je dirais, avec mon humble niveau en anglais, que les sensations ressenties grâce à l’écriture furent les mêmes ! Un grand bravo donc, à Michel Lederer pour la traduction.



En résumé, un recueil de nouvelles vraiment réussi, qui devrait plaire aussi bien aux amateurs du genre qu’aux autres, car il y a de l’humour , de l’inventivité et de la fraîcheur…et de bonnes histoires (et oui, ça compte ) dans ces écrits…
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August

Un roman d’apprentissage dans les grands espaces du Montana? Je dis oui!



Après son recueil de nouvelles Courir au clair de lune avec un chien volé (2017), l’auteur américain Callan Wink (1984) signe avec August (2022) un beau premier roman autour du cheminement vers l’âge adulte d’un jeune garçon dans l’Amérique rurale de la toute fin du XXème siècle.



De sa naissance et son enfance dans une ferme laitière du Michigan à son déménagement dans le Montana avec sa mère suite à la séparation de ses parents, de ses années au lycée, sa solitude, son premier amour et la douleur qui en résulte au traumatisme du 11 septembre et à sa fuite après un terrible événement, Callan Wink brosse le portrait tout en finesse d’un petit garçon devenu un jeune adulte ayant décidé de ne pas se conformer aux attentes de ses parents pour privilégier une vie d’ouvrier agricole dans un ranch isolé du Montana.



August est un roman lent et très peu rythmé dans lequel les personnages, solitaires et taiseux, mènent une existence ordinaire et un peu monotone, loin de l’agitation et du stress inhérents aux grandes villes. Le quotidien y est rude et le travail acharné car soumis au bon vouloir de la nature qui dicte, toujours, sa volonté.



J’ai aimé lire l’ordinaire, la solitude et le silence, me plonger dans les grands espaces du Montana, devenir le témoin de la vie dans un ranch isolé, loin du bruit et du temps qui passe. August est un roman tranquille, apaisant, et c’est avec une très agréable sensation de contentement que j’en ai tourné la dernière page.




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August

La fin du roman est bouleversante avec ce personnage regardant dans le rétro de son véhicule alors qu’il s’éloigne, ses parents, qui ne forment plus un couple, sur la terrasse de sa maison d’enfance qui ne le sera bientôt plus.

Ce personnage c’est August avec qui l’on vient de traverser l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. August, introverti, pudique et aussi impulsif qui a tracé sa route, n’a pas suivi les conseils de ses parents mais farouchement attaché à la ruralité qui l’a vu grandir et l’a façonné, va essayer de trouver sa place dans le Montana.

L’écriture de Callan WINK nous immerge en douceur dans ces grands espaces, ces montagnes, cette nature splendide et parfois rude qui nous ancre, nous rend attentif aux saisons, nous fait nous poser, observer et apprendre.

On retrouve dans ce roman, en toile de fond, la société américaine avec l’administration Bush, les attentats du 11 septembre, la violence des rapports humains sur un terrain de foot, au lycée ou dans un bar où la masculinité semble devoir en passer par là, les complotistes, les suprémacistes blancs, les communautés religieuses, cette société anxiogène dans laquelle ont grandi les auteurs trentenaires tels que Callan WINK.

Mais ce qui me restera de cette lecture c’est la beauté de cette nature sauvage, la brutalité aussi de cette société rurale (scènes d'une cruauté assez insoutenable envers des chats dans une grange), la douceur et la persévérance de ce personnage et la talentueuse narration du passage à l’âge adulte (empathie teintée de nostalgie lorsque que l’on se remémore, ses sentiments, ses émotions, lorsqu’il a fallu un jour comme August quitter l’enfance et accepter que ses parents soient deux êtres faillibles et vulnérables).

Poursuite d’un road-trip littéraire à travers les Etats-Unis avec un nouvel auteur à suivre.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Un recueil de nouvelles où l’auteur met en lumière des Américains ordinaires et leur introspection.

Jeunes ou vieux, femmes ou hommes, pendant quelques pages, nous suivons leur histoire et nous laissons ensuite filer sans toujours savoir ce que la vie leur réserve. Le seul point commun de ces différentes nouvelles c’est leur cadre l’Ouest américain.

J’ai vraiment apprécié cette plume, je vais donc m’intéresser a(ux) autre(s) écrit(s) de Callan Wink



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Courir au clair de lune avec un chien volé

Bonnes nouvelles de l' ouest!

Avec Callan Wink dans la lignée d'un Jim Harrison vous ne serez pas deçus.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

« Des nouvelles vraiment impressionnantes, dont les personnages m’ont habité longtemps. » Jim Harrison



Salué par le maître Jim Harrison et par Thomas McGuane, Callan Wink est un jeune auteur qui fait preuve dans ce premier recueil de nouvelles d'une profondeur d'analyse prometteuse.



Il met en scène des protagonistes souvent divisés entre le poids des responsabilités et l'envie de liberté. Perry, le héros de Une autre dernière bataille, trompe sa femme atteinte d'un cancer avec une jeune indienne crow une fois par an, dans Exotisme, James est un professeur perdu qui part vers la liberté pendant les vacances d'été. Son frère quant à lui a fait le choix d'une vie de famille rangée. Comme dans la symétrie d'un jeu de miroirs l'un envie le mode de vie de l'autre :



""J'aimerais juste pouvoir me barrer quand l'envie m'en prend, aller vivre sur un ranch, réparer des clôtures, baiser des femmes que je viens de rencontrer et boire de la bière toute la journée."



James s'esclaffa; "Ne me tente pas, mon vieux. J'échangerais ma place contre la tienne sans l'ombre d'une hésitation. Enfiler tes chaussons. Boire ton bourbon de luxe. Profiter de ton compte en banque. Etrangler ta femme."" p. 139



Certains font les mauvais choix ou s'interrogent longtemps sur la pertinence des dits choix. Ainsi, pour avoir voulu courir après le profit, Rand, entrepreneur zélé, en a trop demandé à ses ouvriers, jusqu'à la catastrophe, un soir de Noël (La danse du soleil). De fait, les rapports familiaux sont souvent complexes et les jeunes errent désoeuvrés dans une vie qui les dépasse, face à des attentes frustrantes (Les respiriens, Dérapage et Moïse au pays des indiens crows)



Car chacun lutte comme il peut contre une solitude qui s'attache d'un peu trop près à leurs pas à l'image de cette éleveuse de boeufs texans dans Regarder en arrière.



Mes réticences : Si ces textes sont forts, il manque encore un petit supplément d'âme que l'on espère trouver dans les oeuvres futures de ce jeune auteur...
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Courir au clair de lune avec un chien volé

L'incongruité de ce titre m'a attirée sur le présentoir de ma médiathèque.

Chaque chapitre est une histoire indépendante, sous forme de nouvelles dont le fil directeur sont qu'elles se passent aux États-Unis et racontent la vie de gens assez ordinaires. En réalité pour répondre à son interrogation j'ai envie de paraphraser Fauve: les nouvelles de Callan Wink parlent en effet "de ceux qu'on ne remarque pas, de ceux qui ne rentrent pas en ligne de compte, de ceux sur lesquels on ne parie jamais, de ceux qui ont tout fait comme il faut, mais qui n'y arrivent pas, des ratés modernes, des semi-défaites, des victoires sans panache"...

L'usage des ellipses apporte un dynamisme et oblige le lecteur à être très attentif, voir acteur du récit; vous ne trouverez pas de chute retentissante mais à chaque fois une fin qui porte à la réflexion sur le temps qui passe, la vie qui s'écoule, le coup du sort, les choix que l'on a pas vraiment fait et que l'on subit... Le thème récurrent de l'absence teinte cette lecture d'un goût de mélancolie sans jamais verser dans la nostalgie.

Enfin il y a le Montana, comme une unité de lieu entre ces récits où l'immensité et la nature font écho à l'humanité et à la subtilité de l'écriture vraiment particulière de Callan Wink, qui est par ailleurs... guide de pêche dans cette région!

La densité et la psychologie de chaque personnage sont telles que chacun de ces neuf récits pourrait faire l'objet d'un livre à part entière.
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August

August suit la route de l’écrivain. Il nait dans le Michigan et le quitte pour le Montana …

Alors partons en compagnie d’August pour L’Ouest américain. L’ouest américain : pour moi cela évoque des auteurs tels que Jim Harrison, Jack Kerouac, Tony Hillerman, Tommy Orange, David Vann et ce roman me fait effectivement à Jim Harrison et David Vann mais aussi aux descriptions et aux personnages de Ron Rash, qui est pourtant en Caroline du Nord …

Les conditions de vie difficiles, le travail à la ferme, la pêche, les conditions climatiques extrêmes, la nature extrêmement présente, les relations distendues entre les voisins, les problèmes relationnels .

August est né dans une ferme avec des vaches laitières. Nous faisons sa connaissance au moment ou ses parents se sont séparés. Son père a trompé sa mère avec une jeune femme et la mère est allée s’installer dans un autre bâtiment, pas loin, sur la même exploitation. Mais très rapidement, elle décide d’accepter un travail de bibliothécaire dans un autre Etat du pays, nettement plus éloigné, le Montana. Deux parents, deux souhaits pour le jeune August : reprendre la ferme, faire des études…

Il semble que ce ne sera ni l’un ni l’autre… La vie au Michigan (Midwest) est empreinte de violence … entre la scène atroce du début (heureusement il n’y en a qu’une et elle n’est pas longue avec les chats), la violence à l’école et sur les terrains de Football Américain, le viol d’une jeune fille, l’engagement dans l’armée des jeunes sous prétexte de financer leurs études (on est juste après les attentats du 11 septembre) et ceux qui n’en reviennent pas… Le jeune August, qui n’est déjà pas très sociable de nature va quitter le Michigan avec sa mère direction le Montana puis décider de continuer sa route seul. C'est un solitaire : il se lie peu et se ressource dans la nature; il aime les chiens et la pèche à la ligne. Il travaillera dans des ranchs, découvrira l’amour mais ce sera une situation difficile à vivre car impossible de le vivre au grand jour.

Jamais il ne rompra les liens avec ses parents et il se construira au fil de ses expériences. C’est un roman initiatique sur la construction d’un jeune qui se cherche dans des conditions difficiles. Un beau parcours dans des paysages superbes ; des personnages et une nature sauvage et difficile à apprivoiser.

Un très beau premier roman sur les rapports sociaux et familiaux, sur la construction de la jeunesse au travers des expériences et une très belle plume. Je recommande vivement.

Merci aux Editions Albin-Michel Collection Terres D’Amérique et à Francis Geffard pour cette découverte de l’Ouest Américain sous la plume de Callan Wink.

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Courir au clair de lune avec un chien volé

Suite au mois de la nouvelle et aux bons conseils de différent-e-s blogueur-euses, j’avais très envie de lire ce recueil de la collection Terres d’Amérique.



Je sors de ma lecture circonspecte : j’ai lu de courtes histoires se déroulant dans le Montana ou les états environnants, mais je me suis à chaque fois demandé où voulait en venir l’auteur.



Certes, j’ai pris plaisir à chercher les correspondances entre les nouvelles : le champ de bataille de Little Bighorn et la défaite de Custer ; la tribu indienne des Crows ; les chiens et les chats.



Je n’ai pas aimé la violence larvée présente en embuscade dans chaque histoire.



A la fin de chacune d’elle, j’ai eu la désagréable sensation que l’auteur me laissait là en plan.



Et même si certains personnages sont attachants, ce ne sera incontestablement pas une lecture qui me restera en mémoire.



L’image que je retiendrai :



Celle des indiens Crows qui racontent n’importe quoi aux blancs et ceux-ci les croient.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Je me suis lancée dans cette lecture en confiance grâce aux critiques positives lues ici et là... en plus le format "nouvelles" me plait bien le plus souvent.



Mais une chose aurait dû me mettre la puce à l'oreille : Jim Harrison en dit beaucoup de bien... et... je n'aime pas les romans de Jim Harrison (je n'ai peut-être pas lu les bons)...

Ici heureusement, contrairement à ce que j'ai récemment lu de Harrison, pas de "provocation" gratuite vis à vis du lecteur, pas d'envie de choquer, pas de type qui passe son temps à manger/boire, à avoir envie de manger/boire, à dire qu'il mange/boit, à se préparer à manger/boire, à rêver de ce qu'il a mangé/bu ou qui passe son temps à sauter sur toutes les petites nanas qui passent, à avoir envie de les sauter, à rêver qu'ils les saute, à être frustrer de ne pas les sauter... ou qui passe son temps à pêcher, à avoir envie de pêcher, à...



Des nouvelles où la galerie de personnage pourrait être touchante mais où ni l'écriture ni les histoires, ni les personnages ne m'ont marquée ou agréablement surprise. J'ai lu ce recueil de nouvelles sur une longue période et je ne me souviens déjà plus des premières histoires...

Des nouvelles un peu trop longues à mon goût pour posséder ce concentré d'émotions propre à ce genre de littérature.



Je ne dois pas être le bon public pour cette littérature américaine qui me donne l'impression de s'écouter écrire et de finalement n'avoir pas grand chose à dire.

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