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Critiques de Callan Wink (66)
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Courir au clair de lune avec un chien volé

« Sid dormait nu. Depuis tout petit. S’habiller pour se coucher lui paraissait curieusement redondant, comme porter des sous-vêtements sous ses sous-vêtements, quelque chose de ce genre. Il avait dormi ainsi toute sa vie d’adulte, et c’est pourquoi il courait maintenant pieds nus et cul nu sur le grès coupant, loin au-dessus des lumières de la ville. Il était deux heures du matin passées, par une nuit de juin fraîche si bien éclairée par une lune gibbeuse et branlante qu’il distinguait le dépôt de chemin de fer en contrebas – les rails qui s’entrecroisaient, une pile énorme et instable de vieilles traverses, la cheminée de l’incinérateur. Il était en nage, mais il savait que dès qu’il ne pourrait plus courir, il sentirait le froid. Quant à ce qui arriverait ensuite, il l’ignorait. »

Un homme qui court nu avec un chien volé, donc, laissant derrière lui les empreintes sanglantes de ses pieds tailladés par la roche tandis que vrombit le moteur d’un quad. Un jeune homme décidé à passer son brevet de secouriste et qui, avec la femme plus âgée dont il partage en partie la vie, lutte contre une rivière en crue. Un homme qui incarne Custer lors d’une reconstitution de Little Big Horn et en profite pour retrouver chaque année sa maîtresse indienne. Le fils d’un fermier chargé de tuer les chats qui peuplent la grange. Un professeur imaginant peut-être refaire sa vie comme employé d’un ranch peuplé d’animaux exotiques. Un entrepreneur responsable de la mort de ses ouvriers mexicains. Un adolescent qui sort de prison et retrouve la maison de son grand-père. Un père et son fils à la recherche du site de Little Big Horn. Une femme qui retrouve un des bœufs de son ranch abattu et trainé sur son allée.

Du Montana au Texas, Callan Wink, en neuf nouvelles, raconte des vies ordinaires qui prennent des tournants inattendus – rarement pour le meilleur – et, surtout porte la voix de personnages déçus. Déçus par la vie qui s’offre à eux, déçus par eux-mêmes ou déçus par les autres. Malgré le choc parfois de la fatalité, certains se débattent et tentent de s’extraire du bourbier dans lequel ils ont la sensation de s’enfoncer. D’autres lâchent prise, pour le meilleur, pour le pire, ou juste pour rien du tout. En l’espace de ces neuf récits qui forment un ensemble d’une belle cohérence, Wink arrive à conjuguer avec une plume fine, précise et volontiers poétique ces histoires d’hommes et de femmes, de couples, de pères et de fils, et la rigueur des lieux où elles se déroulent. Cette dernière fait toujours échos aux sentiments et au sensations des personnages et les accroche à ce pays, parfois contre leur gré. C’est le flot d’une rivière, des tortues mangeant un cadavre, le froid mordant d’une vallée désertique en hiver, de jeunes pins piétinés où les arêtes acérées de cailloux qui lient, parfois contre leur gré, parfois aussi en toute conscience, ces vies à ces endroits, où qui les révèlent à elles-mêmes.

Il y a bien entendu dans tout cela une évidente religiosité, mais une religiosité bâtarde marquée surtout par l’absence de Dieu et l’omniprésence d’une roue de la destinée qui a une malheureuse tendance à se voiler. Il y a donc des drames, des tragédies, des sorties de route… mais aussi et surtout des gens qui tentent simplement de vivre, sans noblesse particulière, sans haine non plus et sans que Callan Wink ne cherche à leur faire porter un quelconque message. La vie, en fait, contée avec un indéniable talent.


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August

August s’avère un très beau roman d’apprentissage parfaitement maîtrisé, où l’on suit le parcours d’un adolescent, de ses douze ans jusqu’à ses dix-sept ans, amoureux du grand air et de l’effort physique, et qui, de la ferme laitière de son père au Michigan, jusqu’au ranch qui l’emploie au Montana, fera montre d’une force de caractère peu commune en adoptant ses propres choix de vie.

Callan Wink réussit à imposer un personnage principal qui nous réconcilie avec la nature humaine. Malgré son jeune âge et le peu d’expérience accumulée, August en jette dans ce récit linéaire qui n’ennuie jamais, sous les ciels et les paysages grandioses du Midwest américain.

Une belle découverte d’un jeune auteur fort prometteur.

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August

Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Albin Michel et Francis Geffard pour l'envoi de ce livre.

J'ai souvent l'impression que la collection Terres d'Amérique donne à lire des auteurs qui montrent cette Amérique que l'on voit peu dans les médias, qui ne fait pas parler d'elle, et qui pourtant, est là et bien là. Nous sommes au fin fond du Michigan, August a douze ans au début du récit. Ses parents se sont séparés, et lui va d'une maison à l'autre, maisons situées au coeur de la ferme paternelle. Il aime les chiens. Par contre, il ne fait pas bon être un chat dans cette ferme. Sa mère, Bonnie, cherche encore sa voie, et finit par la trouver, déménageant et emmenant avec elle son fils unique dans un autre état rural, le Montana. Vu de France, cela ne peut paraître que des noms. August et Dar, son père, peuvent mesurer les différences de végétations, de climat, ainsi que les conséquences pour la culture et pour les bêtes. Oui, ce n'est pas parce que les parents sont séparés, ni parce qu'August n'est pas forcément très à l'aise avec Lisa, la nouvelle copine de son père, que les liens ne doivent plus exister entre le père et le fils. Nous sommes à l'orée des années 2000, et à cette époque, le téléphone fixe est encore le meilleur moyen pour conserver ces liens.

Nous voyons August grandir, devenir un adolescent, puis un jeune homme. Ses parents ont des idées très arrêtées pour lui : sa mère veut absolument qu'il entreprenne des études universitaires, son père souhaite qu'il reprenne l'exploitation familiale. Lui se cherche, dans cette Amérique de l'après 11 septembre. Vu du Midwest, cela pourrait paraître loin, et pourtant, les recruteurs poussent encore et toujours les jeunes gens à s'engager, faisant miroiter des études universitaires intégralement payées en contrepartie d'un métier quasiment sans risque. August, tout jeune adulte, choisit de travailler dans une ferme - non, pas celle de son père - il fera des rencontres, nouera des amitiés, sera, de nouveau, confronter à la violence, découvrira d'autres familles, d'autres histoires de famille, pour mieux, finalement, grandir.
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August

Typiquement le genre de roman que publie la collection Terres d’Amérique et qui en fait son succès.



August en est le personnage principal. Il grandit dans une ferme laitière du Michigan mais le jour où ses parents se séparent, August suit sa mère dans le Montana.

Couvrant la période de ses douze à ses dix-neuf ans, ce roman témoigne simplement des traumatismes et des petits bonheurs qui nous construisent.

Il explore les courants contraires qui façonnent la vie d'August, pris entre sa mère et son père, entre la ferme du Michigan et les grands espaces du Montana, amené à choisir entre son intellect (suivre le troupeau à l'université) et ses muscles (travailler dans un ranch), entre inventer sa propre vie ou se laisser porter par les évènements.



Un roman presque sans intrigue, lent et contemplatif, avec un personnage assez insaisissable, renfermé, stoïque mais douloureusement humain.

C’est juste le drame minutieux du passage à l’âge adulte, captant l’indicible et la dynamique familiale par petites touches avec une lucidité implacable. Pas de dialogue ou de descriptions maladroites. Certaines personnes pourront avoir un problème avec le rythme, mais ce n'est jamais ennuyeux ou prévisible. Un regard émouvant sur le fait de grandir au cœur de l'Amérique.



Traduit par Michel Lederer
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Merci à Babelio et à la maison d'éditions Albin Michel pour ce précieux présent !

J'aime beaucoup la collection Terre d'Amérique et une fois encore, je n'ai pas été déçue.



Recueil de neuf nouvelles aux confins des Etats-Unis, dans les grands espaces. On peut y courir nu, apparemment, poursuivis par deux inconnus pas commodes, on peut y aimer une autre femme, on peut y mourir absurdement, on peut y trouver une façon de tuer les chats... Des nouvelles étonnantes, toutes brillantes si ce n'est une qui m'a échappée, que je n'ai pas comprise.

Les huit autres m'ont laissé de belles images dans la tête, des personnages touchants avec leurs doutes et leurs prises de conscience.

Callan Wink maîtrise vraiment cet art de finir une nouvelle. Ses chutes sont terribles et nous lancent directement dans la suivante.

J'aime beaucoup sa vision du monde et sa façon de la partager.

Je me demande ce qu'il donnerait sur un roman...
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Neuf nouvelles dans un genre " Amérique profonde ". Les protagonistes de chacune d'entre elles sont absolument marqués par le désespoir et animés par une violence sourde qui explose comme un geyser. On retrouve le désenchantement de gens simples et modestes, coincés dans une Amérique oubliée des citadins new-yorkais ou californiens. Les personnages survivent et se cognent contre les murs d'un quotidien sans surprise et sans issue. Le style se rapproche de celui de Jim Harrison à qui l'auteur rend hommage. On entre dans ce recueil sans réellement savoir où l'on va et puis au fil des nouvelles, on comprend, on se laisse porter par le flux des vies mornes et sans espoir et l'on s'attache, presque mystérieusement à ces êtres humains qui nous rappellent probablement une part de nous-mêmes. J'ai aimé chaque histoire et mon plaisir est allé crescendo jusqu'à la dernière nouvelle qui nous livre un portrait de femme particulièrement émouvant et qui nous convainc du grand talent d'écrivain de Callan Wink. Je n'ai pas mis cinq étoiles parce que le traitements des animaux a été dur à supporter pour moi, ils sont presque systématiquement maltraités voire massacrés avec cruauté pour exprimer cette violence non dite qui finit par surgir brutalement et qui prend ces pauvres bêtes pour cible.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Un recueil de nouvelles se passant dans le Wyoming ou le Montana, voire le Texas... A la lecture de ce livre, le premier de l'auteur, évidemment on pense à Jim Harrison, cité en quatrième de couverture, car le ton et les thèmes sont très parents : la solitude masculine (les femmes ne sont là que pour être quittées ou être des maîtresses), les grands espaces, la quête d'un but dans des vies bancales, la compagnie des chiens, la société américaine de ces états rudes, immenses, aux portes battantes qui claquent, aux pick-up qui polluent, aux rades cradingues où on fume la clope en repoussant le moment de rentrer dans sa caravane déglinguée... Bref, une ambiance qui m'a beaucoup plu (car je suis fan de l'école du Montana, alors forcément...), avec un réel talent pour brosser rapidement des portraits crédibles.



Le format de la nouvelle n'est toutefois pas ce que je préfère et j'ai hâte de voir ce que Callan Wink "donnerait" sur un roman ; en effet, je n'ai pas toujours aimé sa façon de traiter la chute de ses textes, pas assez percutante à mon goût. Par contre, j'ai aimé le fait que cette lecture me replonge dans d'agréables lectures passées (j'ai pensé aux nouvelles de Annie Proulx, de Russel Banks, mais aussi aux romans de Ron Rash, de Wallace Stegner...) ; autant d'éléments qui font de cette lecture une belle découverte, et le plaisir de découvrir une jeune plume qui rappelle les "classiques". Merci à Babelio et à Albin Michel pour le partage de ce roman !
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Montana ou Wyoming ? Moi je demande ça parce que dans ce recueil de nouvelles, vous aurez le choix entre ces deux états. Lequel préférez-vous ?



La première nouvelle aurait pu s’intituler « Courir au clair de lune, pieds nus, la quéquette à l’air avec un chien volé »… Mais ça aurait fait un peu long, non ?



Un recueil de nouvelles qui fleurent bon l’Amérique, la profonde, mais pas que…



Dans ces pages qui se dégustent comme un bonbon, nous ne sombrerons pas dans le roman noir, mais plus dans des petites histoires des gens, des histoires qui auraient pu nous arriver.



L’art de la nouvelle est un art difficile, soit on en dit trop, soit pas assez, mais ici, nous nous trouvons face à des histoires qui se suffisent à elles-mêmes.



Tout y est savamment dosé : le scénario, les personnages, les dialogues et lorsque l’on arrive à la fin de l’histoire, même si elle aurait pu continuer, son final ne nous laisse pas trop dans l’expectative ou le cul-de-sac.



Pourtant, durant toute ma lecture j’ai attendu vainement l’étincelle pour mettre vraiment le feu aux poudres de mon plaisir livresque, j’ai espéré le café sombre, fort, épais comme du jus de chique… Et j’ai eu beau ne pas changer de main, jamais ça n’est venu.



Des chouettes petites histoires, certes, plaisantes à lire, sans aucun doute, avec des personnages intéressants et des situations que l’on ne croise pas à tous les coins de romans, mais niveau peps, ça manquait de jus, de bulles, de rhum, de café fort.



Un roman que j’ai apprécié lire mais qui ne m’a pas transporté là où je voulais aller…



Dommage que le roman de la collection "Terre d’Amérique" ne m’ait pas offert ma came attendue, mais je remercie tout de même les dealers Babelio et Albin Michel.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Se mettre dans le pétrin après avoir volé un chien maltraité, se mettre à la colle avec une femme dont le mari dort en prison, tromper son épouse atteinte d’un cancer, oublier le temps d’un été son triste quotidien de prof, chasser une horde de chats pour quelques dollars, être responsable de la mort de quatre personnes, hériter de la maison de son grand père adoré, regarder en arrière et se dire que l’on a forcément manquer quelque chose…



Il y a beaucoup de tristesse et de solitude dans les nouvelles de Callan Wink. Beaucoup de retenue aussi chez ses personnages taiseux jamais prompts à se livrer. J’ai adoré les suivre au fil de quelques pages et les laisser au bord du chemin pétris d’incertitudes, incapables d’assumer ni de prendre une décision. L’écriture est simple et directe, les ellipses nombreuses. Pas d’esbroufe dans les grands espaces du Montana où la plupart de ces histoires se déroulent, même si la virilité de façade cache une fragilité à fleur de peau.



Un très beau recueil empreint d’une douce mélancolie, où la nature, bien que présente, ne tient à aucun moment le premier rôle. La dernière nouvelle est de loin ma préférée, avec l'inoubliable veuve Lauren entourée de son improbable ménagerie : "Tout en travaillant, elle songea aux gens qu'elle avait connus qui étaient morts ou avaient fichu le camp, et elle essaya de les mettre sur le plateau d'une balance en regard de ceux qui étaient encore en vie et faisaient partie de son existence. Jamais la recherche d'un équilibre n'avait paru plus vaine". Seule au monde Lauren, affrontant sans se plaindre la rudesse d'une existence qui jamais ne fait le moindre cadeau. Comme tous les personnages de Callan Wink en somme.




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Courir au clair de lune avec un chien volé

Je vais déjà commencer par un aveu : je n’aime pas beaucoup lire des nouvelles. Je trouve que l’on n’a généralement pas le temps d’entrer dans l’histoire, de se familiariser aux personnages, je ressens habituellement une forme de frustration à l’issue de ma lecture.



Pourquoi alors avoir souhaité recevoir ce recueil de nouvelles, proposé par Babelio et Albin Michel (que je remercie au passage) ? Pour sa belle couverture, évoquant la liberté et les grands espaces. Par curiosité pour cet étonnant titre plein de poésie. Parce que les histoires se déroulent dans l’Ouest Américain, et que ces lieux me font rêver et voyager. Parce que les éloges adressés à cet ouvrage viennent notamment de Jim Harrison et de Thomas McGuane, des auteurs majeurs de l’Amérique contemporaine.



Et je me suis laissé porter par toutes ces petites histoires, ces personnages, ces paysages grandioses. Avec une préférence pour particulière « Courir au clair de lune avec un chien volé », qui ouvre ce recueil, et « regarder en arrière », qui le clos. Il y a de la sensibilité, de l’humanité, dans ces nouvelles. Et j’ai trouvé également que le format était en définitive assez adapté pour un roman emporté pendant mes vacances, me donnant l’impression d’emmener plusieurs livres en un seul.



Mais si j’ai globalement apprécié cette lecture, je conserve toutefois mes réticences par rapport au format même de la nouvelle, en particulier ce sentiment d’inachevé, d’autant que certaines nouvelles contenues dans ce roman connaissent des conclusions particulièrement abruptes, presque accélérées (« Exotisme », par exemple). J’aurais notamment bien aimé savoir ce qu’il advient de certains personnages que j'apprenais tout juste à connaître et à apprécier (Sid dans « Courir au clair de lune avec un chien volé »).

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Courir au clair de lune avec un chien volé

Un homme qui court nu dans le désert pour échapper à ses poursuivants. Un enfant chargé par son père de tuer les chats qui pullulent dans la grange. Un professeur s’improvise saisonnier dans un ranch un été pour tromper l’ennui. Lauren à plusieurs âges de sa vie…

Premier livre de l’auteur, ce recueil de neuf nouvelles est remarquable. Il nous livre des histoires sans fins spectaculaires, des tranches de vies d’Américains ordinaires mais avec un sens du détail aiguisé, une manière saisissante en quelques phrases d’installer des situations. Ajoutés à cela une touche de mélancolie, un détachement dans la narration qui rendent ces histoires si particulières. Ainsi que des thèmes récurrents qui affleurent sous le texte et que l’on retrouvera peut-être dans ses textes ultérieurs : la difficile relation enfants-parents, la solitude, la pêche… De belles promesses pour un futur grand écrivain ?
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Né dans le Michigan en 1984, Callan Wink vit aujourd’hui à Livingston, dans le Montana, où il est guide de pêche à la mouche. Il a fait sensation en 2011 en étant le plus jeune auteur à publier une nouvelle dans le New Yorker. Son premier livre, Courir au clair de lune avec un chien volé, vient de paraître. Il s’agit d’un recueil de neuf nouvelles.

Il est toujours difficile de chroniquer un recueil de nouvelles car je ne vais pas vous faire un topo sur chacune, ce serait trop long et ça vous gâcherait votre lecture. Tout ce que je peux vous dire de ces intrigues qui se déroulent dans le Montana, c’est qu’il y a un tueur de chats, une reconstitution de la dernière bataille de Custer, la mort de Mexicains sans papiers sur un chantier… mais tout cela n’est pas très important, d’ailleurs ce ne sont que des détails à l’intérieur des nouvelles elles-mêmes.

L’intérêt du bouquin réside dans son écriture et plus précisément, dans l’état dans lequel elle plonge le lecteur. L’écriture est « douce », les textes ne jouent pas sur un effet de chute finale, souvent le temps ultime reste comme en suspens. Ajoutant une note à une certaine mélancolie devant le monde alentour, comme si l’auteur s’interrogeait sur la vacuité de la vie, en proie à un tourment existentiel mal identifié.

Plusieurs fois il fait dire à ses personnages, « on ne peut s’empêcher d’imaginer combien les choses auraient pu être différentes » (Moïse au pays des indiens Crows) ou encore, « sa vie aurait pu prendre un autre tour » (Regarder en arrière), et c’est le point commun à tous ces textes, cette fatalité ou ce coup du sort qui fait que nos vies basculent d’un côté ou d’un autre, sur un détail ou un rien. En conséquence, les personnages de Callan Wink n’en sont que plus touchants.

Un premier ouvrage très intéressant qui peut laisser espérer mieux encore dans le futur.

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Courir au clair de lune avec un chien volé

Ce qui frappe tout d’abord dès les premières lignes de Callan Wink, c’est le style ! Et j’ajouterais la traduction, puisque ces phrases qui sonnent si juste, qui disent tant de choses en si peu de mots doivent forcément un peu au traducteur.

La première nouvelle, au titre mystérieux, voit un jeune homme courir nu au clair de lune avec le chien qu’il a libéré de son propriétaire. Malheureusement, il s’agit d’une sorte de malfrat local, et lui et son sbire poursuivent le libérateur. Dans une autre nouvelle, un homme revient chaque année à la reconstitution de la bataille de Little Big Horn, et y retrouve aussi une femme. Un jeune garçon est tiraillé entre son père et sa mère, un jeune ambulancier cherche quoi faire de sa vie, un professeur manquant de motivation passe ses vacances loin de chez lui, dans un ranch plutôt insolite, une veuve se demande si elle doit affronter son beau-fils vindicatif…

Des textes denses et prenants où il est question des choix que l’on fait et de leurs conséquences, dans des situations qui peuvent sembler quotidiennes mais qui cachent à coup sûr une rupture, un déménagement, un deuil…



« Il déballait alors son sandwich et buvait une bière en contemplant les stries anarchiques sur les parois de grès du canyon et en inventant des existences aux quatre hommes qu’il avait tués. »

Avouez qu’un auteur capable d’écrire de telles phrases mérite toute notre attention, non ? En général, lire des nouvelles demande plus de concentration que lire un roman, mais la satisfaction retirée est plus grande, si des liens se créent entre les textes, qui permettent de repérer des thèmes ou des préoccupations chers à l’auteur. Ici, ce que montrent bien les dialogues, ce sont certaines formes d’incompréhension, au sein d’un couple, d’une famille… La nature et la vie animale sont des thèmes qui reviennent également, on sent qu’ils concernent l’auteur, et je n’ai pas manqué non plus de me délecter des paysages et de l’atmosphère brute du Montana.

Après ces neuf nouvelles, noires, mais avec une forme de sensibilité qui fait qu’elles gardent une certaine lumière, les romans m’ont semblé tout à coup bien plats, et tellement étirés en longueur… Entre Raymond Carver et Jim Harrison, un jeune auteur à découvrir et à suivre de près !
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Courir au clair de lune avec un chien volé

N'attendez pas de ces nouvelles les traditionnelles chutes qui auraient pu les clôturer...Ici, souvent, elles se concluent, comme ça, l'air de rien, comme laissant flotter un souvenir derrière elles. Elles n'offrent pas de "morale", pas de bouleversements, et chaque fois, j'ai regretté qu'elles ne soient pas le début d'un roman.



Ça renforce la sensation d'avoir rencontrer des gens presque ordinaires, aux vies émaillées de petits soucis mais surtout baignées d'amour d'une façon ou d'une autre, de beaucoup de tendresse. Même pour cet ado qui coupe les queues des chats...



J'ai beaucoup aimé les personnages, de Terry l'ado en prison à Lauren l'héroïne de la dernière nouvelle ("Regarder en arrière"), il y a beaucoup d'humanité en chacun d'eux, y compris dans leurs bizarreries (Sid, celui qui court nu sous la lune !).

Malgré leurs blessures, leurs déceptions, leurs dérapages ou leurs frustrations, il y a beaucoup de douceur et de lumière entre ces lignes. ce sont tous des cabossés, des déçus de la vie, des gens qui parfois ont encore un brin d'espoir en quelque chose qu'ils ne déterminent pas.

Pas de violence, pas de misère exacerbée, pas de pathos, mais simplement des vies entre deux eaux, entre renoncement et entêtement.



La très belle plume de l'auteur ne gâche rien, la prose est directe, maintient le plaisir de pages en pages et j'aimerais beaucoup que Callan Wink nous offre un roman avec tous ces atouts !
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Courir au clair de lune avec un chien volé

C'est grâce à l'opération Masse Critique que j'ai eu l'honneur de lire ce recueil de nouvelles avant sa sortie en librairie. Un grand merci donc à toute l'équipe Babelio ainsi qu'aux éditions Albin Michel.



J'ai beaucoup aimé ce livre.

Il nous raconte simplement la vie de 9 personnages principaux que je ne qualifierais pas de héros. Non, ce sont des gens normaux, à qui il arrive des évènements à un moment particulier de leur vie et qui auront de profonds retentissements sur le reste de leur existence. Ces hommes et ces femmes sensibles au milieu d'un environnement si sauvage, ont souvent dû se protéger en se forgeant une sorte de carapace, mais s'accrochent tant qu'ils le peuvent à la vie, en tentant de lui donner un sens.



Ainsi, pour nous parler de ces personnages, Callan WINK va utiliser une écriture sans fard, à la fois fluide et mature, pleine de descriptions, qui permettent en quelques instants de parfaitement visualiser ce qu'il veut nous faire voir, sentir ou écouter. Par exemple, la rivière "murmure telle une foule dont le mécontentement monte" (p34), l'odeur des "crayons HB fraichement taillés" donne tout de suite une information sur l'atmosphère qui parle à chacun de nous (p42), ou enfin les flots de la rivière qui soudain prennent "la couleur marron du chocolat délayé dans du lait" (p31).



La nature est au centre de chacune de ces nouvelles, belle, rude et âpre, comme ces personnages abîmés par la vie.



Il n'y a pas vraiment de chute à chacune de ces nouvelles, comme on en a souvent l'habitude. Je pense que c'est la façon qu'a l'auteur de nous faire comprendre que l'histoire de chacun de ces personnages continue même après le point qui termine le récit.



Le point commun principal à ces 9 histoires semble être un conseil qu'il donne au lecteur, à savoir de profiter pleinement du bonheur quand il est là, car il reste rarement près de nous.



à lire absolument!
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August

D’emblée, je me suis sentie chez moi, dans les phrases de Callan Wink, son univers m’était familier (et pas seulement parce que j’avais lu ses nouvelles), j’étais bien, avec cette envie de ne pas quitter August, d’aimer le regarder vivre, grandir, comprendre, se perdre, se retrouver, hésiter.



D’une nouvelle nommée Les respiriens, dans son excellent recueil Courir au clair de lune avec un chien volé, Callan Wink a déroulé l’histoire de ce jeune adolescent, qui va suivre sa mère dans le Montana.



Il tuait des chats pour se faire un peu d’argent dans la nouvelle, il deviendra un très bon footballeur, puis il travaillera dans une ferme sans compter ses heures, il apprendra à danser, il se soulera, il aimera, il se bagarrera, il donnera de temps en temps des nouvelles à ses parents sans leur raconter grand-chose de sa vie. Ça ne parait pas bien enthousiasmant, en le racontant comme ça.



Et pourtant !



Ce roman je l’ai dévoré à grandes lampées sur certains passages, je l’ai dégusté à petites doses sur d’autres pour finir par engloutir les cent dernières pages d’une traite. Pas de suspense, pas d’événements majeurs (peut-être un événement marquant par sa violence et qui va déstabiliser August…). Mais sinon, rien de tout ça. En revanche, une ambiance, une sincérité, une authenticité. La difficulté pour August de se lier aux autres, sa manière d’appréhender sa vie, sa quête personnelle, ses rencontres, tout est captivant. Je le répète, je me suis sentie extrêmement bien à naviguer entre les actes du quotidien du personnage, ses maladresses, sa fragilité et en même temps sa détermination.



Roman initiatique, roman d’un adolescent un peu perdu dans une Amérique qui vient de subir les attentats du 11 septembre, roman d’un amoureux de la nature, qui n’hésite pas à travailler tous les jours dans un ranch au bout du monde. Une vraie grande réussite. Simple et efficace. J’en redemande.
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August

Bon d'accord, c'est vrai, la couv' est pas folle et je suis pas convaincu que ça m'aurait attiré en librairie si je n'avais pas su de quoi parlait ce bouquin et qu'il était publié dans ma collection préférée, à savoir Terres d'Amérique chez Albin-Michel, dirigée par le libraire et éditeur Francis Geffard. Pourtant, croyez-moi, cette photo illustre à la perfection ce très bon roman !



Au bord d'un lac du Michigan, August voit ses parents se séparer peu à peu, son père très occupé par son exploitation agricole et ses Holstein préférant culbuter sa jeune ouvrière dans la grange, sa mère fumant ses cigarillos en passant d'une lubie à une autre dans l'ancienne maison à quelques pas de là.



Quand sa mère décide de partir dans le Montana pour un nouveau boulot en bibliothèque, elle emmènera August vivre à quelques milliers de kilomètres de son père. Là-bas le garçon découvrira la ville, l'amour, la sexualité et le football américain. Après le lycée, et alors que ses parents le poussent à s'inscrire à l'université, il choisira d'aller travailler dans une exploitation agricole isolée de tout, où il rencontrera Tim, qui deviendra son meilleur ami.



J'adore les romans d'apprentissage, ces histoires qui suivent un personnage dans sa construction, de l'enfance au début de la vie d'adulte. Et puis, ça tombe bien, j'adore les grands espaces américains, les lacs, les après-midis passés à pêcher dans la rivière et les soirées à siroter des bières à l'arrière du pick-up en refaisant le monde. C'était donc un duo gagnant pour ce premier roman du jeune auteur Callan Wink (il a mon âge), dont je vais suivre avec attention les prochaines publications !



🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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Courir au clair de lune avec un chien volé

Callan Wink est indéniablement un des auteurs les plus prometteurs de ce siècle (oui du siècle!). Avec un seul recueil de nouvelles il vient de s'imposer comme un incontournable, un prodige des mots.



Courir au clair de lune avec un chien volé est sûrement une de mes plus belles lectures de l'année, un des meilleurs recueils de nouvelles de tous les temps. La collection Terres d'Amérique publie des merveilles et réussit toujours à découvrir des écrivains formidables dès leurs premières œuvres. Si au départ je n'étais pas une grande adepte du genre de la nouvelle c'est avec cette collection, c'est avec Le Paradis des animaux de David James Poissant que j'ai compris à quel point ce genre littéraire était incroyable. Ce recueil fait partie de ces pépites, je vous le conseille : que vous aimiez ou non les nouvelles, vous allez adorer ce livre.



Callan Wink est le témoin d'une époque, il réussit avec brio à décrire des instants de vie, des moments cruciaux de l'existence tout en sublimant les paysages du Montana. En quelques pages il arrive à dépeindre un lieu, à approfondir la personnalité de ses personnages, à offrir les mots, à donner de la puissance, de la poésie à chaque histoire. Toutes les nouvelles sont aussi excellentes les unes que les autres. C'est très rare d'avoir un recueil aussi accompli, aussi parfait, aussi équilibré.



Ce sont des récits percutants et extrêmement sincères, Callan Wink donne la parole à des êtres ordinaires qui deviennent extraordinaires du fait de sa prose (et bravo au traducteur!). Je ne trouve pas les mots pour vous expliquer à quel point j'ai aimé ce livre, à quel point je suis admirative de ce talent à l'état brut, à quel point j'ai hâte de lire sa prochaine œuvre, à quel point ce livre est impressionnant.



En définitive, lisez-le. Vous comprendrez immédiatement que vous êtes en présence d'un très grand écrivain.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Courir au clair de lune avec un chien volé

J'ai découvert Callan Wink en lisant le recueil de nouvelles 20+1 Stories publié l'an dernier par Albin Michel. La nouvelle "Montée des eaux" est à nouveau présentée dans ce recueil.



Un recueil que j'ai dévoré en une seule soirée ! 304 pages de plaisir intense. Callan Wink est originaire du Montana et eu la chance de rencontrer Jim Harrison et de partager de longues parties de pêche. Le jeune auteur nous ramène donc chez lui, dans ces vastes étendues de plaines du Montana. Pour ceux qui l'ignorent, à l'ouest les Rocheuses canadiennes se dressent sublimes et majestueuses, au centre et à l'Est, les plaines dominent le paysage. Les arbres ont disparu et on peut voir les éclairs toucher le sol, la pluie s'abattre à vingt kilomètres. Je le sais, j'y ai vécu. Alors imaginez ma joie de retourner en compagnie de ces personnages, tous un peu chamboulés par la vie, mais dont les hivers rudes du Montana (sibériens) ont tanné le cuir.



Je ressors émue de cette lecture, la dernière nouvelle (la plus longue) réussit l'exploit de suivre la vie d'une femme, Lauren - une vie semée d'embûches mais aussi de cours instants de bonheur. Fugitifs, comme les années - mais Lauren connaît l'ironie de la vie. L'accompagnée jusqu'à ses 73 ans, l'imaginer, en salopette, une longue natte de cheveux blancs argentés, les sillons autour des yeux, le sourire en coin, en embarquant son "Pois chiche" (dalmatien) dans ses randonnées solitaires est d'un réconfort immense.



Comme suivre Terry, à quelques heures de l'enfermement. Condamné à deux ans de prison, il file pour une dernière partie de pêche avec ce grand-père peu apprécié par ses parents. Terry décide de prendre une photo mentale de cet instant, sur cette barque, entourée de cette verdure, dans cet eden éphémère. Cette image lui permettra de tenir le coup, et même si son grand-père ne sera pas là pour l'accueillir à sa sortie, il lui aura à jamais offert la liberté et la sécurité.



ll y aussi chez Callan Wink ces couples qui se délitent, pas de haine, ici l'affection est toujours là, même si les personnages ont des amants. Perry qui se déguise en Custer chaque année pour retrouver sa squaw assassin ou ce jeune homme qui s'éprend d'une femme plus âgée, Lauren qui s"éprend d'une femme - l'amour est comme un fleur, dont le pistil peut à tout instant s'envoler, à moins qu'on ne le saisisse. Ils sont touchants les personnages de Callan Wink.

Dans 'Danse du soleil", Rand découvre la vie des Indiens Crow, qui sont présent tout au long de ce recueil. Rand, petit chef d'entreprise emploi des Mexicains, la plupart sont ici illégalement, mais pour lui, ces hommes aiment leur métier et rien ne peut remplacer cela. Mais Rand regrettera une décision toute sa vie, son meilleur ami, marié à une Crow va alors l'emmener à une cérémonie indienne, la Danse du soleil. J'ai commencé ma lecture par cette nouvelle et j'ai eu un énorme coup de coeur.



J'ignorais alors qu'il allait se poursuivre à l'ensemble des nouvelles. Le style de Wink est pur et simple. J'adore ce style, Kent Haruf ou Harrison auraient adoré. Ici pas de fioriture, la rudesse des paysages du Montana vous l'interdisent. Il y a de la tendresse chez Wink.



J'ai fini ma lecture le coeur serré - un très grand écrivain est né ! Et pour ceux qui ont peur des nouvelles, sachez qu'ici, je les ai enchainés sans jamais avoir de difficultés à passer de l'une à l'autre. On est tellement bien en compagnie de ces gens simples, dans cet Etat du "Big Sky" (grand ciel). Rejoignez-nous !

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August

Né dans le Michigan en 1984, Callan Wink vit aujourd’hui à Livingston, dans le Montana, où il est guide de pêche à la mouche. Il a fait sensation en 2011 en étant le plus jeune auteur à publier une nouvelle dans le New Yorker et son premier livre, Courir au clair de lune avec un chien volé, un recueil de nouvelles (2017), était assez prometteur pour que je ne manque pas son livre suivant. Le voici, tout nouveau tout chaud, et c’est un roman.

Un roman où il ne passe rien, pas de faits marquants ou d’évènements particuliers mais ne partez pas déjà, un bon roman quand même ! Ceci dit, le résumer, car comment parler d’un roman sans un minimum de résumé ? ne va pas être affriolant…

Etats-Unis, époque Bush et attentats du 11 Septembre. August, le héros, est un adolescent. Ses parents se sont séparés à l’amiable, Dar le père refait sa vie avec une jeunette qui bossait sur la ferme, Bonnie sa mère quitte leur Michigan pour le Montana où elle a trouvé un job de bibliothécaire. August la suit dans un premier temps. Pour rester dans les faits, August abandonne ses études pour se consacrer aux travaux de ferme, il adore la nature et la pêche. Il part vivre sa vie chez un fermier, Ancient, où il s’occupe de presque tout et fera la connaissance de Tim, un jeune voisin plus dégourdi que lui. Il y a aussi un peu de pêche, des rodéos en tant que spectateur, des menus de repas (!), des bières bues dans des bars, des balades en pick-up… Les ressorts narratifs sont minces.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, s’intitulait un film, ça pourrait aussi être celui de ce roman. Personne n’est bien méchant, tout roule pépère malgré quelques petits incidents mineurs, nous avons donc là l’archétype du « gentil » roman sans que ce soit négatif pour autant. Un exemple frappant, August est le genre d’ado qui n’est pas obsédé par les filles, qui plus est dans un roman américain ! C’est vous dire. Mais n’attendez pas de moi le coup de pied de l’âne pour casser ce livre.

Il s’agit d’un roman initiatique, le parcours d’un jeune homme en formation, loin de l’agitation des grandes villes, amoureux des grands espaces, un cœur pur, n’ayant pas peur du travail, sans vices ni défauts particuliers. Callan Wink écrit bien, rien de vraiment notable, mais le rythme est bon dans le genre tranquille. La force du bouquin réside dans ce qui pourrait être autobiographique (?) et logique pour un premier roman, tout est minutieusement décrit avec cette précision qui ne peut venir que du vécu. Quand le lecteur comprend qu’il ne se passera jamais rien de mirobolant dans ce livre, l’esprit apaisé, il se laisse bercer par ce récit sympathique, garant d’une bonne nuit. Et de nos jours, une bonne nuit ça n’a pas de prix.

Mince ! Je relis ce billet et j’ai du mal à comprendre comment tout ça peut faire un bon roman et pourtant, je le répète, c’est quand même un bonne lecture.

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