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Citations de Camille Froidevaux-Metterie (151)


Pourquoi ne conserve-t-on pas les chaussures de sa jeunesse ? Pourquoi ne garde-t-on pas trace de celle que l’on était quand la joie se faisait habitude ?
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Je crois que c’est l’indolence que j’ai mise dans ces heures égrenées au soleil et le plaisir que j’en ai pris qui ont infusé mon corps et généré la vie. À rebours des recommandations anxiogènes, j’ai beaucoup marché, j’ai beaucoup mangé, j’ai même bu du vin. Chaque matin, je descendais prendre un café et m’empiffrer de croissants à la crème. Chaque jour, je partais en exploration, sans but mais non sans joie.
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Je ne voudrais pour rien au monde endurer les charges immémoriales de la domesticité féminine, mais je ne suis pas pour autant lesbienne et je ne crois pas que cela puisse se décider. C’est le principe même du couple qui me débecte en fait. Qui a dit qu’il fallait être deux pour être heureux ? Moi, je mène ma vie à ma façon, sans subir aucune contrainte autre que celles du métier que j’ai choisi.
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Les mères pitoyables à force d’efforts pour paraître ce qu’elles ne sont plus depuis longtemps, guettant dans le regard de l’autre, sur le corps de l’autre, la confirmation de leur supérieure apparence, sans voir qu’elles ne sont que deux versions de la même décrépitude sous contrôle dont seules les couleurs varient. Les pères rivalisant de tournures humoristiques et de compliments lourdauds, les verres en l’air, le ventre en avant, se fichant comme de leur première pipe de la félicité des tourtereaux.
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Ensuite parce que cela m’oblige à cautionner ce à quoi tout mon être résiste depuis toujours. L’enfermement dans les cases qui garantissent une vie conforme, les rituels faussement joyeux qui entérinent la fin de la liberté. Il va donc falloir que je prenne sur moi et que j’accepte de faire aussi bien, aussi bon que d’habitude, quand je voudrais les voir tous grimacer et s’étouffer.
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Les lumières m’agressent, les couleurs me blessent, j’envie ce bébé endormi dans son berceau qui échappe à cette débauche écœurante. Je me crispe, commence à gigoter et à geindre. Je ne veux pas de ces dentelles ni de ces volants, je ne veux pas que mes pieds disparaissent sous des vagues fragiles, je ne veux pas me dissoudre dans ces volutes trop brillantes. L’a-t-elle compris ? On dirait bien, car voilà qu’elle arrête la cavalcade pour me demander, enfin, ce que je pense de cette petite chose toute simple.
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L’histoire de notre vie est tout imprégnée de peur. Elle a eu peur, une peur panique, viscérale, de ne jamais m’avoir. Elle a eu peur d’un drame caché dans la rencontre entre celui et celle qui, sans le savoir jamais, allaient fusionner pour me donner forme. Elle a eu peur ensuite que je ne m’installe pas en elle, que je ne me développe pas normalement, que je ne sois pas parfaitement constituée, que je me décroche. Quelle angoisse, mais quelle angoisse !
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J’aime ce moment, j’aime l’assurance de ses grandes mains, j’aime être propulsée dans les airs de la table à langer à la balance – j’en frétille –, j’aime éprouver mon corps tonique répondant à cette puissance. Là encore, c’est si rare. Il n’y a guère que Greg pour oser lui aussi me traiter autrement que comme une poupée de porcelaine. Maman pousse alors des cris et finit par se précipiter pour me retirer de ses bras qui ont fait de moi un avion.
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C’est si rare qu’on m’appelle par mon prénom. Le plus souvent, on me nomme oiseau bleu, chérie d’amour, choupette, et on prend soin d’y accoler un possessif. J’apprécie donc de redevenir moi-même un instant, même si c’est généralement dans la bouche de représentants du corps médical ou de l’administration. Dans le cas du docteur, je sens que ce n’est pas seulement formel, je sais qu’il s’adresse à moi comme à une personne et ça fait un bien fou. Quand il me regarde droit dans les yeux en me demandant si je vais bien, je ne suis plus cette petite masse que l’on manipule, transporte, tripote, je suis Ève.
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Une petite fille me tourne le dos, elle est penchée sur ce que je devine être un garage dans lequel elle introduit de force une poupée unijambiste. Ne me demandez pas pourquoi. De mon côté, je reste tranquille, rien de tout cela ne m’intéresse vraiment, je ne suis que patience.
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Aujourd’hui encore, elle tombe juste, mon cœur palpite, je ne suis qu’impatience. Un sourire sans doute niais aux lèvres, je télécharge ensuite les articles que je lirai sur le trajet et m’engouffre sous terre.
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Pas de patron, pas d’horaires, pas de contraintes. Julien n’avance pas dans la vie, il y flotte comme un grain de pollen se laissant porter vers la prochaine prairie, sans la connaître, sans même l’espérer. Il pense être léger, mais tout cela pèse bien lourd en réalité et ce poids, c’est moi qui le porte, en me souciant pour deux, en me démenant pour quatre.
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C’est au-dessus de mes forces ! Et ce bébé, cette adorable enfant, pourrai-je la prendre dans mes bras sans défaillir ? J’ai peur que mes jambes tremblent, j’ai peur de recevoir ce bonheur en pleine face et que ma vie devienne une tragédie pour de bon.
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J’avoue ne pas comprendre, elle qui se moque comme de sa première culotte des fantaisies de la mode, elle que j’ai dû voir deux fois en jupe, la voilà qui papillonne et s’extasie, étonnamment heureuse d’être là. Je la suis et saisis assez vite son obsession : du blanc, elle veut s’habiller en blanc ! Ce n’est pourtant pas son mariage ?!
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Mes pensées têtues résistent, qui me disent que je vieillis, qui me disent que je suis seule, qui me disent que je le resterai. Parfois des larmes s’échappent du coin de mes yeux fermés et coulent sans que je les retienne, personne ne les voit.
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J’ai beau répéter mon sankalpa, « je suis une femme libre et heureuse de l’être », à chacune de mes séances de yoga et dès que la vie m’offre un rayon de beauté, je ne l’éprouve pas. Quand, après avoir monté mes fesses au ciel, tordu mes bras crochetés et tenu mes jambes en l’air, je me retrouve allongée sous la couverture, dans la détente des muscles abandonnés, une voix douce guidant mon esprit vers l’oubli de moi, je tente sans y parvenir jamais de faire mienne cette résolution.
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Quelle femme reconnaît le dernier homme qui l’aura désirée des yeux ? Comment savoir que tel baiser aura été l’antépénultième ? Telle verge l’ultime ?
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C’était en fait ma seule vraie passion. Être aimée des hommes, ces hommes qui me disaient que j’étais belle, qui me serraient dans leurs grands bras, qui me faisaient l’amour, ces hommes que je quittais. Ils se succédaient, oui, mais leurs départs n’étaient que des promesses, un autre allait surgir et, avec lui, un nouvel espoir. J’ai bondi joyeusement de sourires en sourires, j’ai joui de caresses en caresses, j’ai aussi aimé, vraiment, et j’ai été aimée, vraiment. Et puis la machine s’est peu à peu enrayée, il y a eu des moments vides, il y a eu l’attente, il y a eu la solitude.
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Je contemple mes seins, mes seins moins fermes dont les tétons pointent vers le sol et que j’ai du mal à reconnaître. Je n’ai pourtant jamais senti monter le lait, je n’ai pas auréolé mes chemisiers, je n’ai pas changé de taille de soutien-gorge. Mes seins sont malgré tout devenus inutiles, mous et pathétiques.
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Je m’efforçais de savourer la suspension incrédule qui suit la jouissance en me retenant d’en mesurer les secondes, il y en aurait peu. Son bras lourd sur mes seins, sa tête collée contre la mienne, les bruits de la ville dans le silence de nos corps. Puis nos cigarettes allumées et la conversation paisible, intime, qui s’étirait dans la fumée.
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